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3,48

sur 535 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un voyage et une invitation à la méditation. Comme d'habitude, l'auteur nous interroge sur nos propres sentiments et notre capacité à résister et /ou à s'adapter. Une écriture fine et travaillée qui me plaît.
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D'une banale idée d'abandon, d'un amour qui s'est étiolé jusqu'à se désagréger, Yasmina Khadra déroule pour nous un roman bien tortueux.
Son récit est émaillé de rencontres improbables, enchevêtrées dans des réflexions tantôt historiques, politiques, sociales mais aussi religieuses.
Néanmoins, un doute demeure, le point de départ de cette histoire est-il finalement si convenu ?
Est-ce si ordinaire, dans l'Algérie de la décolonisation, qu'une femme, ici Dalal, abandonne son mari, le dit Adem, pour rejoindre un autre homme ? Que la focale soit uniquement placée sur la déshérence de ce mari dont tous les repères ont valsé suite à cette rupture ?
Cette fiction se voulant bien ancrée dans le réel se transforme très rapidement, trop rapidement au regard de ma sensibilité, en conte philosophique. Même si d'y déceler, au fil des pages, de petits clins d'oeil à Candide et Don quichotte, et probablement à d'autres encore qui m'ont échappés, n'a pas été pour me déplaire. Tantôt de façon poétique, tantôt de manière plus pragmatique, nous suivons l'errance de cet homme blasé et misanthrope qui, si je ne m'abuse, pourrait bien être une métaphore de l'Algérie, qui à cause d'elle et malgré elle, est parvenue à retrouver son indépendance.
Si c'est toujours un bonheur de lire Yasmina Khadra, je suis ressortie moins enthousiaste de cet opus.
Bien entendu, son écriture est toujours aussi belle, son phrasé demeure fluide, sa langue sans cesse teintée de délicatesse, tout en n'oubliant pas d'être précise est toujours d'une élégance avérée.
Et pourtant …. Je suis restée hermétique à cette coloration fantastique virant à la fable. A mon goût, ce genre sied moins bien à son style, car si j'apprécie tant cet auteur, c'est précisément pour sa capacité à produire des fictions qui semblent avoir était extraites directement du réel.
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Avec le sel de tous les oublis, ce qui me touche le plus c'est cette écriture si particulière de Yasmina Khadra , son empathie pour ses personnages, cette alternance de noirceur et de poésie qui fait partie du charme de son style.
Après s'être fait quitter par sa femme, Adem Naït-Gacem part sur les routes et rejette la société. Il va sombrer dans l'alcoolisme, se retrouver à l'asile psychiatrique. Il est en colère et ne veut pas oublier, il va devenir sombre, négatif, se complaire dans sa souffrance jusqu'au jour ou il éprouve une certaine attirance pour une autre femme mais il sera emporté par sa noirceur et seul le sel de l'oubli l'en délivrera.
C'est un excellent roman avec un magnifique personnage : Mika qui aurait toutes les raisons de haïr le monde et pourtant à décidé de profiter de la vie.
C'est aussi un éloge de la simplicité, en ville les laissés pour compte sont rejetés ou enfermés dans des hôpitaux psychiatriques alors qu'à la campagne, les gens font preuve de bienveillance, de compréhension, essaient d'aider même si Adem préfère rester enfermé dans son malheur mais peut-être le départ de sa femme n'est-il pas la seule raison ?
Yasmina Khadra nous livre le portrait d'un homme qui malgré son éducation, son savoir n'éprouve aucune gratitude envers ceux qui l'aident et se montre même impoli, agressif.
Ce livre est une réflexion sur notre propension à accepter les épreuves et notre volonté de nous en sortir où pas.
Merci aux éditions Julliard pour leur confiance.
#Le sel de tous les oublis #NetGalleyFrance
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« Nous marcherons sur le sel des oublis jusqu'au bout de toute chose en ce monde »,
Assécher la mer pour assécher les larmes.
Réapprendre à être, sur les routes sans fin, échos de nos vies absurdes.
Transformer l'errance infinie en quête de sens.
Au carrefour de nos existences, provoquer la chance de décider de notre sort.
Quête éternelle de la clé de la résilience et de la rédemption pour ouvrir la porte d'un monde meilleur ou fuite en avant vers un l'Enfer du renoncement au rêves.
Or, quand le souffle du vent cesse de nous porter, que les routes débouchent inévitablement sur un paysage déjà-vu, la quête est illusoire. La fuite impossible.
Coincé dans un entre-deux, nous ne pouvons que contempler le vrai visage du monde, une humanité imparfaite, cruelle, injuste.
Quand fuir les angoisses revient à traquer son ombre.
Il faudra dépasser sa peur, communier⠀avec le silence et l'absence, pour apprivoiser l'autre et sortir de la douleur de la solitude.
Embrasser l'Autre, voir en lui la richesse plutôt que la désillusion potentielle.
Sentir le souffle du vent se lever. L'espoir est toujours là.

