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3,97

sur 695 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'aime beaucoup le principe de partir d'un tableau pour écrire une histoire. Je m'inspire aussi de tableaux pour écrire des poèmes. Un exercice très stimulant. Une belle réussite que ce joli petit livre.
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Au XVII° siècle, la vie de Magdalena semble bien réglée dans la petite ville de Delft, en Hollande où elle vit avec ses enfants et son époux. Celui-ci est très pris par son travail car il est administrateur de la Compagnie des Indes orientales.
Elle avait rêvé de succéder à son père, étant l'aînée d'une famille de cinq filles ! Mais en ce temps-là ce n'était pas possible pour une fille de travailler dans le commerce. C'est donc son mari qui tout naturellement a pris la suite.
Déçue, elle a accepté de fonder une famille et tient avec rigueur et sérénité tout son petit monde.
Un peintre vient de réaliser un tableau, montrant l'intérieur de sa maison. Personne ne comprend pourquoi elle a choisi d'être représentée de dos, à son épinette (un instrument de musique à clavier).
Dans son journal intime, où elle raconte la douleur encore vive qu'elle ressent suite à la perte de son dernier-né et les bouleversements de sa vie amoureuse qui lui ont succédé, elle explique pourquoi elle n'a pas voulu montrer son visage. Il y a tant de choses qu'elle porte sur son coeur et qu'elle cache à tous.
Son journal intime va les dévoiler au lecteur...

Il s'agit d'un premier roman écrit par un auteur qui promet, je vous l'assure, de nous surprendre.
L'auteur part du tableau qui illustre la page de couverture et imagine l'histoire de cette jeune femme mystérieuse, vue de dos. le tableau est celui du peintre Emmanuel de Witte et s'appelle :"Interior with a Woman at the Virginal" (= Intérieur avec femme à l'épinette).

L'auteur nous livre ici un beau portrait de femme.
Élevée dans une famille riche et aimante, admirée par son père qui l'a emmené partout avec lui, elle a appris tout ce qui était nécessaire à son éducation de jeune fille bien-née. Elle nous raconte le plaisir de ses découvertes, les heures passées avec son père, avec qui elle avait une relation privilégiée, à parcourir au milieu de l'équipage, les ponts des bateaux à peine de retour des Indes.

Elle a tout pour être heureuse, pourtant "les heures silencieuses", ce sont celles que Magda passe dans la solitude de sa chambre, à se souvenir de ses enfants trop tôt disparus, de ses espoirs déçus, des enfants restés auprès d'elle qui grandissent et vont bientôt la quitter pour bâtir leur vie...

Est-ce uniquement les femmes se demande-t-elle qui ont l'esprit occupé par ces questions et se tracassent toujours du lendemain ?
Que lui restera-t-il, alors qu'elle n'a que 36 ans, lorsque ses enfants auront quitté le nid ? La confiance de son époux ? La fierté qu'elle éprouve pour chacun d'eux ?

L'extrait du journal dure à peine plus d'un mois. Il débute le 12 novembre 1667 et se termine le 16 décembre de la même année.
L'écriture est superbe, à la fois simple, poétique et pleine de sensibilité...

