Tant que le café est encore chaud, que peut-il bien se passer dans ce café nommé Funicula Funiculi ? Une dame étrange toute vêtue de blanc quelle que soit la saison occupe toujours la même place. Un vieux monsieur tourne inlassablement les pages de guides de voyage. Au comptoir, Kei la patronne et Kazu la serveuse observent, parfois accompagnées du patron, Nagare. Une ancienne infirmière, Madame Kôtake, vient régulièrement et surveille le vieux Monsieur Fusagi, perdu dans ses pages touristiques. de temps à autre arrivent des clients qui guettent le moment où la dame en blanc se lèvera pour aller aux toilettes et lui empruntent « sa » place. Il vaut mieux ne pas perdre de temps et faire très vite ce qu'on a à faire avant son retour : sinon, elle vous massacre d'un regard ! Alors, vite, prendre un café et, tant qu'il est chaud, partir pour un étrange voyage.
Car le Funiculi Funicula a une étrange réputation : celle de pouvoir vous faire retourner dans le passé.
Et en quatre actes, comme dans une pièce classique, nous voyons défiler une amoureuse éconduite, une soeur pleine de remords qui veut reprendre contact avec sa cadette décédée, deux vieux amoureux attendrissants, une mère et son enfant. Tous veulent reprendre un raté de leur vie, réparer peut-être ce qui peut l'être le temps d'un retour à l'instant T où les choses ont basculé.
Mais rien n'est simple au Funicula Funiculi, il y a tant et tant de conditions à remplir, et surtout, que le café ne devienne pas froid dans la tasse ! Mais à chacune des histoires, l'auteur offre un moment d'émotion tendre et jolie, une occasion de réfléchir sur soi-même et son rapport à la vie, un moment de douceur et de paix malgré la vie qui manque cruellement de gentillesse. Un instant de méditation sur le sens de notre vie, sur notre rôle actif et notre emprise sur l'événement. Agir, ne pas être agi. Et relativiser.
Une écriture sensible, de jolis moments d'émotion, un livre tout en délicatesse. Et que notre bonne vieille logique aille au diable !
Merci à Babelio pour cette Masse critique.