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3,93

sur 3248 notes
Lu, relu, re-relu, le charme de ce livre ne réside donc pas uniquement dans sa dimension de thriller. Sans me sentir le moins du monde proche de Ben Bradford, à partir du moment où j'ai fait connaissance avec lui, je ne l'ai plus lâché. Malgré les circonstances discutables de son changement de vie initial, j'ai admiré l'ingéniosité qu'il met à s'évader de sa propre vie, l'énergie de ce nouveau lancement de dés qu'est un nouveau départ, le déchirement de la séparation avec ses fils m'a émue, et j'ai finalement ressenti plus d'empathie pour l'homme que pour la femme dans le couple Bradford, comme l'entraîne logiquement la construction de ce roman haletant.
Amatrice de photo, j'ai goûté la transformation subjective du héros, qui lâche son regard froid et esthétisant pour un abord plus humaniste. Enfin le personnage d'Ann (? tiens, je trébuche sur le prénom. Mais ce personnage est très important par le rôle qu'il joue auprès de Ben/Gary), si touchant, vient à point pour rééquilibrer l'histoire côté féminin et maternel. Elle vient croiser sa propre histoire avec la sienne, et son passé tragique à elle, par la compassion que son récit provoque, permet à Ben de réintégrer l'humanité en amorçant une sorte de deuil de son passé, et d'une partie de sa personnalité. Mais c'est à ce moment là que le danger va surgir pour lui...
Selon moi ce roman est une réussite totale, rien à jeter. En prime on dégustera une pointe d'analyse de la "californication" , formatage à l'oeuvre pas seulement aux Etats-Unis, et aspect très visible de la mondialisation.
Quatre étoiles, pour laisser la place aux ouvrages à l'écriture plus exigeante, mais dans sa catégorie il est au sommet.
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Qui n'a pas rêvé un jour de changer de vie ? J'imagine que ben Bradford, le "héros" de ce roman n'avait pas imaginé, lui, changer de vie de façon aussi radicale . Douglas Kennedy manie avec brio son sujet, l'histoire est palpitante et on est tenu en haleine du début à la fin .Le personnage principal est d'une grande intelligence et une volonté de vivre qui va le pousser dans les extrêmes . On l'admire et on le repousse mais on suit son parcours haletant sans en perdre une miette .
Si vous ne l'avez pas encore lu, jetez vous dessus :-)
Lien : http://www.deslivresetmoi.net/
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Ce roman est passionnant avec un suspense bien maitrisé. de l'imagination et de l'aventure malgré un début en demi-teinte, on se glisse facilement dans ce personnage, la lecture est aisée, la fin est toutefois assez habile.
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N°481– Décembre 2010.
L'HOMME QUI VOULAIT VIVRE SA VIEDouglas KENNEDY- Éditions Belfond.

Le moins que l'on puisse dire est que Ben Bradford, la trentaine, a réussi, à tout le moins au sens social du terme. Pour faire plaisir à son père, il est devenu avocat d'affaires, travaille dans un prestigieux cabinet de Wall Street. Marié à Beth, une jolie femme, quoiqu'un peu superficielle, deux enfants, il vit fort confortablement dans une banlieue riche de New-York. Cela devrait suffire à sa vie puisqu'il a tout pour être heureux, comme on dit, mais en apparence seulement ! Il se trouve qu'il n'aime pas le rythme routinier de son existence. D'ailleurs Beth elle-même n'y met pas beaucoup du sien et les hurlements de Josh, leur petit-dernier, n'arrangent rien. Quant aux exigences d'Adam, l'aîné, ce n'est guère mieux. le thème de l'insatisfaction peut paraître banal chez un être à qui la vie semble avoir tout donné, pourtant, ce qu'il aurait voulu, c'est être photographe. C'est un rêve de jeunesse qu'il n'a jamais vraiment abandonné autant qu'un défi lancé par sa petite-amie d'alors, Kate Bryner, devenue correspondante de guerre à CNN. Cela se complique un peu quand il constate que tout s'y met pour lui pourrir la vie, les absences répétées et sans raison de son épouse... et sa froideur récente au lit qu'il ne peut raisonnablement pas mettre sur le seul compte de la dépression post-natale. Elle a bien changé ces derniers temps, est devenue distante, presque étrangère. Des disputes éclatent entre les deux époux à propos de rien de sorte qu'il parvient rapidement à détester sa propre maison... et ses habitants ! Et pourtant, il aime sa femme; l'usure du couple est aussi un sujet éculé jusqu'à la trame. Pour que le tableau soit complet, il découvre qu'elle le trompe avec un moins que rien, un minable, un inconnu qui ne lui arrive même pas à la cheville, un photographe-amateur un peu mythomane du nom de Garry Summers. La certitude de s'être trompé avant de l'avoir été prend possession de lui.