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Avez-vous déjà vu un tableau prendre vie sous vos yeux ?
Regardez-bien celui-ci, peint par Emmanuel de Witte. Magda van Leeuwenbroeck est assise à son épinette, de dos. Sa jeune servante boiteuse, Sarah, avec sa coiffe et son tablier blanc, lave sol, dans l'enfilade des pièces aux portes ouvertes. Derrière les tentures du lit, à la gauche, on distingue son mari, qui aime bien le matin, l'écouter houer de la musique avant de se lever….
Pendant un mois, de mi-novembre à mi-décembre 1667, Magda se raconte. Sa jeunesse auprès de son père, responsable de la compagnie des Indes orientales, son mariage, sa vie de femme, ses enfants, son rôle dans les négociations…
Une scène de vie intérieure qui apporte un éclairage sur une époque et sur un mode de vie d'une certaine classe sociale. L'occasion d'une petite recherche sur le peintre et son tableau.
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Un tout petit livre qui se savoure comme un morceau de chocolat qui fond trop vite. La femme figurant de dos sur un tableau d'Emanuel de Witte ( reproduit sur la couverture), nous fait rentrer, l'espace d'un journal résumant sa vie, dans son univers. Appartenant à une famille aisée d'armateurs hollandais du 17 ème siècle, elle y évoque son rôle incontournable de mère de famille, avec tout ce que cela suppose de réserve, de regrets mais aussi de joies. J'ai été charmé par cette lecture, certes courte, mais dont le charme se serait sans doute évanoui dans une longue saga.
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Gaelle Josse signe ici un magnifique roman historique dans lequel on fait la connaissance de Magdalena van Beyeren, épouse de l'administrateur de la Compagnie des Indes orientales à Delft, en Hollande. Cette forte femme, vieillissante, se confit à nous grâce a son journal :
" Je m'appelle Magdalena van Beyeren. C'est moi, de dos, sur le tableau. Je suis l'épouse de Pieter van Beyeren, l'administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft, et la fille de Cornelis van Leeuwenbroek. Pieter tient sa charge de mon père.

J'ai choisi d'être peinte, ici, dans notre chambre où entre la lumière du matin. Nous avançons vers l'hiver. Les eaux de Oude Delft sont bleues de gel et les tilleuls, qui projettent au printemps leur ombre tachetée sur le sol, ne sont aujourd'hui que bois sombre, et nu."

Ce père, justement joue un rôle important dans sa vie. Elle a toujours été très proche de lui, l'a observé et connaît énormément sur ses affaires mais elle était née fille et au XVIIème siècle, les femmes ont leur place a la maison. Elle se marie donc et est toujours de bons conseils pour son mari.

C'est un joli portrait d'une femme forte, épouse et mère de famille. Elle a certains regrets mais son journal lui permet de rêver et de s'évader.

