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3,84

sur 161 notes
Dans ce recueil Claire Keegan agrémente ses histoires de détails qui invitent à la rêverie: l'eau claire est profonde, la petite poule dodue picore sur la falaise, la brume laiteuse s'étend sur les champs et il vente tant que les bêtes semblent capables ou sur le point de voler... Ces détails créent presque une atmosphère de conte alors que les hommes et les femmes qui évoluent dans ces nouvelles ont une vie rude marquée par le manque d'argent et d'amour. Ils n'ont pas l'air heureux. Ils semblent résignés à leur sort mais à chacun l'auteur offre une mince possibilité d'espoir . Un billet d'avion; la visite à un acupuncteur chinois; un coup de fil; un incendie etc... sont autant de possibilités de nouveau départ.
La prose de Keegan , toute en subtilité en non-dits , offre avec ce recueil un excellent moment de lecture.
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Belles couvertures, éditions 10-18 que j'aime beaucoup, billets engageants de blogueurs dont j'aime les avis, me voilà donc partie à travers ces champs bleus lors de mes vacances de printemps.

Hélas, ma lecture fût en demi-teinte ... bleus gris ... Et oui j'en attendais peut-être trop.

En fait, ce qui m'a le plus gêné c'est que ces nouvelles n'ont pas de réelles chutes et pour moi une nouvelle c'est avant tout une chute marquante qui permet de boucler l'histoire courte.

Il y a 8 nouvelles dans ce recueil et celles que j'ai préférées sont celles qui se penchent d'avantage sur les personnages.

Il y a tout d'abord celle qui donne le titre à ce livre " A travers les champs bleus ", où j'ai aimé les descriptions de la nature poétiques

" La fille du forestier " où l'art de raconter une réalité en en faisant une fiction.

Et " La nuit des sorbiers " pour les personnages totalement décalés et au fond si profondément humains.

Pour certaines nouvelles j'ai eu beaucoup de mal à les appréhender ... "Chevaux noirs " et " Renoncement ".

Une lecture en demi-teinte, mais une lecture qui c'est néanmoins
imprimée en moi comme un rêve ou un cauchemar,
dont on n'arrive pas à se défaire une fois réveillé.
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Le titre le laissait présager mais ce livre va bien conduire le lecteur à traverser un champ et frôler les épis de blé ou de maïs.
Il va caresser les histoires, n'en avoir que ce l'auteur a bien voulu esquisser avec sa plume, pour le reste, il va devoir laisser courir son imagination.
C'est sans doute la plus grande force de ce livre et ce qui en fait sa beauté.
J'ai été portée par cette lecture, surprise et intriguée par le style de l'auteur qui arrive à exprimer des choses dures de façon très pudique et juste esquissée comme il le faut, notamment quand elle aborde l'inceste d'un père sur sa fille.
Les huit nouvelles qui composent "A travers les champs bleus" n'offrent pas vraiment une vision optimiste et belle du monde, mais elles traitent de sujets variés comme les relations familiales, les amours impossibles, la force des préjugés.
Les personnages principaux sont quasi exclusivement féminins et malgré les épreuves de la vie qu'ils ont subies ils font preuve d'une force de caractère impressionnante : "Quelqu'un te demande si ça va - question tellement idiote -, mais tu ne pleures pas avant d'avoir ouvert et refermé une autre porte, avant de t'être bien verrouillée à l'intérieur de la cabine.".
Les hommes n'ont pas le beau rôle et sont plutôt décrits sous un jour sombre et s'attirent peu la compassion du lecteur de par leurs actes et leurs paroles.
L'auteur analyse également de façon très fine les choses de la vie de tous les jours, comme le mariage : "Un homme perd sa fille au profit d'un homme plus jeune. Une femme voit son précieux fils s'unir à une femme qui ne le vaut pas. C'est quelque chose qu'ils croient en partie. Il y a les frais, la sentimentalité, le point de non-retour. Chaque fois que des promesses sont faites en public, les gens pleurent.", et sans jamais chercher à s'imposer elle finit par rallier à sa perception des choses le lecteur.
J'ai également apprécié l'ancrage de ces nouvelles en Irlande et dans le folklore irlandais, cela résonne comme un écho au titre avec son côté surnaturel.
Les nouvelles s'enchaînent sans lien avec la précédente, elles sont de taille différente, certaines étant longues d'autres très courtes, elles sont intemporelles si bien que certaines peuvent se situer à notre époque comme d'autres il y a cinquante ans, mais étrangement cette absence de repère spatio-temporel ne m'a pas gênée dans ma lecture, tout comme ce non équilibre de taille entre les histoires.
Et s'il y a un point commun à toutes ces nouvelles, c'est la couleur bleu, présente dans chacune des nouvelles à un moment donné.

