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William Olivier Desmond (Traducteur)
EAN : 9782277235293
564 pages
J'ai lu (05/10/1993)
3.78/5   857 notes
Résumé :
Vous-êtes-vous déjà demandé ce qui se passe après-minuit? Tout bascule. Le temps se courbe, s'étire, se replie ou se brise en emportant parfois un morceau de réel. Et qu'arrive-t-il à celui qui regarde, les yeux écarquillés, la vitre entre réel et irréel juste avant qu'elle explose et que des aiguilles de verre se mettent à voler en tous sens ? Les cauchemars de Stephen King vous empêcheront longtemps de dormir après minuit.

Minuit 1: L'heure où un av... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 857 notes
Stephen King est un écrivain que je tiens dans la plus haute estime, un génie des Lettres contemporain, tous genres confondus (n'en déplaise à ses détracteurs qui ne liront pas ce billet de toutes façons) et ça me coûte toujours de ne pas lui attribuer le nombre d'étoiles maximal. Disons-le d'emblée, des deux nouvelles qui composent ce recueil (ou plutôt courts romans), ma préférence va à la seconde, Vue imprenable sur jardin secret, et de loin.

Je ne m'attarderai donc pas sur Les Langoliers, car malgré une histoire digne des meilleurs épisodes de la quatrième dimension et une imagination qui se révèle à nouveau hors du commun (mais où King va-t-il chercher tout ça ? La réponse, peut-être, dans le second récit ?*), je l'avoue : je me suis emmerdée ! (Sauf un passage où l'image, inattendue, m'a bien fait… rire) Que de longueurs ! Mais ce qui m'a avant tout déplu, c'est le manque de profondeur des personnages dont certains confinent à la caricature (ça me fait mal de le dire). Seuls Craig Toomy et Dinah, la jeune aveugle, sauvent la mise, et encore. le développement psychologique de ses personnages étant à mon sens du grand art chez S.King, vous comprenez m'a déception.

Par contre, de ce point de vue, je me suis régalée avec Vue imprenable sur jardin secret. le lecteur y observe la lente dégradation d'un esprit humain arrivant à son point de rupture psychotique.
Morton Rainey, dit Mort, est un auteur en proie à une longue dépression depuis que… (je ne vous le dis pas : c'est la clé du récit), aggravée encore par la séparation d'avec son amour de toujours qui l'a trahi. Et le voilà seul et en panne d'inspiration, dans la résidence d'été de son couple défunt, perdue sur les bords du lac Tashmore (lieu fictif), où débarque un certain John Shooter venu l'accuser de plagiat et qui n'aura de cesse de le harceler afin d'obtenir réparation.

Par le biais de son personnage, Stephen King aborde à nouveau le thème de la création littéraire et s'interroge sur la dette dont est redevable tout écrivain envers ses pairs et ses prédécesseurs. Il est ici question de plagiat (conscient et inconscient) dont l'idée obsédante mène le « héros » à la paranoïa et à la folie. Un auteur est-il forcément un malade mental et un fou furieux en puissance ? Ecrit-il pour ne pas le devenir, justement ? Ces questions hantent notre cher écrivain (je parle ici de Stephen King), et lui ont permis d'accoucher de ses plus grands chefs-d'oeuvre (notez que le personnage de l'écrivain apparaît dans presque tous ses récits, même dans Les Langoliers).

Malgré quelques longueurs également, j'ai adoré cette nouvelle (dans laquelle j'ai retrouvé du Horla de Maupassant –le thème du double- et du Norman Bates de Psychose), qui tient plus du psychologique que du fantastique. La frontière entre les deux étant toujours floue chez Stephen King (la touche finale dans l'épilogue brouille à nouveau les pistes et nous fait douter, encore). Magistral vous dis-je, avec une mention spéciale, et ce sera la dernière, pour la métaphore de la baie vitrée.