C'est un roman magnifique, l'écriture de l'auteur y est pour beaucoup et une belle interprétation du tableau d'Emanuel de Witte intitulé : Intérieur avec une femme jouant du virginal.
Lien : http://missmolko1.blogspot.f..
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Roman magnifique qui n'est autre que le récit du contenu d'un journal intime écrit par Magda.
Ce roman est touchant et prend au coeur. Magda se livre sur sa condition de femme et son attachement à son père ce qui est très émouvant.
Elle nous fait part de son amour pour les bateaux, le commerce maritime, et la mer. Mais elle n'est pas naît homme mais femme et s'en acquittera d'une tout autre manière devenant un symbole dans un monde d'hommes.
Mais elle nous fait aussi part de sa vie de femme avec son mari et ses enfants.
A l'heure où le peintre Vermeer peint ses oeuvres et personnes en pleine lumière, elle préfère un autre peintre qui la peindra de dos.
L'évocation de son enfance, de sa vie d'épouse et de mère va lui permettre l'aveu d'un lourd secret de son passé de jeunesse et de ses désirs interdits quand son mari décide de faire chambre à part après la naissance de leur dernier enfant mort-né.
Symbolique, magnifique et envoûtant.
Quand on commence ce livre si petit qu'il soit mais si riche, on ne peut l'oublier.
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Ce petit livre d'à peine 150 pages et qui se lit en une bonne heure pour les plus rapides, se déguste et se lit au calme. Tout commence avec la couverture de ce livre qui reprend un tableau d'Emmanuel de Witte que l'on peu trouver au musée d'Amsterdam ...Ce tableau représente Magdalena, notre personnage principal de ...dos.
Magdalena, Hollandaise qui vit au XVII siècle, a un besoin presque vital de dévoiler un peu ses secrets et ses états d'âme. « À l'heure où mes jours se ternissent comme un miroir perd son tain, le besoin de m'alléger de ce qui m'encombre devient plus fort que tout. Je garde l'espoir, naïf peut-être, qu'un tel aveu sera comme l'amputation d'un membre inguérissable qui, pour douloureuse qu'elle soit, permet de sauver le reste du corps ». Et pour cela, elle va utiliser la plume et le papier : « C'est donc à ces papiers que mon histoire s'adressera. On les trouvera à ma mort, ou ils demeureront ignorés de tous, cela m'importe peu ».
Le texte est tout simplement beau, doux et intimiste : j'ai eu l'impression d'avoir une confession et d'être en tête à tête avec elle. Et même si j'utilise le mot confession, je n'ai pas eu l'impression qu'elle cherchait à savoir si j'étais d‘accord ou pas, elle m'explique des moments clefs et forts de sa vie, ses joies, ses peines, ses doutes et ses envies.
J'ai dû lire ce livre en deux fois, et cela a été une déchirure de devoir remettre la fin de ma lecture au lendemain … Un conseil, essayez de le lire d'un seul trait !
Magdalena est un personnage formidable : elle est passionnante, surprenante et très moderne par certains aspects. Elle a la tête sur les épaules. Elle est proche de ses enfants : elle les connaît parfaitement et les aime. Elle pense qu'un mariage doit se faire avec de l'amour. Son questionnement sur les esclavagisme en dit long également "Je ne sais pas si cela est juste de transporter des êtres semblables à nous, tels des sacs de noix de muscade ou des tonneaux de cannelle"
Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce tout petit livre et beaucoup tournent autour du thème de la femme: la femme et le travail, la place de la femme dans le couple, la femme en tant que mère "Les hommes ignorent ce qu'il se passe dans nos coeurs et dans nos corps : ils comprennent mal qu'une mère aime sans raisonner, et toujours se tracasse de demain.", et enfin sa relation avec Dieu.
Il est étonnant et tout simplement fantastique qu'avec une telle économie de pages et de mots, Gaëlle Josse nous fasse passer par autant d'émotions ! C'est un régal et un plaisir. C'est un énorme coup de coeur en ce qui me concerne. Ce livre pris à la bibliothèque va se transformer par un achat pour finir chez moi : un must ….
Lien : http://ideeslivres.jimdo.com..
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Un beau destin de femme raconté d'une voix feutrée, celle d'un journal intime que l'on parcourt d'un regard intimidé et discret.
Magdalena Van Beyeren, trente-six ans, en ce mois de novembre 1667, a choisi de se faire peindre dans la chambre de sa belle demeure bourgeoise de Delft mais de dos.
Un choix bien étrange pour une femme au sommet de sa beauté et de sa réussite sociale. Mère comblée de cinq enfants, elle règne sur sa demeure mais épaule également son époux, administrateur de la compagnie des indes orientales.
Au fil des pages et des confidences de Magdalena, nous comprenons petit à petit son parcours de femme, ses douleurs et ses joies, ses renoncements et ses victoires.
Un roman court, qui se lit d'une traite, comme une grande bouffée d'air frais.
Les heures silencieuses de Gaëlle Josse ont le charme de nous transporter dans une famille bourgeoise néerlandaise du XVIIème siècle. Pour un peu, on pourrait entendre un petit air d'épinette et de viole de gambe si on tend bien l'oreille.
En tous cas, la musicalité de l'écriture de Gaëlle Josse me laisse une douce vibration.
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Si Magdalena Van Beyeren a choisi de confier ses secrets les plus intimes mais aussi ses pensées les plus libres à un journal, c'est parce qu'elle sait qu'il est impossible, pour une femme de son époque, de les exprimer à voix haute ou encore moins d'être autorisée à les vivre. Nous sommes en 1667, à Delft, au cœur du siècle d'or des Provinces Unies. La prospérité de Delft, siège de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales témoigne de la spectaculaire réussite commerciale et maritime de la jeune République. Dès son enfance, Magdalena se trouve aux premières loges pour prendre la mesure de cette domination car son père n'est autre que l'administrateur de la compagnie. Certes, elle ne pourra pas hériter de sa charge car elle est née fille mais sa qualité d'ainée lui donne le privilège d'être associée aux affaires maritimes. Comme il est bon alors de goûter ce vent de liberté qui accompagne navires et équipages plutôt que de rester confinée, comme sa mère et ses sœurs, dans l'ennuyeuse gestion des affaires domestiques.