Adem avance à contresens. de la marche du monde, de l'Histoire de son Pays, de la quête du bonheur.
Il sème le malheur sur ses pas, main dans la main avec le déni.
Aveuglé par le soleil couchant sur ses relations avec les autres, sur l'émancipation des femmes et sur la réalité de son sort, il est l'anti-héros de ce conte initiatique, poétique et onirique.
Son esprit voyage à contre-courant de ses pas, en direction du renoncement. Des rêves.
De la vie.
Seul l'amour y mettra un peu de sel.
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Ne me demandez pourquoi pas 5 étoiles je ne sais pas peut-être parceque j aurai aimé que l histoire continue
Un livre sur la vie l amour les traditions
Qui détient la morale à t on le droit de juger son prochain ?
On veut la liberté mais à quel prix?
Nous appartenons à la société.
Il y a longtemps que je n avais pas lu Khadra c est avec plaisir que je l'ai retrouvé
Un très bon livre de cette rentree.
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Le sel de tous les oublis est un roman déroutant tel que sait les écrire Yasmina Khadra.
de quel oubli parle-t-on ?
Est ce l'oubli des autres ou est ce l'oubli de soi ?
" Si tout le monde te déçoit sache
qu'il y en a d'autres dans la vie
sèche la mer et marche
sur le sel de tous les oublis "

" de quelle mer parles-tu vieillard ?
de celle de tes larmes "

Adem est un instituteur dans les années 1950/1960 en Algérie aux confins de l'indépendance de son pays.
Sa femme Dalal vient de lui annoncer qu'elle le quittait.
Adem quitte tout aussi. Son école, ses élèves et tel un Don Quichotte il part pour l'errance.
Errance qui rime avec ivresse, pauvreté mais aussi rencontres.
Errance qui séchera l'âme et qui fera apparaitre le sel de tous les oublis.
A travers le portrait d'Adem, Yasmina Khadra nous parle de l 'Algérie des années 50. Une Algérie vivant par le colonialisme et dans la tradition de ses peuplades berbères ou Kabyle.
Quand Adem "est plaqué" par sa femme on ne peut s'empêcher de faire le lien avec l' Algérie qui va plaquer son colonisateur.
Ce colonisateur qui s'en va et qui laisse le sel de tous ses oublis.
Ce sel qui deviendra rapidement un pouvoir militaire dictatorial. On passe d'un extrême moyenâgeux aux affres du pouvoir unique.
En écho à ce monde politique obtus , Yasmina Khadra nous livre un livre où les femmes savent prendre leurs libertés.
De façon très différente Dalal et Hadda sont des femmes libres qui regardent droit devant.
Ce n'est pas obligatoirement le cas d'Adem, poursuivis par ces démons et son égoïsme. Pourtant sur son chemin d'errance, de nombreux personnages vont s'offrir à lui pour méditer sur la possession, la rupture.
Des personnages à la marge de la société ( nain - fous ) qui le laisseront dans ces interrogations .
Don Quichotte est toujours en quête , tout comme Adem ou encore l'Algérie. Pourtant les femmes....
Déroutant








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Les errances de l'instituteur

Yasmina Khadra nous offre avec «Le sel de tous les oublis» une version algérienne de «Sur la route» en mettant en scène un instituteur quitté par sa femme et qui décide de fuir son village et son métier d'instituteur.

