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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Trois femmes singulières, le temps d'un été dans les Appalaches.

Il est fortement question de botanique et de faune locale entre ces pages.

B. Kingsolver reprend le flambeau de ses valeurs (écologie et féminisme), avec ce sens de la nuance et cette intensité qui la caractérisent.

J'ai beaucoup aimé
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Je me demande si avoir découvert Barbara Kingsolver au hasard d'un vide-grenier avec L'arbre aux haricots ne m'a pas empêchée de l'apprécier à sa juste valeur. À l'aune de ce livre, qui m'a profondément touchée, je crains que ses autres ouvrages ne soient toujours un cran en dessous.
Dans ce roman, déjà j'ai été désarçonnée par la construction : cette façon de passer d'un personnage à l'autre, comme si on changeait de cheval à chaque tour de manège, j'ai eu du mal à m'y habituer. Puis il y a la fin, qui m'a laissée quelque peu sur ma faim. Pour une fin ouverte, elle est ouverte ! J'aime à imaginer une rencontre entre les trois femmes, les hommes toujours en arrière plan. Puisque, et passons au positif, ils ont également leur part dans cet ouvrage.
J'ai aimé aussi le respect qu'a l'auteur pour chacun de ses personnages, et leurs prises de position. Bien sûr, on devine la sienne, mais on comprend aussi le parti pris du cultivateur, du chasseur ou de ce vieillard obstiné agrippé à ses herbicides. Il n'y a pas les bons et les méchants, ceux qui savent et les crétins de la campagne. Chacun son histoire, avec sa part de mystère pour certains, qui justifie leurs prises de position.
Au final, ce que je retrouve dans chacun de ces livres c'est la profonde tendresse pour les personnages, l'aura et la force d'existence qui leur est donnée. Sans parler d'une écriture qui rent visible des paysages magnifiques, et lisibles des sentiments humains complexes.
J'en reviens à ce que j'écrivais au début : j'aurais commencé par ce roman je l'aurais sans doute trouvé admirable. Il y a peut-être une graduation à effectuer pour découvrir l'oeuvre de Barbara Kingsolver. Je ne sais pas si j'en lirai d'autres. À moins que vous ne m'en suggériez. Auquel cas je me laisserai facilement convaincre.
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Dans les Appalaches, 3 femmes aux différents âges de la vie partagent ce récit à tour de rôle .

Les prédateurs avec Deanna qui vit isolée dans une cabane . Elle travaille pour l'Office des forêts. Lorsque le récit commence, elle scrute un terrier où elle pense qu'une famille de coyotes vient de s'implanter. Son observation est interrompue par l'arrivée d'un jeune chasseur qu'elle soupçonne de poursuivre les coyotes considérés comme animaux nuisibles par les éleveurs du coin.

Un amour de papillon de nuit avec Lusa , qui a délaissé la ville et ses travaux universitaires sur les insectes pour épouser Cole Wildener, fermier . Seulement Cole meurt accidentellement et elle doit affronter les soeurs de Cole, hostiles à ce qu'elle reste maintenant dans la ferme familiale.

Les châtaigniers d'autrefois avec Nannie, une vieille femme qui est productrice de pommes et s'oppose à son voisin Garnett Walker et à ses méthodes radicales car il emploie des pesticides. Pourtant , il tente de trouver une espèce de châtaignier résistant à la maladie qui a décimé la plupart des arbres de la région , les autres ayant été abattu en suivant .

À tour de rôle, le lecteur suit les péripéties de ces femmes courageuses , l'histoire des unes et des autres qui va se chevaucher bien entendu débute au printemps au moment où la nature explose :

"Mais là, maintenant, le printemps s'animait en pleine période de lascivité. Partout où le regard se posait, on essayait de gagner du temps, de la lumière, de profiter du baiser d'un pollen, de l'union du spermatoïde et de l'oeuf, d'une seconde chance "

Un récit empreint de désir et d'amour !

C'est surtout l'occasion pour Barbara Kingsolver de parler d'écologie , ses personnages féminins sont toutes en lutte contre les pratiques actuelles : pesticides, éradication des soit-disant nuisibles , cultures intensives , élevages extensifs, abattage massif d'arbres . Elles rusent d'ingéniosité pour s'opposer aux hommes .

Certains, heureusement, sont sensibles à leur discours et ce n'est pas un combat hommes-femmes , la sensibilité est dans les deux camps jeunes ou vieux mais les chasseurs restent des chasseurs ...

Si ces femmes entrainent la sympathie avec les épreuves qu'elles surmontent, leur courage, leur inventivité et leur grand coeur, j'ai trouvé le récit par moment assez poussif et les propos concernant la nature parfois un peu trop didactiques , mais ce livre a été publié en 2004.

