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3,89

sur 402 notes
Une merveille que ce septième opus de l'excellente saga de Philip Kerr. A travers ce livre, bernie gunther est arrêté puis trimbalé de prisons en prisons, on passe de la CIA, au MVD (l'encêtre du KGB) et le SDECE (service Français), et même les Allemands de la STASI. Bernie Gunther fait un retour sur son passé.

J'ai été emballé par les allés,retour entre passé et présent, la description des camps de prisonniers Russes est une horreur. Mais visiblement l'auteur bien documenté, son écriture fluide et claire permettent de lire facilement ce roman. Bernie Gunther ne se laisse pas manipuler et refuse de «donner» un compatriote quelque soit ces actes.

L'auteur nous donne à réfléchir entre, juger un homme sur ce qu'il fait et le juger sur des a priori, sa classe sociale, son milieu. Vaste sujet....

j'essaie de lire les livres de philip Kerr consacrés au «nazisme» et à Bernie Gunther dans l'ordre de parution et ce Vert de Gris est mon préféré mais l'aventure continue...
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Pas un polar, ni même vraiment un thriller, une sorte de roman d'espionnage historique.

Réfugié à Cuba, Bernie Gunther tombe aux mains des Américains, puis des Français puis des Russes. Pour ses geôliers, il brode tour à tour différentes versions de sa biographie. Pas toujours aisé à suivre donc, pas facile de démêler les fils et de saisir ce qui se passe. Il vaut peut-être mieux avoir lu les précédents ouvrages de Kerr et s'être déjà attaché à son personnage pour apprécier.

Pour ma part, j'aime bien les récits de Philip Kerr car ils aident à comprendre d'autres facettes de l'histoire, à connaître des événements dont on entend moins souvent parler. Dans ce cas-ci, il s'agit des années cinquante : le retour des Allemands emprisonnés en Union soviétique, les procès des crimes de guerre, les tensions de la Guerre froide, le Berlin d'avant le mur, etc.

En filigrane, on y trouve aussi des sentiments moins glorieux et moins faciles à accepter : les Allemands, même non nazis, très contents d'occuper la France en 1940 et de prendre ainsi une revanche sur la débâcle de la Première Guerre mondiale. On peut également réfléchir à la difficulté pour ces Allemands des années 50 de dépasser l'amertume envers les vainqueurs, ceux qui ont détruit et humilié leur pays. Comment se réconcilier avec ceux qui ont bombardé leurs villes ? Comment recréer des liens normaux avec les peuples qui les haïssent et considèrent comme des monstres ? N'est-il pas injuste d'être les seuls méchants alors que de nombreux autres Européens étaient aussi nazis, que les camps du régime soviétique ont fait autant de victimes et que l'industrie américaine a grandement profité de la guerre ?