* « Les gens lui demandaient parfois d'où il sortait ses idées ; la question avait beau avoir le don de le faire ricaner, il se sentait vaguement honteux, vaguement mystificateur. On aurait dit qu'ils croyaient à l'existence d'une vaste Décharge Centrale des Idées, quelque part (comme on peut croire aux cimetières d'éléphants ou aux villes d'or, ailleurs), et qu'il disposait d'une carte secrète lui permettant d'y aller et d'en revenir […] »
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Recueil de nouvelles de Stephen King.

Les Langoliers – Un avion reliant Los Angeles à Boston se retrouve vidé de ses passagers en plein vol, sauf une poignée de personnes qui émergent d'un sommeil peu réparateur. L'appareil atterrit dans un petit aéroport du Maine, également déserté et étonnamment silencieux. Rapidement, il devient clair que les rescapés du vol 29 de l'American Pride ne sont plus à tout à fait dans leur réalité. « le monde, autour de nous, se dissout irrémédiablement. » (p. 183)

Cette longue nouvelle du maître de l'angoisse a été adaptée en téléfilm, diffusé à plusieurs reprises sur M6. Mon jumeau et moi gardons un souvenir hilare et impérissable de ce gros nanar aux effets spéciaux déjà dépassés à l'époque de leur création. « Il faut que nous partions d'ici. Vite. Parce qu'il y a quelque chose qui vient. Une chose mauvaise, qui fait un bruit de crépitement. » (p. 146) Si mon premier vol n'a pas été tout à fait serein, je ne suis pas vraiment inquiète en avion. Mais cela ne semble pas être le cas de l'auteur ni de son fils (je suppose que c'est son fils, vu le prénom). Pour une raison que je refuse d'analyser, cette dédicace suscite en moi un grand rire nerveux. « Pour Joe qui lui aussi a toujours les boules en avion. »

Vue imprenable sur jardin secret – Morton Rainey est un auteur à succès. Aussi n'est-il pas étonné qu'un dingue sonne un jour chez lui pour l'accuser de lui avoir volé son histoire. Un dingue, vraiment ? L'homme est convaincu de son bon droit et prêt à tout pour obtenir justice, vraiment à tout. Très vite, Morton comprend qu'il ne s'en sortira pas avec de simples preuves et que l'inspiration réclame un tribut de sang. « Lorsqu'une idée d'histoire vous vient à l'esprit, personne ne vous en donne un droit d'exploitation sur papier timbré. On ne peut en justifier l'origine. Et pourquoi le faudrait-il ? On n'établit jamais de reçu pour des choses données ? » (p. 378)

Dynamique et efficace, cette nouvelle est parfaitement angoissante, même si j'avais compris le noeud de l'intrigue dès les premières pages. le texte semble un exutoire pour le King, une façon de s'excuser pour tout plagiat plus ou volontaire qu'il aurait commis. Mais comme l'expérimente Morton Rainey, la culpabilité prend parfois des chemins détournés pour hanter et punir le fautif. Je finis surtout avec une phrase qui m'a fait hurler de rire et me demander comment le personnage pouvait connaître une telle saveur : « Il avait dans la bouche un arrière-goût de crotte de lapin. » (p. 380)
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Résumé des" Langoliers" : Brian Engle vient de poser l'avion avec lequel il a effectué un vol Tokyo-Los Angeles. le commandant n'est pas mécontent d'avoir terminé ce voyage, puisqu'un problème de dépressurisation a bien failli tourner à la catastrophe.
Mais voilà que l'atterrissage s'annonce encore plus cauchemardesque : un responsable de la compagnie American Pride vient annoncer à Brian que son ex-femme est morte dans l'incendie de son appartement, à Boston. La compagnie offre le voyage jusqu'à Boston au commandant Engle qui embarque à bord du vol 29 d'American Pride.
La liaison entre L.A.X et le Massachusetts est toujours très fréquentée et de nombreux autres passagers embarquent à bord du même appareil. Après le décollage, Brian et quelques autres passagers s'endorment. Et lorsqu'ils se réveillent, ils ne sont plus qu'une dizaine. La plupart des passagers, le personnel de bord et les pilotes ont disparus. Brian parviendra-t-il à prendre les commandes du vol 29 ?

