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4,29

sur 526 notes
Très beau livre sur la tyrannie d'un père dont le sectarisme et les idées étroites font le malheur de sa femme et de ses quatre filles. Il est pasteur baptiste et décide de quitter les USA et de s'installer dans un village du Congo belge pour en convertir les habitants. Tandis que sa famille tente difficilement de s'adapter à une vie si différente, il s'arc-boute sur ses convictions contraires à tout bon sens, semant ruine et malheur autour de lui. le parcours individuel de ses filles dans cet environnement hostile, le drame qui sanctionne son échec avec la mort d'une des enfants mordue par un serpent venimeux, l'errance de la fratrie sous la houlette d'une mère égarée de douleur, font de ce livre un roman particulièrement fort et émouvant.
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Barbara Kingsolver, Les yeux dans les arbres, Rivages poche

Peut-on choisir son destin quand on est une femme, mère de quatre filles de surcroît, soumise au fanatisme religieux de son mari ? Orleanna Price ne voit pas d'autre solution que de suivre son mari Nathan qui part en mission au Congo belge en 1959. Chacune de ses filles va raconter l'histoire d'un formidable échec et la lente progression d'une sorte de folie dans l'esprit du pasteur baptiste. Elles vont aussi devoir choisir la femme qu'elles veulent être : de la blonde écervelée qui ne vit que pour les apparences à la femme engagée aux côtés de son mari, chacun des personnages va représenter un choix de vie possible au Congo ou ailleurs.
(cliquer sur le lien)

Lien : http://www.litterama.fr/arti..
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Nous sommes en 1959 lorsque le pasteur Nathan Price quitte la Géorgie pour Kilanga, un petit village de ce qui était encore le Congo belge.
Son objectif, qui tourne à l'obsession voire à la folie, est d'évangéliser ceux qu'ils considèrent comme des sauvages.
Pour son épouse et ses quatre filles qui l'accompagnent, le choc et l'incompréhension sont immenses. Rien ne ressemble à ce qu'elles ont connu. Chacune d'entre elles va nous raconter son vécu et faire le portrait par petites touches d'une famille dont l'explosion était écrite d'avance à cause de la démence d'un homme borné, parfait spécimen du patriarche autoritaire et bourré de certitudes sur la prétendue supériorité de la civilisation dont il serait le pur produit.
Les maladies, la faim, les animaux hostiles, les pluies torrentielles suivies de sécheresses... Rien n'épargne les Price. Mais le Congo a aussi des mystères, des ressources et des charmes qui agissent comme une attraction sur Leah, l'une des jumelles, la plus proche de son père dont elle se détachera pour devenir une véritable Africaine. A son arrivée, avant de s'éloigner de la religion, elle décrira son nouveau pays comme « le Royaume de Dieu dans sa simple gloire primitive ».
Même Rachel, l'aînée, la plus américaine du clan qui accumule les préjugés et les clichés sur la population locale, ne pourra se passer de ce continent sur lequel elle a pu tester son incroyable instinct de survie et sa débrouillardise. Quant à Adah, l'autre jumelle, son handicap physique n'est pas considéré comme une disgrâce comme ce fut le cas aux Etats-Unis. Bref, personne ne sortira indemne de cette expérience qui a appris non seulement le relativisme culturel mais aussi à grandir pour devenir quelqu'un de meilleur. Malgré ou peut-être grâce aux erreurs. Malgré ou peut-être grâce à la quête du pardon pour réparer les fautes...
Via l'incroyable destin d'une famille, la merveilleuse conteuse qu'est Barbara Kingsolver nous raconte le Congo, où elle vécut lorsqu'elle était enfant, à la veille de son indépendance. L'émancipation ne sera pourtant qu'un leurre, les Occidentaux continuant à piller les richesses des anciennes colonies. Pendant ce temps, de l'autre côté de l'océan, la ségrégation continue de prospérer.
Quelle belle lecture que ce roman puissant, émouvant, déchirant où l'humour allège le poids de la tragédie. Quel admirable hommage à l'Afrique. Quelle belle ode à la différence et au respect de l'autre. Quelle belle leçon de modestie.

