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4,02

sur 178 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que fait un écrivain quand il n'écrit pas? Voilà une réponse possible, celle de Barbara Kingsolver, auteur à succès depuis de nombreuses années. Son intérêt et ses inquiétudes en ce qui concerne l'avenir de notre planète malmenée apparaissaient clairement dans son dernier roman publié (Dans la lumière, qui contait la modification intempestive du trajet migratoire des papillons monarque dont l'étape inattendue dans une petite ville des Appalaches bouleverse la vie locale). On est donc moyennement étonnée de retrouver l'auteur, avec sa petite famille dans une ferme des Appalaches, manches retroussées et bottes au pied, pour tenter l'aventure d'une d'une vie de fermier, en quasi autarcie, et pour le reste, le recours à des productions locales, à moins d'une heure de voiture.
Toute la famille joue le jeu, avec beaucoup de conviction et une implication sans réserve (Lily est très impressionnante du haut de ses neuf ans, lorsqu'elle organise un négoce d'oeufs, s'escrimant à mettre en application toutes ses connaissances en calcul, choisissant avec soin les races de poules pour composer des douzaine multicolores, organisant la com et la distribution…)

Il s'agit donc de démarrer au printemps, période des semis et des plantations, (c'est dans cette période que le recours aux producteurs locaux prend tout son intérêt). Puis vient le temps de la récolte, intense, entre les travaux au jardin et les préparations de provisions pour l'hiver. C'est l'époque où les courgettes sont maudites, au point de devoir apposer sur la barrière de la ferme un panneau d'interdiction d'en déposer…L'imagination est de mise pour accommoder ces légumes prolifiques…
La famille se consacre aussi à l'élevage de volailles, pas uniquement pour les oeufs. Pas de végétarisme chez les Kingsolver, mais on exclue bien entendu du régime, la viande qui provient de ces élevages en batterie où les animaux macèrent dans leurs excréments et croupissent dans un espace confiné qui leur interdit tout mouvement (on se souvient du pamphlet de Jonathan Safran Foer Faut il manger les animaux).

L'hiver arrive avec une période de repos pour le jardinage, il faut alors gérer les réserves pour boucler l'année, et faire l'inventaire pour que le mois de février, qui en cherokee se dit « mois affamé » ne le soit pas.

Le bilan est positif : l'année s'est bien déroulée, les Kingsolver s'en sont sorti avec une santé resplendissante et un bilan financier positif (50 cents par personne par repas en moyenne).
L'adhésion totale de la famille est attestée par les encarts qui apparaissent tout au long du récit. On a même en prime quelques recettes de cuisine.

Ce parcours familial (et les talents de conteuse de Barbara Kingsolver n'y sont pas pour rien) est intéressant. Certes il vaut mieux avoir des affinités avec le jardinage pour s'extasier avec l'auteur sur les catalogues de semences et les dénominations originales des tomates ou des aubergines. Mais le combat écologique ne peut pas laisser indifférent, d'autant que la partie est inégale face aux multinationales (dont Monsanto) qui n'a pas dans ses objectifs d'améliorer la santé de l'humanité.



J'ai vécu par procuration une année dans les Appalaches et mon admiration pour Barbara Kingsolver n'en est que plus grande.
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J'aime l'humour de cette auteure, surtout dans ses romans. Là elle nous emmène dans un bout de sa vie après bien des réflexions et des années de surconsommation. A un âge décisif chez une femme, cet âge qui nous permet les dernières grandes folies, le changement radical, elle décide de retourner vivre dans sa région natale, avec la complicité de son mari et de leurs deux filles. Voici les chaînes montagneuses des Appalaches, l'humidité, le froid, l'attente du printemps, le répit de l'été. Barbara aurait pu en rester là, profiter de cette nature, mais non. Elle décide également de devenir auto suffisante. La petite famille se débrouille bien et va imposer le respect dans le village. Barbara continue sur sa lancée, elle remet au goût du jour l'entraide, achète local, bref le bonheur. Attention ce bonheur là est fatiguant, ne croyez pas que vous allez vous nourrir comme si vous faisiez vos courses dans une grande surface. Il faut bêcher, planter, ramasser, cuisiner et mettre en conserve les légumes pour l'hiver. Vous voulez manger de la viande ? Vous allez commencer par tuer les animaux. Dans ce contexte Barbara et les siens vont à l'essentiel sans perte ni bonus. C'est le respect de la vie, tout simplement. Vivre ensemble, la tolérance, bien des mots que j'entends depuis quelques temps et qui perdent leur signification dans une société où tout est facile mais compliqué, parce que l'être humain s'est facilité la vie mais n'a pas évolué, il suffit de lire le paradoxe du chimpanzé pour en avoir la preuve sinon la conviction.

