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3,78

sur 1032 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Lu dans le cadre du challenge Nobel

Oserai-je dire que je n'ai pas aimé ? que je me suis ennuyée ? que même sans être belle, j'ai néanmoins failli être endormie (et sans qu'il soit besoin d'une drogue quelconque) par les états d'âme du vieil Eguchi, ses dialogues trop subtils avec son hôtesse, la description millimétrique du moindre mouvement d'un bras ou d'une paupière ?

Les « belles endormies » sont de jeunes, très jeunes filles prostituées d'une façon particulièrement malsaine : droguées le soir par leur maquerelle, déshabillées et couchées nues dans un lit, inconscientes jusqu'au lendemain, elles servent au plaisir de clients âgés qui passent la nuit à leurs côtés. Ceux-ci peuvent regarder, toucher, mais pas violer. D'ailleurs, ils seraient bien en peine de commettre un tel exploit, puisqu'ils sont en principe de « vieux décrépits, plus tout à fait des hommes ».
Le vieil Eguchi qui, lui, n'est pas encore un « homme de tout repos » (à force de le répéter, on finit par le savoir…), se rend pour la première fois dans ce lieu étrange. Cette première nuit fait remonter à la surface des souvenirs enfouis de femmes, maîtresses, épouse, filles. Piqué par la curiosité, il y reviendra à plusieurs reprises, dormant chaque fois avec une fille différente.
Quelle raison pousse ces hommes âgés à s'allonger auprès d'une jeune fille inconsciente ? certitude de ne pas être ridicule ou moqué ? peur d'affronter la réalité de leur décrépitude avec une « vraie » femme, fantasme de vieillard libidineux, illusion d'être encore séduisant et viril, nostalgie d'un plaisir appartenant à un passé révolu, recherche d'un dernier réconfort avant la mort ? N'y a-t-il pas aussi un certain masochisme dans cet ersatz d'amour physique ?

Réflexion sur la vieillesse, la solitude et la mort, empreint de sensualité mais jamais vulgaire, ce récit trace le portrait d'un vieil homme centré sur lui-même, qui ne s'est jamais embarrassé de fidélité envers son épouse. Entre touchant et pathétique, ce livre renvoie une image de la femme qui ne m'est guère sympathique : celle d'un objet, d'un jouet dépourvu de conscience, qu'on présente comme consentante puisque prostituée, mais qui, droguée, n'aurait cependant aucun moyen de s'opposer aux attouchements qui la gêneraient.

Comme vous voyez, je n'ai sans doute rien compris à la poésie de ce chef-d'oeuvre de la littérature japonaise…

Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Eguchi est un homme âgé de 67 ans, qui a bien conscience que la majeure partie de sa vie est derrière lui et qu'il est aujourd'hui un homme fané.
Pour oublier provisoirement cette condition et l'inéluctable qui en découlera, Eguchi se rend dans une maison close un peu particulière : en effet, dans cet établissement, fréquenté principalement par des hommes âgés, les clients paient pour se coucher près de très jeunes filles qui ont été (vraisemblablement) droguées afin de rester endormies et ne pas perturber les "voyeurs" dans leur admiration de la beauté et la fraîcheur qui leur fait désormais défaut.

Dans cette oeuvre si connue Yasunari Kawabata décrit la frontière troublante qui existe entre le sommeil et la mort pour le corps humain. Dans le récit les personnages explorent d'ailleurs plusieurs de ces frontières qui définissent la condition humaine avec lesquelles ils flirtent allègrement et dangereusement : entre la vie et la mort, la jeunesse et la vieillesse, la contemplation et le voyeurisme, la conscience et l'inconscience, ce qui est visible et ce qui est caché, la moralité et l'immoralité. En cela, ce roman est parfois très perturbant, surtout pour un lecteur occidental. On voit souvent les spécialistes universitaires (et "Conaîîssêêêurhhs" pompeux) en tout genre qualifier ce roman de "méditation" et le terme me semble particulièrement approprié tant il se passe peu de choses car l'essentiel de l'oeuvre se situe dans l'esthétique et la contemplation qui ramènent Eguchi à ses souvenirs. En cela c'est une oeuvre classique japonaise très représentative.

