L'étau

Elle passe dans toutes les pièces à la recherche de Tommy .
Soudain , elle s'arrête à la vue d'un olibrius cagoulé , affalé dans un de ses fauteuils .
A la vitesse d'un félin , il bondit et lui flanque un objet glacé sur sa tempe palpitante .

" L'homme à la cagoule se penche vers moi , rapproche son arme de mon front .
_ Bouclez-la , Kate . Vous voulez être une bonne mère ?
Vous voulez récupérer votre gamin en un seul morceau ?
Fermez-la et laissez-moi parler . " P. 31

Elle l'entend à peine et se revoit sur le terrain de base-ball à l'encourager , à l'admirer , lui grand fan de A- Rod , Alex Rodriguez , de qui il apprend le meilleur .
Son équipe a gagné . il est logique que son fils déguste une glace .
Ses yeux balaient l'endroit et découvre qu'encore une fois ,il a joué avec ses pieds . Il est rentré seul .

Un nouveau flash-back galvanise son esprit : elle et son mari , Ted sont en extase devant un bébé, un peu basané . Ils ont dû attendre si longtemps pour adopter car la nature leur a refusé le privilège de procréer .
Pourquoi est-il mort . Elle aurait tellement besoin de Ted , de son réconfort .

Holà ! le fou-furieux , le fielleux , la ramène à la réalité . Il veut de l'argent , tout son argent .

Il est effarant de consulter les statistiques qui évoquent les enlèvements , notamment en Inde , où en 2016 , 54723 enfants étaient ravis .
( wikipedia ).
Le cas de Tommy pourrait sembler anodin si la situation n'était pas aussi dramatique , aussi particulière .
Pourquoi le ravisseur a-t-il tué le chef de la police dans la maison de Kate et compliqué ainsi la remise de la rançon ?
Quelles pistes veut-il brouiller pour réaliser son projet morbide , impensable ?

La force de ce thriller réside dans les nombreux points d'interrogations qui traversent le drame .
A petites doses , la mère s'affranchit de toutes les difficultés , aidée par un détective privé , spécialiste des rapts d'enfants .

L'écriture de ce roman est simple , sans fioriture mais empreinte de cette électricité qui dynamise les " petites cellules grises " . Par l'emploi du présent historique , l'auteur rythme le mystère , la peur et la tristesse avec des pics de détresse où Il est alors difficile de lâcher prise , d'abandonner mère-courage à ce bourreau .
On dit souvent qu'une maman tuerait pour ses petits qu'elle aime plus encore que sa propre vie .
Et pourquoi n'en serait-il pas de même pour un papa !

L'amour parental est un sentiment qui n'appartient pas seulement aux concepteurs mais à tous les parents qui s'investissent dans la tendresse et l'éducation d'un enfant au-delà de leurs propres intérêts .

" " Je me suis prouvé que je pouvais aimer un enfant qui n'était pas le mien , créer entre nous un lien aussi fort que si je l'avais moi-même conçu " .P . 172