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3,78

sur 1470 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Se pourrait-il qu'il y ait dans la vie un moment précis où tout se joue, traçant ainsi un futur irréversible qui aurait été tout autre selon que le choix, la décision ou le geste crucial aurait été autre? C'est cette interrogation que pose finalement ce roman. Car c'en est bien un, et un bon; il ne faut pas s'attendre ici à un essai ou à de philosophie malgré le thème annoncé. Au contraire, Kennedy utilise son sens aigu d'observation de la nature humaine pour développer son idée dans un cadre qui lui est familier, fétiche même, soit le couple. En jouant avec le temps, alternant présent et passé, jeunesse et maturité, en promenant son héros, curieusement un écrivain dont le premier livre porte sur l'Égypte, entre New York et Berlin, l'auteur tisse une relation de couple aussi complexe qu'intrigante, en exposant en prime la vision des deux partenaires.

J'ai été captivité par ce livre aux multiples facettes. le contexte de guerre froide juste avant la disparition du Mur de Berlin, le lumineux personnage d'Alistair, les craintes du narrateur quant au couple et à la paternité sont autant d'éléments qui m'ont charmé. Je suis un adepte de cet auteur à l'écriture fluide, aux récits introspectifs, au rythme tranquille sans longueurs inutiles, aux propos questionnants. La magie a opéré, encore une fois.
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"L'instant s'est présenté et il est passé" ressasse Thomas Nesbitt, écrivain en vue, quinquagénaire, héros de Douglas Kennedy (journaliste, dramaturge, romancier américain dont le best seller L'homme qui voulait vivre sa vie a été adapté en film).
En tous cas Cet instant là, pour moi, a duré des heures, car je ne l'ai lâché qu'une fois fini... et encore...il m'a complètement envoutée!
On y croit à ce personnage d'écrivain solitaire qui hérite de ses parents, pris d'impulsion achète un cottage dans le Maine et divorce dans la foulée de Jan, leur mariage claudiquant depuis déjà fort longtemps.
On y croit à son accident de ski au Québec déclencheur d'introspection alors que le passé "continue à définir " son existence.
On y croit au mystérieux paquet au cachet allemand, en provenance de Berlin et adressé à son attention chez son éditeur par Petra Dussmann.
"Est-ce là qu'elle vivait?"
Et là on embarque, tout de go via l'enfance de Tommy, qui déjà avait la fâcheuse tendance à fuir, puis direction "la bohémienne new-yorkaise de ses rêves", une violoncelliste dont il s'éloigne se sentant pris au piège et enfin nous atterrissons à Berlin en reportage où nous allons rencontrer dans un studio radio Petra, trente ans "à la fragilité touchante" et à la souffrance déchiffrable au premier regard.
Bouche cousue! Je ne dévoilerai pas la trame de cette pathétique passion sur fond de drogue lorsque Thomas loge chez un artiste déjanté puis d'espionnage alors que "Berlin-est est le territoire de tous les cauchemars de la guerre froide".
"Petra Dussmann travaillerait-elle pour le Stasi?"
"Peut-on vraiment réchapper à l'instant?" s'interroge Thomas Nesbitt après avoir réceptionné et défloré sa volumineuse enveloppe.
Sans doute pas, puisqu'à partir de l'instant où nous ouvrons Cet instant là, le lecteur piégé n'en réchappe pas.
Bravo à Douglas Kennedy, dont l'imagination vagabonde, le sens aigu de la psychologie des personnages,l'écriture alerte et le don de créer une ambiance le désignent comme un romancier hors pair!
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Un roman qui alterne entre le bonheur et la dureté de la vie en RDA/RFA au temps de leur séparation par le Mur.
Mais ce que je retiens de ce livre c'est l'histoire d'un amour exceptionnel qui n'arrive qu'une fois dans la vie, quand le destin le permet. Les descriptions de cet amour en montrent toute l'intensité, surtout dans une ville et une période de son histoire ou tout bonheur paraît illusoire. La forme du récit qui s'appuie sur une action passée transforme ce roman en thriller car on sait dès le début que l'écrivain qui vient de recevoir un courrier dont on ne connait pas la teneur, ne vit pas avec la personne qui lui a écrit. L'intrigue passée, nous entraine à Berlin à l'époque du « mur » et l'on découvre une histoire d'amour et l'on est tenu en haleine car on comprend qu'elle n'a pas pu aller au bout, et l'on se pose la question : Pourquoi, qu'est-il arrivé qui ait empêché ce bonheur de continuer. L'atmosphère pesante et caractéristique de l'époque RDA pèse en permanence sur l'histoire.
Avec Douglas Kennedy et son écriture, on plonge dans son monde d'écriture, mais pas que. Pouvoir lire et écouter la musique suggérée dans le livre c'est génial. On a l'impression d'être dans le livre. C'est le cas au fil des pages et des situations on peut écouter John Coltrane, Brahms, retrouver la chanson Moon of Alabama, la BO de Stop Making sense des Talking Heads, le piano de Bill Evans. le récit est jalonné des références cinématographiques bien adaptées à cette époque, en l'occurrence « la garçonnière de Billy Wilder » et le grand sommeil d' Howard Hawks joué au cinéma parisien l'Action Christine (Christine 21). J'ai suivi sur internet les déplacements de l'écrivain, cela nous permet d'avoir aussi une vision commune avec l'auteur.
Le livre se termine sur : « Peut-on vraiment échapper à l'instant ? » Chaque lecteur trouvera peut-être « Sa réponse », Douglas Kennedy l'a peut-être trouvée et il nous incite tous et de fort belle façon à se poser cette question qui est si importante dans toute vie. Dans chaque livre que l'on écrit,il y a toujours une part de soi-même…………….