EXTRAITS
- Je pleurais sur les péchés de tous ceux qui avaient entraîné les miens sur ces sombres rivages.
- Pauvre Congo, épouse aux pieds nus d'hommes qui lui ont arraché ses bijoux tout en lui promettant le paradis.
- On sait que tout va au plus mal quand une femme sans jambes et qui vient de perdre deux de ses enfants éprouve de la compassion pour vous.
- Si le mot Congo évoquait chez les gens ce grand cannibale lippu des caricatures, ils se trompaient sur toute la ligne.
- C'est à coup sûr que l'enfance est terminée quand on doit penser à dépiauter un lapin...
- Au Congo, (…) la terre possède les humains.
- Nous sommes faits de nos blessures autant que de nos réussites.



Lien : http://papivore.net/litterat..
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Une lecture coup de coeur !
Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à la lecture d'un livre.
1960, Nathan Price, pasteur baptiste, quitte les Etats-unis pour aller s'installer dans un village reculé du Congo dans le but d'évangéliser la population locale. Dans ses bagages, il emmène sa femme et ses 4 filles. C'est un homme sûr de lui qui n'accepte aucune opposition et qui est persuadé de détenir la vérité. Très vite, les incompréhensions se multiplient avec les habitants du village. Et Nathan Price, emprisonné dans son monde de certitudes, ne fait aucun effort et n'a aucune curiosité qui le pousserait à comprendre la culture de son pays d'accueil. Par son esprit buté, il se met tout le village à dos et ses volontés d'évangélisation le poussent à la folie.
Dans sa construction, ce livre fait alterner les témoignages des 5 femmes de la famille. Chacune racontant avec sa sensibilité l'arrivée au Congo et toute l'histoire familiale qui a suivi. Elles reviennent sur les drames qui se sont noués en cette année 1960, année de l'indépendance du Congo et sur les effets qu'ils ont eu sur leur construction personnelle et sur leurs choix dans leur vie d'adulte.
C'est un livre qui foisonne et qui aborde de nombreux sujets, notamment la colonisation, le sentiment de supériorité de l'homme blanc, le racisme, l'engagement politique, la révolte, l'amour conjugal, la folie,....
Et cette histoire est servie par une écriture que j'ai trouvé incroyable.
Quelle découverte que cette auteure !
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Elles sont cinq, les quatre filles et l'épouse du révérend Nathan Price, à raconter leur année et demi (1960-61) passée au Congo. le pasteur Price a voulu quitter la Géorgie (USA) pour une mission en Afrique; c'est un homme d'une foi inébranlable, mais qui ne supporte pas la contradiction et qui "maltraite" quelque peu femme et enfants. Nommé à Kilanga, assez loin de Léopoldville, il se retrouve face à des congolais qui "essaient" le christianisme quand leurs dieux ne les satisfont pas - ce dont il ne se rend absolument pas compte - et à une période où la colère gronde de désirs d'indépendance, à laquelle il ne croit pas. A aucun moment il ne comprend les africains, à aucun moment il n'est ouvert à la discussion ou à la fraternité avec l'autre; il ne veut qu'"évangéliser".
Chacune à leur tour ses filles et sa femme prennent la parole et racontent, souvent avec humour, des choses plutôt terribles ; elles ont toutes un esprit très affuté ! Il y a Rachel, la coquette (15 ans), ce qui ne l'empêche pas d'avoir une reflexion juste et intéressante ; Leah et Adah, les jumelles surdouées de 14 ans : Leah est un garçon manqué et Adah, née handicapée et marchant très lentement, en profite pour observer les humains, les animaux, la nature ; c'est elle qui comprend le mieux les africains. Ruth May la petite dernière de cinq ans voit et décrit les évènements avec ses yeux et ses paroles d'enfant. La mère, Orleanna, revient sur cette période et essaie de comprendre comment sa famille a perdu pied ; on sent tout au long du livre qu'il va se produire quelque chose d'affreux et la tension monte ...
Dénonçant également le comportement des colons belges qui n'essayaient jamais de faire progresser les populations locales, ils empêchaient par exemple les enfants de faire des études, et qui profitaient des richesses minières du pays, l'auteure raconte ce pays déstabilisé : 30 juin 1960 intronisation de Patrice Lumumba comme premier ministre de la toute nouvelle république du Congo à Léopoldville, puis complot fomenté par l'américain Eisenhower pour l'assassiner et le remplacer par Mobutu. Une famille et un pays dans la tourmente ...
Un livre formidable, épatant, souvent drôle, et d'une grande richesse ; mais aussi, terrible et juste !
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Pas de coup coeur (pour moi) pour se livre.
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Congo belge (Zaïre), Kilanga, 1959, Nathan Price, pasteur baptiste américain tente d'évangéliser des ouailles réticentes ou réfractaires, compatissantes ou hostiles. Son fanatisme est démesuré et inaltérable. IL ne voit pas la faillite de son entreprise ni la déroute dans laquelle il entraine son épouse et ses quatre filles, qui sont loin de voir s'accomplir leurs espoirs de femmes occidentales.
La confrontation des deux cultures et des mentalités est parfois risible, souvent terrible mais aussi poétique, en tous cas humaine.
Si le livre de Barbara Kingsolver nous enchante par le voyage, il nous fait déchanter par le choc des civilisations.
Ce titre appartient à ma liste « Titres d'ordre végétal ».
Plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/01/08/barbara-kingsolver-les-yeux-dans-les-arbres/
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Dans ce roman, elle donne la parole aux femmes. Cinq femmes aux destins très différents : Orleanna, la mère, Rachel, Leah, Adah et Ruth May, les quatre filles. Chacun de ses personnages a une voix, une tonalité, un caractère particulier qui se ressent sous la plume de Barbara Kingsolver. On sent que la psychologie de chacun est finement travaillée. Personne n'est tout blanc ou tout noir (sans mauvais jeu de mot), et tous (ou presque) douteront un jour ou l'autre.

