Un mélange de science-fiction et de tentative de thriller mais il m'a semblé que le rythme haletant d'un vrai thriller et du suspense qui va de pair n'était pas suffisamment au rendez-vous de cette lecture pourtant intéressante.
L'idée d'un virus ramenant les êtres contaminés un million et demi d'années en arrière, animaux, végétaux, puis humains est bien introduite dans la première partie du livre, mais l'histoire s'éparpille en une alternance de courts chapitres et d'autres plus longs, si bien que le rythme et le suspense ne s'installent pas vraiment.
Quelques scènes sont néanmoins très bonnes : en mer avec l'apparition de préhistoriques aquatiques, au zoo de Vincennes avec la fuite des
Erectus, ou encore la recherche du premier homme contaminé.
Pour le reste, sans attendre un texte du niveau d'un
Stephen King, la comparaison avec des thrillers américains laisse ce roman en retrait des spécimens du genre. Les personnages ne m'ont pas paru suffisamment travaillés, il y avait pourtant de la matière avec par exemple le directeur du refuge, Dany
Abiker, et surtout la belle paléontologue Anna, tantôt combattante, tantôt niaise dans ses regrets permanents.
Les échanges des internautes illustrent magistralement les excès des commentaires de la toile tout en traduisant très bien les personnalités des internautes courants.
Enfin, l'ancienne locution latine de
Plaute : "homo homini lupus est" voit confirmée sa pertinence dans les réactions des humains à l'égard de ceux qui, infectés, étaient encore leurs semblables quelques temps auparavant. Bien sûr, il existe des personnes pour contrer ces instincts primaires que l'auteur qualifie avec indulgence de survie.
Au global, un bon roman qui aurait pu être encore meilleur.