Autant je trouve compliqué de chroniquer un recueil de nouvelles, autant je découvre qu'il est peut-être même plus dur de parler de poésie, en arrivant à rendre hommage au travail de l'autrice. Heureusement qu'elle suit ici un fil conducteur, et qu'elle a découpé son ouvrage en « chapitres », ce qui va me permettre de m'appuyer sur ce cheminement…
J'avais tellement entendu parler de
Lait et Miel, de la même autrice, sans jamais prendre le temps de le lire, que j'ai profité de la publication de celui-ci en poche aux éditions Pocket pour enfin découvrir la plume de
Rupi Kaur. On dit d'elle qu'elle a une voix particulière, et qu'elle porte la parole des femmes de l'ombre, je ne peux qu'acquiescer.
Ce recueil est donc divisé en cinq parties, qui établissent un parallèle entre le cycle de la vie des fleurs et la vie des êtres humains. Après un deuil, une séparation, un événement destructeur, on doit d'abord se faner, tomber, pourrir, se redresse pour enfin pouvoir fleurir. Inutile de vous préciser, je pense que les trois premiers chapitres sont sombres…
Se faner
» tu es parti / et je te voulais encore / mais je méritais quelqu'un / qui veuille bien rester »
Le recueil débute sur une constatation : l'amour est parti. On s'aperçoit qu'il était destructeur, mais la narratrice n'a pas encore le recul pour arriver à la même conclusion, ce qui fait que, parfois, j'ai eu envie de lui dire que c'était une bonne chose pour elle…
Tomber
« très souvent / nous sommes en colère contre les autres / parce qu'ils ne font pas / ce que nous aurions dû faire pour nous – responsabilité«
Le chapitre de la prise de conscience, qui entraîne la chute devant le constat de ce qu'était la relation « amoureuse ». Une partie dans laquelle je me suis un peu enlisée, trop négative pour le moment où je la lisais…
Pourrir
« ma mère a sacrifié ses rêves / pour que je puisse rêver »
Bizarrement, alors que je m'attendais à plonger plus bas encore dans la psyché de l'autrice, ce chapitre traite de l'immigration, et plus particulièrement de sa mère, lui rendant hommage pour avoir eu le courage de tout recommencer. On y parle aussi de la terre, et de la famille. Contrairement à se que laisser présager le titre « pourrir », j'ai trouvé de l'espoir dans cette partie.
Se redresser
« j'ai une appréhension / car tomber en toi / signifie rompre avec lui / et je ne m'étais pas préparée à cela – prématuré«
Après avoir fait le deuil de la relation précédente, et tiré des enseignements de son côté destructeur, on suit la narratrice/autrice prête à repartir, à retomber amoureuse, à recommencer à vivre. Un souffle de fraîcheur après un début plus sombre, même si ce chapitre est encore plein de craintes et de retenue…
Fleurir
« tu veux garder / le sang et le lait caché / comme si l'utérus et les seins / ne t'avaient jamais nourrie »
Ce dernier chapitre parle de naissance, de renaissance, de respect de soi. Avec le chapitre pourrir, c'est le plus « politique », même si tout le recueil est le reflet des convictions fortes de son autrice.
Le soleil et les fleurs est une belle découverte, d'une autrice engagée, fière de ses racines et de son statut de femme. J'apprécie l'honnêteté des sentiments, le côté brut de sa poésie, ce qui lui donne parfois un côté très sombre, ce qui fait que j'ai eu par moment du mal à avancer, car j'avais besoin de soleil, et non de la pluie au moment de ma lecture. Je lirai très certainement
Lait et miel, même si j'attendrai un moment où je serai à même d'apprécier une lecture au thème sombre, bien qu'important.
Rupi Kaur a une voix singulière, forte, et elle porte haut des convictions qui me parlent. Je suis très heureuse d'avoir eu l'occasion de la découvrir.
J'ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket. Merci à eux pour la confiance.
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