Résumé de "Vue imprenable sur jardin secret" : Morton Rainey a surpris sa femme en compagnie d'un autre homme et le divorce vient juste d'être prononcé. Mort, un écrivain qui connaît un certain succès, a donc quitté le domicile conjugal de Derry et réside à Tashmore, dans la seconde propriété de l'ex-couple. Là, il tente d'écrire un nouveau roman mais ses diverses tentatives se révélant désastreuses, Mort préfère passer son temps à dormir.
Un beau jour, pourtant, la routine de Mort se voit chamboulée. Un certain John Shooter débarque à Tashmore et prétend que Mort a plagié l'une de ses histoires. Il lui remet le manuscrit d'une nouvelle intitulée « Vue imprenable sur jardin secret » et s'en va, en promettant de revenir expliquer ses exigences à l'écrivain. A la lecture de l'histoire de Shooter, Mort se rend compte que celle-ci présente de grandes similitudes avec l'une de ses propres nouvelles. Commence alors une période de doute pour l'écrivain déjà très fragilisé par son divorce.

J'ai beaucoup aimé "Les Langoliers", la première nouvelles (le « Minuit 1 » de ce recueil), un peu moins "Vue imprenable sur jardin secret" (le « Minuit 2 »), un peu trop prévisible à mon goût.

Ave "Les Langoliers", Stephen King met en scène la fin du monde de façon aussi effrayante que convaincante. le monde que nous connaissons, usé et à bout de souffle, disparaît dévoré par les Langoliers et laisse place à un monde neuf, plus coloré et mieux armé pour faire face au passage du temps. Une poignée de personnes, parmi lesquelles Brian Engle, est prise entre ces deux mondes, à bord du vol 29. Brian et ses compagnons d'infortune vont tenter d'échapper à la destruction qui menace toute chose.

Peu à peu, alors qu'approchent les Langoliers, la réalité que tous connaissent devient un néant sombre et oppressant. Les Langoliers sont munis de mâchoires puissantes et dévorent des bandes du monde, le laissant noire et vide. Vision cauchemardesque, les Langoliers s'annoncent tout d'abord par un bruit infernal, lequel devient de plus en plus perceptible au fur et à mesure de leur approche.

"Vue imprenable sur jardin secret" met en scène un écrivain dont la solitude va se révéler fatale. La plus grande ennemie de Mort Rainey, c'est la dépression qui le guette depuis son divorce.

Lentement, au fil des contacts avec John Shooter, Mort se pers dans des pensées de plus en plus obsessionnelles et paranoïaques. Il ne parvient plus à penser de façon rationnelle.

Ce sont les pensées de Mort et la succession des différents événements qui nous mettent sur la piste de la solution du mystère entourant John Shooter. On comprend, petit à petit, que ce dernier n'est pas ce qu'il semble être et que le coupable des événements atroces ayant lieu dans cette nouvelle n'est pas spécialement celui que l'on nous dénonce.

"Les Langoliers" était donc une nouvelle beaucoup plus intense, plus prenante que "Vue imprenable sur jardin secret". Pleine de suspense, la première histoire de Stephen King se lit d'une traite, tant le King parvient à nous tenir en haleine. Conseillé à tous les fans !
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Le Maître disait souvent qu'il écrit en fonction de ses cauchemars ou aussi bien de ses rêves qu'il fait, que ses idées lui viennent dans ses nuits aux frontières du réel. Et en effet, ses meilleures idées lui viennent inconsciemment.
Ce recueil représente en partie le génie de Steevie avec cette façon qu'il a de nous plonger directement dans un univers parallèle, bizarre et étrange.
"Minuit 2" est absolument génial, même s'il n'atteint pas les sommets de certains de ses chefs-d'oeuvre comme "Salem", "Ça", "Misery", "Shining", "Simetierre" ou "Marche ou crève". C'est un recueil qui se lit facilement, que une fois commencé, on le dévore à une vitesse fulgurante pour mieux connaitre le dénouement. le bouquin comporte deux histoires :

