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3,71

sur 311 notes
Pour changer un peu de mes lectures de prédilection (BDs et SF, voir mes livres), je me suis replongé dans un bouquin qu'on m'a présenté comme étant polar / espionnage.

Déception. Les personnages sont innombrables, sont des agents doubles ou triples, disent la vérité ou mentent comme des arracheurs de dents, ce qui ne simplifie pas les choses. Les organisations de services secrets sont tous désignés par des acronymes obscurs, expliqués en note de bas de page mais tout aussi rapidement oubliés. Les protagonistes principaux sont usés, vieux, racornis. Ils s'ennuient et nous aussi. C'est contagieux.

La narration est molle comme un vieux bandage herniaire. le récit est poussif, un peu comme si l'inspecteur Derrick poursuivait un suspect en déambulateur. L'auteur est obsédé par les pédérastes, par l'appartenance de l'un ou l'autre à la fraternité homosexuelle. Ca en devient, à la longue, lourdingue. (Bon. On pourrait peindre le déambulateur de Derrick en rose, pour faire cliché.)

Les rares moments où j'ai été réveillé de ma torpeur en lisant ce trop trop long roman sont les quelques lignes où Kerr distille ses bons mots. Malheureusement, il en use et abuse, à tel point que ça en devient une manie, un tic. Et ce ne sont pas quelques bons mots qui arrivent à sauver ce laïus du naufrage.

Le roman commence mal, dès la première phrase. La deuxième est de ma composition, vous épargnant quelques heures pénibles :
« Hier, j'ai essayé de me tuer. Et j'y suis arrivé. – Fin – »
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J'ai retrouvé avec plaisir Bernie Gunther, alias Walter Wolf, dans le nouvel opus de Philip Kerr, "Les pièges de l'exil". Cette fois-ci, l'ancien flic, ex-détective, ex-membre du SD etc...endosse le costume de concierge du Grand Hôtel de Saint-Jean Cap Ferrat et retrouve, à son corps défendant, d'anciens "amis"...Tout y est, des services secrets britanniques aussi désemparés que flegmatiques, une vraie femme fatale, un écrivain mondialement connu Somerset Maugham, et toute une clique de petits et grands maîtres chanteurs...
😀
Dommage que la traduction, à certains moments, manque de fluidité et que quelques barbarismes soient trop visibles...J'ai préféré celle de P. Berton pour la Trilogie berlinoise...
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Notre ami Bernie est dans le sud de la France ou il se cache car croyez moi il a toujours autant d'ennemi et de gens qui le cherchent et au lieu de se tenir tranquille, de faire son boulot de concierge d'hotel le voilà qui se mêle d'affaires très très boueuses et il se retrouve avec les services secrets britannique et je pense aussi les services secrets d'Allemagne de l'est sur le dos pour avoir fait capoter leur histoire qui était pourtant bien montée et tout cela à cause de ce vieux crocodile de Somerset Maugham et son affreux neveu. Car il s'attend à ce que la stasi viennent lui rendre visite un de ses jours c'est sur cela que le livre finit. Mais je peux vous dire que c'est a nouveau à cause d'une femme que il s'est retrouvé dans une sale histoire. Il est indécrottable notre Bernie.
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Hourra ! J'ai retrouvé mon héros préféré, Bernie Gunther. Sa nouvelle enquête se déroule en 1956 à Saint-Jean-Cap-Ferrat, pendant la crise de Suez …
Bernie va bientôt passer le cap de la soixantaine et il s'est réfugié sur la « French Riviera », sous l'identité de Walter Wolf, comme concierge de Grand Hôtel. Ses capacités linguistiques étendues, son expérience à l'Hôtel Adlon de Berlin ont dû lui être utile. Sa femme Elizabeth vient cependant de le quitter. Ne supportant plus l'exil, ne maîtrisant pas la langue, elle a préféré rentrer à Berlin. Il est malheureux, au bout du rouleau, songe sérieusement au suicide …
Mais comme toujours, on ne se débarrasse pas facilement d'un passé tel que le sien. Bernie va se trouver embringué dans une affaire de chantage dont la victime principale est le célèbre écrivain britannique William Somerset Maugham, exilé lui aussi dans sa somptueuse Villa Mauresque, au milieu de ses mignons. Car il ne fait pas bon d'être homosexuel en Grande-Bretagne, c'est même dangereux, et le vieil homme constitue une cible de choix pour un maître-chanteur que Bernie a bien connu en 1937 à Berlin, et aussi en 1945, à Königsberg. Bien, enfin, c'est une façon de parler, car l'homme est un salopard de première.
Une photographe compromettante constitue l'amorce du chantage, mais il y a bien plus dérangeant. Car Somerset Maugham a vécu plusieurs vies : médecin, mais surtout espion de la Couronne depuis la Grande Guerre, voyageant sous la couverture idéale de ses succès littéraires dans le monde entier ensuite, honorable correspondant du MI5 et du MI6 (c'est curieux, j'ai presqu'espéré voir apparaître dans ce roman la figure élancée du Capitaine Francis Blake …). Sur la photo, on reconnaît en effet trois hommes nus au bord de la piscine : Maugham, Antony Blunt et Guy Burgess, deux des traitres de la fameuse « Bande de Cambridge » avec  John Cairncross, Kim Philby et Donald Maclean, ces anciens étudiants recrutés par les services secrets soviétiques alors qu'ils exerçaient au plus haut niveau des services secrets britanniques.
Ces événements et personnages historiques ont marqué notre jeunesse hantée par la Guerre Froide. Les luttes intestines entre services secrets d'un bord comme l'autre (entre le MI5 et le MI6, entre le GRU et le KGB, la piètre opinion qu'ont les Américains des services secrets britanniques …) et les fabuleuses capacités d'infiltration, d'enfumage et de manipulation ouvertes aux deux blocs …
Bref, je me demande si les lecteurs qui n'appartiennent pas à notre génération comprendront les enjeux de cette époque troublée … Sauf les spectateurs assidus des chaines de télévision comme Histoire ou Toute l'histoire, qui auront sans doute apprécié un docu-fiction récent sur le redoutable Erich Mielke, l'homme des services secrets de la RDA qui a procuré à Bernhard Gunther son vrai-faux passeport pour se réfugier en France … A noter aussi que Philip Kerr a aujourd'hui l'âge de son personnage … et que, sans doute, il lui ressemble beaucoup !
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Il y a des personnages de roman qu'on prend plaisir à retrouver, comme un vieil ami. Bernie Gunther est un de ces vieux compagnons de lecture, que l'on suit depuis maintenant onze volumes ! J'ai connu le héros de Philip Kerr avec la Trilogie Berlinoise, lu d'une traite tellement c'était passionnant. Un héros égal de Philip Marlowe et Sam Spade, à l'époque sombre et agitée du Nazisme : c'était très tentant. Au roman de détective classique, avec son univers de marlous et de femmes fatales, Philip Kerr a ajouté une bonne dose d'histoire et de politique, pour un mélange qui rend accro les lecteurs.

