Minuit 4

Minuit 4, nul besoin d'être un grand médium pour deviner que c'est la suite de Minuit 2, enfin si l'on peut parler de suite pour des nouvelles.Ce recueil nous propose deux courts romans : le policier des bibliothèques et le molosse surgi du soleil.
J'ai trouvé la première très drôle et ça m'a rappelé quand étant gamine, je ne retrouvais pas l'un des livres à rendre. Cette légende américaine n'existe pas en France, mais qui n'a jamais été intimidé par la bibliothécaire quand il sait qu'il a un léger retard pour retourner un bouquin ou pire, quand il n'arrive plus à remettre la main dessus. Dans la nouvelle de Stephen King, c'est un adulte qui voit ressurgir ses angoisses enfantines, et les temps ont changé, mais ces "épisodes" demeurent dans la mémoire de beaucoup d'entre nous, je suppose.
Dans la seconde, un gamin se voit offrir un Polaroid pour son anniversaire. Mais l'appareil est tout sauf ordinaire. Il prend encore et encore la même photo, sur laquelle un gros chien se balade.
Deux très bonnes nouvelles, une ambiance stressante à souhait, et ça se passe à Castle Rock, bien entendu.

« La peur, je sais ce que c'est. Une émotion qui bloque et interdit le changement. »

Et de peur, il est bien question dans les deux nouvelles de ce recueil. J'ai plusieurs fois frissonné, emportée par le suspense et les intrigues toujours bien ficelées.

J'ai dévoré celle intitulée « le policier des bibliothèques » qui, en ce qui me concerne, arrive en tête des quatre nouvelles qui constituent les recueils Minuit 2 et Minuit 4. On y retrouve toute l'angoisse du personnage principal poursuivi dans le présent par le pire cauchemar de son passé, par un « ça » qui se nourrit de cette peur. Un vrai petit bijou de suspense comme je les aime !

« le molosse du Soleil » est également une nouvelle très intéressante à lire, bien qu'elle m'ait moins tenue en haleine que la précédente car on comprend vite comment l'intrigue va s'articuler. J'y ai goûté un brin de nostalgie : toute gamine, j'ai eu l'occasion d'utiliser un Polaroïd Autofocus 660 (appelé « Soleil » dans la nouvelle) et la description de l'appareil et du bruit de la photo qui en sort, ont fait remonter un tas de souvenirs, plus heureux que ceux du personnage principal avec son propre appareil photo, heureusement !

Et donc, je suis vraiment contente d'avoir fait exhumer Minuit 2 et Minuit 4 de la réserve où les livres étaient sagement rangés. C'était vraiment une découverte intéressante. Sur ce, je vais m'empresser d'aller les rapporter avant que ma bibliothécaire ne m'envoie le Policier des Bibliothèques !

Avec ce recueil, on se retrouve avec 2 longues histoires de plus de 250 pages chacune.

Oui un recueil avec deux quasi romans, ce n'est pas commun.

La première histoire repose sur une bibliothèque et surtout son policier qui pourchasse les mauvais "clients". J'ai retrouvé dans cette nouvelle la "magie" monstrueuse du King : celle qui impacte le quotidien, planquée derrière les ombres, à un pas de la normalité.

Il y a également un thème très fort qui concerne le héros. Ça m'a touché par la qualité de l'écriture. Pas de sensationnel et, bien au contraire, une vraie compréhension de cette horreur bien humaine.

La deuxième histoire repose sur un appareil photo maudit qui fait apparaître un molosse monstrueux qui se rapproche de l'objectif, de plus en plus...

Un pitch simple mais le maître de l'horreur en fait un thriller fantastique haletant et prenant.

J'ai adoré!

Bref deux magnifiques histoires publiées ensemble. On est loin d'un recueil classique mais on s'en moque, non ?

Avis sur "Le policier des bibliothèques"
Ca faisait longtemps que ce livre traînait dans ma PAL, alors je me suis dit qu'il était temps de le lire. J'ai beaucoup aimé la façon dont King nous amène à cette histoire, en partant de quelque chose qui semble n'avoir rien à voir. J'ai adoré la plupart des personnages, surtout Sam, Naomi et Dave. J'ai adoré l'histoire, le décor (une petite ville où tout le monde se connaît), les leçons que les personnages apprennent au fil de l'histoire.
Les seules petites choses qui m'ont "dérangée", c'est la description d'Ardelia quand elle se transforme, c'était assez dur à visualiser et en même temps ça paraissait répugnant. Sinon, le souvenir traumatisant de Sam m'a mise à l'aise, et c'était très difficile à lire, mais avec un livre de King ce n'est pas non plus inhabituel ni étonnant.