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A chaque respiration, nous nourrissons des cellules fidèles à leur histoire. Fidèles aux peurs et aux souffrances engrangées soigneusement dans un mille feuilles de morts et de guerres, d'amours et de victoires, de nations et de territoires brûlés.

Il y a mille façons d'aimer, mais toutes les histoires d'amour commencent de la même manière : une flamèche de curiosité, au bout d'une fibre, peut-être reliée à un tonneau de poudre, ou à la porte d'un paradis sur terre.
Pour bien aimer l'autre, il faut oublier le tout auquel il appartient, et découvrir l'entièreté, l'unicité de son être. Il faut oublier de se défendre, et accepter d'ouvrir ses frontières. Fût-ce à l'ennemi juré.

Julia Kerninon signe un texte magistral, embarquant le lecteur à Budapest en 2008, auprès d'un homme, Attila, la cinquantaine, rayant de la carte sa premiere partie de vie, incluant une épouse, une maîtresse, trois filles illegitimes, et un boulot d'escroc à la solde d'un beau-père sans foi ni loi. Nouveau départ : Attila Kiss devient loup solitaire, découvrant le plaisir de la peinture dans l'intimité de son appartement, et le travail arride qui n'est là que pour vous nourrir. Et puis Theodora entre en scène. Et puis Theodora allume la lumière en lui. Mais cette lumière est torche brûlante : son amour est autrichienne, de ce pays écrasant dans l'histoire de sa Hongrie. Les braises des victoires et des échecs ne sont pas éteintes, et la blessure enfle.

"Peut-être, lorsque nous prononçons les mots histoire d'amour, croyons-nous désigner ainsi la qualité romanesque de nos affections, la façon dont nous pouvons les réduire a posteriori à la banalité d'un récit - mais nous oublions alors que l'autre sens du mot histoire signifie archive, mémoire, rappelant que les passions ne sont pas seulement des fables, mais d'abord une succession de guerres gagnées et perdues, de territoires conquis, annexés, puis brûlés, de frontières sans cesse réagencées. En réalité, l'histoire d'un amour repose sur les défaillances et les concessions, les enclaves protégées, les coups d'État, les caresses, les victoires, les amnisties, les biscuits de survie, la température extérieure, les boycotts, les alliances, les revanches, les mutineries, les tempêtes, les ciels dégagés, la mousson, les paysages, les ponts, les fleuves, les collines, les exécutions exemplaires, l'optimisme, les remises de médailles, les guerres de tranchées, les guerres éclairs, les réconciliations, les guerres froides, les bonnes paix et les mauvaises, les défilés victorieux, la chance et la géographie. Lorsque deux individus se rencontrent et cherchent à entrer en contact jusqu'à se fondre, cela commence toujours comme commence une guerre - par la considération des forces en présence.
Ce livre est l'histoire d'un amour - la plus petite de toutes les histoires-l'histoire du dernier amour d'Attila Kiss. Parce que c'est une chose de déposer les arnmes, dans un mouvement de tapage et de dévotion, mais c'en est une autre que d'accepter à partir de cet instant de se vivre comme perpétuellement désarmé."

Je sais déjà que je relirai ce texte (j'ai déjà fait plusieurs fois marche arrière dans ce roman pour en savourer de nouveau les passages). Il y flotte un air de ces grands auteurs des pays de l'est, et la puissance d'un opéra. Il reste toujours un instant de flottement magique après ces lectures qui vous attachent irrémédiablement. Que je puisse flotter indéfiniment auprès d'Attila Kiss et de Theodora.

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Après Ma dévotion qui m'avait bouleversée, j'ai déniché ce petit roman (le second de l'auteure) chez Emmaüs. Et je dois dire que j'ai été ravie de pleinement retrouver l'écriture ciselée, rythmée et précisée de Julia Kerninon dans un roman sur le thème classique des amours impossibles. Ce petit opus pourrait être un parmi d'autres sur ce thème mais les personnages sont attachants, Attila le quinqua paumé qui tombe amoureux de la riche et jeune Théodora, et l'histoire s'inscrit dans L Histoire. Tout les oppose, frontières, milieu social, ambitions, et pourtant ...

Avec ce deuxième roman, la jeune auteure confirme son talent. Je déguste d'ailleurs Liv Maria avec bonheur.

A lire sans hésitation.

