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4,02

sur 3176 notes
Les hirondelles de Kaboul nous sidèrent, nous révoltent et nous laissent désespérés.
Ce ne sont même plus des vies de malheur, c'est la négation de la vie même de nos soeurs afghanes, engrillagées sous leur tchadri.
Citons Yasmina Khadra : "« le malheur déploie sa patrie là où la femme est bafouée. »
Et le sort des hommes en fait pas non plus des envieux...
On sort de la lecture de ce court roman, écrit en 2007, après la première occupation talibane, en pensant avec effroi au peuple afghan, suite au funeste retour des taliban depuis l'été dernier.
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Le retour des taliban , et de leurs lois, m'imposait de lire ce roman de 2002, roman qui reste malheureusement d'actualité. Je savais que ce que j'allais y trouver me perturberait, que c'était un livre pour me faire mal !
Tout d'abord, j'ai apprécié l'écriture et le vocabulaire affûté de Yasmina Khadra.
Et donc, j'ai eu mal , pour ces femmes… et pour ces hommes aussi.
Tout cela me rappelait les heures sombres de l'inquisition au XIII siècle en France et en Espagne.
Comme ils ne souhaitent pas de musique, je ne leur demanderais pas d'écouter Jean Ferrat ( La femme est l'avenir de l'Homme), mais je les renverrais au poème d'Aragon avec ce vers : « L'avenir de l' homme est la femme ». Ce serait un peu de poésie dans ce monde de bruts.
Aujourd'hui, je suis de tout coeur avec toutes les Afghanes qui subissent la burqa.
Je veux qu'il ressorte de ce livre que les sentiments humains ne peuvent pas être domestiqués, que l'amour du prochain sera toujours plus fort pour la majorité de la population, même soumise pour la force.
Mohsen aime Zunaira plus que tout
Zunaira aime Mohsen, mais n'en a conscience qu'à sa mort
Mussarat aime Atiq au point de lui donner sa vie
Atiq a oublié qu'il aimait Mussarat, et a perdu la raison pour Zunaira
Si ça, ce n'est pas un beau roman d'amour ! Et tout cela dans un environnement des plus austère, entre la chaleur caniculaire, la sécheresse, la pauvreté extrême, la destruction des lieux de vie par les guerres, et les lois mises en place par les talibans ! L'ambiance est suffocante !
Je regrette que le livre soit si court et qu'une fin ne nous soit pas proposée, chacun peut imaginer l'avenir de Zunaira, … la condamner ou pas


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🖤 Résumé
🕊 Ce roman se déroule à Kaboul en Afghanistan. Nous croisons la route d'Atiq, un moudjahid reconverti en geôlier qui traîne sa peine ; et celle de Mohsen et de sa femme Zunaira. Ce couple rêve de modernité, de changement. Zunaira qui était avocate a dû abandonner sa carrière et est maintenant obligée de vivre dans l'ombre.
🕊 La peur, la terreur et la mort règnent à chaque coin de rue. Atiq, Mohsen et Zunaira vont en faire les frais ...

🖤 Mon avis
🕊 Il s'agit d'un roman très fort. Je l'ai lu parce que l'on me l'a donné. Je ne l'aurais pas acheté de moi-même. Il a tout de même éveillé ma curiosité.
🕊 L'histoire est tragique, extrêmement forte mais ce n'est pas du tout mon style de lecture. J'ai été choquée par certains passages comme les scènes de lapidation.
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Peut on demeurer fidèle à soi même en temps de dictature? Mohsen et Zunaira le pensent et le souhaitent de toutes leurs forces. Ils sont jeunes, beaux, cultivés et s'aiment d'un amour pur et insouciant, loin des soucis et des règles imposées par les talibans. Leur lutte, ils la mènent au quotidien, à travers de petits actes qui nous sembleraient à nous occidentaux tellement futiles: écouter de la musique bien trop fort, danser, porter des chaussures blanches, danser... Dehors les appels à la prière se succèdent et les lapidations sont comme des spectacles offertes au bon peuple soumis. On offre même aux plus audacieux la chance de participer! Après tout qu'est-ce qu'une femme si ce n'est un objet de soumission... Un jour tout bascule pour nos deux jeunes amoureux ... Emporté par la foule, Moshen passe l'espace d'un instant du côté obscur. Rongé par le remords, il se confesse à Zunaïra qui se refuse à croire que que l'horreur n'épargne personne, même ceux qui pensaient s'être créé une bulle de bonheur. Son destin l'amène alors à croiser la route d'Attik, un gêolier blasé par l'existence qui n'a fait que le mener d'un point à un autre sans qu'il prenne vraiment part à la danse. Ancien moudjahidine, Attik est marié à Mussarat, atteinte d'un cancer en phase très avancée. Il ne l'aime pas vraiment mais sait il seulement ce qu'aimer veut dire? Il doit la vie à cette femme qui l'a soigné quelques années plus tôt et qu'il a épousée en signe de reconnaissance. Devenu gardien de la prison, il voit passer les exécutions avec froideur. Sa rencontre avec Zunaira va le révéler à lui même et lui faire connaitre la part d'humanité et de sensibilité qu'il ignorait sans doute.
A travers ce court roman (178 pages) l'auteur écorche ce qu'il y a de plus sensible en nous. Que ferais-je en temps de guerre? Serais-je du côté des blasés, des révoltés, des bons, des mauvais? L'homme nait-il avec une seule facette ou sont-ce les évènements et les rencontres qui le révèlent à lui même? Il suffit d'une seconde pour qu'une vie bascule et entraîne avec elle la destinée d'autres individus...
En conclusion, un livre qui bouleverse, qui questionne, qui interroge...
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Un roman court mais intense. Un récit dramatique qui s'assombrit encore davantage au fil des pages jusqu'à l'issue fatale… Les lueurs d'espoir sont éphémères et insaisissables pour les protagonistes de cette histoire.