La Seconde Guerre mondiale est loin, mais les problèmes de conflits et de nécessaires réconciliations sont malheureusement toujours d'actualité !
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Après quelques années de pause, je me suis plongé à nouveau dans les aventures de Bernie Gunther. Et le plaisir est au rendez-vous. Incidemment, je me demande pourquoi j'ai tant tardé avant de m'y remettre. Vert-de-gris commence à Cuba, où Gunther se la coule douce. Malheureusement, il a le don de s'attirer les ennuis, ou bien les emmerdes lui courent après. Dans tous les cas, le voici arrêté par la CIA qui le ramène en Allemagne – alors que les crimes de guerre contre les nazis continuent – où on l'interroge sans relâche pour lui soutirer toutes sortes d'informations, à commencer sur Erich Mielke. C'est l'occasion pour Gunther de remonter le fil de ses souvenirs, alors qu'il était flic à Berlin. Donc, on alterne entre 1954 et 1931, puis 1940 ainsi que 1945-46. J'aime bien ces voyages dans le temps, voir la capitale allemande pendant la montée du nazisme, Paris pendant l'occupation, les camps de travail soviétiques, etc. C'est assez réussi, la description précise des lieux et de l'atmosphère permet de bien visualiser le tout, de croire qu'on y est. Coup de chapeau à l'auteur Philip Kerr pour la rigueur de ses recherches. Aussi, le mélange entre roman historique, roman d'espionnage et roman policier est très bien dosé. Kerr maitrise tous ces genres en créant une aventure originale, riche et intéressante. Par moment, ça pouvait donner l'impression de s'étirer en longueur et d'aller dans toutes les directions mais le lecteur averti saura que, plus on avance, plus on se rend compte que tout est bien ficelé. La finale, où tout le monde trompe tout le monde, est un vrai pied de nez aux organisations gouvernementales. Je me permets une petite parenthèse : j'ai trouvé surprenant mais éclairant l'opinion que les Allemands et les Américains se faisaient de la collaboration française et du fascisme dans l'Hexagone pendant la guerre, qui diverge beaucoup de l'idée de la résistance glorieuse qu'on nous ressasse éternellement – pas que je veuille diminuer le courage de ceux qui se sont battus pour contribuer à la libération.
Trilogie berlinoise et les tomes suivants sont devenus une série culte et, outre l'excellence de la reconstitution de cette époque troublée, le personnage de Bernie Gunther y est pour beaucoup. Social-démocrate convaincu, bourru mais diablement efficace et foncièrement honnête, il n'a pas la langue dans sa poche, lui causant parfois quelques difficultés. Il hait les nazis mais se voit contraint de travailler avec/pour eux en de maintes occasions – ce n'est pas comme si on avait le choix si on tenait à sa peau. C'est qu'il est un devenu en expert dans l'art de survivre. Gunther est un personnage avec beaucoup de profondeur (et d'humour, j'adore son sarcasme) qu'il me plait de retrouver. On y voit un homme qui a connu les horreurs de la guerre et un pan des exécutions de masse et il ne le souhaite à personne, pas même aux communistes, que pourtant il ne porte pas dans son coeur. Bref, il est humain. On aurait pu croire que la fin de la guerre et la chute du régime nazi lui aurait permis de se retirer mais non : la guerre froide contre communiste ne fait que commencer et cet homme aux multiples talents sera se rendre utile, même malgré lui… J'ai hâte de lire la suite de ses aventures.
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La perspective d'espionner son employeur pour le compte d'un flic cubain ne lui souriant guère, Bernie Gunther décide de mettre les voiles vers Haïti. Grave erreur ! Il est intercepté par la CIA, envoyé à New York puis Berlin. La guerre est finie depuis maintenant neuf ans mais Bernie est toujours un nazi recherché pour crimes de guerre. Les Américains sont prêts à composer avec ce fait, à condition qu'il les aide à mettre la main sur Erich Mielke, le numéro deux de la Stasi. Et ils ne sont pas les seuls à voir en lui une source d'informations de premier ordre. Les services secrets français aimeraient eux aussi profiter de certains renseignements. Interrogés, menacés, manipulés, Bernie parle, se raconte et raconte son pays, la guerre, les SS, ses liens avec Heydrich, les camps de prisonniers en URSS, sa rencontre avec Mielke. Rattrapé par son passé, le flic berlinois ne dit pas tout ; le but étant de sauver sa peau sans se renier.