Je me souviens que la première fois que je l'ai lu quand j'étais au lycée (il y a donc assez longtemps), j'avais été fascinée par ce récit et aujourd'hui... Si je ne dirai pas que j'ai détesté, je ne peux que constater que mes goûts littéraires se sont beaucoup affinés et en cela, je ne me suis plus aussi sensible au récit de Kawabata.
Certes, je comprends pourquoi il y a des aficionados du genre car ce que fait l'écrivain il le fait très bien, le tout sur un ton entre le conte et la poésie. Pour toutes ces raisons, on ne peut contester que d'un point de vue littéraire , le prix Nobel décerné est bel et bien mérité et parfaitement justifiable. Ce n'est juste pas (ou plus) en adéquation avec mes goûts.
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Etrange, troublant, irais-je jusqu'à dire malsain... allez j'ose! : Une maison où des vieillards vont regarder dormir (voir plus selon la maitrise relative de certains ) des jeunes filles qui ont été droguées dans ce seul but.
Certes, c'est aussi un éloge de la contemplation, de la beauté des corps, de la jeunesse. Mais, il y a des pulsions de violence devant ses corps profondément endormis, à la merci des regards de ces hommes vieux. C'est pathétique et ça nous questionne sur le corps vieillissant, la décrépitude. Prix nobel en 1968... J'ai lu de très belles critiques Pour ma part, je ne sais pas trop quoi en penser...
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Comme l'indique le titre, elles sont belles et endormies. Ce ne sont ni Blanche-Neige, ni La Belle au Bois dormant, ni la jolie Fiona de Shrek, et aucun prince ne vient les réveiller. Il s'agit de très jeunes prostituées (vierges ?), droguées pour un long sommeil de plomb, et destinées à être "consommées" de manière très particulière. Des vieillards viennent s'allonger à leurs côtés, pour les regarder dormir, éventuellement les caresser (chastement ?), les embrasser, s'imprégner de leur odeur - comme bain de jouvence ou parce qu'ils sont devenus impuissants (en 1960, pas de Viagra). Pas d'acte sexuel sur ces jeunes filles, en principe, mais des fantasmes à volonté, oui. le lecteur assiste à chacune des visites d'Eguchi (soixante-sept ans), et prend connaissance des pensées et souvenirs qui le traversent lorsqu'il contemple ces corps juvéniles.

L'histoire m'a rappelé 'La clef', de Jun'ichirō Tanizaki, petit roman troublant dans lequel une femme artificiellement endormie stimule la libido des hommes. Thème dérangeant puisqu'il évoque la nécrophilie. Autres points gênants : les fantasmes de meurtre, la pédophilie - et un zeste d'inceste en pensée ?

La plume est minutieuse, le récit lent et répétitif, les allusions aux fleurs sont fréquentes - caractéristiques que j'ai souvent rencontrées dans la littérature japonaise et qui ont une fâcheuse tendance à m'ennuyer, a fortiori si l'intrigue ne me captive pas.
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Un roman qui me laisse une impression de malaise, assez inattendue.

Yasunari Kawabata fait partie des auteurs à lire du challenge solidaire 2021 et comme je ne connaissais pas son oeuvre, mon choix s'est porté vers son livre qui avait eu le plus de lecteurs sur Babelio, à savoir les Belles Endormies.

Eguchi raconte, sous la forme de cinq chapitres, cinq nuits passées avec des adolescentes vierges droguées « les belles endormies », dans une maison de plaisir dont les clients sont des hommes âgés, « des clients de tout repos ». À travers ces expériences, il se remémore les femmes de sa vie, ses maîtresses, son épouse, ses filles, sa mère. Seul son point de vue est donné à l'exception de tout autre.

L'image de la femme renvoyée est véritablement celle de la femme objet, physique, sans aucune préoccupation de son intelligence, de ses émotions, de sa sensibilité. le protagoniste est égocentré sur sa vieillesse, sa solitude, son besoin de se souvenir juste avant de mourir.

Un roman, publié en 1961, qui m'a d'autant plus dérangée que Yasunari Kawabata a reçu le prix Nobel de littérature en 1968 et qu'il était le premier japonais à avoir cette consécration.

Quelle image de la femme et de la littérature japonaise ont pu motiver un tel choix à l'époque ? Je n'avais sans doute pas les clés de compréhension nécessaires pour aborder cette lecture.
Commenter  J’apprécie          2022
Eguchi, 67 ans, se rend pour la première fois dans une maison étrange : là, il va pouvoir passer la nuit auprès d'une jeune fille profondément endormie, sous l'effet d'une drogue puissante.
Comme le précise la mère maquerelle, cette maison n'accueille que des hommes calmes, c'est à dire respectueux de la virginité des demoiselles.
Après une première nuit où il se sent un peu mal à l'aise, il y prend goût et recommence plusieurs fois l'expérience. A chaque fois, ces jeunes filles lui permettent de retourner dans le passé et c'est avec surprise qu'Eguchi se met à se souvenir de certains moments de sa vie, des femmes qu'il a connu.
C'est un roman très dérangeant et je suis restée quelque peu hermétique à la narration qui nous partage l'expérience du point de vue des cinq sens. Je n'en garde qu'une impression malaisante d'abus sur ces jeunes filles inconscientes.
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En bord de mer, la 'maison des belles endormies' permet au vieux Eguchi de passer la nuit en compagnie de jeunes filles droguées, apprenties ou entraînées... Il devient addict mais se contentera-t-il de longues descriptions anatomiques et de souvenirs érotiques? Passera-t-il à l'action? Coupera-t-il l'interrupteur de la demi-couverture chauffante?

