La part des ombres, tome 2

Nous voici avec la suite et fin de l'aventure au coeur de la Goranie. La résistance va avoir beaucoup de mal à triompher des terribles Traceurs. Nous suivons ses difficultés dans ce second volet avec comme nous l'a souvent offert Gabriel Katz, des rebondissements, de l'humour, des personnages attachants et des frustrations...

Ce deuxième tome commence exactement là ou le premier nous avait laissés, sur un rebondissement assez intéressant, le retour de la princesse. Elle vient affronter ce mariage arrangé et tenter de prendre de force la couronne et le pouvoir si longtemps soumis au gouverneur de Trace.

Pendant ce temps, Olen devient son messager, à son grand désespoir. Il a l'impression qu'il lui incombe à chaque fois les tâches les plus ingrates. Et finalement au fil de ses frustrations on retrouve le personnage qui a tant eu à abandonner dans l'autre série "Le Puits des mémoires". Olen est toujours le dernier de la liste, le sacrifié de l'histoire, l'anti-héros du roman. Et il campe très bien son rôle. J'ai aimé le retrouver, comme l'amant éconduit, le pauvre bougre alors que si tout le monde connaissait réellement son identité. Bref cela m'a fait sourire. Et c'est là qu'on se dit que c'est quand même très sympa de lire les même personnages dans différentes histoires.
Quant à Desmeon il s'embarque dans un nouveau défi : aller tuer les combattants chez eux. Défier le plus grand nombre de guerriers traceurs dans leurs propre arène. Il s'en va donc, abandonne tout le monde pour joindre l'utile (tuer l'ennemi) à l'agréable, (le défi). Ses adieux à Kaelyn sont un pur petit moment sympathique de romantisme, il en faut un peu quand même pour plaire aux lectrices !
Enfin Kaelyn a fort à faire. A elle retombe toutes les galères et les faux pas de cette rébellion de débutants. le fantôme va avouer un secret qui va tout remettre en question. Dans cette tourmente elle prend le commandement, assume tous les rôles et se montre toujours aussi efficace, autoritaire et féministe!
Et puis il y a Aken Mekhne qu'on retrouve toujours avec plaisir, malgré son rôle de méchant. Lui aussi, un personnage tout en nuance.

Bref nos trois héros prennent des voies différentes. L'auteur remet la trame de fond en question, comme il aime si bien le faire, laissant le lecteur avec pas mal de frustrations. Mais il se rattrape en nous offrant une fin sympathique qui nous laisse le sourire. Une jolie pseudo romance entre Desmeon et Kaelyn, et une toute dernière scène théâtrale digne des plus grandes tragédies que j'ai vraiment adorée.
Et puis il y a le discours féministe en toile de fond qui ne peut que plaire aux lectrices, je crois que l'auteur nous achète un peu avec ça... mais bon ça fait toujours plaisir.

Bref Un second tome aussi agréable que le premier, mais qui m'a semblé bien trop court. Des personnages et un récit qui aurait gagné à plus de développement... Je suis restée sur ma faim. Mais qui sait, peut-être retrouverons nous dans d'autres circonstances, Olen Desmeon et Kaelyn... Enfin j'aimerai vraiment car on s'attache bien a eux depuis le temps.
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Après une attente interminable, ce second tome a enfin atterri entre mes mains. Et comme d'habitude avec un Gabriel Katz, aussitôt commencé, aussitôt terminé. L'écriture et le scénario m'ont encore tenue en haleine, impossible de reposer le livre. Et même si je place ce second tome, un poil en dessous du premier -je l'ai trouvé moins entraînant au niveau du rythme, et quelques petites choses m'ont chiffonnée - c'est toujours une claque littéraire.
Je ne cache pas que j'ai eu un peu de mal à me replonger dans le bain. La sortie de cette suite ayant été repoussée plus d'une fois, le retour en Goranie ne s'est pas déroulé sans heurt. J'avais plus ou moins du mal à resituer certains personnages, mais je me rappelais très bien du contexte global (et surtout de la scène d'ouverture mémorable et tragique du premier tome façon Red wedding dans GoT). Une fois les éléments remis en place et le rythme repris, j'ai enfin pu savourer et retrouver ce style que j'apprécie tant.

