Madame Vigée Le Brun : Amie et portraitiste des reines

Encore et toujours la calomnie… Alors que le seul luxe d’Élisabeth est la qualité des gens qu’elle côtoie. Le brio, le talent, les dispositions de cœur l’attirent bien plus que les biens matériels.

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Chapitre 21

« Peu de peintres sont faits pour attirer la foule des admirateurs comme madame Vigée-Le Brun. Notre admiration pour elle n’est pourtant pas exclusive (…). Chaque peintre distingué a son mérite qui ne détruit pas celui de l’autre. Richesse et brillant dans les couleurs, grâce et nouveautés dans les attitudes, goût exquis pour les ajustements, telles sont les parties qui caractérisent les rares talents de Madame Vigée-Le Brun. Cela n’empêche pas que Madame Guiard mérite de grands éloges pour la résolution de ses effets, par la fermeté et la facilité de son exécution (…). Ainsi ces deux dames sont deux célèbres rivales, qui ont des droits égaux à l’admiration publique. »

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Chapitre 19

Douces heures, heureux moments que plus tard Élisabeth évoquera avec émotion. Soirées inoubliables qui la reposent de son travail et la récompensent de ses efforts.
Ces années seront les plus belles de sa vie, et nul ne peut encore imaginer quel chaos se prépare.

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Chapitre 18

Mais, peut-être plus que tout autre divertissement, ce sont les fêtes données par le prince de Condé à Chantilly qui resteront gravées dans sa mémoire. Elle en évoque dans ses souvenirs la magnificence de la galerie garnie d’armes, la salle à manger où, entre les colonnes, des vasques en marbre reçoivent des cascades d’eau, le parc qui donne « l’idée d’une féerie avec ses lacs, ses rivières bordées de fleurs, le hameau et ses chaumières ».

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Chapitre 18

Mais le lieu de villégiature préféré d’Élisabeth reste le Moulin-Joli. Le site est beau et les hôtes charmants.

La grande île est couverte de bosquets, de vergers et de jardins, au milieu passe la Seine. Un pont relie les deux parties, et des bancs permettent aux visiteurs de jouir d’un point de vue admirable.
La rive est bordée de peupliers, de saules pleureurs qui se mirent dans l’eau. Un des saules est si grand qu’il forme une voûte sous laquelle Élisabeth aime à se reposer.

Le prince de Ligne a décrit ce lieu enchanteur : « Qui que vous soyez, si vous n’êtes pas des cœurs endurcis, asseyez-vous entre les bras d’un saule au Moulin-Joli, sur les bords de la rivière. Lisez, voyez et pleurez ; ce ne sera pas de tristesse, mais d’une sensibilité délicieuse. Le tableau de votre âme viendra s’offrir à vous. Méditez avec le sage, soupirez avec l’amant et bénissez Watelet. »

Watelet est le maître des lieux. Sa causerie est exquise ; sa compagne se nomme Marguerite Lecomte, graveur célébré par les poètes. Le couple aime s’entourer d’une société choisie et peu nombreuse, dont Mme Vigée-Le Brun a la chance de faire partie.

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Chapitre 18

S’il paraît assez naturel que cette jolie femme attire les compliments, il l’est tout autant que, belle et talentueuse, elle suscite les jalousies.

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Chapitre 18

Dans ce siècle où tout doit être brillant, drôle, on se moque de tout et de tout le monde. Élisabeth s’étonne que la noblesse se laisse ainsi aveugler. Les grands seigneurs rient à leurs dépens, et, plus grave encore, ils font rire les autres. « Ils s’en repentiront plus tard, écrit Mme d’Oberkirch. Les facéties auxquelles ils ont applaudi leur font les cornes, et ils ne les voient point. Les facéties auxquelles ils ont applaudi leur font les cornes, et ils ne les voient point. Beaumarchais leur a présenté leur propre caricature et ils ont répondu : “C’est cela, nous sommes fort ressemblants.” Étrange aveuglement que celui-là ! »
Et c’est ainsi que, tout doucement et très sournoisement, se prépare une révolution.

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Chapitre 17

A son tour, Élisabeth nourrit une véritable passion pour le théâtre, passion qui durera jusqu’à la fin de sa vie. (...)
Depuis plusieurs mois, un nom court sur toutes les lèvres. On ne parle plus que de lui… C’est Monsieur de Beaumarchais.
Sa pièce Le Mariage de Figaro a été reçue au Théâtre-Français, mais, depuis que la censure s’est opposée à sa représentation, les lectures privées se multiplient. L’auteur en est le principal lecteur, un lecteur très demandé : Mme de Lamballe devra le prier un certain temps avant d’obtenir satisfaction. Il s’exécute et, pour une fois, Mme de Lamballe et Mme de Polignac sont d’accord : il faut jouer cette pièce, où pourtant la royauté et ses institutions sont attaquées !… On y trouve la condamnation des privilèges, et ce sont précisément les privilégiés qui en réclament la représentation.

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Chapitre 17

A ces soirées participe le plus souvent Étienne Vigée, frère d’Élisabeth et son cadet de trois ans, qui est poète. Il vient de se marier avec la fille du duc de Rivière, une ravissante brune à la voix splendide.
L’artiste est fière de son frère, de sa belle prestance, de son physique avantageux. Elle dit volontiers qu’il a « un excellent ton, ayant fréquenté fort jeune la bonne compagnie », qu’il a de l’esprit et de l’instruction.

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Chapitre 16

Mais, peut-être plus encore que la poésie ou les conversations brillantes, ce sont les soirées musicales que la portraitiste préfère. Elle a l’oreille fine, et, nous l’avons déjà dit, elle aime chanter. Elle possède une belle voix « aux sons argentés », lui dit Grétry qui lui offre la primeur de ses morceaux d’opéra.

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Chapitre 16