AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 3146 notes
Yasmina Khadra est un écrivain algérien fascinant et passionnant. Il fait même partie de ce club (très) restreint d'écrivains contemporains que j'apprécie et qui ne me déçoivent pas. J'en ai lu une petite vingtaine de ses romans dont, entre autres, le magnifique "Ce que le jour doit à la nuit".

Ici, Khadra quitte l'Algérie, théâtre habituel de ses romans, et se place résolument dans l'Afghanistan du milieu des années 90, lorsque le régime communiste soutenu par l'URSS s'effondre après une guerre meurtrière et dévastatrice. C'est dans cette période très troublée que les talibans prennent le pouvoir dans une capitale Kaboul, dévastée par les années de guerre, instituant un ordre moral féroce sur un fond de misère et de désorganisation de l'État.

La loi islamique impose une application rigoureuse de la "charia", qui définit, comme chacun sait, "le chemin qu'il faut suivre".

Un des aspects les plus visibles de ceci concerne les femmes confinées et invisibilisées à l'extérieur dans un tchadri, complètement soumises à un pouvoir masculin tout puissant et interdites de formation ou de travail. Mais au-delà de ça, nombreuses sont les interdictions pour tout le monde comme la musique ou le rire dans la rue. Même parler dans la rue est répréhensible aux yeux de la police des moeurs …

Le livre de Khadra évoque deux couples Atiq et son épouse Musssarat, Mohsen et son épouse Zunaira.

A la base, ces deux couples sont très différents. Mais en fait, ils sont ramenés à des conditions à peu près équivalentes. le premier Atiq est un gardien de prison de femmes, dont le sort est pratiquement toujours la mort qu'elle soit par lapidation ou par pendaison ou par une balle dans la nuque suivant je ne sais trop quelle règle. Mussarat, est gravement malade. Un reste de morale et d'amour fait que Atiq ne se résout pas à faire ce qu'on lui conseille vivement, c'est-à-dire de répudier sa femme et de la mettre à la rue. En effet, Mussarat l'avait sauvé au temps de l'invasion soviétique …

Le second Mohsen était un fonctionnaire et Zunaira était avocate en des temps plus cléments. C'était un couple de gens aisés que la destruction de leur maison, la désorganisation de l'État et la loi islamique ont jeté dans la misère.

Comme toujours, le style de Khadra est intense et captivant pour réussir à nous plonger dans cette atmosphère accablante, effrayante et complètement anxiogène. D'une première lecture, on en ressort, indigné et révolté de ce qu'un pouvoir religieux est capable d'imposer à des femmes et des hommes par la contrainte. D'une deuxième lecture, apparaissent deux très beaux portraits de ces deux femmes de conditions très différentes mais qui n'ont rien perdu de leur personnalité et d'une certaine idée de la vie, malgré ces lois avilissantes. Elles sont porteuses d'un très fragile espoir. Il y a de la beauté dans le personnage de Mussarat et dans ce qu'elle va tenter par amour ! Et combien de respect doit-on porter à la révolte silencieuse de Zunaira !

En ce qui concerne Mohsen, Khadra analyse le pouvoir de la foule sur son comportement, qu'il ne comprend pas lui-même, lors de la lapidation d'une femme prostituée. S'il est bien entendu que ce pouvoir religieux refuse tout droit à la femme, en corollaire, il transforme insidieusement les hommes en lâches en leur accordant un pouvoir disproportionné qui les désolidarise des femmes. En d'autres termes, la femme ne peut même plus compter sur l'homme, son époux, pour la défendre.

