L'auteure nous livre un roman féministe, se déroulant en Italie, Nous faisons la connaissance d'Octavia Selvago, jeune fille de 15 ans , qui a décidé du jour au lendemain, de quitter l'école pour devenir une grande cheffe cuisinière, suivre les traces de son père, et prouver qu'en tant que femme, elle pourra réaliser son rêve. Une situation cocasse, aux yeux de sa famille, surtout en Italie, où la femme est reléguée aux taches domestiques, en plus d'élever leurs enfants et étant des épouses loyales,
Aujourd'hui Octavia à trente huit ans, mariée trois enfants, elle fait le point , se remet en question,, Son mari assume tout, pars on égoïsme . Elle se donne corps et âmes à son travail, elle ne vit que pour cela, et jusqu'à l'épuisement. Une femme qui revendique son indépendance, mais à quel prix . Arrivera t'elle à trouver les réponses à ses questions , reprendre contact avec la réalité,
L'auteure m'a transportée, avec une facilité déconcertante dans son histoire, Un roman court puissant, subtile , sensible, je me suis laissée envahir par les effluves de ces repas gastronomiques.
La plume de l'auteure est fluide , entraînant une lecture passionnante , et addictive. le personnage d'Octavia , dégage une empathie extrême .
Une belle découverte, une lecture que je vous conseille vivement.
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- Je travaille.
- Moi aussi, je travaille, Ottavia. Tu penses peut-être que ce que je fais est moins intéressant moins palpitant que ce que tu fais toi, mais c'est un métier aussi, c'est le mien. Est-ce que tu sais comment se passent mes journées? Je me réveille dans le lit et souvent tu es déjà partie, je m'occupe des enfants, je chauffe le biberon de Silvio, je les habille, je les dépose à l'école et chez la nourrice. et puis je rentre à la maison préparer mes cours, je corrige des copies, je fais des recherches, et puis je pars en courant à l'université donner un cours, j'avale un café et un panini au bar pendant que súrement au même moment toi tu voltiges dans ta cuisine, souveraine, et puis je range la maison, je passe l'éponge sur le plan de travail, je frotte lévier, j'étends le linge, je le plie, je passe commande pour de nouveaux robinets, je téléphone au garage, je téléphone à ma mère, j'envoie des photos des enfants à la tienne, je fais les lits, je bois une tasse de thé en lisant quelques pages et c'est déja l'heure d'aller chercher les enfants, je leur donne la main. je les porte sur mes épaules, je réponds à leurs questions, en rentrant je m'arrête faire des courses pour le diner, je le prépare, je donne le bain, je les couche, ils me rappellent, ils se relèvent, et finalement vers neuf heures et demie si i'ai de la chance ils dorment, et alors je finis de ranger, je fais la vaisselle. je l'essuie avec un torchon que j'ai repassé quelques jours plus tôt, et puis je m'assois dans le salon avec un livre, et i'attends ton retour. Tu ne me dis presque jamais merci pour tout ce que je fais pour que cette maison tienne debout, tu ne vois pas I'infinité de choses qu'il faut accomplir pour que ça marche, pour que les enfants aient des chaussures et le ventre plein, pour que la maison soit propre, pour que nos lits soient faits. Tu dis simplement que tu travailles, que tu travailles, comme si c'était supérieurà tout, comme si tu étais plus importante parce que tu es occupée, comme s'il y avait de la grandeurà être débordée, comme si ça te dégageait de toute autre responsabilité. Mais tu ne t'occupes que de cuisine, Ottavia, mon amour. Même si tu le fais bien, ça reste un travail. Tu juges sévèrement les hommes de ta famille, mais tu ne fais pas beaucoup mieux, tu sais. Tu es meilleure cuisinière, peut-être, mais qu'est-ce que ça change, si tu ne parviens pas à être plus généreuse qu'eux, alors que c'est ce que tu prétends leur reprocher depuis que tu es petite ? Tu passes à côté d'une partie de la vie, qui est ta vie avec nous. Je n'ai jamais pensé que ça se passerait comme ça. Parfois, ça me paraíit terriblement injuste, parce qu'il me semble que ta vie merveilleuse ne tient que parce que je m'occupe de tout le reste en coulisses, et toi tu reçois les honneurs et moi je suis simplement ton mari universitaire. Je suis plus diplômé que toi, mais tout le monde s'en moque, et parfois ça me rend fou. À d'autres moments, je m'adoucis, je me dis que je devrais être plus solidaire, je me dis que je t'ai épousée de mon plein gré. Mais sérieusement : sans mon aide, tu n'y arriverais pas. Ta cuisine ne dit rien de nos bébés appelant leur mère débordée, elle n'a pas le goût de leurs larmes. À personne tu ne racontes les journées que j'ai passées à arpenter la maison en les portant dans mes bras parce que que rien ne pouvait les calmer, tu n'étais pas là et j'étais de ton côté, je leur disais shh shh, votre mère travaille, votre mère est une une grande cuisinière. À d'autres moments, je me suis demandé pourquoi tu avais accepté d'avoir nos enfants si tu désirais si peu passer du temnps avec eux, si seule la cuisine avait du sens à tes yeux. II y a très longtemps, j'ai pensé que la cuisine était une chose que tu faisais pour moi, maintenant j'ai compris que non, c'est plus profond encore, c'est entre toi et toi, et même ça, je l'ai accepté, Ottavia. Qu'est-ce que tu ne vois pas? Je t'adore, mais objectivement, ce que je fais, vivre avec toi tous les jours, honnêtement -je pense que pas grand monde en serait capable.