Quand Adem Naït Gacem rentre chez lui et découvre la valise préparée par sa Dalal, son épouse, il comprend que sa vie est en train de basculer. Elle en aime un autre et part le rejoindre. le choc est rude pour l'instituteur qui ne s'imagine pas pouvoir continuer à vivre dans ce village dans l'arrière-pays de Blida. À son tour, il rassemble quelques affaires et s'en va, sans but précis, sans projet, triste et honteux. Ce faisant, il fait pourtant preuve de courage. Car nous sommes en mai 1963, dans une Algérie qui n'a pas fini de panser les plaies de la Guerre et où sévit encore une discrimination forte vis à vis de la femme. À cette époque, la grande majorité des hommes ne comprend d'ailleurs pas sa position, à l'image du charretier qui accepte de le transporter et pour lequel sa décision est totalement incompréhensible.
Adem va alors tomber de Charybde en Scylla, ne trouvant aucun réconfort auprès de ceux qui vont croiser sa route, même ceux qui lui tendent ostensiblement la main.
Le garçon de café de Blida aimerait le remettre dans le droit chemin en lui inculquant une philosophie de la vie plus optimiste, mais pour toute réponse il trouvera une misanthropie croissante et un besoin de solitude. Alors il poursuit sa route vers un endroit où il n'aura «pas besoin de sourire lorsqu'il n'en a pas envie, ou de dire bonjour tous les matins à des gens qui l'insupportent ou bien encore de faire confiance à des êtres qui n'en sont pas dignes.» Il est perdu, malheureux et veut être oublié. Sans doute parce qu'il s'oublie lui-même.
Tout au long de ses pérégrinations, il va se trouver confronté à quelques archétypes de la société de l'époque, ce qui lui permet de dresser un portrait saisissant de l'Algérie postindépendance. Un épicier, le directeur de centre psychiatrique dans lequel il finit par atterrir et avec lequel il parle littérature, un militaire, Mika, un nain qui se cache pour le plus être à nouveau rejeté, et qui va devenir son ange gardien, un couple de fermiers, Mekki et Hadda pour lesquels il va accepter de rédiger un courrier à l'attention de Ben Bella parce qu'ils sont menacés d'expulsion par un commissaire politique, Ramdane Barra, qui veut les expulser et leur prendre leur terre, sans oublier Slim et Arezki, qui lui rappellent Lennie et George, les personnages de Des souris et des hommes et John Steinbeck.
Les souvenirs de lecture sont d'ailleurs pour l'instituteur un moyen de rester debout, de tenir. En convoquant tour à tour Frantz Fanon, Mohammed Dib, Sennac, Pouchkine, Moufdi Zakaria, ou encore le Gogol des Âmes mortes, il nous présente des personnages qui comme lui et ses interlocuteurs sont tous habités de fantômes, meurtris par une Guerre qui n'a pas fini de cicatriser ses plaies – «Nos têtes sont pleines de vacarme, nos poumons de baroud, nos consciences de traumatismes» – par un amour qui s'est enfui, par une administration qui entend les écraser.
Et c'est alors qu'il touche le fond que l'espoir renaît: «Lorsqu'il n'y aura pas une goutte d'eau au fond des abysses, lorsqu'il n'y aura que des rochers embrumés au milieu du corail et du sable brûlant, lorsque tout sera blanc devant nous, nous retrousserons nos pantalons par-dessus nos genoux et nous marcherons sur le sel de tous les oublis jusqu'au bout de toute chose en ce monde.»


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Dans son dernier roman, Yasmina Khadra nous plonge dans l'Algérie des années 60, près de Blida, après la guerre. Adem, instituteur, vient d'être quitté par son épouse. Incrédule, il se sent humilié, trahi et décide de ne pas retourner au travail. Débute alors pour lui une longue errance sur les routes d'Algérie, où il va commencer par noyer son désespoir dans l'alcool, avant de croiser le chemin de Mika, un nain philosophe qui lui offre l'hospitalité.
Saura-t-il, au cours de ses pérégrinations et de diverses rencontres, redonner un sens à sa vie ?
Deuxième roman que je lis de cet auteur, après Les Hirondelles de Kaboul, que j'avais vraiment apprécié. J'ai retrouvé avec plaisir dans ce récit l'écriture raffinée et dense de Yasmina Khadra.
Je remercie Netgalley et les éditions Julliard de m'avoir permis de passer un bon moment de lecture.
#NetGalleyFrance
#Leseldetouslesoublis
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Comme à son habitude Yasmina Khadra nous offre un conte philosophique. le style est agréable et la langue presque précieuse mais la tonalité du récit est bien triste, le héros ou plutôt l'anti-héros déprime et fuit sa vie.
Si son comportement du début se comprend ("Lorsqu'une femme claque la porte et s'en va,") , si le lecteur le suit dans son exil, rapidement j'ai trouvé que le personnage n'était guère sympathique : toujours bourru et désagréable, totalement misanthrope, son comportement déroute et déçoit, voire lasse. Véritable anti-héros qui attend que sa vie change sans agir, jouet du destin, jouet du voyage. C'est surtout ces rencontres qui présentent des personnages atypiques et forts.
L'ensemble nous offre un regard désabusé sur l'humanité. C'est un texte de toute beauté.
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Oui , il y de longues , très longues critiques qui relatent le désespoir de Adem, le dèpart de Dalal.
Le sel de tous les oublis, nous fait découvrir une Algérie moderne , Yasmina Khadra veut , vise une reconstruction naturelle entre l'Orient et l'Occident .
Une Algérie moderne pour Dalal son dèpart de la cellule familiale inconcevable .... elle emporte le monde avec elle. Adem l'apprend à ses dépens.
Que dire que Yasmina Khadra nous offre une belle leçon sur la possession , le déni , la rupture et surtout sur la place des femmes dans les mentalités "bouchées"
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