Kaboul a perdu de sa superbe, décharnée, sous un soleil brûlant, la vie y est étouffante et accablante. Les Talibans rôdent tels des cerbères sans une once de compassion, fiers de réprimander, de rabaisser, d'humilier. La joie a déserté les ruelles, la misère les a envahies. Et les seules distractions qui réunissent le peuple sont les exécutions publiques…

La beauté des femmes s'estompent et leur avenir n'est plus qu'un souvenir, elles sont confinées chez elles et étouffées sous un tchadri. Les habitants de Kaboul ne sont plus que des ombres, errants parmi les meutes de chiens et d'enfants, laissés pour compte.

Au sein de ce récit, des destins s'entremêlent. On suit notamment deux couples, dont les vies ont tragiquement basculées et dont le destin ne promet rien de glorieux. Ce récit, pour moi, fut malheureusement trop court pour que je ne puisse m'attacher aux personnages et je n'ai pas réussi à ressentir à leur égard l'empathie que j'aurais souhaité. Oui, c'est une histoire très triste, qui met en avant l'importance de la liberté et le poids de l'oppression. C'est criant de vérité et dramatique. J'ai d'ailleurs eu l'impression de lire une tragédie à bien des égards, les protagonistes agissant de façon assez théâtrales par moments. Mais il m'a manqué l'émotion qui m'avait étreint à la lecture de Ce que le jour doit à la nuit

Malgré cela, je lirai bien évidemment la suite de cette trilogie et je n'ai évidemment pas fini de découvrir l'oeuvre de cet auteur si prolifique et admirable !

Challenge ABC 2021-2022
Challenge Multi-Défis 2022
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Il n'est pas besoin d'écrire 500 pages pour faire ressentir au lecteur la situation d'un peuple dominé par la dictature, celle des talibans à Kaboul, de l'obscurantisme religieux de 2001, et qui prend aujourd'hui à nouveau tout son sens. Interdit de rire, de s'amuser, d'écouter de la musique. Interdit aux femmes de sortir seules et non voilées des pieds à la tête, interdit de rêver… Interdit de vivre!
Si les hommes sont obligés de se rendre à la mosquée, quitte à faire semblant, les femmes sont contraintes à porter le tchadri, véritable camisole ouverte sur le monde par une minuscule grille devant les yeux. Elles ne peuvent sortir de chez elles qu'accompagnées de leur mari, tout en marchant derrière lui, et si elles veulent retirer leur camisole, elles ne peuvent le faire qu'à la maison, tous volets fermés.

L'auteur introduit son roman avec une rare poésie contrastant avec le décor : Kaboul écrasée par la chaleur, envahie de poussière et de misère, et c'est ce qui en fait la force.

Dans Les Irondelles de Kaboul, Yasmina Khadra nous immerge dans la tragédie du peuple afghan grâce à la vie de deux couples, celui d'Atiq Shaukat, toujours armé de sa cravache et de son trousseau de clés, gardien de la geôle où sont enfermées les femmes condamnées à mort. Sa femme, Mussarat, malade, reste à la maison.
Il y a aussi Moshen Ramat époux de la magnifique Zunaira à qui, lui, un homme de bonne famille, il avoue un moment total d'égarement : « Une prostituée a été lapidée sur la place. J'ignore comment je me suis joint à la foule de dégénérés qui réclamait du sang. ... je me suis surpris à ramasser des cailloux et à la mitrailler, moi aussi. »

Quelques personnages viennent enrichir le propos, le vieux Nazish qui était muphti à Kaboul et qui rêve de partir alors que ses fils ont été tués à la guerre, Qassim Abdul Jabbar, milicien réputé qui n'espère qu'une chose : diriger la forteresse, le plus grand centre pénitentiaire du pays. Comme tous les êtres méprisants et intéressés, pour plaire aux mollahs, il fournit des condamnés à mort dont les exécutions attirent la foule et ravissent les dirigeants.

