Dans le camp, les liens que tissent les hommes obéissent à des principes élémentaires qui s’imposent à tous, comme autant de mécanismes vitaux d’adaptation. Dans les circonstances où nous sommes placés, la solitude, c’est la certitude de la mort à brève échéance, dans une détresse morale qui précède et accélère la déchéance physique. Face à la souffrance, face à la violence, l’homme seul ne peut rien. En revanche, soudé à ceux qui partagent son sort, il voit s’accroître ses capacités de résistance, comme si son ressort interne dépendait d’un arrimage externe.