La trahison, le mensonge, l'adultère débouchent nécessairement sur un divorce annoncé, la perte de tout ce qui faisait sa vie. Non seulement Beth se révèle sous son vrai jour mais surtout, pour Ben, cela va correspondre à la séparation d'avec ses enfants qu'il ne peut se résoudre à admettre. Face à cela, le désespoir se dessine et avec lui le suicide comme une solution...
C'est pourtant mal connaître notre avocat, qui est avant tout un être intelligent et organisé et qui, pour avoir été ainsi bafoué et humilié, choisit de se débarrasser définitivement de l'amant de sa femme. Il met au point un scénario qui ressemble au manuel du parfait petit assassin ou, si l'on préfère, au mythique « crime parfait » !

Il convient donc de mettre à profit cette opportunité pour « vivre enfin sa vie », organiser sa propre disparition pour mieux réapparaître ailleurs, sous une autre identité, pour une autre existence plus conforme à ses désirs, avec un niveau de vie plus modeste, bref devenir Garry Summers ! C'est le début d'une course anonyme, d'autant plus effrénée qu'elle ne mène nulle part si ce n'est vers ce qu'il a toujours rêvé : devenir photographe. le hasard sert ses projets un peu malgré lui, dans le Montana où il rencontre la notoriété et l'amour, avec en toile de fond le mensonge, la supercherie, puisqu'il est désormais célèbre, mais sous un faux nom !

Je ne dévoilerai pas l'épilogue, mais ce roman, tissé de mort, de vie et de renaissance, de rebondissements inattendus, de notoriété, de succès et d'oubli, m'a conquis par le réalisme de ses descriptions (notamment l'incendie) autant que par la pertinence de ses remarques sur le système, sur la réussite, sur la condition humaine autant que la précision de son scénario et un grand souci du détail.

J'observe que les personnages de Kennedy, même les plus secondaires, ont plus ou moins subi l'échec du mariage ou côtoyé la mort. C'est certes un roman policer plein de suspense, mais que le lecteur passionné finit par oublier au profit d'une authentique et émouvante histoire d'amour, la victoire de la vie.

Alors, problème de recherche de sa propre identité, interrogations sur le sens de la vie, sur la fuite en avant, sur le refus de voir les choses ? C'est aussi une réflexion sur la renommée éphémère et son cortège inévitable d'argent, de reconnaissance et d'oubli, sur la peur de la réussite et l'angoisse de la perte, sur la fragilité des choses humaines ou l'invitation à se méfier de l'inconstance des femmes que la présence d'un conjoint et d'enfants ne dissuade pas de l'adultère ? Pourquoi pas ? « Ça te conduit à penser que tout est fragile, que tout n'a qu'un temps. Tu finis par douter du bonheur, douter que ça puisse exister. Et chaque fois qu'il t'arrive quelque chose de bien dans ta vie, tu sais que ça ne restera pas, qu'on va te le reprendre à un moment ou à un autre... »

