Cette romance sur fond de thriller fonctionne très bien : personnellement, je me suis attachée à Tony et Séléna et j'ai bien aimé suivre l'enquête qui les réunit. J'ai aussi apprécié le style d'écriture. Résultat, j'ai lu le roman en à peine deux jours ! Il y a bien quelques clichés qui auraient pu être évités mais ça ne m'a pas gâché le plaisir de la lecture. Je vous le conseille pour une romance lesbienne qui sort un peu des sentiers battus !
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Tony resta sans voix et suivit du regard sa partenaire. Elle appréciait sa présence et c’était agréable pour elle de ressentir de nouveau l’envie d’être avec quelqu’un, de ressentir l’euphorie d’une belle rencontre et d’aimer les moments simples qu’elles pouvaient partager. Mais elle n’aspirait pas à plus et ne souhaiterait sûrement plus jamais vouloir vivre une histoire d’amour. La douleur laissée par la perte de Lexie ne s’estomperait jamais et elle ne voulait plus revivre pareille torture.
— Une dernière chose Léna, ne t’excuse jamais de me regarder. Parce que moi je ne me lasserai jamais de te contempler et, en aucun cas, je ne m’en excuserai.
Elle apprécia le fait, qu’enfin, elle pouvait avoir envie d’autre chose, grâce à Tony. Elle pensait moins à son passé et se projetait plus dans le futur. Elle adorait les moments qu’elles partageaient, ensemble, et se demandait pourquoi elle avait un tel besoin d’elle. Elle ne se lassait pas de la regarder, de passer la moindre seconde avec elle. Elle enregistrait le moindre de ses sourires, de ses rires, elle adorait ses froncements ou ses haussements de sourcil. Même son air contrarié semblait ne plus avoir de secret pour elle.
Leurs regards se croisèrent, leurs âmes se comprenaient. Et le silence qui suivit fut fait d’or. Ensemble, elles débarrassèrent la table. Leurs habitudes venaient vite : un observateur extérieur dirait qu’elles étaient ensemble depuis de nombreuses années. Leur complicité emplissait la pièce de son éclat et leurs rires résonnaient longtemps dans le calme de la maison. Elles formaient un beau couple, leur aura se mêlant l’une à l’autre sans qu’elles en aient encore conscience.
Cette fois, Tony lui présenta un vrai sourire, qui éclaira le cœur de Séléna. Celui-ci était comme un minuscule bateau perdu en mer que le sourire de Tony venait éclairer de temps en temps, tel un phare pour les marins égarés depuis de nombreux jours, dans la noirceur de l’océan.
La raison de Marchalk avait cédé, son âme s’était réveillée, enflammée au contact des mains du docteur sur elle. Elle ne pouvait pas en rester là, elle en désirait plus, elle se consumait de l’intérieur. Dieu qu’elle avait oublié comme cette sensation était exquise !
Elle attrapa sa main, lui fit un clin d’œil et ouvrit la porte du garage. Elle lui fit un bisou dans le cou, murmurant dans son oreille la promesse que la nuit ne les libérerait pas aussi simplement, que ce qui venait de commencer n’était qu’un joli prélude à des sommets encore plus exaltants.
Tony, bien que passablement en colère de cette interruption, soupira intérieurement de soulagement. Dès qu’elle avait embrassé Séléna, la situation avait pris une tournure à laquelle elle n’avait pas pensé. Son corps, en sommeil depuis tant d’années, était sorti de sa léthargie avec une rapidité qu’elle n’avait pu contrôler. Y réfléchissant maintenant, elle se rendit compte qu’au creux de son ventre, une douleur se faisait sentir. C’était une douleur maligne, qui lui montrait à quel point, elle avait eu envie de sa partenaire, de la posséder et d’être possédée. Elle avait beau se sentir soulagée de ne pas avoir pu aller au bout des choses, elle savait que repousser ses pensées était futile. Elle ne pourrait résister à ce que son corps et son âme voulaient. Simplement, la prochaine fois que le feu se rallumerait, elle y serait préparée. Enfin l’espérait-elle.
Rien ne laissait présager qu’elles avaient failli faire l’amour quelques minutes avant. Séléna ne savait rien des sentiments de Tony. Elle se demandait même si, après Lexie, elle arriverait à aimer de nouveau. Mais elle pouvait deviner son attirance pour elle, malgré son corps ravagé par les lames.
Tony pria un Dieu auquel elle ne croyait pas. Elle aurait voulu sombrer dans l’inconscience, pour ne plus souffrir. Mais elle luttait contre l’évanouissement, de peur de ne plus jamais se réveiller.