Lorsqu'il vint me consulter, il n'était déjà plus qu'une ruine morale dont l'état ne laissait guère d'espoir.
Madame X est ainsi l'image de ce que la malade voudrait bien et pourtant ne voudrait pas devenir.
D'un seul coup, je perçois la possibilité que se glisse entre nous un malentendu insurmontable.
Il n'est qu'une possibilité : reconnaître l'irrationnel comme une fonction psychique qui, puisqu'elle existe toujours, doit être nécessaire ; et considérer ses contenus, non pas comme des réalités concrètes (ce serait faire un pas en arrière !) mais comme des réalités psychiques, car il s'agit de données efficientes, donc de choses réelles.
Nous avons vécu dans la première guerre mondiale un terrible règlement de compte ; nous avons assisté à l'entrechoc des intentions rationnelles de la civilisation organisée. Ce qu'on nomme "volonté" chez le particulier s'appelle "impérialisme" chez les nations ; car la volonté, c'est la manifestation du pouvoir sur le destin, c'est-à-dire l'exclusion du hasard.
Quiconque soumet l'attitude fondamentale du christianisme à une critique sérieuse se dépouille par là même de la protection séculaire que celui-ci lui ménageait. Il se livre inéluctablement à l'âme animale de l'homme.
La névrose est, à chaque époque, intimement liée aux problèmes du temps. Elle représente, en somme, un essai malencontreux de l'individu pour résoudre en son sein le problème général. La névrose, c'est la désunion existentielle en soi-même.
Les grands problèmes de l'humanité ne furent jamais résolus par des lois promulguées ; ils ne le furent, au contraire, qu'à la suite du renouvellement dans l'être individuel des positions intérieures.
Je considère que c'est le devoir de tous ceux qui, solitaires, vont leur propre chemin, de faire part à la société de ce qu'ils ont découvert au cours de leur voyage d'exploration, que ce soit une fontaine fraîche pour ceux que tourmente la soif, ou que ce soit le désert stérile de l'erreur. Dans la première éventualité, on aide son prochain, dans la seconde on l'avertit.
Dans la mesure où, par notre inconscient, nous participons à la psyché historique et collective, nous vivons de façon naturelle et inconsciente dans un monde de loups-garous, de démons et de magiciens, etc. Car ce sont là des représentations qui ont inspiré, durant les époques antérieures à la notre, les émotions les plus intenses à tout le genre humain.