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3,78

sur 1462 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai eu quelques inquiétudes en commençant ce roman : j'avais lu dans les mois précédents, « La femme du Ve » et « Quitter le monde », et je me suis dit que ce nouveau roman commence de la même façon : un personnage seul, dont les parents divorcent, qui lui-même voit son couple se briser.. J'ai eu peur de retrouver une intrigue similaire. En fait, ce roman a pour originalité, de raconter une histoire à travers un événement majeur : l'édification du mur de Berlin et la guerre froide, sujet que je ne connais pas réellement, cette histoire m'a donc appris beaucoup de ce point de vue : le sort de la population de Berlin Est, le régime politique, la délation, l'espionnage, le contre-espionnage, les retombées de cette guerre froide sur la RFA…
Un personnage évolue dans cette histoire, y jouant un rôle moteur dans le déroulement de l'histoire : Alastair, peintre drogué, apparemment invivable si l'on en juge par son comportement de départ, qui par la suite semble être la conscience de Thomas. Je me suis demandée ce qu'il faisait là, et puis je me suis aperçue que cet individu cachant ses sentiments, parlant peu et de façon peu châtiée faisait des réflexions déterminantes, comme s'il faisait des propositions qui allaient déterminer le destin des personnages. C'est d'ailleurs le grand thème exploité par l'écrivain : le destin , les occasions que nous saisissons, ou pas, les choix que nous faisons…

S'il est vrai que ce roman comporte des longueurs, (Douglas Kennedy ne nous y a pourtant pas habitués) j'ai aussi passé des moments de suspens, accroché à mon livre et ne pouvant le refermer.
Ce n'est peut-être pas le roman de d'Kennedy que j'ai préféré, mais c'est tout de même, à mon avis, un très bon roman dans lequel j'ai retrouvé cet auteur que j'apprécie.
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Sur ma liste des auteurs à découvrir cette année, c'est un nouveau nom que je vais pouvoir cocher, celui de Douglas Kennedy, grâce à "Cet instant-là". Et si j'ai trouvé les 300 premières pages plutôt longues, voire même très longues par moments, j'ai été happée par les 400 dernières, que j'ai littéralement dévorées.

En recevant un colis provenant d'Allemagne, l'écrivain Thomas Nesbitt voit tous ses souvenirs remonter douloureusement à la surface. Souvenirs qui remontent à 1984, où jeune globe-trotter, il venait d'arriver en RFA dans l'objectif d'écrire un roman sur Berlin. Employé chez Radio Liberty, c'est là qu'il rencontre Petra, jeune "transfuge", originaire de la RDA. Ils tombent amoureux presque immédiatement, mais le passé de la jeune femme va devenir un obstacle à leur passion.

Guerre froide, capitalisme et communisme, espionnage et contre-espionnage sont au coeur de l'histoire de Douglas Kennedy. Et c'est de là que me sont venues les difficultés à "rentrer dedans". Car s'il y a bien un sujet historique qui m'a toujours profondément ennuyée, c'est bien celui-là. Et comme l'auteur prend le temps pour implanter ce contexte, il m'est souvent arrivé de bailler ou de souffler, du moins dans le premier tiers. Pourtant, l'histoire de Berlin, de son Mur, de l'Allemagne de l'ouest et de l'est est humainement intéressante, mais ne m'a jamais attirée. [Et d'être tombée dessus au brevet (alors que j'espérais très fort tomber sur la Seconde Guerre mondiale), puis à l'oral du bac deux ans après (dans ma section, on passait l'hist-géo en Première), n'y est certainement pas pour rien non plus...] Quoi qu'il en soit, il m'aura fallu presque 300 pages pour être à l'aise dans ma lecture, pour finalement ne plus arriver à la lâcher. Il est important de souligner que l'auteur a fait un travail consciencieux sur ce contexte historique, sur les conflits géopolitiques de l'époque, sur les modes de vie qui diffèrent selon qu'on vit à l'ouest ou à l'est du Mur, créant un tout, historiquement parlant, sacrément bien approfondi.

Il en est de même pour les personnages, tous bien campés. À commencer par Thomas, personnage principal et narrateur, qui nous conte son histoire, sans omettre de décrire ses moindres ressentiments, ainsi que les lieux et décors par lesquels il est passé et ses impressions, nous projetant directement sur place. Petra est également l'un des personnages les mieux creusés, alors qu'elle est l'un des plus énigmatiques puisqu'on ne sait pas tout d'elle et qu'on apprend la vérité peu avant la fin, lorsque Thomas retourne à Berlin 30 ans après les événements. Quant aux autres personnages, à part pour Alastair, on en sait finalement très peu afin de laisser planer le doute, la situation du moment voulant qu'il y ait des "espions" disséminés un peu partout. Ils en imposent tout de même, ont leur personnalité bien à eux.