Ce septième opus des aventures de Bernie Gunther nous fait voyager dans le temps (1954/1931/1940/1945/1946) et dans l'espace (Cuba, Etats-Unis, Allemagne, France, URSS).
On y retrouve l'ex-flic berlinois en mauvaise posture (comme souvent), considéré par les Alliés comme un criminel de guerre. Une situation peu enviable qui permet à Philip Kerr de démontrer l'hypocrisie de ces mêmes Alliés, prêts à tous les compromis pour quelques informations. En 1954, les Allemands sont certes toujours considérés comme des monstres, mais le nouvel ennemi se situe à l'Est. Alors on peut libérer un nazi sans sourciller s'il a des renseignements sur les intentions des soviétiques.
L'Allemagne est exsangue, Berlin occupé, les prisonniers de guerre rentrent au pays en héros et Bernie reste fidèle à lui-même…loyal, méfiant, cynique. On en apprend davantage sur ses activités durant la guerre, son passage sur le front de l'Est, ses remords d'avoir fait exécuter des communistes, son refus de tuer des juifs.
Encore une fois, Philip Kerr nous offre une formidable leçon d'Histoire, sans manichéisme, nous donnant à voir, aussi bien les souffrances des Allemands que la collaboration active des Français…
Un tome sombre et passionnant.
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Quand on aime bien on châtie bien! Ce n'est pas de moi mais c'est, pour ce qui me concerne, tout le mal que je pense de cet ouvrage, dont acte : 2 sur 5 ce qui est bien payé.
Bien sûr, bien sûr il faut étayer car le Philipp Kerr en a quand même tiré 450 pages de cette quête d'Erich Mielke.
C'est le thème.
Le Bernie Gunther se fait arraisonner, en quittant Cuba en bateau, par la marine américaine. Nous sommes en 1954, la guerre est finie depuis 9 ans mais pas le guerre froide, amis hier, ennemis aujourd'hui, est en plein boum.
Le Bernie sera trimballé de prison en prison pour aider les uns et les autres, américains et français à trouver le camarade Mielke.
Mielke, j'ai regardé dans le dictionnaire est un ancien ponte de la Stasi, le service secret est-allemand qui, a, à une certaine époque abattu deux personnes à Berlin. C'est aussi un fieffé salopard. Pour rappel Gunther était flic à Berlin à cette période. Là on mêle la fiction à la réalité ce qui se comprend dans un roman.
Et à peu près après une cinquantaine de pages je me suis endormi tellement c'était compliqué et à mourir d'ennui, enfin moi.
Le récit se passe à 3 périodes différentes, ça va encore je peux suivre mais entre enfermement aux USA, en Allemagne, en Russie, chercher le Mielke à droite et à gauches dans des camps un peu partout avec des espions de toutes sortes, CIA, MVD (KGB), services secrets français, on n'en finit plus et c'est compliqué entre faussetés, mensonges et manoeuvres destinées à enfumer ses tortionnaires, le surhomme Gunther m'a fatigué et achevé.
Je suis quand même allé jusqu'au bout pour pouvoir dire le pourquoi du comment de ma détestation.
Alors pourquoi 2 sur 5? D'abord j'aime bien le style et les histoires de Kerr, ensuite Gunther est (relativement) sympathique comme héros de fiction et pour finir j'accorde le bénéfice d'un prochain roman aux petits oignons...
Quand à la couleur "vert de gris" ce n'est pas ma préférée!
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On retrouve dans cet opus notre détective inspecteur Bernie Gunther dans , une nouvelle fois, une mauvaise posture.
Un jeu de chat et de souris dans une Allemagne découpée en quatre, comme le nombre de vainqueurs qui se partagent le gâteau, des poursuites, des quiproquos, de l'espionnage, du contre espionnage, du contre contre espionnage, c'est à ne plus s'y retrouver.
On retrouve aussi tout au long des ces presque 600 pages beaucoup des personnages des autres livres de P.Kerr, il vaut donc mieux avoir lu quelques uns des autres tomes pour suivre celui-ci.
On a l'impression du 'livre testament "de Bernie Gunther, il donne le meilleur de lui même mais aussi fait ressortir sa part sombre entre ironie, sarcasme; lassitude et contre pied de l'Histoire avec un regain d'espoir dans les toutes dernières phrases.
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Ma 7ème aventure avec Bernie Gunther s'achève. 1954 : il est arrêté par la CIA en tentant de fuir Cuba. Il est incarcéré à Guantanamo, puis à New York et enfin dans la prison de Spandau à Berlin. L'agence américaine de renseignement s'intéresse de près à son rôle dans la SS, à une époque où il portait l'uniforme " vert-de-gris ". Il se retrouve, au fil de l'histoire, tiraillé entre les divers services de renseignement des alliés. Ses interrogatoires nous retracent les périodes les plus sombres de sa vie. Sa liberté et sa vie dépendent maintenant des ruses et subterfuges qu'il va savoir mettre en place pour échapper à leurs griffes.
Philipp Kerr nous permet de retrouver dans ce tome un Bernie Gunther toujours aussi ironique et cynique. Séjour d'investigation dans la France vaincue, SS sur le front russe et captif dans un camp soviétique après la défaite allemande, il nous éclaire sur les périodes noires de son personnage fétiche. Conclusion : vivement que commence ma lecture de la 8ème aventure de Bernie Gunther.
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Un roman passionnant : j'ai beaucoup aimé suivre l'interrogatoire de Bernie Gunther, ancien SS, arrêté en 1954 par la CIA.
Le fonds est très riche : depuis la seconde guerre mondiale vers la guerre froide, l'auteur mêle réalité et fiction pour nous présenter un monde plein de trahisons, de petits arrangements et de manipulations.
En revanche je mettrais un petit bémol pour la forme : je n'ai pas beaucoup accroché avec le style de l'auteur, sec, froid et tranchant.
J'essaierai un autre roman!
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Vert-de-gris détonne dans les romans Bernie Gunther de Philip Kerr. Effectivement dans celui-ci pas de réelle enquête pour l'inspecteur cynique. Au contraire, c'est plutôt lui le suspect. Cernés par différentes agences de renseignement ( CIA, SCEDE, Stasi), Bernhard Gunther se retrouve en pleine guerre froide à devoir dévoiler certains aspects de sa vie lorsqu'il était en "vert-de-gris", nom donné à l'uniforme allemand.

