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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après Pierre et le Loup , sublime conte musical – pouvant s'avérer assez gonflant finalement au bout de la 126 e écoute , je conçois - pour enfants écrit et composé par Prokofiev en 1936 , voici Pierre est le Loup ! Ici , foin de conte ni de musique si ce n'est celle de l'abject et du dégout !

Olivier a 7 , 15 , 35 ans . Abusé dès son tout jeune âge par un prêtre en qui il avait placé toute sa confiance , il ne réalisera que bien plus tard la portée culpabilisante d'un tel évènement , le vivant alors comme une souffrance bien légitime dans son quotidien d'adulte marié et père de famille .
Pierre est un prêtre progressiste , débonnaire , tout en rondeur . Il attire immédiatement la sympathie et telle l'araignée , tisse lentement sa toile avant de fondre sur sa proie immanquablement beaucoup plus jeune , lui causant alors des séquelles pérennes...

Sujet difficile s'il en est , la pédophilie est abordée ici de façon éminemment intelligente ! Ni voyeurisme outrancier , ni pathos larmoyant . L'auteur Olivier Ka , lui-même victime de tels agissements , se sert de cette BD comme exutoire et le fait de façon fort brillante ! du garçonnet abusé ne matérialisant que très peu ce qui lui arrivait alors à l'adulte mature prenant pleinement conscience de l'évènement et de la commotion durable en découlant , Olivier narre son histoire simplement , factuellement , espérant ainsi exorciser les démons qui le hantent depuis .
Des dessins naïfs , des couleurs forcément sombres , le lecteur ne peut que se focaliser sur l'histoire . Cette dernière vous chope de la première à la dernière page , sans temps mort ni sensationnalisme , pour vous conter la terrible mésaventure de ce petit bout d'homme innocent appelé à devenir l'agneau sacrificiel entre les mains de cet ogre des temps modernes !
Magistral !

En refermant cette magnifique BD , je ne pus m'empêcher d'avoir une petite pensée émue pour Monseigneur Barbarin , ecclésiastique à l'honnêteté intellectuelle et l'ouverture d'esprit plus que discutables , qui , il y a peu encore , stigmatisait violemment l'éducation d'un enfant et ses dérives prétendument inhérentes au sein d'une famille homoparentale , omettant bizarrement d'évoquer ce type d'agissements pourtant avérés au sein de sa propre communauté ! Sacré Fifi va , un p'tit début d'alzheimer peut-être ? Au royaume des aveugles...
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Ouh là là ! Encore un roman graphique qui va s'imprégner en moi. L'histoire, pourtant, commence plutôt cool avec cet enfant partagé entre des parents baba sans tabous et des grands-parents croyants et pratiquants. Puis, arrive, un nouvel ami de la famille, un prêtre de gauche, cool et drôle qui lui propose de partir avec lui en colonie de vacances… Je ne savais pas du tout de quel sujet il était question, je laisse donc la surprise aux autres. Biographie de Olivier Ka, dont le dessin d'Alfred complète magnifiquement l'histoire.
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La quatrième de couverture est brève et un peu mystérieuse. Mais j'avais quand même deviné le sujet de ce livre, je suppose que vous aussi donc les choses sont claires, ce livre parle de pédophilie.

Ce livre est découpé en chapitre qui nous raconte des âges différents de la vie d'un petit garçon, adolescent puis adulte.

Le petit Olivier vit entre ses parents très (trop ?) libres et ses grands-parents très croyants et très (trop ?) rigides. Il a du mal à savoir ce qui est mieux, faut-il croire en Dieu ou non ? Faut-il coucher à droite et à gauche quand on est mariés ?
Et alors, Pierre ce prêtre pas comme les autres fait son apparition. Pierre ne force pas Olivier à croire en Dieu, il n'en parle pas d'ailleurs, il devient juste l'ami de la famille. On sait (on se doute) de ce qui va arriver, la seule incertitude c'est l'âge d'Olivier auquel se passeront les faits.

Et après ? La vie d'Olivier est bouleversée même s'il ne s'en rend pas compte tout de suite, il va avoir besoin d'extérioriser tout cela longtemps après les faits et voilà comment naît une BD autobiographique avec l'aide d'un de ses amis.

J'étais surprise qu'une BD traite de ce sujet, c'est très bien fait, bouleversant, révoltant et très touchant. J'ai eu un peu de mal avec les dessins mais ils reflètent bien les sentiments du jeune garçon, cette omni présence de Pierre, les dessins ne le mettent pas en valeur, dès le début il paraît assez répugnant ou c'est le sujet qui m'a fait le voir comme tel.

Et la fin ? Comment va-t-il tuer Pierre ? Il vous faudra le lire pour le savoir.

Cette BD ne peut laisser indifférent, c'est un sujet délicat qui fait parfois la une des journaux. J'admire l'auteur pour le courage qu'il a eu de raconter son histoire pour la conclure, il en avait besoin et ce récit est vraiment sensible et marquant.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Pourquoi j'ai tué Pierre, une bande dessinée qui nous ronge.
Olivier va régulièrement en colonie, il connaît le responsable, c'est Pierre, un curé "de gauche" super sympa qu'il assimile à son oncle, jusqu'au jour où à 12 ans, il lui demande de lui masser le ventre, tout nu. Olivier ne sait pas vraiment ce qu'il se passe, mais il sait que ça ne lui plait pas et qu'il ne veut plus le faire. Pierre lui demande de garder le secret ce qu'il fait pendant des années.
Nous suivons alors Olivier, à travers les années et les évènements qui jalonnent sa vie. Ce traumatisme qui sur le moment ne lui en semblait pas un le ronge, de plus en plus. Jusqu'au jour où il en parle à un de ses amis.

