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sur 3186 notes
Enfermées sous leur tchadri, les hirondelles de Kaboul ont leurs ailes brisées et les vautours veillent à ce que cela demeure ainsi !
Censés se plier sans broncher aux injonctions des taliban, les hommes perdent leur humanité, en deviennent fous et ces mêmes vautours de les frapper, car les fous il faut les éliminer !
Kaboul, cette ville dévastée, aux façades éventrées, n'est plus que le réceptacle d'un monde en putréfaction et dans cette société en décomposition, seuls, les taliban, cravache en main, tiennent le haut du pavé et se fraient un passage parmi la foule hébétée.
Cela commence par le lynchage en place publique d'une femme "de mauvaise vie", lynchage adoubé par le mollah de service, bien entendu et cela se termine ..... je ne vous dirai évidemment pas comment !

On voudrait de tout coeur que la vision cauchemardesque tracée par Yasmina Khadra de la vie à Kaboul, d'une totale misère, d'une infinie désespérance ne soit que le produit de son imagination débridée et de son éblouissant talent à restituer l'indicible.

Oui, on le voudrait, mais il semblerait, hélas, que cela soit bien proche de la réalité et que dans ce pays maudit la mort violente soit devenue banalité. Et comme le souligne l'un des protagonistes :
"le malheur et le salut ne dépendent pas de nous. Ce que je veux dire est simple et pénible, mais il est nécessaire de l'admettre : c'est quoi la vie et c'est quoi la mort ? les deux se valent, et les deux s'annulent."

Glaçant !
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Roman qui se passe en Afghanistan. Yasmina Khadra est un écrivain né dans le sahara algérien, et qui a pris un pseudo.

THEME
Moshen, géôlier, tombe amoureux de Zunaira, en cellule dans sa prison, et condamnée à mort, sous le régime des talibans. Que va t-il faire?

STYLE
Très bien écrit.
C'est un roman d'atmosphère qui finit dans l'action.
C'est triste, pessimiste, avec très peu d'espoir.
Le désespoir des deux couples est très bien rendu.
j'ai vécu 3ans à Kaboul sous Zaher Shah.
J'ai donc comparé. Je vivais dans une période plus gaie avec moins de méfiance. La guerre avec la Russie,puis la guerre avec les talibans n'étaient pas commencées. Les femmes étaient en tchador, mais celles des classes bourgeoises avaient les cheveux libres.
Là, Kaboul vient d'être prise par les talibans, et Zunaira, avocate ayant perdu son travail à cause de la charia, est obligée de mettre son tchador pour sortir de la maison. Elle n'en a pas l'habitude. Une page entière est consacrée à l'humiliation subie d'être traitée de la sorte.

Je ne vais pas résumer ce livre, sa subtilité étant dans l'atmosphère de tristesse et d'inquisition qu'il dégage.
La violence appelle la violence. La scène de lapidation du début, et le carnage confus de la fin démontrent bien cela.
Les mollahs sont les gourous et les talibans sont les bras.

FIN:
triste également.

QUETE :
J'ai lu ce livre pour revenir sur un souvenir d'il y a 50 ans, et pour poursuivre ma quête de savoir sur les musulmans, et en particulier répondre à la question : pourquoi tant de violence ?
Je pense que contrairement à Massoud et Zaher Shah qui me paraissent des gens normaux, les talibans endoctrinés par leurs chefs
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Une histoires déchirante et bouleversante. Tout ce qui touche à ce genre de guerres atroces me touche particulièrement, par leur triste réalité. Un livre qui est désormais connu par beaucoup de lecteurs, et en terminant ce roman, j'ai compris pourquoi.

A Kaboul, la ville est au bord du gouffre, nous avons l'image d'une ville autrefois agréable et qui promettait une modernité que Mohsen espérait, mais qui est devenue un terrain miné avec pour maintenir l'ordre, des Talibans prêt à frapper ou abattre quiconque transgresse leurs règles, aussi absurdes soit-elles. Interdiction de rire, de parler fort (il vaut mieux ne pas parler du tout d'ailleurs), de rater une prière, de ne pas porter la barbe réglementaire… Tout le monde subit, sans oser se révolter car la rébellion amènerait simplement à avoir une balle logée dans la tête, ou pire. Les rues puent la mort et les citoyens transpirent de peur.

La condition de la femme y est pire. Une femme n'a pas le droit de se déplacer seule, elle doit porter le tchadri et ne pas parler. Encore moins rire. Etre cachée et invisible, ne plus vivre, rester enfermée derrière la paroi grillagée du tchadri.

Dans l'écriture de Mohammed Moulessehoul, nous pouvons percevoir à quel point ce combat contre l'oppression, la guerre, les Talibans et les conditions de vie (et de la femme) le touche profondément. On sent l'amour qu'il a porté dans ce roman, grâce aux mots employés, aux expressions qui malgré l'horreur ce veulent poétiques. A travers les personnages qu'il a inventé, on peut comprendre que les questions posées et les souffrances infligées.

Des paroles fortes et des questions existentielles. le sentiment d'impuissance face à ce genre d'événement. le fait que cela continue. La réalité du sujet rend le roman parfois difficile à lire, mais comme toute vérité difficile à avaler, elle est bonne à savoir.
Pour finir, malheureusement j'ai trouvé que parfois, certaines actions se produisaient un peu trop vite. Et la fin m'a vraiment chamboulé, ce qui était très certainement voulu par l'auteur. Mais j'aurais aimé en lire plus, en savoir plus.

