J'ai commencé la série des "Bernhard Gunther" par "
Une douce flamme". Et je l'ai terminé en trois jours. Encore maintenant, je trouve qu'il est indiscutablement le plus réussi de toute la série.
L'intrigue est réelle et est plutôt bien menée. Elle est bien servie par un astucieux système de "flash-backs" et d'allers-retours entre 1932 et 1950. La bascule se justifie parfaitement et les transitions entre les deux époques sont bien assurées. Quelques twists inattendus, parfois peu vraisemblables mais j'ai envie de dire que c'est la loi du genre particulièrement avec
Philip Kerr.
La narration est assez fluide. La verve du héros de même que le style assez fleuri de l'auteur fluidifient, plus qu'ils n'alourdissent le récit. le style est efficace et dynamique et l'auteur n'en fait pas trop. En bref, un excellent tempo. Rétrospectivement, je trouve que c'est dans "
Une douce flamme" que Bernie gagne le plus en profondeur.
Une autre force du roman est indiscutablement le cadre (ou plus exactement les cadr
es) au sein duquel
Philip Kerr campe son héros. On perçoit bien l'impression de huis-clos qui règne tant en 1932 (irrésistible montée en puissance du nazisme y compris au sein de la police) qu'en 1950 (avec le milieu en vase clos des exilés nazis en Argentine).
Il en résulte un une bonne maîtrise de la tension. Avec "
La mort entre autres", "
Une douce flamme" est certainement le roman où
Philip Kerr parvient à créer un suspense réellement étouffant. On a envie de savoir comment cela va se terminer. Donc on tourne les pages parfois de façon frénétique.
Un excellent polar que je recommande à tous. L'apogée du polar selon Mister Kerr.