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4,29

sur 526 notes
Superbe livre

Une histoire familiale liée à l'histoire d'un pays, le Congo. J'ai été rapidement happée par cette histoire et ces personnages, qui sont envahis par des tensions qui les feront tous avancer.
Et que dire du regard croisé de ces filles et de cette mère.... Chacune de ces femmes avec leur caractéristiques physiques et psychiques qui font de ce roman un diamant à multiples facettes...La découverte de ce Zaïre avec sa pauvreté mais aussi cette richesse humaine; l'évolution du Congo avec des conceptions de l'indépendance variée et surtout manipulée. Et cette famille qui explose, où chacun et chacune tente de trouver sa voie avec comme une empreinte profonde, ce pays en plein boulversement .
MAGNIFIQUE
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Magnifique tout simplement.
Avec "les yeux dans les arbres" Barbara Kingsolver m'a convaincu, c'est une grande dame qui a un don magnifique puisqu'elle nous entraine au coeur d'un monde et d'un pays inconnu avec une facilité incroyable.

Ici les filles/femmes d'une famille racontent leur vie, leur voyage, leur rencontre avec l'Afrique. Les comportement évoluent, les vies sont plus ou moins chamboulées, les caractères (opposés) font qu'elles vivent et s'adaptent chacune différemment à ce monde pour lequel elles n'étaient pas forcément prêtes.
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Il y énormément de choses dans ce livre. le fanatisme de Nathan Price, un pasteur qui part au Congo avec sa femme et ses quatre filles ; Rachel, les jumelles Adah, Leah et le petite dernière Ruth May. Il ne comprends rien ; Adah dira ""qu'elle es née d'un homme qui pensait n'être capable que de dire la vérité, alors que, tout le temps, il imposait sa bible de bois vénéneux"" du fait de l'usage inapproprié de la langue locale. Son expérience Africaine sera une catastrophe et entrainera l'éclatement de sa famille. Chacune des filles et la mère va vivre sa vie. Leah et Rachel restent en Afrique pour des expériences très différentes. Adah et la mère rentrent en Amérique.
Chaque chapitre, c'est une des femmes qui parle. Jamais l'homme qui n'est que raconté et redouté.
On apprend énormément de chose sur le Congo, sur la vie, la mort omniprésente, les coutumes, la sagesse, la sorcellerie... On apprend sur l'histoire de ce pays, les belges - leurs cynisme, l'indépendance, l'intervention abjecte des USA, Mobutu. On découvre aussi un peu de l'Angola, découvert et pillé par les portugais surpris par le niveau de vie des habitants de l'époque bien vêtu menant une vie proche de la nature. On découvre avec amertume la soi disant supériorité, l'orgueil des pays européens et des USA qui se sont partagé l'Afrique en grandes lignes droites se foutant su sort des populations pourvu que l'argent leur revienne. Misérable, affligeant et triste.
C'est un livre fleuve comme le Congo. On y découvre les dangers et le bonheur. Un beau livre.
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Nathan Price, un pasteur baptiste américain, entraîne toute sa famille au Congo belge en 1959. Tour à tour, la mère et les quatre filles racontent leur installation absurde dans un petit village, au coeur d'un pays en route vers l'indépendance. Chacune des narratrices vit différemment ce choc culturel et le fanatisme, pour ne pas dire la folie, du père missionnaire (qui tente notamment de baptiser les habitant-e-s du village dans la rivière, alors qu'elle est infestée de crocodiles...).
Rachel, la soeur aînée, n'avait aucune envie de quitter les US. Elle est de ce fait très peu perméable à ce qu'elle découvre, et râle beaucoup. Leah a au contraire un rapport très fort à ce nouveau pays, qu'elle fait sien. Adah, sa jumelles hémiplégique, assez cynique et étrange, est beaucoup plus dans l'observation. Enfin Ruth May, la petite dernière de 5 ans, s'adapte incroyablement, comme si elle avait toujours vécue là, et ne devait plus quitter ce continent.
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En 1959, Nathan Price, un pasteur américain assez rigoriste, décide de partir au Congo avec sa femme, Orleanna, et leurs quatre filles, Rachel (seize ans), les jumelles Leah et Adah (quinze ans), et leur petite Ruth-May (cinq ans), afin d'évangéliser et baptiser la population. Leur séjour sur place est narré alternativement par les cinq personnages féminins du roman, qui présentent chacune leur regard sur leur situation et les événements qui jalonnent les mois et années passées en terre africaine.