J'ai bien aimé le style délié, parfois jubilatoire, l'humour et le rythme de ce roman. Au début, l'auteur réussit à faire sourire le lecteur avec une situation matrimoniale certes classique, mais qui n'amuse que lorsqu'elle arrive aux autres, sur une scène de théâtre de boulevard ou au cinéma. En prime nous avons aussi un résumé de « l'American way of Life » qui, malgré son côté futile et sa consommation effrénée de whisky et de médicaments, deviendrait presque sympathique. Je ne parle pas des procédures de licenciements brutales et inhumaines dont l'Europe s'est malheureusement inspirée. Puis vient l'invitation à réfléchir...

Tout cela donne un roman passionnant, agréable à lire où l'auteur tient en haleine son lecteur jusqu'à la fin.




©Hervé GAUTIER – Décembre 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Ben Bradford a toujours rêvé de devenir photographe. Mais ce n'est pas la volonté de son père, qui le menace de lui couper les vivres s'il ne rentre pas en fac de droit. Ben capitule et rentre dans le moule en devenant avocat, en se mariant avec Beth, en vivant en banlieue et en ayant deux enfants : Adam et Josh.
Au fil des années, Beth et Ben s'éloignent l'un de l'autre. Et c'est de pire en pire le jour où Ben découvre que sa femme le trompe avec Gary, le voisin qui ne cesse de crier sur tout les toits qu'il est un vrai photographe. Ben n'est plus lui même lorsqu'il tue l'amant de sa femme avec une bouteille de vin. Se rendant compte de son geste, Ben décide de faire disparaitre le corps et de recommencer sa vie à zéro à l'autre bout du pays... en se faisant passer pour Gary !


Je n'avais jusque là jamais lu de Douglas Kennedy. Ce n'est pas l'envie qui me manquait, ni les divers titres de l'auteur ! Ce livre m'attirait (notamment car il a été mis en avant par son adaptation cinématographie avec Romain Duris), donc lorsque Laety me propose de le sortir de ma PAL pour une lecture commune, je n'ai pas pu refuser ^^

Le début m'a paru assez long (une soixantaine de pages en GF) : il y a énormément de descriptions et je dois dire que je préfère lorsque l'auteur alterne descriptions et dialogues. Cependant, ces passages sont nécessaires pour introduire les personnages, notamment celui de Ben et son univers bien particulier.
A partir de là, l'histoire prend forme et les éléments s'enchainent assez rapidement. le livre est d'ailleurs écrit en 3 parties : la première correspond à la découverte de la liaison entre Beth et Gary et au meutre de ce dernier ; la seconde explique comment Ben a fait pour se débarasser du corps et la mise en place de sa nouvelle identité ; et enfin la troisième partie raconte la nouvelle vie de Ben/Gary dans le Montana.

J'ai trouvé l'histoire plaisante et assez bien trouvée. D'habitude lorsque je rencontre le même genre de personnage que Ben dans d'autres livres, j'ai tendance à les prendre en grippe dès le début. Or ici, ce n'est pas le cas, j'ai réussi à éprouver de l'empathie pour cet homme, qui n'a finalement pas eu la vie qu'il voulait.
L'auteur met bien en avant le thème de la célébrité et de la réussite sociale à travers l'histoire de Ben.

Cependant (Bah oui, il faut bien un petit point négatif), en refermant le livre, je ne peux m'empêcher de constater qu'il y a un manque de réalisme, surtout lorsque l'on voit à quel point il est "facile" de changer d'identité. A la fin du livre, j'ai eu un peu de mal à y croire... (Mais bon c'est mon côté chiante qui ressort ^^)

Bon sinon, le film m'intrigue aussi pas mal ! Déjà pour Romain Duris que j'aime beaucoup et aussi parce que l'histoire se passe en France, alors que dans le livre c'est du pur USA ! J'vous laisse la bande annonce à la fin de cet article ! :)


Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Le début de l'histoire est lent, il faut attendre un peu plus de 160 pages pour entrer dans le drame du livre, et ça vaut le coup d'attendre ces 160 pages: le rythme va ensuite crescendo, tout en laissant le temps au narrateur de nous parler de l'état du Montana. L'histoire est prenante, jusqu'aux 10 dernières pages. Cette lenteur au départ permet de bien poser la personnalité de Ben, et c'est très bien!
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Si la trame est assez classique et semble récurrente dans les romans de Kennedy, il n'en demeure pas moins qu'elle est extrêmement bien exploitée, et que ce polar, rythmé par une écriture tantôt ciselée tantôt très fluide (ce qui confère au livre une attraction toute particulière : impossible de s'en détacher), se lit tambour battant et se classe dans le haut du classement de ce genre littéraire. Il en a les qualités : nervosité, capacité à captiver son lecteur sans le lâcher, personnages complexes et bien exploités, etc. Il en a aussi les défauts : des dialogues parfois surfaits (mais il s'agit peut-être d'une question de traduction), une surcharge d'éléments par instants, et un final malgré tout un peu décevant, mélangeant surprise et frustration.
Un très bon cru néanmoins, à consommer sans modération pour tous les amateurs du genre, pour ceux qui découvrent Kennedy comme pour ceux qui l'ont déjà cerné depuis longtemps.
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C'est le premier Douglas Kennedy que j'ai lu. Je trouve que c'est le plus efficace. Sa fuite est intéressante et palpitante. Ce livre m'a donné envie de lire ses autres romans.
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L'homme qui voulait vivre sa vie. /Douglas Kennedy
Comme d'habitude Douglas Kennedy nous fait vibrer, haleter et palpiter : en un mot il nous régale.
Après « Cul de sac », « La poursuite du bonheur », et « Les charmes discrets de la vie conjugale », je viens de terminer cet excellent roman.
Certes ce n'est pas de la littérature, mais c'est du solide, du Kennedy haut de gamme, bien charpenté avec du tonus et de l'action, bien construit avec comme à l'accoutumé une peinture sans concession, précise et minutieuse des moeurs et des valeurs hypocrites de la société WASP.
La fine analyse à laquelle se livre l'auteur d'une société au sein de laquelle le dollar règne en maître absolu, où la fortune personnelle est constamment mise en avant, où le qu'en dira-t-on et l'image que les autres ont de vous guident l'action de chacun des protagonistes, où le culte de la réussite est une véritable religion (voir page 430 : « Dans notre culture, l'image de celui qui lutte pour arriver est intrinsèquement négative », ne laisse pas de nous séduire durant les 500 pages de ce thriller. « L'image, c'est ce qui compte », (page 209) : voilà le fil conducteur du comportement de chacun.
L'amour de la musique et de l'art en général que ce soit des Suites anglaises de Bach ou de la Sixième symphonie de Mahler ne parviennent pas à occulter le matérialisme fondamental de cette société (amour des marques !) où le mensonge articule la psychologie des personnages. A noter de très bons passages comportant une réflexion sur la photographie, et le journalisme, et de très belles descriptions qui vous font bouillir au coeur d'un suspense intolérable. A lire absolument cette histoire incroyable d'un homme qui est mort deux fois et ressuscité deux fois parce qu'il voulait vivre sa vie, une vraie vie, différente de celle que la société lui imposait.
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Troisième livre de cet auteur. Ce que j'aime chez lui est son écriture fluide et ses histoires campées dès les premières lignes. Les personnages sont cohérents et identifiables. Les pages s'enchaînent.

Et pour une fois, l'histoire décolle assez vite alors que les autres m'avaient paru lents.

Ce qui m'a lassé dans ce livre : les marques et prix à répétition. Je comprends qu'il souhaite critiquer la société américaine et que c'est un livre américain, mais je suis sûr que même eux s'en lassent. Franzen la critique bien mieux sans rentrer dans autant de détails.
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