"Les langoliers" qui semble tout droit sortie d'un épisode de "Au-delà du réel", raconte l'histoire de passagers qui prennent le vol de nuit Los Angeles - Boston, que au bout d'une heure de vol, les personnes qui s'étaient endormies, se retrouvent toutes seules dans l'avion, les autres ont disparues. L'avion est entré dans une faille spatio-temporelle et se retrouve dans le passé. L'un devient fou et les autres feront tout pour retrouver la faille... Ce voyage nous montre le passé tel que le perçoit l'auteur : mort, vide, désert, sourd et dangereux. Une excellente novella angoissante, palpitante, pleine de suspense et d'imagination comme seul Stephen King sait si bien le faire.

"Vue imprenable sur jardin secret" raconte l'histoire d'un auteur de romans à succès, Morton Rayney, fraîchement divorcer, se retrouve tout seul et voit un individu portant un manuscrit, sonner à sa porte. L'individu l'accuse de lui avoir plagié l'une de ses nouvelles et Morton n'a que 3 jours pour lui prouver son erreur. S'en suit alors une course poursuite des plus captivantes qui va vous tenir en haleine avec un dénouement assez inattendu. Avec cette novella pleine de colère, le génie reprend le thème de l'écrivain, qu'il avait déjà utilisé auparavant dans "La part des ténèbres".
Quant à l'adaptation "Fenêtre secrète", je l'avais trouvé dans son ensemble, crédible, cohérente et assez fidèle. En revanche, j'ai eu une nette préférence pour le dénouement final du film plutôt que du livre qui m'avait bien plus surpris.

Pour conclure, comme à l'accoutumée, l'écriture de Stephen King est toujours un véritable régal avec sa mise en scène des personnages proche de la perfection. le Maître du suspense et de l'horreur porte si merveilleusement bien son nom, tel Elvis Presley le King de la musique rock, Stephen King est quant à lui, le Roi de la littérature fantastique. Je vous recommande fortement ce recueil qui est un authentique bijou Kingien.
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« Minuit 2 » et « Minuit 4 », deux recueils assez conséquents renfermant quatre novellas très alléchantes (un genre que je chéris décidément beaucoup), fission d'un gros pavé sorti en Amérique sous un nom un peu plus compréhensible et malin de « Four Past Midnight ». Je signale ce fait mineur car ce qui m'a poussé à acheter ces tomes, il y a de cela un petit moment, c'est le mystère de leur titre. En me penchant sur le sujet, je me suis (une fois encore) rendu compte que la traduction française rajoutait son grain de sable à un titre jouant sur les mots en anglais, perdant donc son sens en français. Enfin bon, rien de bien grave.
Si le titre intrigue, ce qui nous attend à l'intérieur également : quatre histoires relativement courtes, impliquant donc moins d'implication de la part du lecteur (ceci s'est révélé plutôt vrai), sans lien entre elles, mis à part cet instant où la réalité se brise pour faire flancher l'esprit humain et tout le confort qu'il installe autour de lui. Alors, que trouve-t-on dans ce premier tome ?

