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EAN : 9782070427130
164 pages
Gallimard (11/02/2003)
3.38/5   121 notes
Résumé :
Pauvre numéro 52 ! Il se promène, insouciant, satisfait. Il ignore que dans le Royaume des Morts, Hadès le guette, l'épie. Et que bientôt, il traversera les eaux noires du Styx pour venir le tuer. Comme il a tué Numéro 42. Et là-bas, dans le manoir, Lola, dédaigneuse de ces querelles, dort.
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Ce quatrième rendez-vous avec Thierry Jonquet est une vraie bonne pioche, un roman noir policier au scénario complexe et sombre comme je les apprécie.
Ce court roman (110 pages en numérique) prend pourtant son temps pour nous présenter les deux personnages principaux, un assassin au pseudo prédestiné (Hadès) et l'inspecteur qui enquête avec méthode et efficacité.
Notre enquêteur traverse une mauvaise passe, et cette histoire dans l'histoire apportera beaucoup à cette intrigue sobre et pourtant brillante, ici l'auteur va nous démontrer que suspense peut rimer avec simplicité, aucune outrance ou invraisemblance ne sera à déplorer dans cette enquête qui va se révéler passionnante.
Un suspense qui tient en grande partie à la personnalité de l'assassin, un personnage pour le moins bizarre et maniaque, mais surtout un meurtrier au mobile énigmatique, autant pour notre enquêteur que pour le lecteur, j'ai aimé cette incertitude tout au long de ma lecture.
En fait, ce que j'ai trouvé le plus remarquable est l'atmosphère qu'a su rendre l'auteur, un fond de tristesse permanente un peu troublant, un vrai roman noir sans aucun doute.
En refermant ce livre j'ai eu une sensation étrange, un drôle de goût dans la bouche pourrait-on dire de façon imagée, cela ne m'arrive pas souvent d'être troublé par une fin comme ce fut le cas ici, cette conclusion est pourtant parfaite, rien à redire.
Voilà, pour conclure, j'ai aimé cette lecture et je vais bien sûr continuer avec Mr Jonquet, le meilleur est paraît-il à venir, de bons moments en perspective.
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Jamais deux sans trois, et voici lu mon troisième noir de chez Jonquet (Thierry).
C'est triste, c'est morne, c'est la mort que Thierry Jonquet exprime à travers son héros, le commissaire Salarnier détruit et Hadès le fou déglingué.
La mort manipule une faux tranchante entre les bras vigoureux et habile de Hadès. On sent le souffle de la lame et l'on entend le bruit d'une tête qui tombe. Pour Hadès, des têtes doivent tomber! Ce sont les clichés immémoriaux de la mort qui affluent et s'accumulent comme autant de présages.
La mort, si intime de l'amour dans la désolation d'un manoir en presque ruine que Hadès rejoint après sa surveillance des hommes en numéros.
Curieux polar, doté d'une fin surprenante et légère...peut-être logique, aussi.
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Un justicier rôde dans la ville. le numéro 52 va l'apprendre à ses dépens: on ne fréquente pas une femme qui n'est pas la sienne.
Ce justicier présente, comme souvent dans les personnages principaux de Jonquet, un problème psychologique notable. Ici, il se prend pour quelqu'un d'autre: le dieu Hadès.

Cet Hadès ou le souverain des enfers, comme il vous siéra, va être amener à recevoir de nombreux hôtes sur les bords du Styx.

Aussitôt ce dossier 52 classé par le tueur, entre en scène le commissaire Salarnier qui ne va pas très fort, la dépression le guette et, heureusement pour lui, même s'il se traîne lentement, il réfléchit vite.

La réussite du roman réside dans la manière de faire rimer horreur et humanité, folie et banalité.

Jonquet ne m'a pas tout à fait mener en bateau (sur le Styx) mais la fin m'a littéralement scié!
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Il s'appelle Hadès, petit surnom qu'il s'est attribué parce que dans la mythologie grecque, c'est le maitre des enfers. Petit surnom qui lui va à merveille puisque, effectivement, il tue. Après avoir liquidé froidement Numéro 28 et Numéro 42, il s'intéresse de très près à Numéro 52. En effet, celui-ci traine un peu trop devant l'appartement qu'épie toute la journée notre homme. Qui cherche-t-il à protéger derrière cette demeure et pourquoi? Et Numéro 52 n'échappera pas à son sort, lui non plus...
Dépêché sur les lieux d'un crime atroce, le commissaire Salernier découvre avec horreur que le mort a été froidement décapité. Et quelle n'est pas leur surprise, à lui et ses collègues, de découvrir qu'il s'agit d'un médecin légiste avec qui ils travaillaient parfois! Très vite sur la piste d'un tueur en série qui décapite aussi nettement ses victimes à l'aide d'une faux, Salernier et son équipe vont se lancer dans une chasse à l'homme aussi incroyable qu'impitoyable ...

