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4,03

sur 489 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ernst Jünger nous fait revivre la grande tuerie de 14/18 sous la plume du jeune officier volontaire qu'il fut à cette époque.
Bien que ce soit le point de vue d'un Allemand, on est frappé par la similitude du vécu, des situations, d'avec les récits des écrivains français : mêmes villages, mêmes batailles dont la célèbre bataille de la Somme -, mêmes tranchées, mêmes gaz, mêmes obus, mêmes morts atroces. Sauf que l'ennemi n'est pas le même...
Le texte est très descriptif, très détaillé, intéressant d'un point de vue historique, mais un peu indigeste au fil des pages.
Jünger est blessé à de nombreuses reprises, retourne chaque fois déterminé au combat mais la lassitude finira par s'emparer de lui à la fin, au moment où la victoire allemande perd de son évidence.
On ressent d'ailleurs une certaine admiration voir sympathie pour les Anglais.
Ses conditions de vie - bien que le risque de mort soit identique - sont meilleures que celles d'un simple soldat. Mais l'horreur de la guerre, des corps mutilés, le vacarme des bombardements - malgré quelques éclaircies - sont omniprésents.
Cependant il ne s'en plaint pas. le courage et le sens de l'honneur ne sont pas de vains mots. La guerre appartient aux combattants de l'avant. Une volonté de dépassement de soi l'anime. Il a reçu la Croix pour le Mérite.
Un beau texte, qui malgré un certain enthousiasme, nous renvoie finalement une fois encore à l'absurdité fondamentale de cette destruction programmée que constitue la guerre.
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Un livre surprenant, sans doute du fait de la distance qui nous sépare aujourd'hui de 14-18, mais aussi par le fond et la manière de cet « Orages d'acier ».

Surprenant car il y a dans ce récit peu de peur perceptible. Surprenant car le ton est froid, avec des descriptions sans émotion des déluges de balles et d'obus et des massacres, sauf vers la fin du livre où l'on sent l'épuisement et la folie qui guettent. Surprenante guerre pour nous par la proximité physique avec les soldats de l'autre camp, dans cette guerre en face à face.

Un livre qui crée aussi un malaise car Ernst Jünger, engagé volontaire à 19 ans, éprouve une fascination pour la guerre, ou tout au moins pour l'héroïsme du combat ; malgré les atrocités des combats, les amoncellements de cadavres, et malgré le nombre grandissant de soldats épuisés ne voulant plus aller au combat, surtout à partir de 1917. Une journée de victoire et de massacre en Novembre 1917 est encore qualifiée de prodigieuse.

Fascinant malgré tout par le courage et l'humanité de Jünger, qui n'a aucune animosité envers ceux d'en face, les soldats de l'autre camp – comme en témoignent ces scènes étonnantes de conversation avec des soldats anglais, par-dessus les tranchées, ou au moment de capturer des prisonniers.

Etonnants encore les moments de bonheur relatés dans ce livre ... telles ces journées de lecture dans l'abri des tranchées.

Quant à la fin, le livre ne contient pas un mot sur l'issue de la guerre.

Un récit qui permet en tous cas de ressentir le souffle des orages d'acier de 14-18.
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Orages d'acierErnst Junger

Ce sont les mémoires ou plutôt les quelques années que l'auteur a passées dans l'horreur de la première guerre mondiale. Il a fêté ses 20 ans sur le front et a terminé la guerre la guerre a 23 ans bardé de médaille et de blessures.

Il y a des moments terribles dans ce récit, la description de la vie dans les tranchées, les premiers combats, les camarades qui tombent les uns après les autres, les bombardements incessants.

Mais je ne sais pas si c'est la traduction, mais par moment j'ai eu l'impression que certaines descriptions manquaient d'émotion et puis il y a cette fascination pour la guerre et les combats. Malgré toutes ces blessures il retourne à chaque fois se battre.
Était-ce la fougue et l'inconscience de la jeunesse ?

Malgré tout on retrouve les mêmes témoignages que dans les récits des écrivains français