Delft est aujourd'hui immanquablement associée à la renommée du grand maître, Johannes Vermeer, particulièrement apprécié (mais il n'en fut pas toujours ainsi) pour ses scènes de genre. Pourtant, c'est avec un tableau d'Emmanuel de Witte que Gaëlle Josse choisit de nous ouvrir la porte de cette demeure hollandaise. Avec habileté, elle imagine un contexte autour de cette toile, explique, par exemple, pourquoi Magda a voulu être représentée de dos, jouant de l'épinette. A 36 ans, fatiguée par des grossesses répétitives, déjà presque considérée comme une vieille femme, elle ressent le besoin de se confier, d'exprimer les peurs et frustrations qui la tiraillent afin de s'en affranchir. Femme positive, elle n'oublie pas non plus d'évoquer ses joies, ses enfants bien sûr mais aussi son goût pour la musique.

J'ai particulièrement apprécié la justesse de l'écriture de Gaëlle Josse car elle correspond parfaitement au ton intime qui constitue la trame de la narration. Elle a réussi selon moi, un dosage équilibré, un fond de sobriété, propre au contexte historique et à l'éducation contrainte des filles, rehaussé par des envolées plus personnelles (après tout, Magda a trouvé avec ce journal, un espace de liberté). J'ai été assez impressionnée par l'efficacité de ce roman car l'auteur a su, en 89 pages (mais rien ne paraît bâclé) nous présenter une femme aux différents âges de sa vie et selon différents rôles, fille, sœur, épouse, mère, le tout avec une belle sensibilité. En plus, je me suis beaucoup amusée à retrouver les différents tableaux de Vermeer évoqués dans le roman.

Un roman concis et réussi, où l'intimité du journal et celle du tableau se répondent subtilement.
Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Dans ce très court roman (90 pages à tout casser) Gaëlle Josse s'est directement inspirée du tableau Intérieur avec femme jouant à l'épinette, d'Emmanuel de Witte.

Cette femme, c'est Magdalena van Beyeren. Au moment où elle prend la plume, elle a 36 ans et déjà une longue vie derrière elle. Elle vit à Delf avec son mari et ses enfants, ses deux aînées ayant déjà l'âge de se marier. Ses propos sont ceux d'une femme résignée, déjà vieillie et qui n'a plus vraiment d'illusions sur la vie. J'ai trouvé ces quelques pages pleines de regrets, pleines de lourdeur.

Gaëlle Josse y dresse en effet le portrait d'une femme aventureuse et profondément marquée par la profession de son père, qui était armateur. Ayant passé sa jeunesse à voir partir des bateaux pour des destinations lointaines, elle maudit sa condition de femme qui l'aura empêchée de partir à son tour sur l'un d'eux. Son seul horizon, le théâtre de sa vie, c'est Delf. Point.

En quelques pages (sous forme de journal intime), elle nous parle des failles de son existence, du drame de son enfance, de son mariage, de sa tristesse quand elle repense à ses 5 enfants morts… Autant de confidences qui génèrent forcément notre empathie. Gaëlle Josse a vraiment une écriture fine, délicate et toutes en nuances. Ce n'est pas compliqué à lire, loin de là, mais on comprend vite que chaque mot a été pesé, soupesé et que s'il est là, c'est qu'il a ses raisons d'être. L'ensemble est donc tout à fait élégant.

Impossible, du moins pour moi, de ne pas faire le parallèle entre La jeune fille à la perle, de Tracy Chevalier et Les heures silencieuses. Après tout, l'auteur américaine s'est également inspirée d'un tableau peint par Vermeer (qui est évoqué plusieurs fois dans le roman de Josse) et a fait revivre son héroïne à la même époque et dans la même ville. Sauf que Tracy Chevalier nous présente un « vrai » roman avec une longueur tout à fait classique. le roman de Josse est beaucoup trop court et en ce sens, terriblement frustrant. On quitte Magdalena comme on l'a trouvée : de manière brusque. Avec du recul, je trouve ça vraiment dommage !

Cela dit, je rêve quand même de découvrir un autre roman de l'auteur : le dernier gardien d'Ellis Island car il aborde des thèmes dont je raffole absolument !
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
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