Côté émotions, l'histoire prend un tel tournant qu'elle finit par nous atteindre. Plus on approche du dénouement, plus cela devient de plus en plus émouvant, laissant de temps à autre une petite larme au coin de l'oeil.

Et puis l'auteur a une très belle plume, à la fois simple et fluide, élégante et méticuleuse. Tout est extrêmement bien dépeint, que ce soit au niveau du contexte, des lieux, ou des personnages. On ressent tour à tour les différentes émotions par lesquelles passe Thomas : l'amour passionnel bien évidemment, mais aussi le doute, la peur, la colère, la trahison, les regrets, la culpabilité.

Bien plus qu'un roman d'amour, Douglas Kennedy nous offre aussi un roman historique et un roman d'espionnage qui, malgré un début laborieux, m'a finalement offert un très bon moment de lecture.

[N.B. : Si vous venez ou êtes en train d'arrêter de fumer, mieux vaut passer votre chemin pour l'instant. Tous les protagonistes fumant clope sur clope dans chacune des scènes (sur 704 pages, ça fait beaucoup de cigarettes allumées), votre volonté serait mise à rude épreuve !]
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Depuis le temps que ce livre me faisait de l'oeil et que ma mère me tannait pour le lire tellement il était bien d'après elle. Il faut dire que c'est ce roman qui lui a donné le goût de la lecture pour Douglas Kennedy. Elle m'avait promis de pleurer.

Cet instant là nous replonge dans le Berlin des années 1980, dernière décennie face au Mur de fer. Une histoire d'amour dans la grande d'Histoire.

Douglas Kennedy a un style d'écriture propre à lui à travers les émotions qu'il nomme bien, les ressentis, les descriptifs de la vie berlinoise à cette époque. J'ai pu à travers lui me représenter vraiment cette période qui a vraiment due être difficile pour les allemands.
Son récit m'a transportée assez loin et avec l'envie de ne pas décrocher du livre. Il a su mettre quelques rebondissements sauf à la fin où je m'y attendais un peu.
Ce roman peut effectivement être triste mais je pense que mes émotions seraient venues plus facilement si j'avais lu la fin du livre d'une traite. En le découpant j'ai eu plus de distance et donc pas eu l'impression de le "goûter" à sa juste valeur.

Beau roman à redécouvrir à sa juste valeur je pense.
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Thomas, écrivain voyageur américain, cinquantenaire, subit, à l' aube du vingt et unième siècle , le double traumatisme d' un divorce et du rappel , par l' intermédiaire d' un courrier inattendu, d'un épisode douloureux de son passé.Cela le ramène en 1984, alors qu' il effectue , en quête d' inspiration, un séjour à Berlin Ouest, à deux pas du mur, dans le quartier de Kreuzberg, fief de tous les marginaux de la ville. Là, il va se lier d' amitié avec Alastair, un peintre irlandais junkie et surtout, rencontrer Petra, une Allemande de l' Est fraîchement expulsée...En dépit de quelques longueurs, frisant parfois la mièvrerie dans le descriptif de l' idylle entre nos deux tourtereaux, ce roman vaut néanmoins le détour : il est bien écrit et, somme toute, bien construit avec une intrigue réussissant à captiver, surprendre et émouvoir le lecteur.
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Un livre qui tranche avec la séquence Kennedyenne habituelle: état, chute vertigineuse, récupération et triomphe final, le tout dans un contexte purement romanesque. Celui ci pourrait très bien n'être pas de la fiction et nous ramène dans un temps, bien proche, que l'on voudrait pouvoir oublier, celui de la terreur Stalinienne post stalinienne. L'histoire d'un amour fou - moi aussi j'ai aimé Petra - qui sera fracassé par la réalité politique. Mon préféré parmi les Kennedy, et la concurrence est rude...
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J'avais tellement entendu du bien de ce roman que j'attendais beaucoup de la lecture de cette romance à Berlin entre Brian écrivain américain et Petra traductrice. Pendant une grosse moitié je me suis presque ennuyé s'il n'y avait eu ci et là quelques séquences dédiées à Berlin. Etant fan de Berlin et l'ayant visité avant 1989 cette ville pour un romancier doit être un puissant élixir créatif. Cette ambiance noire, l'odeur pénétrante du lignite dans l'atmosphère ,les stigmates de la guerre encore si prégnantes, ces bâtiments désolés, et le mur...Et depuis 1989 cette ville vibre intensément. Personnellement j'ai retrouvé trop peu de cet univers. le coup de foudre au détour d'un couloir de bureau au travail, pas très imaginatif Douglas Kennedy... Cette rencontre aurait pu se produire dans n'importe quel bureau d'une grande ville
Heureusement le dernier tiers du livre l'auteur a retrouvé son inspiration. le piège sinistre qui s'est refermé sur Petra,, contrainte de travailler pour la stasi et trahie par Brian permet de donner enfin de l'épaisseur au récit et de rappeler que les régles en matière de relations humaines, appliquées sans discernement, peuvent conduire au pire.
Au total un final qui sauve le livre
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Un homme sur les traces de son passé. Un passé douloureux dans le Berlin de la guerre froide. Ecrivain débutant, Thomas était parti à Berlin pour écrire un récit de voyage. Il y rencontra Petra, crut au grand amour avant la désillusion. Vingt-cinq ans plus tard, ses souvenirs sont éveillés par un événement surgi du passé, l'obligeant à faire face à une vérité jusque là inconnue.
Au delà de l'intrigue, parfaitement bien menée, la plongée dans le Berlin des années 80 est passionnante et contribue grandement à l'intérêt de ce roman. le savoir faire de Kennedy fait le reste...
Rondement mené !
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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Ouvrir un livre et s'envoler à des kilomètres de son quotidien, embarquer dans une aventure pleine de romanesque, de suspense, de passion, ne pas avoir envie que son trajet soit déjà fini, qu'il soit l'heure d'éteindre la lumière, jurer que c'est le dernier chapitre qu'on lit même si on s'était promis la même chose une dizaine de pages avant…Douglas Kennedy, vous n'avez pas votre pareil pour me faire veiller tard !

