La 5è saison

Je m'étais déjà tapée les 4 saisons de Mons Kallentoft, avec tous leurs défauts (écriture insignifiante et à rallonge, morale souvent à vomir) et leurs quelques qualités (personnages principaux attachants, énigmes en suspend). Et bien voilà, j'ai quand même résigné pour "La 5ème saison"...
Maso la DD ? Sûrement un peu, mais pas tant que ça : le dernier livre laissait en effet toujours sans réponse l'enquête sur le viol sauvage de Maria Murvall, retrouvée hagarde au coeur de la forêt, initiée au tout début de la série. Mais lorsqu'une jeune femme est de nouveau retrouvée dans le même état, l'inspectrice Malin met alors toute son obsession et ses talents à retrouver le coupable...
Bon, même si on finit par connaître (enfin) la clé de l'enigme, ça ne vole toujours pas haut, et je trouve même qu'au niveau morale et manichéisme on s'enfonce un peu... bref, mon conseil : ne commencez jamais la série, vous gagnerez du temps !

Une trame classique pour ce roman policier qui se déroule en suède de nos jours. Des meurtres sauvages sur des femmes (à chaque fois on tente de faire pire dans l'atrocité humaine comme une surenchère), un zeste de politique, une enquêtrice avec ses nombreuses failles ce qui la rend sympathique et humaine. Dommage que la fin soit trop classique voire banale et que la psyché de l'assassin (homme très intelligent) ne soit pas plus développée.
Je n'aime guère le coté « gore » du roman mais je dois reconnaitre à l'auteur une façon de distiller l'angoisse à petites doses, de ne rien dévoiler, ce qui pousse notre curiosité à aller toujours plus loin dans la lecture. Il a le don d'insuffler un climat de tensions, d'horreurs et de nous montrer à quel point la société suédoise est pourrie.
J'ai eu la sensation que Mons Kallentoft maquille sa quête de vérité en ce qui concerne le trafic et la violence faite aux femmes sous couvert de romans policiers (comme l'assassin d'ailleurs, un pied de nez au lecteur ?). Cet homme n'écrit pas un roman mais un véritable plaidoyer contre toutes les atrocités que les femmes subissent. C'est quasi un documentaire et non un roman et c'est pourquoi j'ai parfois envie de vomir lisant certains passages. Il semble si réel et de plein pied dans l'actualité.
Il y a quelques d'idées extrémistes et les assassinats ressemblent aux atrocités sadiques commises pendant la seconde guerre mondiale.