Indéniablement, Kawabata s'y connaît en prostituées, mais j'ai trouvé quand même malsain voir pédophile ce vieux qui se tape des filles de 14 ans.
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Eguchi, 67 ans, se rend pour la première fois dans une maison close pour le moins étrange.
Il est reçu par une femme qui lui « présente » une jeune femme. Celle ci est endormie d'un sommeil profond (provoqué par une drogue quelconque).
Cette première nuit en entraîne d'autres où à chaque fois le vieil homme décrit longuement la jeune femme (nue et endormie).
Voilà un roman qui m'a mis mal à l'aise car ce vieil homme est sans conteste pervers (il touche et renifle les jeunes femmes ; il rêve d'étrangler la plus jeune de ces « endormies » , une jeune fille d'à peine 14 ans).
Franchit-il le pas ? Je n'ai pas trop compris la fin très ambiguë.
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Sur les recommandations d'un ami, le "vieil" eguchi va entrer dans une maison close d'un genre particulier: les vieillards ont à leur disposition pour la nuit, une jeune vierge, qui telle la belle au bois dormant, dort d'un sommeil si lourd que rien ne saurait la réveiller. Cependant, il existe une règle tacite, interdisant d'avoir des rapports intimes avec les jeunes femmes.

C'est ainsi qu'eguchi va s'apercevoir, qu'au lieu de lui apporter le réconfort de la jeunesse, ces filles vont encore plus le conforter dans sa solitude et le renvoyer tour à tour vers toutes les images féminines qui ont jalonné sa vie. Tantôt violent et saguinaire dans ses pensées, tantôt mélancolique et romantique, le vieil eguchi voit en chacune de ces jeunes filles, un moment de sa propre vie, sentiment exacerbé par leur qualité de statue vivante.

Il est très difficile pour moi de faire une critique de ce livre, car je pense que je ne saisis pas toutes les subtililtés de la littérature japonaise et tout comme kafka sur le rivage, j'ai encore une fois l'impression d'être passée à côté du livre... Je pense qu'ici aussi je n'ai pas saisi toutes les nuances, car j'ai trouvé le livre très répétitif, avec des descriptions longues et inutiles et je n'ai pas compris le sens ou l'intérêt de ce livre et pourtant, j'ai plutôt bien aimé.
Bref, je pense que je ne comprend rien à la littérature japonaise!
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Je suis très sceptique après la lecture de ce roman... peut-être n'ai-je pas choisi la bonne oeuvre du prix Nobel Kawabata.

Le sujet m'a mise très mal à l'aise (c'est de ma faute, j'aurais dû lire le résumé au lieu d'être conquise par le titre et de ne pas regarder plus loin). En effet il s'agit purement et simplement de droguer de jeunes filles et de laisser des vieillards impuissants passer la nuit avec elles. Enfin, dit plus jolimment : "Pour les vieillards qui payaient, s'étendre aux côtés d'une fille comme celle-ci était certainement une joie sans pareille au monde. du fait que jamais elle ne se réveillait, les vieux clients s'épargnaient la honte du sentiment d'inferiorité propre à la décrépitude de l'âge, et trouvaient la liberté de s'abandonner sans réserve à leur imagination et à leurs souvenirs relatifs aux femmes".

Bref, je n'ai pas du tout aimé la vision de la femme vue comme un objet et dont nous ne nous soucions pas. Droguées ainsi tous les soirs, qu'en est-il de leur état psychique et de leur santé ? Et ne parlons même pas du fait qu'elles soient inconsciantes et ne savent sonc absolument pas ce qu'on leur fait. Cette phrase m'a d'ailleurs on ne peut plus choquée : "Quoiqu'il eût fait à une femme endormie et inconsciente, cela n'avait aucine importance."

Malgré le sujet, j'ai aimé le fait que le personnage principal se remémore peu à peu toutes les femmes de sa vie. Cette parti-là de l'histoire était intéressante. Et la plume de l'auteur a effectivement un petit quelque chose.

Très grosse déception pour ce roman de Kawabata, mais je vais peut-être laisser encore une chance à l'auteur et lire "Pays de neige". Nous verrons bien !
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