Boyfriend Material m'a beaucoup amusé et fait rire. Il est extrêmement drôle, bien écrit, bourré de références culturelles populaires que tout lecteur connaîtra : Harry Potter,
Doctor Who, Avengers… Au-delà des références et des blagues dont il est rempli, beaucoup d'éléments du roman sont extrêmement drôles et malicieux, comme appeler CRAPP (merde en anglais) la fondation pour laquelle Luc travaille et qui se prend très au sérieux. Les situations sont également très comiques.
Même si certains personnages sont caricaturaux, j'ai trouvé qu'ils fonctionnaient très bien. Les « bouffons » ne m'ont jamais fait rire, mais cette fois-ci j'ai pris beaucoup de plaisir à les suivre.
Les deux héros, par ailleurs, rappellent ceux de Bridget Jones et Red, White & Royal Blue. Luc a la maladresse et le mal-être social de Bridget Jones. Son groupe d'amis ressemble à s'y méprendre à ceux de la jeune londonienne et la situation finale est un gros clin d'oeil. Cet hommage est parfaitement assumé, puisque la meilleure amie s'appelle aussi Bridget et travaille dans l'édition (mais ne publie pas La Moto de Kafka). Oliver, quant à lui, ressemble au prince anglais du roman de
Casey McQuiston, avec son air parfait, sa rigidité, sa maîtrise des règles sociales et son aspect prétentieux. Red, White & Royal Blue étant sorti à peine un an avant, il est peu probable qu'
Alexis Hall ait eu son personnage en tête au moment de l'écrire, mais qui sait…
La romance suit le schéma classique du genre. Pourtant le roman ne m'a pas lassé avant la fin comme cela a pu m'arriver avec Red, White & Royal Blue ou Call Me By Your Name. Au contraire,
Alexis Hall a trouvé des subterfuges narratifs pour maintenir l'attention jusqu'à la fin (je ne dévoilerai rien, mes amis).
Enfin, au-delà de la forme, j'ai beaucoup aimé la situation de départ : faire en sorte de redorer l'image de l'homosexuel décadent en passant pour un « bon gay » (sujet qui m'intéresse ô combien si vous avez suivi le déroulé de ma courte bibliographie).
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