J'ai lu ce livre tout en étant dans un grand huit côté professionnel (si on peut appeler ça une profession) et j'avoue je m'évadais. Je voyais mes collègues et supérieurs s'agiter, tourner en rond dans leur bocal et moi je faisais les foins avec Barbara et ses amis. une pause campagnarde en pleine ville loin de la sottise humaine, ça fait un bien fou.


J'ai trouvé cette pépite au CDI du lycée.

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Barbara Kingsolver et son mari Steven L. Hopp, professeur de science naturelle, décident de quitter l'aridité de Tucson en Arizona et de migrer vers leur ferme située au contrefort des Appalaches en Virginie. Leurs deux filles, Camille et Lily, sont également partantes pour changer d'environnement, emballées par le projet familial d'atteindre à l'autonomie alimentaire.
« Nous voulions prendre un congé sabbatique alimentaire, nous salir les mains, apprendre à cultiver, cet art en voie de disparition. »
Durant une année intensive remplie de semis intérieurs, d'entretien des plantules, de plantation au potager, de binage, de sarclage, de récoltes et de mise en conserve, Barbara raconte le processus en long et en large dans cet ouvrage vivant et didactique à la fois. Entrecoupé de statistiques et de faits concrets narrés par Steven et de recettes de cuisine proposées par Camille, le récit défile les mois et les saisons desquels découlent les travaux quotidiens. À cette latitude, les agriculteurs peuvent bénéficier de 48 semaines de culture et dès le mois de mars, apparaissent les premières asperges. Une bénédiction, comparativement aux terres québécoises! J'ai donc fortement apprécié l'abondance et la variété des récoltes tirées du jardin de Barbara. Avec humour et un brin d'autodérision, l'autrice aborde les enjeux de consommation locale (à moins de 100 km de la maison), de la malbouffe américaine, de l'art de vivre italien, des anciennes races de volailles et de bovins, de cuisine saisonnière, de la conservation des graines indigènes et des légumes oubliés, de la protection des aliments en voie de disparition, de l'industrialisation de l'agriculture, des pesticides, des engrais chimiques, des traditions culinaires et de repas en famille.
Foisonnant de détails techniques et d'anecdotes pittoresques, le livre apporte une intense réflexion sur la façon de nous alimenter et de consommer en plus d'inciter au locavorisme et/ou au jardinage. Pour ma part, je cultive avec succès des fines herbes en pots, deux pommiers nous donnent leurs fruits une année sur deux et les quelques tentatives de potager déployées se sont inévitablement soldées par les razzias des écureuils, des oiseaux, des insectes et même d'un lapin en goguette. le jardinage est peut-être un art, mais c'est aussi beaucoup de travail et de surveillance.

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Barbara Kingslover, son mari Steven L. Hopp et leurs deux filles Camille et Lily décident de quitter définitivement Tucson en Arizona pour s'installer dans une vieille ferme dans les montagnes de Virginie. L'idée est de vivre en se nourrissant des produits de leur ferme (fruits, légumes, mais aussi volaille) ou de produits locaux et bio, pendant au moins un an. Si Barbara Kingslover écrit le récit au fil des mois, Steven L. Hopp, professeur de biologie donne des informations factuelles et Camille des recettes de cuisine et son point de vue d'adolescente sur cette expérience.

Challenge Pavés 2022
Challenge Plumes féminines 2022
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C'est avec un plaisir immense que j'ai dévoré ce livre ! A la fois essai et journal de bord, ce livre nous fait entrer dans le quotidien d'une famille américaine qui a fait le pari fou de vivre quasiment en autarcie sur leur ferme, en privilégiant le bio et le local.

Barbara Kingsolver est une femme comme j'aimerais en rencontrer plus souvent. Intelligente, engagée, toujours prête à réfléchir en profondeur sur un sujet ou un projet qui lui parait digne d'intérêt, lucide et critique envers son pays, et pourtant enthousiaste et optimiste.

Quand la famille se lance dans l'aventure, tout le monde est partant, aussi bien le mari, prof de biologie que les deux filles. Barbara Kingsolver nous livre sa vie rythmée par les travaux du potager, ponctuée par la préparation des repas, les rencontres entre amis, les réunions de famille, le changement de saison. Les réussites, les échecs, les bonnes idées, les constats, tout est relaté entre recettes de cuisine bien alléchantes et considérations plus scientifiques signées par Monsieur. Même la fille aînée a participé à la rédaction.