Des trois personnages qui signent leur rappel, il y en a un que j'attendais vraiment au tournant, c'est Desmeon. Je n'ai jamais vraiment apprécié Olen et Kaelyn me laisse indifférente, mais le Danseur a cette fougue et cette indolence caractéristiques qui me font craindre pour sa vie. le problème ici, c'est que je l'ai trouvé insupportable, il prend tout à la légère et avec humour (bien plus qu'avant) ce qui m'a passablement énervée. J'aurais également aimé qu'il nous parle de son passé, qu'il revienne un peu sur les évènements qui ont clôturé Aeternia. Mais comme Gabriel Katz l'a précisé dans une interview accordée à ActuSF, c'était un défi pour lui de ne rien révéler des précédents cycles. Il ne souhaitait pas spoiler les lecteurs  qui commenceraient par La part des ombres. Ce n'est donc pas une suite d'Aeternia, mais plutôt un spin-off, qui chronologiquement se déroule plus tard. Il faut voir La part des ombres comme un petit bonus et une occasion (peut-être la dernière ?) de retrouver cet univers tant apprécié et ces personnages meurtris.

Le dénouement final était à la hauteur de mes espérances, même si encore une fois, l'attente entre les deux tomes a un peu gâché cette conclusion renversante. Les retournements de situation sont toujours à l'honneur et les surprises toujours au rendez-vous. Impossible de se fier à quiconque, les traîtres ont toujours une bonne raison de vendre la peau des gentils.
Comme pour Aeternia, le format du dyptique se prête bien à l'histoire. La marque de fabrique de l'auteur est d'aller à l'essentiel. Hormis Le puits des mémoires qui prend un peu (trop) son temps, ce parti pris d'écrire deux tomes relativement courts suffit à offrir un récit de bonne qualité. Nul besoin d'écrire des cycles interminables pour captiver ses fans.

Aurélien Police signe l'une de ses plus belles couvertures avec ce personnage féminin tout de rouge vêtu qui m'évoque un portrait de sorcière vengeresse.

Que dire de plus ? Si ce n'est, merci Gabriel Katz pour ces moments de lecture intenses, parfois frustrants mais toujours jubilatoires.

Sitôt fini le premier tome, je me suis jetée sur le second ! (Il faut dire que la fin du premier était tellement « hein ? Quoi ? Que-comment-hein-pourquoi ? », l'auteur a un vrai don pour ça...)

Le roman reprend donc directement là où on s'était arrêté dans le volume précédent. L'intrigue avance, même si on se demande comment l'auteur va conclure en à peine quelques centaines de pages. Qui va gagner ? Les rebelles bras cassés ou les impitoyables Traceurs ?

L'écriture est toujours aussi fluide et efficace, Gabriel Katz va à l'essentiel.
Ce que je retiendrai principalement de ce roman est sa fin.
Nom de dieu, quelle fin ! L'auteur m'a fait tourner en bourrique, et le retournement de situation final...! Mazette, c'était beau !

Petite mention spéciale pour les personnages d'Amek (je n'ai retenu que son surnom, moi et les noms des Traceurs...) et de Miljena. le premier m'a agréablement surprise, dans le sens où c'est un « gentil méchant », un grand guerrier et stratège, impitoyable comme ses pairs, mais avec un code d'honneur qui force le respect. Pour Miljena, loin d'être une cruche elle sait tirer les épingles de son jeu. Elle n'est pas badass comme Kaelyn, mais elle réfléchit vite et efficacement. Quand je pense à la fin... mais chut, je ne dirai rien de plus.

En somme Gabriel Katz a réussi à clore en beauté ce diptyque, et je serais ravie de suivre de nouvelles aventures de nos héros.