J'ai aimé par contre les nombreuses descriptions d'oiseaux , les observations des papillons , la patiente recherche des petits coyotes comme gage de renouveau. Il faut y croire !

Saluons la fin de ce récit:
"L'homme a l'arrogance de se croire seul. Chaque pas silencieux résonne comme le tonnerre dans la vie souterraine des insectes, une secousse sur un fil impalpable de la toile qui attire partenaire à partenaire et prédateur à sa proie, un commencement ou une fin. Tout choix offre un monde neuf à l'élu. "

Lu en Aout 2023
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Lire Un été prodigue, c'est grignoter un petit beurre. On y croque successivement dans l'un des quatre coins pour avancer, en flânant, vers le centre. Quatre personnages principaux tracent leurs routes. Dans la vallée et la montagne du comté de Zébulon, au sud des Appalaches, celles-ci se rejoignent par des chemins de traverse sur fond de préservation du vivant et de la chaîne alimentaire que chacun considère à sa manière.

L'un des coins abrite Deanna, dans son refuge de garde forestière. Voila deux ans qu'elle y vit seule, notant les observations de son environnement dans un cahier, prenant soin des chemins et scrutant récemment des traces toutes fraîches, indices probables du retour du coyote, important prédateur qui va modifier l'organisation des espèces. Sa thèse portait sur les coyotes, elle connait parfaitement, dans le milieu naturel, le déséquilibre engendré par leur disparition. Mais voilà que contre toute attente, elle se retrouve troublée par le jeune Eddie, le laisse répondre à son besoin naturel d'amour alors que sa peur pour la sérénité de la nouvelle famille coyote grandit.

Le coin en vis-à-vis parle de Lusa, toute jeune épouse de fermier, passionnée de papillons de nuit et voulant défendre tout le vivant qui l'entoure, source de heurts quotidiens avec son mari. le chèvrefeuille et le tabac, ces deux sujets reviennent inlassablement clôturer des disputes dues à leurs différences : Lusa vient de la ville et a fait des études de sciences naturelles alors que Cole, avec son côté très montagnard, a toujours vécu à la ferme. Un accident tragique laisse rapidement Lusa face à la ferme et à ses belles-soeurs. Son sentiment d'être l'intruse, dans la maison et sur les terres familiales, ne fait que croître.

Les deux derniers coins sont voisins et nous livrent, à grand renfort de pancarte, une querelle ardue, pleine d'échanges piquants, au sujet de l'utilisation ou non des pesticides. Garnett est un professeur veuf en retraite s'échinant à trouver le meilleur croisement pour faire renaître le châtaignier d'Amérique décimé depuis des décennies d'une maladie cryptogamique. Mais il est aussi, armé d'un gros bidon de désherbant, le fervent défenseur des substances chimiques au grand dam de Nannie, sa voisine, tenace et virulente à ses heures pour fustiger ce genre de dominateur de la terre. Et Nannie ne baisse pas les bras devant ce voisin moralisateur et enquiquineur notoire !

Et ces quatre savoureux petits coins se grignotent, et se grignotent lentement pour ne pas arriver trop vite à la dernière miette, pour goûter encore tous les sentiers où l'on respire le souffle émis par le mont Zébulon, écarquillant les yeux sur les fleurs sauvages qui s'épanouissent sur les flancs montagneux. En se berçant du trille d'une fauvette à tête cendrée, récemment revenue pousser ses petites notes dans ce bois des Appalaches. En observant un papillon de nuit s'agitant contre une fenêtre. En pistant une famille de coyotes, flairant le moindre indice de leur passage afin de se réjouir, comme Deanna, de leur retour ici. Pourront-ils reprendre leur place de prédateurs dans le fragile équilibre de la chaîne alimentaire ?
On ralentit le pas en pensant aux espèces disparues, faune et flore confondues, en constatant les dégâts entraînés par l'élimination d'un prédateur qui vient bouleverser toute la pyramide.