Ce roman peut-être très appréciable si on est à la recherche d'éléments biographiques sur notre héros. Ici on apprend son séjour en France, son envoi sur le front russe et surtout sa captivité dans les camps soviétiques. L'élément central étant toujours le même personnage que la CIA cherche à épingler : Erich Mielke, chef de la Stasi, que Gunther aurait rencontré de nombreuses fois dans le passé.

Comme à l'accoutumée, le personnage est cynique à souhait et les faits sont très bien documentés. Je le conseille à tout ceux ayant lu un certain nombre d'ouvrages de la série. En revanche, pour ceux étant à la recherche d'un bon polar ou découvrant Philip Kerr, je leur conseille de passer leur chemin...
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Au prétexte d'un « débriefing » par les services américains et alliés de Bernie Gunter fuyant Cuba en 1954, Kerr renvoie son héros à ses souvenirs des sombres moments de la seconde guerre mondiale, quand comme nombre de ces collègues de la « Kripo », il s'est retrouvé versé dans les Einsatzgruppen, officiellement pour faire la chasse aux partisans.
Face à cette incorporation forcée, Bernie essaye de survivre à la guerre en cours et pourchasse les agents du NKVD, aussi dangereux et impitoyables pour les populations locales que ne l'est la Gestapo. Staline ou Hitler, même dégâts pour Bernie... Mais voilà qu'au détour de ses missions, il voit de ses yeux la réalité des exécutions de masse en Biélorussie. Bernie, l'ex flic berlinois qui portait une certaine idée de la justice, se trouve tourmenté par sa conscience. Grande gueule comme toujours, il sait pas se taire face aux ordres déments. L'anéantissement de toute une partie de la population est proche. C'est finalement son ancien chef à la crim berlinoise, Arthur Nebe, qui lui sauve la mise.
De tous les épisodes de Bernie Gunter, celui-ci est le plus tourmenté et le plus marqué par l'indicible que fut la guerre à l'Est et par les massacres de civils qui l'accompagnèrent. Kerr prend le lecteur par les tripes et plus qu'un cours sur la seconde guerre mondiale, le fait réfléchir sur ce que l'homme peut faire de pire, ce à quoi Bernie Günter ne peut décidément pas s'adapter.
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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