"A travers les champs bleus" est un recueil de nouvelles lapidaires et sombres éclairées par la beauté et la force du style narratif de Claire Keegan.
Sans chercher à s'imposer ni à imposer son point de vue, Claire Keegan a une plume de toute beauté qui fait d'elle une écrivaine de talent qui continuera à coup sûr de faire parler d'elle dans les années à venir.
Et pour preuve que la blogosphère a du bon, j'ai découvert ce roman et cette auteur sur un blog littéraire et je ne regrette absolument pas ma lecture, je vais même tâcher de lire les autres oeuvres de cette auteur très prometteuse.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Il s agit de 8 nouvelles, chacune d elle racontant 8 histoires qui n ont en commun que de nous permettre de suivre chaque personnage au moment où son destin va
s accomplir. La nature conditionne souvent le devenir de chacun et laisse peu de place à un véritable choix de vie.
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Quelles belles nouvelles que ces huit perles issues du recueil A travers les champs bleus. Huit destins, huit histoires au coeur de l'Irlande, sauf une au Texas. Il est patent que la plupart des nouvellistes irlandais n'oublient jamais leur référence américaine historique. Des gens modestes vivent devant nous, mais pourquoi les gens modestes n'auraient-ils pas droit au tourment? Claire Keegan sait bien nous exposer leur quotidien de solitude, entre le bétail et l'église, entre les fautes avouées et le pli des regrets. C'est que la sacro-sainte tradition, si elle parfois un peu de bon, a surtout beaucoup de mauvais. Et les gangues patriarcales ou religieuses du pays ne cèdent que très doucement.

Il y a ainsi des hommes cloués à leur glèbe et harassés de fatigue que seul le pub déride un peu. Des femmes que trouble le regard d'un prêtre. Plus rare, une écrivaine en résidence dans la maison d'un grand auteur allemand. Une curieuse empathie d'un paysan tourbier avec une chèvre nommée Josephine. Ce livre se penche bien évidemment sur les femmes d'Irlande, dans la lignée de la grande Nuala O'Faolain. Des femmes qui, parfois au sens propre, marquent leur territoire. Souvent des gens de peu, accrochés à la simple idée de vivre, la nature y est proche, sans idéal. Des groseillers, un agneau traverse un bout de champ, là-haut les étoiles. Et, lourd, le labeur, à peine des réminiscences de guerre civile, et là on se prend à imaginer que peut-être un jour de cela on ne parlera presque plus. Et dansent les Irlandais, bien que le pays ait changé depuis car ces nouvelles évoquent plutôt les années 70.