Le vivant est au coeur de ce roman, qu'on le malmène ou qu'on le protège, qu'on s'en accommode ou qu'on le détruise, il palpite dans la nature comme chez les hommes et ne demande qu'à éclater au grand jour. Barbara Kingsolver allie toujours avec précision, naturel, émotion et humour les parcelles de vie de ses personnages et les lieux, riches mais fragiles, sans lesquels ils ne pourraient évoluer. Elle diffuse son message écologique avec subtilité, sans tapage, tout en lui préservant toute sa place.
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Un beau roman des grands espaces américains. Très moderne pour avoir été écrit en 2000. Ce roman nous donne à lire de chouettes personnages, tout en nuances et notamment féminins. Les choses ne semblent pas si tranchées qu'elles paraissent dans ce comté de Zébulon. Coyotes, chèvres, créationnistes, misanthropes et adeptes du fusil, tout le monde se côtoie et essaie de trouver son équilibre, parfois à travers un changement de vie radical, un deuil ou remise en question.
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Il faut entrer dans le livre avec curiosité et se laisser porter par l'amour de la nature que possède chacune des trois femmes ici racontées par Barbara Kingsolver.
Deanna, retirée du monde, protectrice des coyotes, qui veille jalousement sur son coin des Appalaches, et qui verra sa quiétude menacée par l'arrivée d'un jeune chasseur...
Lusa, jeune veuve héritière du domaine familial de son mari, essayant de se faire accepter par ses belles-soeurs, et voulant donner à son domaine une tournure différente.
Nannie, un peu sorcière, surtout écologiste, protégeant ses cultures des pesticides répandus par son grincheux de voisin, Garrett .
Trois femmes, trois parcours différents: Lusa, moins de trente ans, Deanna, fin de la quarantaine, Nannie, 75 ans.
Elles vivent avec la nature, et en défendent les droits.
C'est un très beau livre, plein d'images, de sons ,d'odeurs et de sensations.
C'est aussi un roman qui parle d'amour. d'enfance et de famille.
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J'ai entamé ce livre sur un étonnement, habitué au rythme endiablé des road movie colorés qui ont fait le succès des premiers romans de Barbara Kingsolver. Ici il faut prendre son temps, se laisser bercer par le tempo saisonnier des récoltes, de la vie forestière, du climat capricieux parfois, des habitudes de cette petite communauté rurale du Kentucky.

Lusa, spécialiste des insectes, en particulier des papillons, vient de la ville et peine à trouver sa place dans la grande fratie de son mari, et sur les terres à tabac de la ferme familiale.
Deanna, garde forestier, vit de solitude et d'eau fraîche, dans son refuge de la montagne de Zebulon, où elle observe le retour d'une faune depuis longtemps disparus de ces contrées. Sa vie bascule à l'arrivée d'un visiteur passionné de chasse.
Nannie est une pionnière du biologique dans cette région du Kentucky où les pesticides sont rois. Elle travaille d'arrache-pied dans son verger de pommes, malgré son âge. Tout irait pour le mieux s'il n'y avait ce vieux grincheux de voisin pour lui chercher querelle...
C'est l'histoire de trois femmes, trois vies de labeurs, d'amour, de choix à faire. Trois femmes qui, chacune à leur façon, ont su composer avec la nature pour en tirer profit sans y porter atteinte.

L'écriture, entièrement tournée vers la nature, est poétique et raconte merveilleusement les Appalaches mais aussi (surtout !) les femmes. Il est beaucoup question de phéromones, de cycles, d'amour et d'électricité dans l'air... Avec ce rapport très féminin à la terre que l'autrice suggère dans chacun de ses livres.
Alors, malgré quelques longueurs (langueurs ?) je me suis laissé charmer par l'ambiance sensuelle de cet intermède estival.
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Je ne dirais pas que ce roman est trépidant. Mais il est fin, conçu sur un rythme qui s'écoule comme celui des saisons, tout en croisant trois voix principales qui apportent des échos à la narration d'un quotidien qui s'égrène à la fois doucement et inexorablement, cycliquement. Il interroge le rapport du vivant au vivant, quel qu'il soit (chaînes de prédations, écologie dans la production agricole et le milieu rural, rapports humains tissés de désirs et de joie, mais aussi de renoncement ou de préjugés). La question de l'amour filial ressurgit dans cet opus, avec celle en fin d'ouvrage de l'adoption, comme dans "L'arbre aux haricots".
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J'adore cette auteure que je lis dans sa langue. Ce livre, centré sur la vie de trois femmes, est savoureux et très bien écrit.
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Dans un été prodigue, Barbara Kingsolver dresse le portrait de trois femmes.
Dans les Appalaches, dans le comté de Zébulon (Kentucky), Deana s'est retirée de la société, et vit comme une ermite dans une refuge de l'office forestier.
Amoureuse de la nature, elle en est venue à rejeter la compagnie des hommes.
Il y a Lusa qui, après son mariage avec Cole, vient s'installer dans la ferme familiale. Elle va devoir faire front à la famille de son époux et à leurs différences.
Et puis il y a Nina, 75 ans, qui conduit une ferme en agriculture biologique, et qui doit composer avec son grincheux de voisin, Garnett Walker.

C'est une belle histoire, très touchante.
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