Un récit poignant.
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Je me demandais ce que sous entendait le titre et puis rapidement au fil des pages, je vois où l'histoire va mener. C'est dérangeant, mais en dessin ça passe mieux. Ce qui étonne, c'est la vision de l'enfant puis celle de l'adulte, détraqué par tout ça. Il n'y a pas de haine mais une vision assez juste de l'injustice, de l'aveuglement des parents et puis enfin de la façon d'y remédier...
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Un attouchement sexuel sur une enfant de 12 ans ne le détruit pas d'un coup de façon visible.
C'est pire... Ça le grignote petit à petit au fil des ans, indéfiniment...

Cette bande dessinée est un témoignage essentiel qui démontre avec efficacité les dommages causés sur une victime de pédophile, sur toute une vie.
À lire !
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Le sujet est grave. Je pense sincèrement que la BD peut également traiter de sujet difficile et donc moins "léger" que ce que l'on a l'habitude de lire généralement. En règle générale, la BD est faite pour divertir. Ici, on a l'impression que c'est pour expier un mauvais souvenir du passé qui a rongé son auteur subitement à l'âge adulte bien des années plus tard après les faits délictueux.

Le problème dans cette BD autobiographique c'est que l'on ressent non seulement un réel malaise dans la lecture mais on perçoit véritablement la haine de l'auteur comme un effet auto-destructeur sans espoir. Bien que je comprenne les sentiments de l'auteur et son regard acerbe sur le monde après un tel drame , je m'interroge sur cette démarche sans trop vouloir polémiquer. Après tout, cela regarde son intimité. Oui, mais nous "lecteurs"? Je crois qu'au delà du sujet abordé, c'est la trahison d'un ami qui nous émeut le plus. Ce sujet étant plus vaste, on peut se sentir concerné.

Une BD sans concession auquel il faut laisser le temps d'infuser ou une BD qui cherche à justifier son existence mais ne parvient qu'à prouver sa désuétude? Enfin, l'émotion peut-être recherchée n'a pas eu lieu (comme dans les oeuvres de Tanaguchi où je dois chercher à chaque fois un mouchoir). J'ai été un peu déçu car en lieu et place de l'émotion, j'ai éprouvé un certain malaise pas très salutaire. Pour autant, quelques années après, les scandales de pédophilie au sein de l'Eglise catholique vont mettre cet ouvrage au sein de l'actualité. Bref, on se rend compte que ce n'était pas si anodin.

Le dessin académique à tout crin ne me plaît guère (c'est général à tous ces dessinateurs de l'Ecole "simpliste" dans la lignée de Larcenet). Les traits sont également trop gras. Cependant, ils traduisent assez correctement l'ensemble du propos d'autant que je trouve le découpage assez réussi ce qui rend la lecture agréable.

"Pourquoi j'ai tué Pierre" est le récit autobiographique d'une manipulation, d'une enfance trahie et des conséquences d'un tel traumatisme racontées avec gravité et pudeur. Un ouvrage qui se veut choc! Un ouvrage que j'avais mal jugé. Sans doute me fallait 'il digérer et avoir un certain recul.

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
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Livre thérapeutique d'Olivier Ka, qui par ce biais et avec l'aide de son ami Alfred a pu exorciser le monstre en lui, l'alien qui s'est insinué en lui lors d'une nuit traumatisante à l'âge de 12 ans, et qui en devenant adulte l'a rendu profondément mal dans sa peau.
Description simple du mécanisme de l'abus sexuel sur mineur et de la névrose qui s'en suit, jouant sur un savant mélange de confiance envers la parole et les actes des adultes, de culpabilité, de secret, de dégout. le dessin naïf d'Alfred et les aplats de couleur vives puis noires d'Henri Meunier font que l'on s'identifie aisément aux souvenirs aux pensées d'Olivier.
Une émouvante démonstration de résilience, fort courageuse car elle passe par l'exposition au grand public d'une partie de sa vie et de son intimité, jusqu'au final scotchant où on s'arrête de respirer en même temps que les auteurs. Merci de votre confiance, Olivier Ka.
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BD dont le thème est la pédophilie ou plutôt des répercussions qu'un acte pédophile peut avoir sur la vie postérieure de la victime. Etant gauchère visuelle, j'ai quelques problèmes à entrer dans les dessins des BD en général, cela me rebute un peu. Mais j'ai apprécié le contraste existant entre la victime minuscule et son bourreau grand, imposant lors de l'acte et celui, plusieurs années plus tard entre ce bourreau devenu minuscule face à sa victime devenue adulte et plus grande que lui.
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Je découvre cet album après avoir lu plusieurs romans d'Olivier Ka... Dès le début j'ai aimé le dessin et j'ai surtout retrouvé avec beaucoup de plaisir la plume sensible d'Olivier Ka. Et puis, et puis le noeuds dans me ventre ne m'a pas lâché.
On découvre petit à petit l'histoire d'Olivier à 6 ans vacances chez ses grands parents, à 7 avec ses parents. ...à chaque fois rythmée par cette question : pourquoi j'ai tué Pierre? Ce Pierre qu'on ne voit pas au départ et qui arrive au bout de quelques pages. Il m'a tout de suite mis mal à l'aise ce personnage, trop gentil, trop. ..je ne sais pas trop quoi mais il m'a noué le ventre. On découvre la confiance qu'il établit avec Olivier au fil des années puis l'horreur et ensuite le cheminement d'olivier pour réussir à tout évacuer. À la fin de ma lecture je me suis rendue compte que comme Alfred je serrais les dents et les poings.
Un bel album, dérangeant , une écriture très forte, dérangeante aussi, un dessin qui sert très bien l'histoire, le sujet de la pédophilie, de l'agression sexuelle et de la reconstruction est abordé avec force. Âmes sensibles s'abstenir.
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