Peut-être pas le meilleur de Jonquet, malgré tout c'est un polar que l'on ne lâche pas une fois commencé.
On est très vite plongé dans l'horreur dès les premières pages et le rythme va crescendo. Dans un univers bien sombre où la mort est omniprésente, que ce soit à travers la maladie de la femme de Salernier que dans les meurtres perpétrés, Jonquet a une manière bien particulière de nous maintenir dans un état d'angoisse et de stupeur permanent.
Articulé autour de courts chapitres, écrit dans un style simple mais ô combien captivant et finalement profond, on ressort de ce polar un peu secoué et tourmenté. A la fois cruel et émouvant, Jonquet manie les sentiments de ses lecteurs avec brio.

Le manoir des immortelles... mortellement noir!
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Un roman qui sonne faux, ça vous tente ? À condition que je vous donne le « la »… pour la faux : outil agricole désuet ou attribut de la Mort, l'arcane sans nom. Parce que dans ce roman court, sombre et puissant comme un ristretto, tout sonne juste au contraire. Jonquet est une huile d'arachnides, un de ces habiles artisans qui tisse en quelques pages une toile dans lequel le lecteur se retrouve rapidement piégé. Ceux qui pensent toujours deviner la chute lorsque l'adjectif policière est accolé au nom littérature risquent de réviser leur credo et être surpris par le mystère d'une intrigue qui ne débouche pas sur la révélation du nom du meurtrier. Ici, ce n'est pas Sappho, mais Hadès… le lecteur fait sa funeste connaissance dès le début. Et pourtant, l'attente du dénouement va crescendo et lorsque le rideau tombe, on se dit que Jonquet est un drôle de magicien des mots noirs.
Jonquet distille avec la science alchimique d'un maître sorcier, des références mythologiques ou artistiques mais la potion n'est pas indigeste même si elle diffuse des vapeurs qui sont loin d'être neutres. le véritable héros de ce manoir à visiter absolument n'est pas ce singulier faucheur mais un policier, Salernier, qui est confronté à la camarde non seulement dans son métier mais aussi dans sa vie personnelle. Et son mal-être est contagieux. Il émane de ce roman au format d'une soirée froide et brumeuse une ambiance délicieusement morbide. Que cet oxy-mort me soit pardonné…
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Numéro 52 était un petit bonhomme rondouillard, au crâne chauve protégé de la froidure par une toque d'astrakan noire. Numéro 52 ignorait qu'il était ainsi affublé d'un numéro.
Il rajusta sa mise en examinant sa silhouette boudinée dans la vitrine d'un pressing. Un vent glacial soufflait dans la rue. Un manteau en poil de chameau, ainsi que des sous-vêtements de tissu thermolactyl tenaient bien chaud à Numéro 52. Il était donc là, Numéro 52, à contempler son image dans le miroir qu'offrait la devanture d'une boutique de nettoyage automatique, un jeudi de novembre (...).
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Salarnier errait donc, de place en place, et le temps lui semblait se distordre, comme dans une galerie de miroirs déformants. Certaines minutes pesaient affreusement lourd, alors qu'en soufflant sur des journées entières, il ne restait plus rien que des poussières d'instants futiles.
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- Alors, vous voyez bien… soupira Nadine.
- Oui, reprit Salarnier, le problème, c'est que le seul lien qu'on ait pu établir entre eux quatre…
- Les quatre sans cous ! lança Rital.
- Entre eux quatre, poursuivit Salarnier en secouant la tête, le seul lien, c'est vous…
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La maladie de Martine provoquait chez lui de brusques bouffées de tendresse, une tendresse maladroite, impatiente, une tendresse qui jouait contre la montre. Faute de mieux, il lui disait donc qu’il l’aimait.
Et son amour se réduisait alors à sa volonté de ne pas la voir disparaitre. Il éprouvait, trente, cinquante fois par jour, le besoin de conjurer la mort par quelque formule incantatoire, répétitive à la manière d’une prière, et les mots d’amour galvaudés remplissaient ce rôle.
A d’autres moments, Salarnier ressentait une colère sourde, égoïste, tout aussi irraisonnée, envers Martine, comme si elle avait voulu, par la menace de sa disparition prochaine, le punir d’une faute qu’il se reprochait, lors de ses nuits d’insomnie, d’avoir commise. Et il ne savait pas laquelle.
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"La Mort se penchait sur lui; une Mort peu académique, incarnée par une jeune femme ailée, dont la douceur des traits était soulignée par une chevelure d'un noir de jais. Elle était vêtue d'une robe vert sombre. La Mort était belle."
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Vidéo de Thierry Jonquet
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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