Deux nouvelles, inégales dans la longueur, inégales dans la qualité. On commence avec la plus longue, « Les Langoliers ». C'est une nouvelle qui promet beaucoup de choses, du fait de son incipit que je trouve vraiment surpuissant. Tout le début, disons sur les cinquante premières pages, est très honnêtement merveilleux. Tout y est : un personnage principal attachant, un contexte surprenant et pas banal (un avion en vol) et une intrigue bouleversante. Dès l'instant où le pilote se réveille et remarque cet avion presque vide, on bascule de façon vertigineuse dans une histoire à couper le souffle. du moins au début, puisque tout s'effrite, d'après moi, par la suite. Tout l'aspect visuel que Stephen King parvient à transmettre sur le premier quart du récit s'essouffle sur le reste de l'histoire, qui au final s'éternise dans un soupir très pénible. Tout était excellement bien posé, les personnages et les enjeux installés, et voilà que Stephen King pète véritablement un cable et lance ses personnages dans des investigations proprement ridicules. Dans la suite de l'histoire, j'entends par là une fois que les bases sont posées, seul l'histoire de Craig Toomy me paraît intéressante et servir le propos. La fillette aveugle est également attrayante, dans une moindre mesure. En revanche, toutes les disgressions de Jenkins m'ont épuisé et ce jusqu'aux dernières pages, qui ont eu le mérite de me toucher et de m'exaspérer au plus haut point (chose qui est plutôt rare avec King, habituellement).
Soyons néanmoins clair : le premier quart de cette novella justifie pleinement sa lecture, de par sa quasi-perfection à mes yeux. Et malgré l'aspect rebutant de la suite du récit, on aura tout de même très envie de savoir comment tout ça se finit. Mais nous pouvons en venir au deuxième gros point faible des Langoliers : les personnages. Si au commencement, ces derniers paraissent fins, tout s'écroule à l'arrivée de Nick Hopewell. Cet anglais des forces spéciales fait sourire non pas par grace à son humour bien présent, mais par son ridicule. Comment Stephen King a-t-il pu décemment créer ce gars ? La condamnation, évidemment, est ici la caricature. Je pense que tous ceux qui ont lu ce court roman seront d'accord avec moi : on a rarement vu personnage aussi caricatural dans un écrit de King. C'est d'un ridicule déstabilisant lorsqu'on lit un écrit de Stephen King. Et comme si cela ne suffisait pas, Brian Engle, le pilote qu'on adorait au début, gagne aussi le statut de « caricatural », et je ne mentionne même pas les deux ados dans l'avion, qui nous offrent quelques séquences coeur bleu à gerber ses tripes sur les pages. Je ne comprends cette situation qu'à travers une explication : Stephen King a voulu se faire un petit plaisir « série B ». Tout comme Tarantino qui s'extase, de temps en temps, à faire un nanar, King se l'est joué Graham Masterton (en plus bichon, évidemment), et est parvenu à donner un équivalent littéraire à « La revanche de l'Alligator 5 » diffusé tard sur W9. le problème, c'est qu'avec Tarantino et « Une Nuit en Enfer » par exemple, ça passe très bien. C'est jouissif, ça fait merveilleusement plaisir. Mais là, ça ne passe pas. Et le problème, c'est que le début est tellement bon qu'on ne s'y attend pas.

Tout est beaucoup plus simple, avec la seconde novella « Vue Imprenable sur Jardin Secret ». Elle est plutôt bonne, et j'ai hésité à écrire très bonne. Je pense m'être gaché un peu de plaisir tout seul en m'étant auto-spoilé, puisqu'il se trouve que j'avais déjà vu le film avec Johnny Depp tiré de l'histoire. Si cela m'a gaché le twist final (j'y reviendrai), il faut tout de même noter que la fin de la novella diverge de la fin du film, ce fut donc une bonne surprise de découvrir une nouvelle fin, que j'ai trouvée d'ailleurs bien meilleur. En fait, globalement, j'ai trouvé la novella bien meilleure que le film, bien plus fine. King y travaille un thème qui lui est cher (le lien de l'auteur à un histoire, du lecteur à l'histoire, du lecteur à l'auteur...) et qui lui sied à merveille. Il s'y révèle d'une finesse bienvenue après les trois derniers quarts du récit de neuneu « Les Langoliers ». Si je dois simplement reprocher quelque chose, et quelque chose me dit que je dois le faire, à ce récit, c'est justement le twist. Si ce dernier, bien que très classique, est bien pensé, il apparaît un peu sans surprise, faisant retomber le soufflé. On l'a deviné un bon nombre de pages à l'avance, malheureusement, et je me suis même demandé si je ne me trompais pas sur l'intention de King. Ce dernier souhaitait peut-être que l'on comprenne tout ça avant Mort, le personnage principal. Je n'en suis franchement pas sûr.
Mort est un personnage attachant, avec une histoire passionante (la relation avec sa femme est magique!), très joliment dessiné, et il faut avouer que l'empathie pour lui est très vite présente chez le lecteur. Les apparitions de Shooter parviennent à faire trembler : autrement dit, les effets sont très réussis.
Je rajouterai simplement que les toutes dernières pages sont juste superbes et ajoutent une touche fantastique, un peu dérangeante, au récit.
En tous les cas, une novella efficace, qui fait plaisir.

