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3,84

sur 161 notes
C'est le jeu du recueil de nouvelles : il est dur parfois de ressortir de sa lecture avec une impression homogène après avoir lu tant d'histoires différentes.

Si toutes partagent des similitudes entre les caractères bien trempés des protagonistes, la campagne Irlandaise, les histoires familiales tortueuses etc, j'ai eu un peu de mal à sauter d'une ambiance à une autre. D'abord plutôt emballé par les premiers récits du recueil (l'autrice en résidence qui imagine un destin funeste pour son visiteur allemand, la jeune fille qui part à New York pour échapper à son monstres de père...) la plupart m'ont laissé sur le bas-côté. "Près du bord de l'eau" en situant son action aux États-Unis, avec ce personnage caricatural de beau-père républicain, jure clairement avec l'ensemble par exemple. La nouvelle éponyme, m'a également paru maladroite avec son personnage Chinois qui guérit comme par magie et d'autres nouvelles comme "chevaux noirs" ne m'ont absolument laissé aucune trace.

L'une des nouvelles les plus solides reste finalement "la fille du forestier", avec sa palette de personnages très réussis (la mère regrettant ses choix passés, le père obsédé par la restauration de sa maison...) et son histoire dure mais assez touchante. Globalement, je n'ai pas retrouvé dans ces nouvelles la bienveillance des personnages "des trois lumières" et de "ce genre de petites choses" qui m'avait réchauffé le coeur, les récits faisant ici une plus grande place aux regrets et à l'amertume. L'écriture reste cependant claire et elliptique à souhait comme d'habitude avec Claire Keegan. Un recueil de nouvelles en demi-teintes donc.
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Des nouvelles dures : des personnages qui souffrent, qui cherchent du sens à leur chemin, dans une nature qui est toujours partie prenante.
Les chutes des nouvelles sont particulièrement bien travaillées.

Belle lecture, je garde en tête le vent qui souffle et le froid de tous ces déplacements dans la lande, la forêt, les tourbières, les collines.
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Bien qu'elle sache à merveille cantonner la modernité à la lisière du traditionnel travail ingrat de la terre, loin de Dublin, Claire Keegan ne saurait toujours emprunter ce chemin de douleur à moins de lasser certains de ses lecteurs.
Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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Un écrivain en résidence voit sa quiétude troublée par un fâcheux. Une jeune fille passe une dernière matinée dans la ferme de ses parents avant de s'envoler pour l'Amérique. Un prêtre se rend chez un acuponcteur chinois, histoire d'oublier le visage d'une jeune mariée. Une femme étrange s'invite chez le voisin qui partage son lit avec une chèvre… Des femmes seules ou mal mariées, des prêtres en proie au doute, des paysans avares, trop de whiskey et trop peu d'argent, tout un monde rural qui tente de lier modernité et mythologie ambiante. En huit nouvelles, huit portraits, Claire Keegan dessine la campagne irlandaise, les vies contenues et les glissements, les erreurs, les regrets d'avoir dû se conformer, mais tout autant les grands élans, le murmure des arbres et les vieilles sagesses à fleur de tourbe.

Vous ne trouverez ici ni leprechauns, ni banshee, ni saga celtique. Pas plus que de discours politique à la Ken Loach. D'une petite voix précise et posée, Claire Keegan dessine des vies alourdies par le travail, les mauvais souvenirs, les occasions qu'on n'a pas su saisir. L'Irlande ici est à chercher du côté des pâtures et de la mer, dans l'attachement à la terre, dans une religion tellement présente qu'on ne songe plus à la remettre en question.
L'auteur a beau se défendre de privilégier un sexe plutôt que l'autre, ses protagonistes masculins sont avares, lâches, menteurs, gênants – quand ils ne sont pas franchement criminels comme le père du « cadeau d'adieu ». Les femmes sont têtues, tenaces, volontiers aigries ou manipulatrices, à l'instar de la mère de « la fille du forestier » qui utilise ses talents de conteuse pour se venger d'un mari qui l'aura négligée toute sa vie. Père, mère, enfants, le lien familial justement, essentiel s'il en est, est l'ombre de lui-même, tout juste un ensemble de chaînes dont on ne peut se débarrasser parce que cela ne se fait pas. On risquerait alors de se retrouver dans la position de la femme célibataire de la « nuit des sorbiers », taxée de bizarrerie (dont elle s'accommode fort bien, au demeurant). Ça et là affleurent tt de même oudes motifs irlandais « attendus », pour ainsi dire, l'alcoolisme, la figure du prêtre, les légendes millénaires teintées de sorcellerie paysanne… Mais Keegan se donne beaucoup de mal pour éviter la couleur locale tout en restant profondément ancrée dans l'Erin des campagnes. Il est possible que la caractéristique rurale l'emporte sur l'aspect irlandais. Sans pour autant verser dans l'analyse socio-historique : il est difficile de dater ces nouvelles qui pourraient se dérouler la semaine dernière comme au tournant du XXe siècle.
Alors, c'est vrai, les thèmes sont lourds, les ambiances à couper au couteau par moment, mais j'aurais du mal à qualifier ces textes de pessimistes ou cyniques. L'auteur ne prend pas parti, elle laisse ses créations s'exprimer et se débrouiller tant bien que mal avec leurs vies imparfaites. Au lecteur de combler les trous, de se murmurer les commentaires, de parcourir le reste du chemin.

