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3,89

sur 403 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pas un polar, ni même vraiment un thriller, une sorte de roman d'espionnage historique.

Réfugié à Cuba, Bernie Gunther tombe aux mains des Américains, puis des Français puis des Russes. Pour ses geôliers, il brode tour à tour différentes versions de sa biographie. Pas toujours aisé à suivre donc, pas facile de démêler les fils et de saisir ce qui se passe. Il vaut peut-être mieux avoir lu les précédents ouvrages de Kerr et s'être déjà attaché à son personnage pour apprécier.

Pour ma part, j'aime bien les récits de Philip Kerr car ils aident à comprendre d'autres facettes de l'histoire, à connaître des événements dont on entend moins souvent parler. Dans ce cas-ci, il s'agit des années cinquante : le retour des Allemands emprisonnés en Union soviétique, les procès des crimes de guerre, les tensions de la Guerre froide, le Berlin d'avant le mur, etc.

En filigrane, on y trouve aussi des sentiments moins glorieux et moins faciles à accepter : les Allemands, même non nazis, très contents d'occuper la France en 1940 et de prendre ainsi une revanche sur la débâcle de la Première Guerre mondiale. On peut également réfléchir à la difficulté pour ces Allemands des années 50 de dépasser l'amertume envers les vainqueurs, ceux qui ont détruit et humilié leur pays. Comment se réconcilier avec ceux qui ont bombardé leurs villes ? Comment recréer des liens normaux avec les peuples qui les haïssent et considèrent comme des monstres ? N'est-il pas injuste d'être les seuls méchants alors que de nombreux autres Européens étaient aussi nazis, que les camps du régime soviétique ont fait autant de victimes et que l'industrie américaine a grandement profité de la guerre ?

La Seconde Guerre mondiale est loin, mais les problèmes de conflits et de nécessaires réconciliations sont malheureusement toujours d'actualité !
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Septième aventure du héros récurrent de Philip Kerr, Bernhard Gunther, qui suit « Une douce flamme" et "Hôtel Adlon ». Nous retrouvons donc Bernie à Cuba en 1954, en pleine guerre froide. En partance pour Haïti, avec à son bord une belle fugitive, son bateau est arraisonné en pleine mer. Il est transféré à Gitmo – Guantanamo, déjà ! – où son passé le rattrape. Car, à maintenant 58 ans, le talentueux ex-commissaire de la Kripo de Berlin, transféré d'office dans la SS sur ordre de Heydrich, s'est maintes fois mis dans de sales draps. A présent, c'est la CIA qui veut l'utiliser, et d'abord lui faire raconter toute son histoire … Celle sur laquelle il ne s'était pas trop étendu jusqu'ici : son activité à Minsk, sa capture par les Soviétiques, son séjour au Goulag … son appartenance ou non au parti nazi, ou ses accointances avec des communistes.
Tout comme Iohann Moritz, le héros malheureux de Virgil Georghiou de la Vingt-cinquième heure, Bernhard Gunther passe de mains en mains, interrogé tour à tour par les Américains, les Russes, les Français du SDECE, les allemands de la STASI. On le manipule pour le faire identifier des criminels de guerre, des tortionnaires, des espions soviétiques. A cette occasion, raconte ses visites des horribles camps de concentration français du Vernet et de Gurs à l'été 1940, la vie de forçat au camp russe de Krasno-Armeesk, puis dans les mines de pechblende où on ne fait pas de vieux os.
La technique des allers et retours dans le temps et l'espace commence cependant à devenir difficile à suivre. L'histoire est foisonnante et parfois floue, les services secrets des différentes puissances particulièrement compliqués. On comprend que Bernhard Gunther, qui continue à donner du coup de poing lorsque sa vie est en danger, n'entend pas le moins du monde se laisser manipuler, et refuse de livrer des compatriotes, même s'ils sont de sinistres individus. Solidarité entre Berlinois ? Accès de lucidité ? Une réflexion philosophique sur la tendance à traiter les hommes selon une catégorie, une étiquette, un a priori et non selon ce qu'ils sont ou ont fait.
En tous cas, toujours le même style alerte et imagé, fondé sur une documentation historique irréprochable. Il va tout de même falloir à l'auteur beaucoup d'habileté pour gérer la fin de carrière de son héros. Je lui fais confiance.
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J'avais été scotché par la Trilogie Berlinoise et le personnage de Bernie Gunther, et j'attendais beaucoup de cette nouvelle aventure. Malheureusement j'ai été un peu déçu. J'ai trouvé la construction un brin confuse avec des allers-retour dans le temps ; des passages sans intérêt par rapport à l'histoire ; et je dois dire que la description des français entièrement suffisants et vils par l'auteur m'a un peu agacé. Reste un personnage de Bernie Gunther dont on aime la complexité et son rapport ambigu à L Histoire allemande ; une enquête qui se déroule dans les camps de concentration et d'extermination qui suscite l'intérêt ; avec un final surprenant. Pas inoubliable.
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J'attendais avec impatience de lire ce 7ème volet des aventures de Bernie Gunther (alias Carlos Hausner à Cuba), ayant été particulièrement emballé par les volets précédents, et notamment la fameuse trilogie berlinoise. Or, je dois avouer une certaine perplexité, voire une relative déception, sitôt achevée ma lecture de « Vert-de-gris ».