Dans un recueil de nouvelles ce que j'apprécie toujours c'est que certaines ne trouvent pas le chemin de notre coeur. Et c'est très bien ainsi, conférant une diversité que le roman ne permet guère. Je confesserai une préférence pour Près du bord de l'eau, où un jeune étudiant texan prend difficilement ses distances avec sa famille. C'est dire que l'irlanditude ne quitte pas les exilés de sitôt, même au coeur d'un business-state tel que le grand état du Sud américain.
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Un recueil de nouvelles enracinées en terre d'Irlande, où l'on "aime l'enfant qui organise des enterrements pour les papillons morts, mangent les roses, ramasse les têtards et les libère dans l'étang pour qu'ils se transforment en grenouilles, qui renonce ensuite à attendre que la grenouille devienne un jour prince charmant."... qui nous plonge dans un monde que l'on n'a plus envie de quitter, un monde au coeur des hommes...
On y rencontre une écrivaine en manque d'inspiration et le pouvoir dévastateur des mots... une fille abusée et en partance vers le Nouveau Monde... un prêtre qui interroge Dieu sur l'amour impossible... une enfant illégitime et son chien à l'intelligence et l'amour infini... un fils refusant le poids de l'héritage familial... une femme jetant l'eau d'un bain de pieds par une nuit de sorbiers...
Tous ces personnages sont au bord de la falaise et Claire Keegan décrit avec justesse et pudeur leurs douleurs, leurs doutes, leurs ressentis, leur solitude, leur bizarrerie, leur rencontre dans un paysage irlandais que l'on imagine superbe mais froid et austère, avec en filigrane ses légendes et ses traditions.
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Huit nouvelles sensibles et délicates, tout en suggestions, en effleurements, en petites touches. Les émotions surgissent au détour d'une phrase, d'un mot, d'un silence. Claire Keegan puise dans sa terre natale d'Irlande les ingrédients de ces huit histoires, plus fortes les unes que les autres, où il est question d'hommes, de femmes et de tous les sentiments qui les unissent ou les séparent. J'avais déjà beaucoup apprécié son premier recueil de nouvelles ("L'Antarctique" - Editions 10/18) ainsi que "Les trois lumières", court roman ou longue nouvelle à l'écriture fine et subtile. Ce recueil est encore plus abouti notamment par l'égale qualité des huit textes. Même si j'ai particulièrement aimé "Le cadeau d'adieu" et "La fille du forestier", implacables évocations des relations pères - filles rongées par le doute.
Lien : http://www.motspourmots.fr/a..
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Voici un recueil de nouvelles qui donne envie de sentir l'odeur de la tourbe qui brûle dans le feu, envie de marcher sous la pluie et de boire du thé, envie d'écouter souffler le vent tellement fort qu'on croirait entendre crier un homme, envie de plonger dans la nuit noire et deviner les vagues frapper sur la falaise...
On découvre des personnages usés par le quotidien, le climat, la misère, la religion, les ragots mais toujours plein d'humanité et de cette sensibilité qui fait les belles personnes.
Une touche de mesquinerie, une touche d'envie, une touche d'amertume puis un petit sourire ou une tasse de thé quand on s'y attend le moins...
Ajouter à cela un brin de superstitions et de vieilles légendes et vous réalisez que vous avez un petit chef-d'oeuvre entre les mains.
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Claire Keegan possède un don. Celui merveilleux de décrire l'indicible, de suggérer des troubles, les sentiments terrées, l'ambiguïté d'une situation ou le drame qui y couve. Ces huit nouvelles sont des pépites! Et comme pour tous mes coups de coeur, il m'est difficile d'en parler.
Tous ces textes sauf un se déroulent en Irlande. Par quelques éléments, on devine qu'ils sont ancrés dans un présent proche de nous.
Une écrivain s'apprête à passer quelques jours en résidence dans l'ancienne maison d'un auteur décédé pour y écrire. A peine arrivée, elle est dérangée par un homme d'origine allemande qui voudrait visiter la maison. Dans la seconde nouvelle le cadeau d'adieu, une jeune fille cadette de la fratrie part pour l'étranger. A à la différence de ses aînées, elle n'a pas eu le droit au pensionnat pour suivre des études. Non, il lui a fallu rester à la ferme. A aider, se rendre utile. Et pire. Dans ce huit-clos qui m'a laissée abasourdie, les personnages préfèrent parler à demi-mots ou par des regards plutôt que de prononcer l'innommable. La pudeur, la gêne sont quasi quasi-palpables. Les relations père-fille sont au centre d'une autre nouvelle La Fille du forestier où le père s'est marié ne pensant toujours et encore qu'à son exploitation, un homme travailleur mais radin. Sa femme se vengera de cette union sans amour.


la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/10/claire-keegan-travers-les-champs-bleus.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Une petite pointe de déception pour ce recueil de nouvelles, dont j'en attendais beaucoup plus. En effet en lisant les éloges ici et là de cette auteure, et notamment pour ce recueil, je pensais être emportée et par sa plume et par ses histoires, il n'en fut rien. Certes, j'ai apprécié sa plume comme dans son roman les Trois lumières, oui j'ai lu toutes les nouvelles avec plaisir, mais au final, qu'en restera t il de cette lecture ? Ce n'est donc pas un livre qui sera marqué dans ma mémoire de lectrice.

Je n'ai pas toujours apprécié non plus cet étrange destin des femmes, lien commun entre toutes les nouvelles. Par contre j'ai apprécié, le cadre où se déroule les histoires, on en ressort plus riche en connaissance sur cette population irlandaise.

bien je pense que je tenterai un nouvel essai avec cette auteure, mais je reste sceptique.

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