Nous refaisions du café. À la radio, Andrea de Simone chantait Immensità, nous écossions des petits pois et j'égrenais pour ma mère mes dernières trouvailles culino-littéraires, littéraro-culinaires. Le cœur de Thomas Hardy stocké dans une boite à biscuits le temps que sa seconde épouse s’accorde avec le notaire. Le cadavre de Tchekhov rapatrié en Sainte Russie dans un wagon à huîtres à cause de la chaleur. Les biscuits au lard et au sirop chez Faulkner, les huîtres, le poisson grillé, les haricots en boîte chez Hemingway. La tarte aux cerises que prépare une adolescente quelques heures avant d’être assassinée avec toute sa famille, chez Truman Capote. Les escargots dans Le Baron perché de Calvino. Avec audace, j'avais dit à ma mère que même Gertrude Stein faisait la cuisine, après tout. C'était Alice B. Toklas qui faisait la cuisine, avait répondu ma mère gravement, et tu le sais aussi bien que moi. - Marguerite Duras a écrit un livre de recettes, j'avais rétorqué. Et Virginia Woolf faisait des tartes. — Peut-être, avait admis ma mère en me regardant dans les yeux, mais à ma connaissance, ce n'est pas pour ça qu'on se souvient d'elles. p. 185-186
Dans les messages qu’il m’envoyait et auxquels je ne répondais jamais, il m’écrivait qu’il s’était trompé, et que toute sa vie en avait été bouleversée. Qu’il avait pensé que le désir passerait, que ce n’était pas arrivé. Que poème disait « Cette fois – cette fois, ne me rate pas ? « Un homme du passé, c’était bien ça. C’était un homme surgi du passé venu me chercher, riche de ses erreurs, pour m’apprendre quelque chose que j’ignorais. Il n’était pas venu apporter le chaos, plutôt son frère jumeau, le doute.
Depuis tout ce temps, j’avais avancé droit, pagayant avec mes paumes en coupe, comme tout le monde. Je n’avais pas regardé exagérément derrière mon épaule. Mais voilà que le passé était revenu comme lui était revenu, surgissant par surprise, partie remise.
Avec Marina, un soir au restaurant, on avait eu un client solitaire. Il était arrivé tôt, on l'avait installé près de la fenêtre, et il avait demandé s'il pouvait plutôt avoir la table près des cuisines. Il avait fait des choix étonnants dans sa commande, mais je ne m'étais pas méfiée. A la fin du repas, il était venu payer au bar où je buvais un verre d'eau avant le deuxième service, et il s'était présenté à moi en disant Bensch. C'était le premier mot que j'avais entendu sortir de sa bouche, si bien que dix ans plus tard je l'appelais encore par son nom de famille, même après que ce nom était aussi devenu celui de nos enfants.
(Les premières pages du livre)
INCIPIT
C’est le matin à Rome. Quelques heures plus tôt, je me suis réveillée à côté de Bensch, il m’a embrassée, et puis les voix cristallines des enfants se sont élevées dans les chambres, le jour s’est ouvert. J’ai filé dans la salle de bains, je me suis lavé les cheveux, je les ai séchés, attachés en chignon. J’ai passé une robe noire et des collants, j’ai mis de la crème, du mascara, du rouge à lèvres, des boucles d’oreilles.
Quand je suis descendue, ils étaient tous les trois autour de la table, mon enfant faon, mon enfant rubis et mon enfant symphonie, j’ai bu la petite tasse de café brûlant que Bensch m’a tendue, j’ai donné des baisers, j’ai enfilé des bottes, mon manteau et je suis sortie. À grands pas j’ai traversé San Lorenzo qui s’éveillait, j’ai pris le tunnel les yeux fermés pour mieux entendre le rugissement des moteurs, main sur la rambarde comme j’ai toujours fait, toute ma vie.