Je ne dirais pas qu'il s'agit d'une révélation. Il est même fort possible qu'À travers les champs bleus laissent certains lecteurs sur le bord de la route, surtout s'ils n'ont pas a priori d'affinités avec le genre ou si l'on n'accroche pas à la (fausse) simplicité du ton. Personnellement, j'ai envie de poursuivre, un jour, avec Les Trois lumières, le seul roman de l'auteur à l'heure actuelle.
Lien : http://www.luluoffthebridge...
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Histoires de solitude, d'une nature sauvage qui isole, de péchés, de rumeurs, de villages où l'on s'épie, de tourbe, de sorcières, de l'Irlande qui nous envoûte, nous fait rêver, nous transporte dans un monde de vent au goût de sel, de falaises où se jeter, de vieilles masures aux fantômes exigeants.
Claire Keegan a ce talent de conteuse, du mot juste, du destin qui se déroule en quelques pages. Une écriture qui subjugue. On se verrait bien habiter juste la ferme à côté de la sienne.
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Après le formidable Les trois lumières, Claire Keegan revient avec un recueil de nouvelles, son genre de prédilection. Encore une fois, on plonge dans une Irlande intemporelle et éternelle. L'amour, les relations de voisinages, la bière, la tourbe... tout est esquissé par de petites touches, et c'est un bonheur de se glisser dans ces interstices.
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Si vous aimez lire des nouvelles - du moins si ce genre souvent et injustement mal aimé ne vous rebute pas trop - et que vous avez aimé vos séjours en Irlande ou rêvez d'y aller, vous aimerez probablement ce recueil.
À travers les huit nouvelles qui le composent, la plupart balayées par les vents irlandais, Claire Keegan, d'une plume tout en finesse, dresse le portrait d'hommes et de femmes rudes et souvent solitaires, évoquant leurs secrets cachés, refoulés, leurs rêves abandonnés et leurs déchirements. Il y a dans ces pages des plaines désertes au bord de falaises vertigineuses, des prêtres emplis de tourments pour leurs fautes passées, des amours adultères et puis, bien sûr, des pub où l'on vient boire une bière et des cheminées dans lesquelles on jette les pavés de tourbes. Il y a des silences aussi, des non-dits. Au final, c'est toute une atmosphère que l'auteure parvient à créer et dans laquelle on se glisse avec plaisir même si la tonalité de l'ouvrage est, soyons honnête, plutôt sombre. Mais comme nous sommes en Irlande (à l'exception d'une nouvelle située aux Etats-Unis), terre de légendes s'il en est, vous croiserez également au détours de ces pages quelques pointes d'excentricité et un soupçon de superstition qui font de ce livre une intéressante découverte.


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Des nouvelles ou règne une atmosphère digne de l'Irlande dans une écriture pleine de finesse.
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Enchanté par les les trois lumières un peu sur ma faim avec l'antartique, je retrouve une vraie jubilation avec ce recueil de nouvelles. Dont certaines sont des petits récits que l'on quitte trop vite à regrets.
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Récits lumineux ou sombres, âpres comme ces terres d'Islande où se jouent des destins malmenés, subis ou choisis. Y sont exprimés les liens familiaux ou conjugaux dans leurs difficultés, les choix qui déterminent l'existence.
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