Chapitre après chapitre, chacune va raconter les étapes marquantes de leur vie au Congo, les rencontres, les drames, les joies aussi. On découvre une famille qui se prend de plein fouet le décalage culturel entre leur mode de vie américain qu'ils imaginent pouvoir importer en Afrique, et les traditions séculaires d'un petit village où honorer un seul Dieu semble incongru. J'avoue avoir également découvert l'histoire du Congo belge, qui devint le Zaïre puis la République démocratique du Congo. Barbara Kingsolver n'hésite pas à pointer du doigt le rôle des puissances européennes et américaine dont les jeux politiques se répercutent avant tout sur les habitants de ces pays
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Dans les Années 60. Nathan Price se rend au Congo avec toute sa famille, son épouse et ses 4 filles très jeunes. Pasteur engagé, il débarque avec une seule idée en tête : évangéliser les habitants de Kilanga, petit village où ils sont affectés.
Assez sévère et entêté, il ne se s'occupe pas de sa famille, cumule les maladresses et toutes les difficultés à vivre au quotidien dans une nature difficile et hostile.
Elles devront apprendre seules, à communiquer, à trouver de la nourriture, se battre contre les maladies...Les quatre soeurs et leur maman racontent leur histoire chacune à leur tour...
Rachel, qui ne cherche qu'à s'en sortir du mieux possible.
Leah, indépendante, aimera l'Afrique du plus profond de son être.
Adah, muette, analyse tout se réfugie dans les textes, la poésie.
Ruth May, la plus petite, insouciante, solaire et incroyable!
Orleanna, la maman qui se débat. Tantôt coule, tantôt se redresse et survit.

Barbara Kingsolver écrit un roman, intense, réaliste où toujours la biodiversité, la justice, l'humanité sont à l'honneur... Un livre qu'elle aura mis 30 ans à écrire. J'ai beaucoup aimé comme tous les romans de cette grande auteure américaine. Un livre impossible à oublier.
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Toute la famille Price suit son pasteur de chef de famille au Congo. Mrs Price qui a suivi son si beau mari et leurs quatre filles. le père est sérieusement déjanté et la vie congolaise n'est pas facile pour une famille venant d'un milieu tellement plus confortable. Il n'y a pas de fourmis rouges dévoreuses aux Etats Unis, ni de manga vert. le récit fait par la mère et les filles est souvent cruel.
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