Madame Vigée Le Brun : Amie et portraitiste des reines

Il est vraisemblable que si la reine s’adresse à la jeune fille, c’est que déjà elle connaît de réputation la portraitiste fort en vogue à Paris. Sa cousine la duchesse de Chartres ne s’est-elle pas fait portraiturer par Mlle Vigée ?

Première partie
Chapitre 7

Attirée par tout ce qui est beau, Élisabeth médite sur la grandeur, peut-être même la gloire… Soudain, à un détour de chemin, apparaît celle qui fait rêver toutes les jeunes filles de son âge, celle aussi qui, d’un mot, peut faire ou défaire une carrière… Marie-Antoinette ! La reine et les jeunes femmes de sa suite sont toutes habillées en robe blanche, elles sont si belles, si radieuses, qu’elles lui font l’effet d’une apparition.

Première partie
Chapitre 7

Louis se montre tout à fait timide et même bourru devant la jolie femme que le destin lui a donnée. Une malformation génitale l’empêche de l’approcher, d’où son comportement embarrassé ; une fois opéré il deviendra l’homme le plus amoureux, et jamais il ne saura résister aux caprices de Marie-Antoinette.
La reine est jeune, elle est gaie, elle aime la vie, la mode. Elle se lance dans un tourbillon de fêtes pour oublier que, de son mari, le roi, elle ne peut espérer un héritier. Alors elle souffre en silence de cette humiliation et s’amuse avec la jeunesse dorée qui l’entoure. Elle aime se promener avec toute une cohorte de jolies femmes. Et un jour, par hasard (mais le hasard existe-t-il ?), Élisabeth rencontre la reine à un détour du chemin.

Première partie
Chapitre 7

Roi de France, il tient son pouvoir de Dieu. Et c’est à Dieu seul qu’il devra rendre des comptes. C’est pourquoi la mort l’effraie tant. En ce début de printemps, elle rôde, mais il ne le sait pas encore…

Première partie
Chapitre 7

Le roi est un homme intelligent, travailleur, mais il a un défaut, dont il ne parviendra jamais à se corriger : l’incapacité à communiquer. Trop souvent il se retranche dans un silence qui le fait paraître hautain, parfois désabusé. Il en a conscience, aussi, tout au long de son règne, a-t-il cherché un ministre capable de le seconder et de pallier ses carences ; en vain.

Première partie
Chapitre 7

En l’espace de trois années, Élisabeth, fille d’un aquarelliste inconnu, a monté avec aisance tous les degrés de la société. Elle côtoie désormais les noms les plus titrés, sans jamais avoir eu besoin d’intriguer. Son talent, sa beauté sont ses passeports, ainsi que son intelligence et sa finesse. Jamais elle ne se laisse griser par ses succès mondains.

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Chapitre 6

Partout où elle se rend, elle est remarquée pour sa grâce, sa beauté. Ses charmes attirent les hommes. Certains viennent poser pour leur portrait dans le seul espoir de faire leur cour à l’artiste. Malicieuse, Élisabeth sait les dissuader. Dès qu’elle s’aperçoit qu’ils veulent lui faire les yeux tendres, elle les peint « à regard perdu », ce qui oblige le modèle à regarder au loin.

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Chapitre 6

On ne saurait rêver carrière plus fulgurante, pourtant ses succès ne lui tournent pas la tête. Elle a pris de sa mère le côté sérieux, la ténacité, une certaine autorité morale. Elle reconnaît bien volontiers que son éducation, parfois un peu rigide, l’a aidée à ne pas se disperser et que les principes de morale et de religion inculqués par sa mère l’ont protégée contre les séductions d’une vie facile.

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Chapitre 6

Ce succès foudroyant, elle le doit à un instinct sûr. Elle sait tirer parti de la beauté d’un visage, appuyer un sourire ou un regard. C’est un œil à la fois neuf et très personnel qu’elle porte sur les femmes ; en retour, celles-ci apprécient l’image qu’elle leur renvoie d’elles.
Bientôt sa clientèle comptera les plus jolies femmes de Paris, mais aussi leurs maris ou leurs amants.

Première partie
Chapitre 6

Depuis quelques semaines, Louis XV a retrouvé le sourire : on fête le mariage du dauphin et de la dauphine et jamais la Cour n’a paru si éblouissante.
Par sa grâce, sa spontanéité, la jeune princesse venue d’Autriche a su toucher le cœur d’un monarque vieillissant. Marie-Antoinette a quinze ans (à quelques mois près l’âge d’Élisabeth), Louis XV en a soixante. Il reste le prince le plus majestueux d’Europe et, devant cette enfant, il perd un peu de sa froideur ou de cette indifférence qu’on lui prête. C’est que les deuils successifs de ces dernières années n’ont fait qu’assombrir un caractère déjà naturellement porté vers la mélancolie.

Première partie
Chapitre 5