Ce roman, écrit il y a plus de vingt ans, ne cesse malheureusement aujourd'hui, d'être cruellement et toujours actuel.
Commenter  J’apprécie          00
Encore un beau livre de Yasmina Khadra.
L'auteur nous conduit à Kaboul en Afghanistan où les Talibans ont repris le pouvoir.
On découvre , la pauvreté, l enferment, la cruauté, la barbarie auxquels est confronté au quotidien un peuple qui ne voit pas la fin de cette guerre au nom de Dieu.
L enfer des femmes qui sont privées de tout , qui n ont aucun droits , les lapidations publiques.
Comment avoir encore de l espoir , un avenir quand on est mort de l intérieur.
Livre bouleversant...
Commenter  J’apprécie          20
Les hirondelles de Kaboul

💫 Yasmina Khadra sait exactement où il nous emmène dans ce roman,ici il nous force à prendre conscience de la guerre lente entamée par les Talibans.
Une guerre qui retire l'identité des uns et des autres pour ne devenir que serviteurs de leur religion.
Un roman chargé d'émotions ou des thèmes comme l'amour,la maladie,le don de soi,le pardon et la mort sont largement abordés.
Dans ce roman je ressens l'oppression,la peur le dégoût mais aussi l'espoir d'un peuple qui veut rester libre.
L'auteur met en évidence la condition féminine,les libertés perdues,la soumission.
L'écriture est poétique malgré tout troublante et indignante.

💫 Kaboul est en pleine guerre,les Talibans tyranisent le peuple et montrent qu'ils sont prêts à tout pour y faire régner la peur.
C'est sur la place publique aux yeux de tous qu'ils exécutent les hommes et femmes qui ne se plient pas au régime islamiste.
Atiq a rejoint le camp des Taliban, geôlier d'une prison pour femmes il vit avec sa femme Mussarat, atteinte d'une maladie incurable celui-ci ne peut la réfuter.
Molsen et Zanaira sont un couple qui subit la guerre.
Nés sous la bonne étoile les deux ne peuvent accepter leur vie, heureux et libres aujourd'hui le régime leur a tout pris ,leur travail leur joie de vivre et la liberté pour Zanaira obligée de se soumettre aux hommes et surtout de porter le Tchadri.
Peuvent-ils prendre encore leur destin en main ?
Commenter  J’apprécie          60
Deuxième découverte du travail de Yasmina Khadra, et encore une fois, c'est une poésie du drame qui se livre à travers les pages.

La déchéance d'une ville, d'une société et de tout un peuple, exposée à travers la manière dont les femmes sont transformées en objets, créatures de l'ombre que l'on cache, que l'on dissimule comme une honte ou un secret.

On ne sort pas indemne d'une lecture de Khadra, quand la violence rencontre la beauté de la prose, le texte reste gravé en nous, avec des images bien trop réelles.

Encore une fois un véritable plaisir à lire, même si le trauma reste présent.
Commenter  J’apprécie          70
Yasmina Khadra est un auteur que je découvre tardivement mais dont j'adore le style et dont les oeuvres sont malheureusement toujours d'actualité
Plus de 20 ans après le sort des afghans et notamment des femmes est de nouveau soumis à la terreur des talibans . Et je ne pense pas que 2024 verra la situation évoluée
Commenter  J’apprécie          00
Les hirondelles de Kaboul est un roman très court mais tellement intense.
Nous sommes embarqués, dès les premières pages, dans la ville de Kaboul, dans sa chaleur, sa saleté, son obscurantisme. Un des points forts du roman est que l'autrice nous immerge dans le décor, nous ressentons l'atmosphère pesante, l'obscurantisme, et rien, même pas la violence latente, n'est caché au lecteur.
On comprend dans quelle horreur et dans quelle ignorance le pays se noie. le sort des femmes m'a profondément marqué.
Un livre difficile à lire mais au combien nécessaire pour comprendre que le fanatisme souvent évolue vers une régression de la société et annihile l'individu
Commenter  J’apprécie          30
Dans les ruines de Kaboul, les Taliban sont plus que jamais présents, plus aucune joie ni aucun rire n'est permis seule la terreur rôde. Zunaira et Mussarat sont deux femmes dont le destin ne peut se jouer que derrière un tchadri.