Dans ce récit polyphonique mené de main de maître par Barbara Kingsolver se déroule toute la période de l'indépendance du Congo, avec l'instabilité qui y a été liée et l'abject assassinat de Lumumba, puis celle de la mise en place du régime de Mobutu dans ce pays rebaptisé Zaïre pour l'occasion, vues à travers les yeux de femmes occidentales ayant des regards bien différents sur l'Afrique. L'auteur y met en lumière les agissements opportunistes (et assez nauséabonds, de mon point de vue) des pays occidentaux dans la politique congolaise, afin d'assurer leurs intérêts dans ce pays nouvellement indépendant.

En-dehors de tout ce côté historique du colonialisme et post-colonialisme est abordé également le fanatisme religieux, qui entraîne envers et contre tout Nathan Price dans un aveugle combat perdu d'avance, contre des personnes vivant en harmonie avec leur environnement, et dont les attitudes envers leur prochain sont finalement bien plus chrétiennes que ce qu'il prône, mais aussi contre sa propre famille, qui, à cause de sa rigidité, sa violence et son désintérêt pour tout ce qui n'est pas Dieu, se retrouve en difficulté.

Tout au long de ma lecture, j'ai été transportée entre rires, compassion, tendresse, dégoût et incompréhension, pas par rapport au texte mais par rapport à ce que je découvrais de l'Histoire de ce pays. En tant que Belge s'y est mêlé un sentiment de culpabilité (même si je n'étais pas encore née au moment des faits qui se déroulent dans le roman). Et en tant que membre d'une famille dans laquelle un certain nombre d'oncles, grands-oncles, tantes, grand-tante et cousin(e)s ont porté et portent le Congo, les Congolais, et l'Afrique de manière plus générale dans leur coeur, un sentiment de communion et de compréhension. Une lecture pleine d'émotions, donc, et un roman magnifique sur l'Afrique.
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1959.
Nathan Price, pasteur baptiste américain, est volontaire pour s'occuper de la mission de Kilanga, village du Congo belge. Il y part accompagné de sa femme, Orleanna, et de leurs 4 filles. L'aînée, Rachel, est exclusivement préoccupée par les dernières tendances de la mode ; Adah et Leah, jumelles surdouées, n'en sont pas moins très différentes, la première étant affligée, depuis sa naissance, d'une hémiplégie qui la rend muette et boiteuse. Ruth May, la cadette âgée de 5 ans, est une enfant pétulante et casse-cou.
Tour à tour, les cinq femmes et/ou filles prennent la parole pour nous raconter comment, de cette année 59 au début des années 90, elles vont survivre et évoluer au sein de ce continent africain dont tout, a priori, les sépare.

Ce livre m'a été prêté, voici quelques mois, par une amie en général de bon conseil. Mais, je ne sais trop pourquoi, j'avais un a priori vis-à-vis de cette Barbara, peut-être justement en raison de son patronyme (oui, j'ai honte) : j'imaginais un roman plutôt mièvre, destiné à un public féminin adepte de lectures faciles (cela me rappelle une certaine discussion du Club des Chats…). Heureusement, j'ai surmonté cet a priori, ce qui m'a permis de faire une belle découverte. C'est vrai, l'auteure nous emmène dans un univers plutôt féminin si l'on considère que les narratrices sont exclusivement des femmes, mais le récit est si passionnant, les émotions suscitées par la lecture tellement diverses, que c'est, à mon avis, un roman qui s'adresse à tous.

