On suit la destinée de Kitof, ouvrier devenu patron à la faveur de l'expulsion des patrons blancs (on songe aux fermiers blancs du Zimbabwe), ruiné par l'incendie de son entreprise, errant et pauvre parmi les pauvres puis devenu grand prêtre d'une église chrétienne où l'argent est Dieu (on pense évidement aux multitudes de sectes rackettant dans les villes d'Afrique centrale).
Abandonnés du pouvoir et des administrations un peuple part à la dérive : on pourrait se trouver un peu dans n'importe quel pays africain où FMI et banque mondiale ont imposé le règne du roi dollar. La débrouille se généralise jusque dans les évènements les plus improbables : «La place était entièrement inondée. La traversée à pied exigeait une parfaite connaissance du lieu à cause des bouches d'égouts découverts. Des badauds s'étaient transformés en passeurs. Moyennant un billet, ils transportaient des passants sur l'échine d'un lieu à l'autre.»
Dans ce court roman la vie défile ponctuée de méchants coups du sort jusqu'à la fin, inéluctable et violente. Un résumé sombre mais bien actuel de la réalité de l'Afrique Centrale.
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