Un livre fort, sombre et cruel où aucun espoir n'est permis. Les quelques traces de ciel bleu qui peuvent apparaître sont très courtes car entres les lapidations et les lois strictes imposées aux femmes, aux hommes et à la liberté de simplement exister, ce roman ne laisse absolument aucun place à une note positive. C'est hyper bien écrit, c'est émouvant et poignant, mais malgré tout très plombant en terme de sentiment et d'état d'esprit. J'ai aimé découvrir la plume de Khadra et j'espère lire d'autres titres mais même si je reconnais le talent de l'auteur et le fond de l'histoire qui démontre avec beaucoup de force et d'intelligence les affres de cette guerre et dictature Afghane, j'ai du mal à dire que ce fut une bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          60
A Kaboul, Atiq Shankat, un ancien moudjahid reconverti en gardien de prison, a épousé Mussarat, la jeune femme qui l'a soigné et lui a sauvé la vie, mais depuis quelques temps, Atik nourrit des idées opposées à celles qui lui ont été inculquées par ses maîtres. Mohsen Ramat et sa femme Zumaira sont des intellectuels issus d'une classe sociale aisée et vivent très mal leur manque de liberté et la brutalité des Talibans. La rébellion couve au sein des deux couples, cependant aucun d'entre eux n'ose franchir le pas, ils en connaissent les risques car oser manifester sa désapprobation en s'opposant aux règles établies par les Talibans est punie de mort, par pendaison, décapitation, lapidation ou exécution sommaire...

Le roman narre les états d'âme de deux couples qui se retrouvent privés de liberté et pris au piège dans leur propre pays, dirigé d'une main de fer par les Talibans, des fondamentalistes islamistes extrémistes qui dévoient les fondements de leur religion pour servir leur cause, en appliquant de manière stricte la doctrine religieuse de la charia. Devenus maîtres d'un pays affaibli par des années de guerre, ils déversent leur haine et sèment l'horreur au sein d'une population qui leur est entièrement soumise.
Par le biais de son récit, Yasmina Khadra dresse le constat implacable du martyre que vit la population afghane au quotidien. Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire l'insoutenable existence de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants tyrannisés par des barbares. Au fil des pages, les sentiments d'une violence contenue surgissent mais sont très vites rattrapés par la dure réalité d'une existence bafouée et la lâcheté refait alors surface. Il y a très peu de place pour l'espoir et lorsqu'il apparaît, l'espace d'un instant, c'est pour disparaître presque aussitôt.
Commenter  J’apprécie          122
"Les Hirondelles de Kaboul" de Yasmina Khadra est un roman poignant qui se déroule à Kaboul, en Afghanistan, sous le régime taliban. le livre explore les destins croisés de quatre personnages : Atiq, un geôlier hanté par la mort, sa femme Mussarat, paralysée par la maladie, Mohsen, un intellectuel en prison, et Zunaira, une femme ravagée par la souffrance et la perte.

À travers ces personnages, l'auteur nous plonge dans un récit bouleversant qui met en lumière la violence, la misère et la désolation qui règnent dans une société sous l'emprise des talibans. le roman met en scène des thèmes forts tels que la liberté, la dignité, la résilience, la perte et la rédemption.

Yasmina Khadra décrit avec une grande finesse les tourments intérieurs de ses personnages, leurs espoirs brisés et leurs combats pour survivre dans un monde où la barbarie et l'injustice sont omniprésentes. À travers une écriture poétique et puissante, l'auteur nous offre un regard profondément humain sur la condition des habitants de Kaboul sous le régime oppressif des talibans.

Excellent ouvrages
Commenter  J’apprécie          110
Du très, très bon Yasmina Khadra! Un style toujours aussi agréable et peut-être ici plus simple et plus sobre que dans d'autres oeuvres de l'auteur, comme dans "L' écrivain" par exemple.
Le destin de deux femmes et de leurs maris dans le Kaboul des Talibans. C'est dur et violent mais, en même temps, plein d'espoir et d'Humanité. Une oeuvre très touchante et très prenante. Magnifique!
Commenter  J’apprécie          10





Lecteurs (7272) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres de Yasmina Khadra

Comment s'appelle le personnage principal de "Ce que le jour doit à la nuit" ?

Malik
Yousef
Younes
Mehdi

5 questions
229 lecteurs ont répondu
Thème : Yasmina KhadraCréer un quiz sur ce livre

{* *}