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Avant de me procurer ce livre, je ne connaissais pas vraiment Douglas Kennedy... J'en avais entendu parler, évidemment, mais je n'avais rien lu de lui... Mais là je ne sais pas pourquoi, je me suis lançée! Peut-être la couverture du livre aux éditions Pocket, une couverture aux couleurs sombres et mystérieuses. Ou peut-être ce résumé... Un livre qui parle d'un mec qui écrit des livres... Quoi de plus facile?

Mais je pense que c'est surtout cette date qui m'a interpellé...

1984.

En pleine guerre froide, après des années de déchirements connues par le monde entier.

Il faut vous dire que le 20ème siècle est ma période historique favorite, notamment les deux guerres et la guerre froide.

Et j'ai une attirance particulière pour l'Allemagne, un pays qui me fascine, même si je n'y ai jamais mis les pieds et que mes années d'étude de la langue sont très loin derrière moi...

Bref!

J'ai beaucoup aimé les personnages présent dans cette histoire, ils sont touchants et authentique. J'ai vraiment eu l'impression de vivre dans ce Berlin déchiré à leurs côtés, où tout n'était que mensonge, espionnage et trahison.

Et puis il y a l'amour.

Ce n'est pas un amour cucul, mais une vraie passion qui dévore ces deux-là. C'est à la fois vivifiant, entraînant et incroyablement triste...

Je ne vous en dis pas plus, mais c'est un récit à découvrir, pour tous les amoureux de l'amour et à tous ceux qui pensent que la vie est souvent injuste...
Lien : http://les-livres-de-maya.ov..
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Je n'avais pas lu de roman de Douglas Kennedy depuis 2014. J'ai dévoré Cet instant-là.
Guerre froide, Berlin 1984. La ville est séparée par le tristement célèbre mur de Berlin et la propagande bat son plein, tant du côté Est que Ouest. Thomas, jeune écrivain américain fait la connaissance de Petra, traductrice originaire de Halle en Allemagne de l'Est. Entre eux, le coup de foudre est immédiat, chacun portant des blessures du passé. Leur histoire d'amour sert de fil conducteur à Douglas Kennedy pour nous décrire le pouvoir de la Stasi, la délation, l'emprisonnement, la torture psychologique et la manière dont la population fait avec. Ayant eu l'occasion de passer quelques jours de vacances à Berlin, j'avais en tête les lieux cités dans le roman : le quartier de Kreuzberg, Tiergarten, les aéroports de Tempelhof et Tegel… Très agréable moment de lecture.
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J'ai presque tout lu de cet auteur, j'aime beaucoup les histoires sentimentales, elles sont très décortiquées ; sans se lasser, on est complètement absorbée par ses histoires.