A chacune de ses héroïnes, B.Kingsolver prête une personnalité bien différente, tout en introduisant assez de nuances et de complexité dans leur caractère pour que ses personnages paraissent crédibles et surtout proches de nous. Même leurs façons de s'exprimer contiennent des tics de langage, voire des maladresses propres à chacune, qui accentuent cette impression (un petit bémol cependant : les narrations faites par la petite Ruth May m'ont parues inadaptées à une enfant de cinq ans).

Elles vont toutes évoluer, à des rythmes et dans des directions différentes, avec un point commun : la prise de conscience du fanatisme et de l'intolérance de leur mari et père Nathan, aussi tyrannique avec sa famille qu'avec les autochtones, car persuadé, avec l'intransigeance de sa foi, de détenir la science infuse. Se croyant au départ prisonnières de l'Afrique et de sa misère, c'est finalement surtout de cet homme et du joug de sa religion qu'elles vont s'affranchir. Car, parallèlement, leur regard sur le Congo et ses habitants évolue aussi : arrivées avec des préjugés plus ou moins grotesques, elles finissent par s'y adapter, voire par l'aimer, malgré les souffrances et les pertes qu'elles vont y subir.

En effet, le pays vit durant ces années de grands bouleversements : accession à l'indépendance, guerres civiles, prise du pouvoir par Mobutu, qui instaure une dictature avec l'appui des États-Unis, de la France et de la Belgique… dans le roman, la "petite histoire" subit la grande, avec un constat quelque peu décourageant : ce sont toujours les plus faibles qui font les frais des événements orchestrés à grande échelle par les détenteurs du pouvoir (politique, et surtout économique). Et, schéma commun au foyer des Price et à la communauté en général : quand les hommes, en tant que sorciers, prêcheurs, militaires, veulent prendre le pouvoir, les femmes, dans l'ombre, tentent de maintenir la cohésion familiale et de protéger leurs enfants, et pour elles, peu importe ce qui se décide "en haut lieu", le quotidien les confrontent toujours aux mêmes difficultés.

