Je n'avais pas eu l'occasion de découvrir La lettre qui changea le destin d'Harold Fry arriva le mardi... de la même autrice, malgré tout le bien que j'en avais entendu. du coup, quand j'ai eu l'opportunité de lire ce livre pour une masse critique Babelio, je n'ai pas hésité en voyant le nom de l'autrice (en fait, j'ai une mémoire nulle des noms, donc j'ai regardé ce qu'elle avait fait avant, et ensuite, je n'ai pas hésité, mais vous avez compris l'idée).
Je n'ai pas l'habitude de me "vanter" des quelques SP que je reçois (enfin, je le mentionne par souci de transparence, mais c'tout), par contre, pour une fois, je vais quand même faire un petit topo parce que j'ai reçu le livre avec un goodies tout choupinou (que vous voyez sur la photo) et c'est couillon, mais ça m'a fait plaisir. Et aussi, il y avait mon nom sur la lettre que j'ai eue en accompagnement, et c'est encore plus couillon, mais ça aussi, ça m'a fait plaisir.
Mais trêve de blabla, passons à la chronique. le gros point fort de ce roman, c'est sans conteste la musique qui le rythme. C'est éclectique, c'est décrit avec passion, bref, ça donne envie d'écouter tous les morceaux dont il est question. Et ça tombe vachement bien, parce que vous pouvez le faire, même en cours de lecture grâce à la playlist créée par la ME française, comme quoi ces gens sont vraiment à fond dans leur boulot ! Et c'était super chouette. Parce que j'aime beaucoup la musique, et les vinyles, mais j'ai un peu tendance à rester dans ma zone de confort, je dois bien l'avouer.
Comme souvent dans le genre, au niveau de l'intrigue, il faut bien admettre qu'on se doute rapidement de ce qui va se produire. Mais l'autrice arrive à nous fournir des personnages très attachants, et également quelques rebondissements assez imprévisibles, ce qui fait qu'on n'a pas l'impression non plus de lire un truc trop convenu.
Les personnages, donc. On est dans une petite rue, justement nommée Unity Street, où les boutiques se battent pour survivre. On va donc y rencontrer une communauté aussi hétéroclite que soudée, qui a tendance à se retrouver au pub le week-end. le genre de rue dans laquelle on aimerait vivre, parce qu'on y rencontrerait sûrement ses futurs meilleurs amis.
Et à la fin des années 80, ce n'est pas facile de lutter contre les grosses boutiques des rues très passantes, que les choses soient claires. Surtout qu'entre une boulangerie, un salon de tatouage, un magasin d'articles religieux, un pub, une fleuriste et une boutique de vinyles qui refuse de vendre des cassettes ou même des CDs, on ne peut pas dire que ça attire le chaland.
Mais ils essaient. Très fort. Et puis, Frank, notre disquaire, peut se permettre d'avoir les idées bien arrêtées (déjà parce que c'était un sacré visionnaire rapport que le vinyle revient super à la mode et coûte à nouveau un bras depuis quelques années alors que les ventes de CD, c'est plus ce que c'était) : il a un don. Il arrive à percevoir ce que les gens ont besoin d'écouter quand ils entrent dans son magasin. Attention, hein, ça ne vire pas au fantastique cette affaire, il a juste une intuition infaillible. Parce qu'il ne se contente pas d'être calé en musique et incroyablement gentil, il a aussi une empathie et une faculté d'écoute phénoménale. Et c'est rare de tomber sur des personnes comme ça, aussi bien dans la vie qu'en littérature.
Bref, il est impossible de ne pas apprécier Frank. Mais ses compagnons de route ne sont pas en reste. Si j'ai d'abord eu du mal avec Kit, qui me semblait être la caution humour-maladresse du roman, j'ai fini par m'y attacher. Parce que lui aussi, c'est un vrai gentil. Il est souvent un peu bêta, voire complètement à côté de la plaque, mais ses intentions sont toujours bonnes. Et, effectivement, il m'a fait rire.
J'ai également éprouvé beaucoup de tendresse pour le Père Anthony, ex-prêtre, qui essaie d'être de bon conseil, et qui essaie de manière générale. C'est clairement la figure paternelle de ce roman, mais il a quelque chose de vraiment touchant et j'aurais aimé en apprendre davantage à son sujet.
Quant à Maud, c'est la rebelle de service.Jusqu'au bout. Purée, quand je suis arrivée à la deuxième partie du roman, avec ce qu'elle disait des tatouages et ce qu'elle faisait de sa vie, je me suis dit qu'elle était tellement badass et intègre !
Bref, tout ce petit monde m'a fait me sentir comme dans un cocon, et j'aurais voulu que les choses ne changent pas. Sauf qu'évidemment, elles vont quand même changer, parce que sinon, il n'y aurait pas d'histoire, et ce serait un peu naze. Et comme la seule chose que je peux reprocher à la ME, c'est d'en dire un peu trop dans sa quatrième de couverture, je ne vais pas épiloguer.
Si le thème principal de ce roman est clairement la musique, comment elle peut nous aider, nous faire grandir, nous aider à avancer, ce qu'elle peut nous faire ressentir et cette espèce de magie qui nous fait parfois voir le monde différemment, c'est beaucoup d'autres thèmes qui vont être abordés.
L'amitié, avant tout. Celle qui dure, qui est à l'épreuve des ans, des difficultés et des changements. L'amour, ensuite, entre deux personnes, qui met papillons dans le ventre, mais aussi l'amour envers sa famille, son travail. L'amour qui fait avancer et grandir.
Mais, et c'est le message que je retiendrai, c'est qu'on peut changer la vie de quelqu'un sans même le savoir, sans en avoir la prétention. Et qu'être gentil, ce n'est pas être faible. On peut être gentil et avoir du caractère, on peut être gentil et intègre et ça ne veut pas dire qu'on se fera marcher sur les pieds. Dans une société de plus en plus individualiste, je trouve que c'est le genre de valeurs qui font du bien à lire.
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