Dreamology m'a intriguée dès que j'en ai entendu parlé, la première fois sur internet et la seconde lors du SLPJ de Montreuil. Une fille qui rêve d'un garçon - dont elle tombe amoureuse - et finit par le rencontrer dans le monde réel... ça m'a rappelé pas mal de choses. Et pas mal de livres aussi, c'est dire ma curiosité. Cela n'a pas été facile de lui résister depuis deux mois, mais j'ai tenu bon ! Fini récemment, il s'avère que
Dreamology n'a rien à avoir avec les romans auxquels j'ai pensé en en entendant parler. Frais et pétillant, c'est une romance toute mignonne qui vous attend !
Alice rêve de Max depuis qu'elle est toute petite. C'est le garçon de ses rêves, celui qu'elle retrouve chaque nuit et dont, au fil des années, elle a fini par tomber amoureuse. Dès qu'elle s'endort, c'est une autre vie qui l'attend : une sortie en Thaïlande, une balade à dos d'éléphant, une visite particulière du MoMA, une discussion sur des nuages. Un monde où elle oublie le départ de sa mère, son absence quotidienne, son manque d'intérêt pour elle. Max est-il seulement le fruit de son imagination ?
Sans surprise, Max existe bel et bien, ce qu'on finit par vite savoir. Alice le rencontre après son déménagement, alors qu'elle part habiter la maison de sa grand-mère avec son père. Étonnement il se montre distant et semble ne pas la connaître. Pire que tout, notre héroïne ne reconnaît pas en lui le garçon qu'elle voit chaque nuit, qu'elle fréquente depuis son plus jeune âge, qu'elle connaît sous toutes les coutures. Ajouter à cela le fait qu'il soit déjà avec quelqu'un...
Si bien que les premiers chapitres m'ont paru un peu puérils/superficiels. On se doute tout de suite que les réactions de Max sont feintes. Si les efforts d'Alice pour en savoir plus sur lui (et lui tirer les vers du nez) sont assez intéressants, j'ai moins apprécié l'attitude de Max, qui a un côté un peu gamin (dans ses réponses, son expression). Max donne une première impression très déstabilisante, parce qu'il n'est pas le Max d'Alice, mais aussi à cause de son côté froid, envers Alice comme envers Oliver. Oliver, c'est le personnage qui va apporter une touche d'humour en plus, aussi fougueux qu'Alice peut être maladroite.
Mais passés ces détails, une fois que l'on entre dans le vif du sujet,
Lucy Keating nous fait perdre pied avec la réalité à notre tour et nous plonge dans son imaginaire. On déconnecte, on lâche prise, et on suit Alice, Max et Oliver avec enthousiasme. Les deux premiers essaient de comprendre pourquoi ils rêvent l'un de l'autre, le troisième copine avec Alice (ce qui a le don de mettre Max légèrement hors de lui). À la fois fantastique et contemporain, l'auteur évoque la thématique du rêve, de l'inconscient, autant que des sujets plus profonds comme le premier amour, l'amitié, l'absence d'un parent. le rêve, loin d'être abordé avec légèreté, étoffe l'intrigue d'un fond scientifique détaillé - sans en être lourd.
Dreamology s'est révélé être très loin des romans que j'ai eus en tête lorsqu'il m'a été mentionné. C'est finalement un récit drôle, rafraîchissant, qui n'en fait pas des masses mais ne perd rien en efficacité. Pas prise de tête pour deux sous, pas de grosses révélations, pas de gros secrets, ça fait du bien de temps en temps. Beaucoup d'amitié, de sentiments, d'amour, avec un petit côté loufoque/décalé, c'est bon aussi ! Et un côté sérieux, une réflexion sur la frontière entre le rêve et la réalité, qui montrent les recherches faites par
Lucy Keating pour cette partie de l'intrigue, tout en nuançant la légèreté du roman.
La fin nous prend quelque peu par surprise, dans le bon comme dans le mauvais sens. On commence par le mauvais... J'ai été perturbée par l'impression que tout se passait trop vite : il n'y a pas de réelle explication quant à ce que cherchaient Alice et Max. Ils suivent une piste, et voilà. Ce n'est pas hyper gênant, mais sur le coup, je me suis demandée si je n'avais pas sauté quelques pages. Pour le bon côté, c'est de ne pas avoir vu le temps filer ! La plume de
Lucy Keating est agréable, j'ai aimé me plonger dans les rêves (fous) d'Alice et Max, j'ai apprécié l'humour d'Oliver. Bref, je n'aurais pas dit non à des chapitres supplémentaires, juste par gourmandise.
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