Barbara Kingsolver rend là un émouvant hommage à ces femmes, mais pas seulement : à travers ses lignes, on devine aussi son respect et son amour pour cette Afrique à la fois si dure et si envoutante.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Voilà une saga qui vaut bien “Tintin au Congo”. La majeure partie du livre se déroule à la fin des années cinquante et au début des années soixante, à l'époque des indépendances africaines, dont celle du Congo belge. Un missionnaire baptiste américain, complètement psychopathe, plus abruti de religion que ne l'exige son métier emmène sa femme et ses quatre filles au fin fond de la brousse pour évangéliser les nègres qui n'ont que faire du Dieu du sorcier blanc. Ils ont ce qu'il faut. L'auteur nous fait vivre la vie excessivement pauvre des populations locales englués dans leurs croyances, fétiches et autres “explications” des catastrophes qui constituent le quotidien ; famine, épidémie… Les Blancs vivent eux aussi dans une extrême pauvreté. Chaque avanie étant comme l'explique le psycho baptiste la volonté de Dieu, réponse automatique du décérébré parpaillot. A choisir entre les superstitions africaines et l'obscurantisme baptiste, la sympathie va à l'Afrique qui ne nous envoie pas ses sorciers. Aucune complaisance de la part de l'auteur, la vérité crue. Tout se terminera très mal pour la famille, comme la tentative de démocratie postindépendance. le livre s'achève sur les vingt années qui suivent où l'on suit les destinées des survivantes. Un grand livre.
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Il y a des livres qu'on n'ose pas commenter, de peur de ne pas assez en dire, ou d'en dire trop, ou d'être à côté et de dénaturer l'esprit du livre. Même si chaque lecteur, par son appropriation, participe au processus du livre. L'histoire est la suivante : un pasteur, N. Price, baptiste géorgien américain, part pour une année au Congo avec sa famille. Nous sommes en 1959, un an avant les premières manifestations de "l'indépendance" congolaise. Dans le récit, la grande histoire rattrapera la petite, le pasteur intransigeant et égotique, persuadé qu'un mode de vie baptiste américain doit être réplicable en tout lieu, en particulier dans ce village en pleine jungle peuplé selon lui d'âmes pécheresses adoratrices (entre autres) d'idoles. Fanatique et obsessionnel, il s'entête notamment à exhorter au baptême des villageois terrifiés par les crocodiles de leur rivière, au détriment des usages et des coutumes, qu'il bafoue les unes après les autres. Il se soucie également peu de manier correctement la langue locale, multipliant les équivoques en défaveur de "Tata Jésus". Sa famille, à côté de la peur, de l'indignation, ou de l'hilarité que provoque le révérend, est forcée de s'adapter, à la malaria, à la dysenterie, aux serpents, à la sécheresse, aux fourmis, à l'absence de pollinisateurs, aux corvées d'eau et de bois (pour la faire bouillir, sans cesse), de communiquer pour se nourrir et le nourrir lui, tout investi de sa mission, et échapper à mort et à la folie. La narration alterne entre les quatre soeurs Price (la benjamine, les jumelles surdouées qui sont bâties en clair-obscur, l'aînée cruche et imbue d'elle-même) et leur mère au final pugnace, dans un pays au bord de l'implosion, où de riches occidentaux exploitent et torturent au besoin les indigènes pour prélever au mieux les ressources d'une terre féconde, leur coupant les mains au propre et au figuré (en les empêchant par exemple de faire des études). Puis l'indépendance advient avec la débâcle belge, le pasteur refuse de partir, les coups d'état s'enchaînent pour servir américains et européens, en allers-retours sur un échiquier qui tâtonne mais veille à ses intérêts, les filles Price sont précipitées dans leurs destins, différents mais liés pour toujours à l'Afrique.
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Congo.1960. Nathan Price, fanatique religieux, est un père de famille venu évangéliser les Africains. Avec son épouse et leurs 4 filles : Rachel la plus frivole, Adah l'handicapée surdouée, Leah la passionnée et la petite Ruth May, ils arrivent à Kilanga.
Nous suivons tout au long du roman les tribulations et les pensées intimes de ces 5 femmes Nous allons les écouter vivre. Elles vont nous décrire leurs émotions et l'intense confrontation avec une culture diamétralement opposée à la leur. Selon leurs personnalités elles vivront l'Afrique d'une façon totalement différente.
C'est un livre magnifique. J'aime tout dans cette aventure, l'histoire (la petite et la grande), les personnages, l'humour tout en finesse, le discernement, la subtile ironie, l'anticléricalisme. Parfaitement documenté, bien écrit, ce roman est un chef-d'oeuvre d'intelligence.
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Grand coup de coeur et surtout claque totale ! Je suis restée scotchée, avec aussi l'envie de relire vite ce roman, tant je l'ai trouvé dense ! Ayant eu un peu de mal avec les premières pages (sous forme de plainte lancinante de la mère), j'ai failli abandonner ... bien m'a pris de persévérer! J'ai ainsi pu plonger dans la vie de cette famille Price et j'ai adoré voir par les yeux des quatre filles, suivre leur regard lucide sur le père: son éducation rigoriste, ses prêchi-prêcha stériles, son égoïsme total. Je me suis révoltée avec elles, j'ai beaucoup ri aussi de toute cette absurdité. Je me suis émerveillée de leurs découverte de l'Afrique. Ensuite j'ai été emportée et secouée par les éléments et les événements politiques liés à l'indépendance. Mon résumé: un chant bouleversant et magnifique à la liberté.
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