C'est un pari que de faire tenir du roman policier dans une période aussi glauque, sans faire de son héros un cliché du Mal ou du Bien. C'est ce que j'ai aimé avec Bernie Gunther : observer un ex-flic reconverti dans le privé, se frotter au double problème de sa profession particulière, et de la situation politique de son pays. Tout en nuances et d'un réalisme historique admirable, les romans mettant en scène Bernie Gunther abordent l'histoire de l'Allemagne depuis la montée de Hitler, jusqu'à la chute de son régime, la construction du mur de Berlin et l'après guerre.

On retrouve donc notre héros en France, début des années cinquante, reconverti en tant que concierge d'un hôtel à Saint-Jean-Cap-Ferrat : les activités de Gunther dans l'Allemagne Nazie ont laissé des traces, et même s'il est loin d'avoir été un serviteur du Reich, Gunther se retrouve sur une liste de criminels nazis (ce qui est ma foi fort ironique quand on a lu toutes ses aventures… mais je vous laisse le plaisir de les découvrir.)

Bref, Bernie s'ennuie sur la Côte d'Azur, et franchement je le comprends, c'est depuis toujours un repaire de petites dames âgés et d'anglais mortifères. Mais heureusement sa route va croiser celle d'un anglais tout sauf ennuyeux: rien moins que Somerset Maugham, l'écrivain (le roi de la nouvelle, pas ennuyeux du tout !), mais aussi espion de la Couronne. Et c'est en tant qu'ex-espion que Somerset se retrouve dans l'embarras, embarras duquel notre bon Bernie va tenter de le sortir, au risque de compromettre sa propre sécurité.

On a donc là tout les ingrédients d'un bon polar : paysage, femme fatale, personnages troubles, jeux de dupes et mystère, le tout sous la menace d'un danger permanent.

J'ai adoré retrouvé ce personnage. J'aime sa façon de traverser l'Histoire, de naviguer entre les mensonges des uns et ses propres illusions. J'aime infiniment sa mélancolie, qui confine à une forme de détachement et de fatalisme, tout en élégance.

Encore une réussite de Philip Kerr, tant sur le plan de l'intrigue que de la représentation historique.
Lien : http://danslessouliersdocean..
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