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Une très belle écriture, un livre agréable à lire, c'est court, efficace. Ce n'est pas mon genre de lecture préféré mais un beau moment de lecture.
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Lorsque j'aime un(e) écrivain(e) j'aime découvrir son oeuvre et Julia Kerninon possède une plume, un univers et une manière d'aborder les sujets qui me touchent. Ici une histoire d'amour entre Attila, la cinquantaine et Théodora, la vingtaine. Tout les oppose : l'âge, leur milieu social, le passé et L Histoire, celle de leurs pays respectifs : la Hongrie et l'Autriche avec les annexions, les guerres et les blessures laissées dans les âmes. Une histoire d'amour peu commune mais pourtant tant semblable avec le feu de la rencontre, la découverte du passé de chacun, ses affrontements et.... Mais cela je vous laisse le soin de le découvrir.... A chaque oeuvre, un angle d'attaque original et cela me convient.
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Ce petit ouvrage de Julia Kerninon est une pépite.
Étonnante et bouleversante histoire d'amour entre deux êtres que tout aurait dû éloigner. Attila, la cinquantaine, Theodora, de vingt-cinq ans sa cadette. Attila, le hongrois, Theodora, l'autrichienne. Attila, l'ouvrier, Theodora, la riche héritière. Attila, qui a abandonné ses trois filles, Theodora, l'orpheline.
Un ouvrage délicat et lent où, touche après touche, Julia Kerninon nous emmène à l'essentiel.
Et que l'on referme simplement heureux.
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Fan de Julia Kerninon, j'ai été déçu par ce livre. Peut-etre suis-je devenu trop exigeant ?
L'écriture et le style sont les mêmes. Mais la longue description des affres austro-hongroises, des luttes de classe et des différences entre musiciens et non-musiciens alourdit et lasse à la fin. J'étais étonné de me voir Suter des pages !
Dommage ! Mais je reste fan !
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Ce roman est mon troisième de Julia Kerninon J'avais commencé par Liv Maria siuvi de Buvard que j'avais beaucoup aimés. J'ai retrouvé avec plaisir la plume de xette auteure mais j'ai été moins touchée par cette histoire malgré une belle histoire d'amour qui surmonte l'histoire de leur pays respectif qui les place en opposant, Les personnages sont détaillés, leurs pensées décortiquées sans lourdeur. Ce n'est pas mon préféré mais il n'en reste pas moins une très belle lecture
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Pour moi, jusqu'à présent Julia Kerninon c'était "Ma dévotion", désormais il y aura aussi "Le dernier amour d'Attila Kiss", je viens de le terminer. Décidément l'auteure s'y entend pour raconter des histoires d'amour a priori impossibles. Elle s'y entend pour explorer, disséquer, sonder l'âme, ses tours et ses détours, ses paradoxes et ses faiblesses.

Attila Kiss est Hongrois, âgé de 51 ans, il quitte femme, maîtresse et enfants, et se retrouve à Budapest. Employé la nuit dans une fabrique de foie gras, il passe ses journées à peindre dans son appartement. Un jour, par hasard, une jeune femme, elle a 25 ans, vient s'asseoir à sa table à la terrasse d'un café et puis…sur son lit avant de s'y allonger et d'y rester… voilà… c'est aussi simple que cela. Enfin, pas tout à fait. Théodora est Autrichienne… elle est riche, issue d'une famille de grande classe dont le père est un chanteur d'opéra célèbre… L'Autriche, l'ennemie de toujours…

"Make Love, Not War", scandaient les opposants à la guerre du Viêt Nam. Mais l'amour, n'est-ce pas un peu la guerre ? En tous les cas c'est bien ainsi que l'auteur traite cette histoire a priori romanesque. Tel un reporter envoyé sur une zone de conflit armé, elle nous présente les belligérants, leur personnalité étudiée avec finesse et profondeur, leurs souvenirs, leurs forces et leurs lâchetés. Elle regarde d'un oeil attentif les antagonismes historiques entre l'Autriche et la Hongrie sourdre des sentiments d'Attila pour la femme qu'il aime même si, pense-t-il, "Tu es entrée dans mon lit, comme tes ancêtres dans mon pays. Tu m'as conquis, comme les tiens toujours ont plié les miens." Et puis, elle nous mène, pas à pas, vers la capitulation, le dépôt des armes, la fin de la guerre. C'est l'armistice.

Cet ouvrage n'aurait certainement pas la même saveur sans l'écriture si particulière de Julia Kerninon, à la fois légère et profonde, juste, travaillée tout en discrétion. Elle est tellement belle qu'elle me fait oublier ses longues phrases, ses listes sans fin de mots apposés. Ces spécificités ont au contraire le don de la transformer en douce berceuse.

Julia Kerninon signe là, à nouveau, un roman très réussi.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Un petit roman pour un challlenge.
A peine dans l histoire que c'est déjà finit.
Notre héros n'est il pas fait pour l'amour.
A noter des pensées très philosophiques d'Attila en italique dans le livre qui mériteraient d'être méditer.
C'est vrai j'ai un à priori pour les petits romans
C'était mon premier Kerninon faudrait que je réessaye
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Une très belle écriture mais pas une lecture idéale en vacances car malgré toutes ces qualités je suis restée en dehors de l'histoire
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