Ce livre a la même construction que ceux que j'aime : une première partie où on fait connaissance avec le personnage principal, l'auteur nous imprègne de l'histoire. La seconde partie est le coeur même de l'histoire, et une ou deux dernières parties clôturent le récit.

Ce roman se passe en Allemagne, autour du mur. Thomas est un américain qui veut écrire un livre différent sur Berlin Est ; il travaille en parallèle dans une radio ; il y rencontrera Petra, le grand amour de sa vie, mais ce mur et ceux qui en profitent, vont détruire cette idylle, quoique, le fin nous apporte une autre version…

Ce livre est très prenant, on sent qu'un drame va se produire, et une fois que celui-ci a lieu, on pense connaître tous les éléments, mais les deux dernières parties nous dévoilent encore de nouvelles choses.

Depuis mon coup de coeur pour son roman : « une relation dangereuse », je ne pensais pas en aimer un autre autant.
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***A quel instant "pas maintenant" se transforme en "jamais" ? ***

... Ça aurait pu faire un bon sujet au BAC ...
Mais le roman commence plus ou moins avec cette belle phrase qui prend tout son sens au fil des chapitres.

Vous l'aurez compris : coup de coeur pour ce roman de Douglas Kennedy !

Thomas Nesbit, Américain est écrivain.
A 65 ans, il s'est réfugié dans un petit cottage dans le Maine, tranquille, la vie est quasiment derrière lui jusqu'au jour où il reçoit un paquet.
L'adresse de l'expéditeur est à Berlin : c'est Johannes Dussmann.

Thomas est bouleversé car des souvenirs remontent à la surface, dont un seul qu'il n'a jamais oublié et qui a compliqué toute sa vie, celui de Petra Dussmann, l'amour de sa vie.

Il nous raconte alors la douloureuse période qu'il a traversé à Berlin en pleine guerre froide, lorsqu'il a été envoyé là-bas par son éditeur, il y a 30 ans, afin d'écrire un recueil sur le mur de Berlin, mais surtout sur la vie derrière le mur.
Engagé dans une station de radio faisant de la propagande Américaine dans la ville de Berlin "libre" il fait la connaissance de Petra. Cette femme va bouleverser le cours de son existence.
Espionnage, drogue, politique, Thomas se retrouve dans un engrenage où il devra choisir ...

Ce roman est haletant et très intéressant sur le point de vue historique car ce mur est en passe d'être oublié, alors qu'il est tombé il n'y a pas si longtemps que ça.
Le point fort du roman se situe entre passé et présent, puis retour dans le passé quand le fils de Petra refait surface dans la vie de l'écrivain.
La douloureuse vérité vous ébranle tout simplement.
Un bon gros pavé de 500 pages qui passe comme une lettre à la poste.
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L'année 2023 n'est pas terminée, je crois avoir trouvé mon coup de coeur " lecture".
Alors oui, je suis un fan de Douglas Kennedy. Et après " l'homme qui voulait vivre sa vie " et " Isabelle l'après-midi " je pensais avoir touché le haut niveau.
Mais là, je tombe de bien plus haut.
Ce livre est....magique autant que bouleversant. Je suis encore sous l'émotion et les 700 pages me manquent déjà.
Entre amour et trahison, pardon et exploitation....mon cerveau et mes pensées sont restés sur les ruines du Mur de la Honte.
Oui c'est mon coup de coeur et je ne.oeux que vous le recommander.
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Superbe ! A lire aboslument !
Extrêmenent poignant, extrêmenent instructif, extrêmenent prenant, extrêmenent nostalgique, extrêmenent vrai, extrêmenent Douglas Kennedy !
J'adore de plus en plus cet auteur.
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Thomas, écrivain américain en plein divorce, reçoit un courrier de Berlin. Avant même de l'ouvrir, il replonge dans ses souvenirs : second livre de voyage, Berlin-Est, et l'histoire d'amour qui finit tragiquement. Il lit ensuite le courrier et c'est la vérité qui le prend à la gorge, celle d'une femme détruite qu'il a fuie.
Un très bon roman qui nous plonge dans une histoire récente, celle du Mur, de la Stasi, de la négation des êtres et de la soumission totalitaire.
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