Le plaisir de se replonger dans la vie de Bernie Gunther est réel, d'autant que l'on continue de combler des pans entiers de sa biographie (avec toujours des sentiments ambivalents sur ce personnage, ne sachant pas au final si on doit le considérer comme un homme relativement bon ou un salaud de la pire espèce).

Pour autant, que de confusion induite par la construction du bouquin...Si les premiers et derniers chapitres respectent un ordre chronologique, le coeur même du livre n'est qu'un incessant changement de lieu et surtout d'époque, dans lequel à mon sens, le lecteur se perd (ce fut, en tout état de cause, mon cas). L'action se situe de façon générale, en Allemagne en 1954, dans laquelle Bernie Gunther a été transféré après avoir été arrêté en tentant de fuir Cuba en bateau. Mais au fil des interrogatoires qu'il subit aux mains de différents services secrets, on revient en Ukraine en 1941, on repart en Allemagne en 1931, on passe en Allemagne et en France en 1940, avec entre chaque période, des retours en Allemagne en 1954. J'apprécie généralement ces sauts d'époque (c'est d'ailleurs une des marques de fabrique des précédents volets), mais c'est quand même ici un peu excessif… Un personnage apparaît certes comme un fil rouge entre les différents lieux et époques (Erich Mielke, chef de la Stasi en 1954), mais cela ne suffit pas à se repérer aisément dans l'histoire. D'autant plus que la duplicité de Gunther ne va pas faciliter les choses…

J'espère au final que la suite de « Vert-de-gris » (« Prague Fatale »), qui vient de sortir, ne souffrira pas des mêmes défauts.
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J'ai connu Philip KERR par "la trilogie berlinoise", que j'ai beaucoup appréciée, lue en 2012.
Depuis j'ai pioché dans sa série un peu au hasard au départ, et ensuite, me rendant compte qu'il n'avait pas du tout suivi l'ordre chronologique pour écrire les différents épisodes, je me le suis construit moi-même, avec quelques difficultés car certains livres comportent des évènements datant de deux époques différentes.
Celui-ci en fait partie car, si l'action principale se situe en 1954, une grande partie du livre revient sur les années de guerre vécues par notre héros.
Je n'ai pas autant apprécié ce tome que les précédents, le trouvant trop typé espionnage que policier, avec beaucoup d'allers et retours dans le temps, et des personnages assez caricaturaux, surtout les Américains que l'auteur ne porte apparemment pas dans son coeur !
Il ne me reste plus qu'à lire "Les pièges de l'exil", le dernier des aventures de Bernie, en espérant terminer sur une très bonne note.
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Philip Kerr, je l'ai connu par le biais de la Trilogie berlinoise (que je n'ai toujours pas lu et qui est dans ma PAL). Alors je ne sais pas si c'est forcément une bonne idée de commencer la série Gunther à partir du septième épisode mais je l'ai fait.

Dans ce roman il n'y a pas d'intrigues policière, c'est juste un dialogue où Gunther relate une grande partie de sa vie : l'entrée dans la SS, la traque des communistes allemands en France, ses années comme prisonniers dans des camps russes.

Le problème du dialogue entre Gunther et les services secrets c'est que cela entraine de perpétuels flashbacks qui à la longue font perdre le fil.

Mais à côté on se retrouve quand même dans un roman où il y a une grande recherche historique. Avec Gunther on se retrouve en plein dans L Histoire.

A chaque fois Gunther se retrouve dans une situation où un plus fort que lui fait pression sur lui. Mais il va s'en sortir par une entourloupe qui à chaque fois va le refaire tomber dans un mauvais pas.

De plus j'avais pu lire que le personnage de Gunther était un homme qui se tenait droit malgré tout, fidèle à ses principes. C'est sûr il n'a été ni partisan des nazis ni des communistes mais il a une façon de se sortir de certaines situations un peu limite, presque un habitué des combines retorses.

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Résumé des épisodes précédents

Je dois avouer que pour la première fois depuis que j'ai découvert Philip Kerr et son épopée, je suis un peu déçue... Il aura fallu attendre le 7e tome tout de même (et je dis bien "un peu") !
Le style est toujours là, on s'en délecte. le côté historique est toujours aussi prégnant.
Mais l'intrigue me fait beaucoup penser à un résumé des épisodes précédents... Bernie se fait arrêter et il repasse toute son histoire avec des inspecteurs américains. C'est intéressant parce qu'on en sait plus sur chaque évènement, et puis on en apprend de nouveaux aussi, mais lassant sur la durée car il manque (à mon sens) d'une histoire globale plus forte.