J’ai atteint l’Esquilino quand Santa Maria Maggiore sonnait sept heures. Arrivée au restaurant, j’ai enlevé mon manteau, noué mon tablier, je me suis lavé les mains et je me suis mise au travail. À l’instant, je tranche du fenouil pendant qu’une voix à la radio parle de la patience qu’il a fallu aux êtres humains pour inventer les objets les uns après les autres, trouver un moyen de les tailler dans le bois, dans la pierre, sculptant d’abord des cailloux pour en faire des outils, puis utilisant ces outils sur d’autres cailloux pour en faire des armes et des bijoux. Les objets ont été parmi les premières choses représentées par les humains, sans doute parce qu’ils en étaient fiers, peut-être parce qu’ils en étaient jaloux. Ce qui est certain, c’est l’importance qu’ils y accordaient, tombes débordantes de biens comme bagages entassés autour du macchabée, pièces de monnaie couvrant les yeux, bouches pleines de nourriture, perles de jade, objets du quotidien dessinés sur d’autres objets du quotidien, dans une volonté de conjuration, peut-être, de ce qui déjà semblait aller trop vite. La religion a banni toute représentation des objets pendant mille ans, puis ils sont revenus, parce que les riches Hollandais du dix-septième siècle ont eu envie de montrer ce qu’ils possédaient. La nature morte me rassure autant qu’elle m’effraie – et c’est vrai aussi du désir. Mes objets, je les vois tous, devant moi sur le mur, les planches à découper, l’aimant rectangulaire des couteaux, un, deux, trois, quatre, cinq lames, et puis l’étagère en bois, vingt bols blancs, vingt bols cerclés d’or, vingt bols bleus, verres en cristal pendus par les pieds, casiers pleins de couverts, piles d’assiettes, coupelles à bonbons, casseroles en cuivre, poêlons en marbre, mortier, pilon en poirier, passoires, désosseur, attendrisseur, presse-purée, emporte-pièce, cithare à spaghettis. Je caresse du regard tous ces outils qui appartenaient à mon père et qui sont les miens aujourd’hui.
Je n’entends pas la suite de l’émission parce que mon téléphone vibre. C’est un message de ma meilleure amie, Antonia, qui m’envoie tous les jours un petit texto sibyllin, une invention, une intuition. Ce matin, elle a écrit Le danger du danger, c’est qu’on ne peut pas savoir d’où il viendra. En rattachant mes cheveux, je tourne la tête, et j’aperçois Cassio, jean et blouson en cuir, qui marche le visage fermé sur le trottoir opposé. Ses deux bras enserrent un cageot de légumes et d’herbes, je devine qu’il est passé au marché. Je pourrais le héler, mais je le retrouverai sans doute plus tard dans la journée, ou ce soir. Juste avant de sortir de mon champ de vision, il fait volte-face, et l’espace d’une seconde avant qu’il ne me sourie je le vois exactement comme je l’ai vu la première fois, dans la réserve de mon père, quand j’avais quinze ans et lui vingt, lui et moi fixés ensemble dans l’ambre du moment.
I
Je descendais l’escalier de la réserve, et Cassio était assis à la table de mon père. Il avait tourné la tête vers moi. Mon père avait dit, Voilà ma fille Ottavia, et Cassio ne m’avait pas saluée. Il m’avait regardée encore un peu, et puis il avait ostensiblement reporté son attention sur mon père.
À cette époque, mon père tenait la trattoria Selvaggio, dont tout le monde savait qu’elle était la meilleure de l’Esquilino.
Seul au piano avec un second pour les basses œuvres et un serveur en salle, il exécutait une cuisine du Latium rigoureuse, pleine de charisme parce que sans fioritures. Tout ce que la ville comptait de jeunes chefs ambitieux défilait chez nous, dans l’espoir qu’il leur permette de l’observer de plus près pour mieux le trahir ensuite. Quand j’ai vu Cassio Cesare pour la première fois, je savais qu’il était là pour ça, comme tous les autres, à laisser mon père le toiser sans même lui offrir quelque chose à boire, dans cette pièce où les étagères ployaient à craquer sous les bouteilles.
Il avait retiré la cigarette de sa bouche pour faire tomber la cendre, et il avait murmuré :
– La Sachertorte.
– Quoi, la Sachertorte ? avait répété mon père.
– J’ai la recette.
– Tu as travaillé à l’hôtel Sacher, à Vienne ?
– Non, avait répondu Cassio en secouant la tête. Jamais.
– Ton père a travaillé à l’hôtel Sacher ? Ta mère ?
– Je suis orphelin, avait dit Cassio, avec le ton que quelqu’un d’affamé aurait utilisé pour dire qu’il n’avait pas faim. Mon père avait sursauté, mais son autorité avait pris le dessus sur sa timidité. Il était comme ça.
– Dans ce cas, ragazzo, il est techniquement impossible que tu sois en possession de la recette de la Sachertorte du Sacher Hotel de Vienne. Parce que cette recette est...