Pour conclure, on a ici le droit à un dyptique bancal, qui surprend clairement dans les deux sens (la première nouvelle est brisée en deux parties, l'une très bonne et l'autre ridiculement mauvaise). Je pense que la lecture de ce recueil est tout de même conseillée, dans la mesure où la lecture n'est que très rarement désagréable et laisse quelques plaisirs intacts. J'espère néanmoins avoir un bien meilleur sentiment après la lecture du second tome.
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Elle n'est nullement comme une chaise, un vase, une automobile. Il y a de l'encre et du papier, mais une histoire n'est ni de l'encre ni du papier. Les gens lui demandaient parfois d'o˘ il sortait ses idées; la question avait beau avoir le don de le faire ricaner, il se sentait vaguement honteux, vaguement mystificateur. On aurait dit qu'ils croyaient à l'existence d'une vaste Décharge Centrale des Idées, quelque part (comme on peut croire aux cimetières d'éléphants ou aux villes d'or, ailleurs), et qu'il disposait d'une carte secrète lui permettant d'y aller et d'en revenir; mais Mort ne se faisait pas ce genre d'illusion.
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- "Lorsqu'un passager piquait sa crise, les autres ne bougeaient à peu près jamais. La plupart des voyageurs qui embarquaient dans un avion renonçaient humblement à leur liberté de prendre des décisions ; ils s'asseyaient et bouclaient leur ceinture. Cela fait, tout ce qui était problème à résoudre devenait de la responsabilité de l'équipage. Le personnel des compagnies aériennes les appelait des oies, mais en vérité, ils se comportaient en moutons... une attitude qui convenait très bien à la plupart des équipages. Calmer les plus nerveux était d'autant plus facile."

~ Les Langoliers ~
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Il resta quelques instants dans le séjour, perdu dans la contemplation de l'aspirateur abandonné au milieu du tapis. Dans sa tête, il entendait l'homme au visage buriné qui lui disait patiemment : C'est une affaire entre vous et moi. Nous n'avons pas besoin d'une tierce personne, Monsieur Rainey. C'est strictement entre vous et moi. Mort réfléchit à ce visage, l'évoquant avec précision dans son esprit, un esprit ayant l'habitude de se rappeler les visages et les actes. Ce n'était pas simplement un moment passager d'aberration, ou une manière bizarre de rencontrer un auteur qu'il considère ou non comme célèbre. Il reviendra. Il retourna soudain dans son coin-bureau, roulant le tapuscrit sur lui-même tout en marchant. Trois des quatre murs disparaissaient sous des étagères de livres; l'une d'elles était consacrée aux diverses éditions, en anglais et en traductions, de ses oeuvres. Il avait publié en tout six livres : cinq romans et un recueil de nouvelles.
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Je fais partie de ces gens qui estiment que savoir vaut mieux (et est plus sûr), à long terme, que rester dans l’ignorance. Aussi épouvanté que l’on puisse se sentir quand on se trouve mis pour la première fois en face de certains faits. (p.160)
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"Parfait. Encore une chose. Lorsque je vais lâcher votre nez, vous aller peut-être avoir envie de vous venger. C'est bien naturel. Ce serait une grave erreur, cependant, que de se laisser aller à une telle envie. Je veux que vous sachiez que ce que je viens de faire à votre nez, je peux le faire tout aussi facilement à vos testicules. En fait, je peux leur faire faire tellement de tours que lorsque je vous lâcherai, vous vous mettrez à voler dans la cabine comme un modèle réduit.
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