Un écolier de 19 ans s'engage lors de la première guerre mondiale. A travers ses yeux, nous vivons la vie des tranchées…. du côté allemand.
Ernest Jünger n'a pas vingt ans lorsqu'il s'engage pour défendre sa patrie. Pour lui, la guerre a un aspect héroïque et chevaleresque. Très vite, il est confronté à la réalité qui est tout autre : la boue, la vermine, les travaux de terrassement, la discipline et la mort omniprésente. Cette mort à distance qui frappe n'importe quand, n'importe où et par n'importe quels moyens. Elle peut provenir d'un obus, d'un tir isolé, de gaz…. Ainsi passent des mois puis les années, sans grand changement. L'hiver est synonyme de pluie, de froid et de boue. le printemps annonce le redoux, la nature qui s'éveille mais également le retour des grandes batailles. Basé sur le front du Nord, Ernest Jünger, témoin et acteur, est blessé de nombreuses fois durant les combats. Il échappe encore plus souvent à la mort. Mais il finit par sortir vivant de cet enfer d'acier.
C'est un livre froid et déshumanisant, comme la guerre, en totale contradiction avec son introduction. Aucun sentiment dans ses lignes. Juste une succession de faits. Ses préparatifs et installations d'un poste à un autre sous une pluie de projectiles finissent par être lassants. de temps en temps, des noms apparaissent, suivi le plus souvent par l'annonce de sa mort violente et la description du membre arraché, dans un futur plus ou moins proche. La vie des tranchées est décrite minutieusement, comparable à celle que vit les ennemis anglais, basés parfois à quelques mètres. Mais sur ses impressions, rien. Que pense un homme de vingt ans pris dans l'enfer quotidien d'une guerre qui s'invente sous ses yeux ? Difficile de s'en rendre vraiment compte. Ce détachement finit par mettre le lecteur mal à l'aise : est-ce un journal difficilement transformé en roman ? Un trait de caractère de l'auteur ? un moyen de se protéger de la folie ? Impossible de s'en rendre compte précisément mais c'est ce qui rend la lecture pénible. Sans parler du style d'écriture. Est-ce la traduction ? Possible mais il est désagréable, dans le fil de l'histoire, d'être obligé de remonter plusieurs lignes pour savoir à quoi ou à qui se réfère le "il" ou "elle" ! L'ensemble, c'est à dire le style et la froideur ressentie, me rendent la lecture de plus en plus difficile de chapitre en chapitre. Dommage. Je pensais ce livre beaucoup plus instructif sur la vie des poilus et je n'ai eu d'un aperçu de parade militaire.
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