Ce roman nous ouvre sur les rapports entre hommes, virils et hiérarchiques, entre hommes et femmes, très compliqués dès qu'une conscience émerge. Il manque celui entre femmes qui aurait pu être intéressant.
Les hommes les plus durs peuvent se révéler sensibles, tout comme les femmes dévouées peuvent se sacrifier par amour.
Ce roman, tout en émotion, en amour, en folie, en soumission et en révolte, nous dresse un portrait malheureusement intemporel de la situation vécue dans tout régime dirigé par des fanatiques religieux.
Il en ressort, de la part de l'auteur, un profond respect pour la femme. À noter, la scène où Mussarat est sommée d'attendre Atiq pendant qu'il est obligé d'assister à l'office. Elle doit rester immobile sous son tchadri, en plein soleil. On ressent sa colère, sa révolte intérieure et pourtant immobile sous la surveillance d'un taliban prêt à la frapper si elle bouge…

Une magnifique écriture, et une fin inattendue pleine d'amour et de folie.
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J'ai été très déçue par ce livre.
Je ne l'ai pas ressenti comme "un cri déchirant au coeur de la nuit de l'obscurantisme" comme le dit la critique du Magazine littéraire sur la quatrième de couverture, mais comme un roman.
Je crois que la réalité est bien pire que cela même si certaines descriptions du livre correspondent à la réalité.
L'écriture est bien sûr excellente, mais ne correspond pas assez à une réalité certainement bien pire.
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Tristement vrai
Toujours un plaisir de déguster la plume de l'auteur, une écriture soutenue et poétique
Livre court.
Certaines scènes sont très dur et tellement déchirante.
Pas mon préféré. J'en ai d'autres dans ma bibliothèque à découvrir.
les femmes et hommes ne sont pas libres dans certains pays
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Très beau roman de Yasmina Khadra qui témoigne de la situation du peuple afghan sous le régime taliban. On suit en parallèle le destin de deux couples dans une capitale qui n'a de couleur que celle du sang et d'odeur que celle du plomb. Les habitants subissent et errent plus qu'ils ne vivent et agissent, contraints par une force qui les dépasse et les accable. Pourtant, dans cette ville en ruines où l'inertie est pour beaucoup une tentative de préservation mentale et physique, quelques voix s'élèvent et laissent bruire une révolte contre l'obscurantisme. Des chemins se croisent et l'humanité renaît, avec tout ce que cela comporte de risques et de tragédies…
Écrit en 2002… Et pourtant… Un roman qui nous rappelle, s'il était nécessaire, l'importance de la littérature qui, face à la grande Histoire, nous ouvre les portes de l'infiniment petit en mettant en avant les destinées individuelles, avec beaucoup de subtilité et de sensibilité. On a l'impression d'y être : dans cette capitale dévastée et déshumanisée, dans ces rues salies par les corps lapidés et par la noirceur et la folie des âmes, dans cette prison qui voit ses occupants défiler, dans ces maisons lourdes de silences et de regrets. C'est un roman qui nous happe et qui nous fait prendre position car il est absolument impossible de rester insensible face aux actes décrits et aux pensées révélées. Mais tout est instable car l'être humain est changeant : un personnage honni peut s'avérer désespérément fragile quand un autre, insignifiant, peut cacher une grandeur d'âme insoupçonnée. C'est en outre extrêmement bien écrit mais le style peut déstabiliser au début : il faut persévérer, la poéticité du texte est aussi une arme contre la barbarie et elle dit tout ce que l'humain a de beau en lui.

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Un roman fascinant écrit avec une plume d'une précision et d'une poésie qui servent à merveille l'objectif de Yasmina Khadra : nous faire réaliser l'horreur de l'aliénation provoquée par l'état de contrôle absolu dans lequel se retrouve le peuple de Kaboul après la prise du pouvoir par le taliban.
L'auteur nous plonge progressivement dans un Kaboul dévasté, via plusieurs personnages dont les histoires s'entremêlent avec brio, et versent progressivement dans un absurde et une folie, qui ont en moi fait écho à l'Etranger de Camus.
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