– ... Tenue secrète depuis son invention il y a presque trois siècles, et que seuls la connaissent aujourd’hui la poignée de pâtissiers ayant travaillé dans les cuisines du Sacher, eux-mêmes ayant tous promis le silence, où qu’ils puissent se trouver dans le monde. Je sais ça comme vous.
Mon père était resté silencieux quelques secondes.
– C’est ce que je dis. Dans ce cas, ragazzo, si tu n’as jamais travaillé au Sacher et que tu prétends connaître cette recette, il n’y a que deux solutions : soit tu es un menteur, soit tu es un menteur.
Cassio avait allumé une nouvelle cigarette.
– Je vous raconte, d’accord ? C’était il y a un an et demi. J’étais à Bucarest. À la gare de Bucarest, pour être exact. Il faisait nuit noire et j’attendais entre deux trains. Est-ce que vous êtes déjà allé à Bucarest, Signore Selvaggio ?
– Je n’ai jamais quitté Rome de ma vie, avait répondu mon père sur la défensive.
– Comme je vous comprends. Pourtant, il se passe parfois des choses intéressantes ailleurs. Si vous étiez allé à la gare de Bucarest, vous sauriez qu’il s’y trouve dans un angle un bar-buffet qui ne ferme jamais. Il reste ouvert toute la nuit et tout le jour pour les passagers malchanceux qui, comme moi, doivent patienter plusieurs heures entre deux trains. C’est là que j’étais, il y a un an et demi. Je passais le temps en buvant une bière, assis sur un tabouret au comptoir. Le bar est petit, et ce soir-là il était rempli à moitié, sans doute même un peu moins. Des voyageurs aux yeux battus, des clochards, et moi. Ou en tout cas c’était ce que je croyais jusqu’à ce que mon voisin de comptoir m’adresse la parole. Je ne l’avais pas vraiment remarqué avant, je ne pensais à rien, vous comprenez, j’attendais simplement que le temps passe et que le train arrive. L’homme m’a dit Pourquoi tu es là, toi?, et je lui ai expliqué en peu de mots. Il m’a demandé ce que je faisais de ma vie, à part ça, et j’ai répondu Rien de précis. Il a répliqué Alors je te repose la question autrement : qu’est-ce que tu voudrais faire, quand tu feras quelque chose ?
– La cuisine, j’ai dit. C’était une question facile. Mais quelle cuisine ? m’a interrogé l’homme. J’ai haussé les épaules, j’ai dit La vraie cuisine, la grande cuisine. Ça me paraissait évident. Sinon à quoi bon ? Mais l’homme a sursauté. Il a dit Tu sais qui je suis ? J’ai répondu que je n’en avais pas la moindre idée. L’homme a plissé les yeux. Il a répété Tu ne sais vraiment pas qui je suis ? Je l’ai regardé plus attentivement. Non. Il ne me rappelait rien. J’étais désolé. C’est ce que je lui ai dit. Il a balayé la pièce du regard, et puis il s’est penché vers moi, il a chuchoté Je suis l’ancien chef pâtissier du Sacher.
– Enchanté, j’ai dit. Quand il a ri, j’ai reçu au visage son haleine saturée d’alcool. Il a ri longtemps et puis il a dit Tu crois que je ne sais pas pourquoi tu es là ? Tu peux faire tout ce que tu veux. Je ne te donnerai pas la recette, même si tu me suces la bite. Alors j’ai ri avec lui. Bien sûr, j’ai répondu. Je ne sais pas de quelle recette vous parlez. Et en disant ça, j’ai fait signe au serveur et j’ai dit Two shots, please.
Comme s’il rejouait la scène, à ce moment-là Cassio avait tendu la main vers la bouteille posée sur la table et s’était servi le verre que mon père ne lui avait pas offert depuis le début, et il avait aussi rempli le verre de mon père, mon père qui ne bougeait plus d’un millimètre depuis quelques minutes déjà, puis il avait reposé la bouteille, une arme entre eux, un canon pivotant.
– Vous voulez la suite de l’histoire ? avait demandé Cassio. Est-ce que c’est nécessaire ?
– Oui, avait dit mon père. Oui. Raconte-moi la suite de l’histoire.
Il avait le souffle court. Cassio avait souri avec indulgence.
– Dix-huit shots. Mais j’aurais pensé plus. J’ai raté mon train et le suivant.
Il avait glissé son majeur et son index dans la poche de sa chemise et en avait sorti un carré de papier plié qu’il avait posé sur la table entre mon père et lui. Mon père s’était mordu les lèvres.
– À la fin de notre discussion, l’homme était ivre mort. Mais il a commencé à prendre conscience de ce qui s’était passé. Une partie de lui en avait conscience, en tout cas. Il a murmuré Je pensais pourtant et Qu’ils aillent tous se faire foutre, après tout et Nom de dieu et Du chocolat et de la confiture d’abricots, c’est quand même pas... et puis fina