Mais aucun doute sur l'avenir : je fonce acheter le tome 8 dès qu'il sort en France !
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Ce n'était peut-être pas une bonne idée de faire la connaissance de Bernie Gunther avec le septième volume de ses enquêtes. Encore que dans celui-ci, il s'agit plus d'espionnage que de police. J'en ressors la tête pleine de dates, d'intrigues, de personnages, de va-et-vient entre différentes époques, la lecture ne souffrait aucune distraction. Il a eu mille vies cet homme-là !

Commençons par ce qui m'a plu. le côté historique, avant, pendant, après la deuxième guerre mondiale. C'est sans doute solidement documenté et montre à quel point c'était difficile de trouver sa place en tant que policier allemand entre les nazis et les communistes et en gardant les mains propres. Soit vous vous compromettiez avec des gens peu recommandables, soit vous mouriez d'une manière ou d'une autre.

Le roman se déroule en grande partie en 1954, l'histoire commence à Cuba où s'était réfugié Bernie. Elle se poursuit à New-York, Berlin, Paris, où Bernie est successivement emprisonné interrogé par les services secrets. Tous cherchent à lui soutirer des informations sur ce qu'il sait, notamment à propos d'un ancien SS qu'il a bien connu, Erich Mielke, présentement numéro deux de la toute jeune Stasi. C'est l'occasion de retours en arrière dans le passé de Bernie, lorsqu'il était simple policier, puis membre des S.S. et prisonnier de guerre des russes. Tout le monde en prend pour son grade, Bernie n'a aucune illusion sur ses congénères, il en a un peu trop vu.

Il n'a pas plus de sympathie pour les uns que pour les autres, le héros est fatigué, il en a assez d'être utilisé et manipulé au gré des circonstances et sent le danger de devenir aussi corrompu que les autres. Il doit faire preuve de beaucoup d'habileté et d'imagination pour espérer se sortir du piège où il est tombé.

Je suis assez perplexe devant la personnalité de Bernie Gunther. S'il n'a jamais été nazi, ce n'est pas un ange non plus et il n'a pas trop de scrupule à tuer ceux qui l'encombrent. Il utilise un humour cynique qui fait mouche, mais est assez dérangeant. de plus, il traverse toutes les situations d'une manière peu vraisemblable, il devrait être mort depuis longtemps ..

Même si j'ai déjà lu pas mal de documents sur la deuxième guerre mondiale et son cortège de turpitudes, j'ai été assez scotchée par la description qu'en fait Bernie. le fait qu'il passe entre les mains de plusieurs services secrets montre à quel point à un certain niveau ils se ressemblent tous et utilisent les mêmes moyens et sont sans scrupules. A cet égard, l'attitude des Américains qui ont laissé filé volontairement tant de criminels nazis est écoeurante. Les Français ne sont pas en reste avec ce qu'ils ont fait dans les camps de Gurs et du Vernet (qui sont peu évoqués en France), Bernie n'hésite pas à les décrire comme plus nazis que les Allemands.En fin de volume, les précisions de l'auteur sur les personnages ayant réellement existé et ceux de fiction sont fort utiles. En résumé, un livre très intéressant historiquement, mais pour Bernie, je pense qu'il vaut mieux commencer par le début.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Inconditionnelle des aventures de Bernie Gunther, j'avoue avoir été déçue par Vert de Gris.
L'histoire se déroule cette fois en 1954. Bernie est la proie tour à tour des américains, des français , des allemands de l'est. Ils veulent lui faire raconter sa vie passée dans les camps car ils sont à la recherche de certains nazis.
l y a beaucoup de noms et c'est assez difficile de s'y retrouver. Les allers-retours dans le passé sont confus malgré mon grand intérêt pour les informations historiques et les jeux politiques sont très complexes.
Je n'ai pas non plus retrouvé l'humour grinçant de Bernie et c'est sans doute pour cela que certains passages m'ont semblé bien longs.
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Ce nouveau volet des aventures de Bernie Gunther me laisse quelque peu circonspect, quand bien même c'est toujours un vrai bonheur de retrouver ce personnage atypique.
Beaucoup d'impressions se percutent pour juger le roman : c'est dense tout en semblant fouilli ; ca parait plus poussé que les précédents et pourtant on a cette sensation que cela part dans tous les sens sans arriver à savoir où l'on va ni à trouver un vrai attachement à l'enquête ; c'est incroyablement documenté mais on a plus tendance à se perdre et à ne pas avoir un bon rythme de lecture ; bref il se passe plein d'événements et on voyage beaucoup dans le temps et dans l'espace mais au final on ne peut que se dire que Philip Kerr a désormais épuisé son sujet, et j'en suis le premier frustré.
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
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