Cette guerre n'était qu'un massacre inhumain et inutile
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Un témoignage sur la grande guerre de 14-18 comme il en existe tant. C'est intéressant de voir comment elle fut perçu par certains allemands pour autant, en ce qui me concerne, ça ne vaut pas un Roland Dorgelès.
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Ernst JÜNGER, jeune universitaire, n'a pas vingt ans quand il part, simple soldat, pour les tranchées du nord de la France. Il suivra une formation d'officier, puis prendra plusieurs commandements d'infanterie, toujours en première ligne. Il sera blessé quatorze fois et décoré de l'Ordre du Mérite. "Orage d'acier" est la transcription du journal qu'il tint durant cette guerre, de janvier 1915 à septembre 1918.
Le style du livre est d'une maîtrise parfaite, et la traduction est impeccable (Henri PLARD, Universitaire belge, félicité par l'auteur, qui parlait français couramment).
On trouve dans ce livre le même fond que dans "La peur" de Gabriel CHEVALLIER ou "Les croix de bois" de Roland DORGELÈS, les combats violents, les pluies d'obus, la mort, la putréfaction, l'ennui, la boue, les camarades, les poux, etc. JÜNGER n'épargne rien au lecteur, les morts laissés à l'abandon sur le champ de bataille, les cadavres décomposés dans lesquels on s'enfonce en traversant les terres-sans-hommes, la boue fétide des tranchées, le staccato des mitrailleuses, les crânes de camarades qui explosent sous la mitraille des shrapnells, etc. Tim WILLOCKS peut toujours se rhabiller avec les descriptions de batailles dans son roman "La Religion".
Mais contrairement à CHEVALLIER ou DORGELÈS chez qui l'humanité, la peur, la compassion, sont omniprésentes, JÜNGER prend une grande distance, et son récit paraît froid, chirurgical. L'auteur prend dans sa description des combats et des champs de bataille le même recul qu'un médecin-légiste devant les odeurs de putréfaction ou les affres des morts violentes. Pourtant, il n'est pas inhumain, aimant ses hommes, aimé d'eux, admiratif du courage et des exploits de l'ennemi, inquiet pour la population civile restée dans les villages voisins des combats, etc. Mais son ton purement descriptif, loin de toute émotivité, laisse le lecteur en proie d'un malaise d'une profonde tristesse.
Étonnamment, le récit s'achève fin septembre 1918, sans aucun commentaire sur l'issue de la guerre.
Cent ans après ces événements, ce témoignage, tout comme ceux de CHEVALLIER, DORGELÈS, REMARQUE, CELINE, etc. est de très grandes valeurs historique et littéraire.
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Récit autobiographique écrit par Ernst Jünger, jeune lieutenant de l'armée allemande, engagé volontaire lors de la Première Guerre mondiale, puisant dans les quinze carnets qu'il a tenus durant toute la période de la guerre. D'après André Gide, "Orages d'acier" était "incontestablement le plus beau livre de guerre" qu'il ait jamais lu".
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L'auteur raconte la guerre de 14-18 avec un détachement qui donne un relief tout particulier aux multiples massacres qui ravagèrent les deux camps. Il décrit la vie dans les tranchées en première ligne : la montée au front, la prise de position, le déluge de balles, les massacres, les cadavres puis la relève et le retour dans un abri tout relatif. L'auteur décrit aussi l'épuisement, la folie qui guettent les soldats et le respect qu'il ressent pour les soldats contre lesquels il se bat désespérément.
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C'était très intéressant à lire, de découvrir le point de vue de l'ennemi (en quelque sorte).
Même si, personnellement, j'avais de plus en plus de mal à le finir, j'ai apprécié cette découverte.

Je vous le conseille si comme moi vous avez un travail en français sur une présentation d'oeuvre :)
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La guerre. L'horrible et la sombre guerre. L'avide et cruelle maîtresse. Ce creuset où disparaissent le vernis policé de la civilité et les fragiles argiles de notre humanité.
Ernst Jünger ne cache pas grand chose de cette infernale ogresse. Et pour notre société qui dénie à la mort le droit de cité et à la violence la moindre légitimité, ce livre paraitra d'une incompréhensible absurdité. Certains en profiteront pour jeter à bas l'idée même de nation ou de patrie. D'autres exalteront au contraire l'héroïsme et le sacrifice. Quant à moi, je ne céderai pas à ce diktat manichéen.
A la lecture de ce carnet de guerre, je regrette simplement que l'homme ne soit pas capable du même engagement au service du collectif en temps de paix. Lecture ou conclusion sans doute naïve.
D'autant plus naïve que cette Grande Guerre, qui devait être la der des der, a été la première guerre industrielle ajoutant à la cruauté des combats, celle de l'asservissement de l'homme à une technologie homicide. Chemin jamais démenti depuis comme le démontrent malheureusement encore aujourd'hui la guerre à distance qui fait rage en Ukraine.
Il y a beaucoup d'enseignements à tirer de la lecture de ces témoignages et le premier d'entre tous : Homme libre, toujours, tu chériras la paix !

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un récit de la guerre des tranchées côté allemand qui montre que l'horreur était partagée. L'auteur y décrit ses années de guerre, la vie dans les tranchées, les attaques, les bombardements incessants, les nombreux morts. Par miracle, et malgré de nombreuses blessures, il s'en sort vivant. La description clinique, sans presque d'affect, des événements est dérangeante. On est proche de la fanfaronnade et très loin de « la peur ». Un regard intéressant sur ce conflit inhumain.
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