Cette fois, je vous ai suivi les yeux fermés à Berlin dans les années 80 quand le mur existait encore. J'ai eu l'impression de partager mon appartement avec cet écrivain américain, Thomas Nesbitt, venu en Allemagne, pour écrire un récit de voyage. J'ai eu le coeur aussi palpitant que ce jeune homme quand il rencontre Petra, sa traductrice, pour laquelle il a un véritable coup de foudre. J'ai vibré aux débuts et à l'embrasement de votre histoire d'amour.

Je me suis attachée à tous les personnages et j'ai lutté pour ne pas verser ma larmichette au dénouement. J'ai admiré cette façon de dérouler l'intrigue tout en la mêlant à des considérations plus philosophiques, cet art consistant à mêler petite et grande histoire sans jamais avoir l'impression qu'on me donne un cours.

Pour d'autres nuits blanches avec vous, Douglas, c'est quand vous voulez )…en attendant je vais vous suivre sur votre page facebook !
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Magnifique roman….Horrible roman…

Horrible roman pour « cet instant » qu'il décrit, l'instant où tout bascula, l'instant où deux vies furent bouleversées à tout jamais
Nous avons toujours le choix de nos actes nous dit Douglas Kennedy, mais chacun de nos actes a ses conséquences.

Magnifique roman car l'auteur se livre à une véritable étude ethnologique. D'autant que viennent se greffer sur la narration purement sociétale, les rencontres de forts tempéraments qui pimentent l'histoire ; des personnages de forts contrastes faisant transpirer une grande douceur au travers d'une carapace austère à l'image du Berlin de l'Est dont la neige de l'hiver attendrit la noirceur et la rudesse d'apparence comme elle assourdit les bruits.
Les descriptions psychologiques sur les oppositions entre l'Est et l'Ouest sont très fines, de même que celles des propagandes et des moyens inhumains mis en oeuvre dans cette guerre froide, véritable conflit tueur d'hommes et d'esprit,
Il s'agit bien indiscutablement d'un roman de l'Ouest mais il sait faire transparaître la nostalgie de l'Est, celle qui forgea les Ossies

Magnifique roman encore pour l'amour, l'amour qui semble inconditionnel et qui pourtant…

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Douglas Kennedy nous offre une belle histoire d'amour , enfin plutôt , l'histoire d'une passion , entre un américain et une allemande , nouvelle réfugiée d'Allemagne de l'Est , au début des années 80 , au moment où le mur existait encore et où personne ne pouvait envisager que quelques années plus tard , il s'effondrerait . Petra a quitté
Berlin Est gris , triste , où les habitants n'ont aucune liberté , et où règne la Stasi cette police des pays totalitaires
Thomas rencontre Petra et très vite , ils tombent amoureux fous , moi je trouve que c'est bien décrit car quand on est amoureux , on a tendance à oublier le monde qui nous entoure , et à être à nouveau comme des adolescents .
Ce qui j'ai particulièrement aimé dans ce livre , c'est ces toutes petites phases pertinentes sur notre aptitude à être heureux , le poids du passé dans nos vies ; l'influence du couple parental sur notre vie amoureuse , qu'est ce qui fait que le bonheur fait peur à certains d'entre nous , ce qui nous conduit à négliger les signaux que la vie nous envoie , et que nous prenons le mauvais chemin .
Une très belle description de la ville de Berlin du temps et après le mur , une belle réfléxion sur les relations humaines dans l'épreuve .
En conclusion , malgré quelques petits défauts , j'ai apprécié et je trouve que l'auteur a changé son scénario habituel de façon réussie .
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