Le roman est très court, mais il suffit pour vous retourner l'estomac et la tête tant il est sombre.
A Lire !


Lien : http://esquissedesmots.fr/in..
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En Afghanistan, la guerre fait des ravages. Tout n'est plus que ruines. La misère s'installe partout. Les bombes ont fourni un lot d'estropiés dans les rues et les habitants de Kaboul ont faim. Les talibans font la loi : les femmes sont voilées des pieds à la tête et il est impossible de rire ou de se toucher dans la rue. Les hommes se déshumanisent (quelques soient leurs conditions sociales) et commettent des lapidations ou se réjouissent des mises à mort publiques. Difficile de survivre sans devenir fou. Quant à l'amour, il ne résiste pas.
On se croirait de retour au Moyen Age, mais cela se passe aujourd'hui.
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Un livre prenant et dérangeant. Prenant parce qu'il nous fait vivre le quotidien triste et miséreux de Kaboul sous l'ère des guerres et des talibans, alors que, comme l'auteur le fait si bien dire à l'un de ses personnages, cette ville a été du même rayonnement que Bagdad ou Samarcande. Dérangeant parce cette peinture de Kaboul sous les talibans est horrible par tant de façons. La non considérations de la condition féminine et tout simplement humaine, la lapidation et la folie que celle-ci déclenche chez les hommes, la misère qui rend fou aussi.
Bref, un livre qui nous dresse un tableau noir mais malheureusement réel de la vie en Afghanistan, après toutes ces années de guerres inutiles (si tant est qu'il y en ait des utiles évidemment...) et la désolation de la vie qui n'en est presque plus une sous le régime des talibans.
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Kaboul, ville deux fois détruite, par la guerre avec la Russie, puis par la prise de pouvoir des Talibans, n'est plus qu'un tas de ruines sous le joug d'une dictature religieuse violente et absurde.
Premières victimes : les femmes, réduites à l'état de fantômes sans visages, errant dans les rues poussiéreuses ; des hordes de gamins dépenaillés qui s'entraînent à la cruauté des adultes ; des hommes contraints à se plier à la loi des mollahs. Une société entière où l'homme n'est plus rien, où la beauté et la joie sont réprimées, où la parole de Dieu est prétexte aux pires actes de violence.
Un très beau texte qui se lit comme un conte oriental des temps modernes mais qui nous interpelle par son message universel.
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A tous ceux qui, comme moi, seraient éventuellement tentés d'abandonner avant la fin, j'ai envie de dire: tenez bon, accrochez vous!

En effet, j'ai peiné avec l'écriture, les différents personnages et l'histoire jusqu'aux deux-tiers du roman, à partir duquel tout se met en place: les pièces du puzzle s'assemblent, le roman m'a donné l'impression de se transformer en tragédie Antique, dans laquelle les mots Amour, Trahison, Vie et Mort deviennent des héros à part entière...

Et, une fois le livre refermé, celui-ci m'apparaît comme un tout dans lequel chaque acte a sa place et sert la cause défendue par l'auteur: dénoncer l'absurdité et la barbarie du régime taliban, en particulier à l'égard de la femme. Excellent!
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Tristement vrai
Toujours un plaisir de déguster la plume de l'auteur, une écriture soutenue et poétique
Livre court.
Certaines scènes sont très dur et tellement déchirante.
Pas mon préféré. J'en ai d'autres dans ma bibliothèque à découvrir.
les femmes et hommes ne sont pas libres dans certains pays
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Dans ce roman, Yasmina Khadra nous éclaire avec infiniment de finesse, de réalisme sur les horreurs des Talibans...Tout est bouleversé dans le quotidien de Kaboul, une ville en ruines ...des afghans terrifiés jusque dans leurs gestes, leurs regards, leurs actes les plus anodins pour nous.
A travers deux couples que tout oppose, Atiq (geôlier des femmes condamnées à la lapidation publique) et Mussarat (sa femme très malade malgré sa lucidite), Mohsen (fils de bourgeois) et Zunaira (sa femme, brillante avocate), nous suivons cet enfer inéluctable.
Au delà de nous ouvrir les yeux sur cette terrible réalité, Yasmina Khadra nous montre toute sa dextérité, son intelligence à manier la langue française. Quelle prouesse, c'est du grand ! Combien de fois, j'ai eu envie de relire une phrase, un paragraphe ! J'ose dire que j'ai savouré ..
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Dans ce court roman paru en 2002, Yasmina Khadra raconte le destin de deux couples à Kaboul sous le joug des talibans. Ceux-ci font régner la terreur parmi la population et toute liberté est abolie, de façon particulièrement cruelle pour les femmes dont l'individualité est niée par le port du tchadri (ou burqa) faisant d'elles de pauvres hirondelles anonymes et encagées. J'avais beaucoup aimé L'attentat du même auteur. Ici, j'ai trouvé le style ampoulé et l'ensemble du roman me semble avoir eu pour seule vocation la construction de la chute, certes saisissante mais invraisemblable. Je comprends que cela se voulait une allégorie, mais je n'ai pas embarqué.
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