Les lecteurs - enfin certains - pourront découvrir que oui, certains Américains sont dotés d'un cerveau, qu'ils réfléchissent, s'engagent et ne se prennent pas pour les maîtres du monde !

Si son discours sur le thème "consommez local et bio" m'était extrêmement familier, j'ai été très intéressée de découvrir ce qu'il en était réellement au sujet de la nourriture aux USA. Je me suis aperçue avec une certaine stupeur que les filières bio ont autant de mal à émerger que chez nous, mais pire encore, à quel point les lobbies de la nourriture industrialisée sont puissants. En revanche, plus réjouissant, les petites fermes, les réseaux locaux consommateurs-producteurs, les ventes directes m'ont semblés plus structurés qu'en France et donc plus prometteurs. Néanmoins, quel que soit le pays où l'on vit, nous sommes tous confrontés au même problème : il devient difficile de pouvoir manger des produits sains cultivés dans le respect de la nature.

Une expérience comme celle-ci est cependant un signal fort. Barbara Kingsolver, tout comme moi d'ailleurs, à un niveau un peu plus modeste, a choisi d'entrer en résistance : pas besoin d'être propriétaire terrien pour se lancer dans le potager bio, quelques mètres carrés suffisent. Et même un jardin collectif, un balcon... tout est bon pour semer les graines de la résistance !

En lisant ce beau témoignage, je me disais que vivre de son potager bio implique plusieurs choses : certes la priorité est donnée à la santé et au respect de la nature, mais pas seulement. Il y a aussi le plaisir de cuisiner, pour soi et pour les autres, une activité qui n'est pas anodine... le plaisir de retrouver du temps, de vivre un peu plus au rythme de la nature, de privilégier l'essentiel, de balayer le superflu. Et de retrouver le goût du lien social, des échanges véritables entre les gens. Barbara Kingsolver évoque fort bien le fossé qui sépare les citadins des agriculteurs. Mais voilà que le concept du "consommez local et bio" réduit les distances et les frontières, fait tomber les préjugés : on rencontre d'autres partisans de ce type d'agriculture, on fait connaissance avec les producteurs locaux, on échange des idées, des graines, on s'entraide pour que survive la production locale... bref, on établit des rapports humains autour d'une nécessité universelle : bien manger en protégeant notre environnement.


Autour de moi, je rencontre encore trop de gens qui hésitent à consommer bio, qui prennent pour argent comptant toutes les bêtises véhiculées par les lobbies pour décrédibiliser le bio, qui me disent ne pas avoir le temps (hé, j'habite en zone rurale où le chômage domine...), bref qui ont toujours de bonnes raisons pour ne pas se lancer dans l'aventure... Pourtant, des initiatives existent, il faut de la bonne volonté et de l'optimisme. Et de la joie de vivre. Toutes choses que l'on ressent en lisant Un jardin dans les Appalaches.

A faire circuler, en mentionnant "bon pour la santé" !!
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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(...) Ce livre raconte, au fil des mois, l'installation et le quotidien de l'autrice, son mari et leurs filles dans leur nouvelle vie, leurs motivations (basées sur des réflexions concrètement expliquées), leurs doutes, leurs résultats. Il y a également des encarts rédigés par Steven L. Hopp, le mari de Barbara Kingsolver, qui abordent des chiffres et des faits sociétaux, scientifiques, et des chapitres rédigés par leur fille Camille, qui apporte un point de vue un peu différent et propose des recettes saisonnières.

J'ai trouvé ce témoignage absolument passionnant, à la fois pour les idées développées et pour l'expérience humaine qu'il retrace. Je ne sais pas à quel point l'autrice a idéalisé son expérience (il est plus question des réussites que des échecs), mais c'était un plaisir de « voir » des gens vivre selon les principes qu'ils professent.

Le livre date de 2007, alors il n'est pas tout à fait actuel. D'autre part, il n'est question que de la situation des USA et de sa population, de ses règlements, de ses lois. Toutes les suggestions de lectures et de sites internet sont en anglais. Comme ils ne s'appliquent pas à nous, je ne suis pas allée voir de près, mais j'imagine que certains sites n'existent probablement plus. Quant à l'autrice, elle m'a semblé idéaliser énormément l'Europe et ses habitants, ce qui prête un peu à sourire. Mais c'est intéressant de découvrir comment nous sommes vus ailleurs.
(...)
Une lecture passionnante et très enrichissante!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Une aventure exaltante et militante pour nous faire réfléchir sur les citoyens et citoyennes que nous sommes dans notre rapport à la nature, à la nourriture, à ce monde qui va trop vite et qui avale tant de choses sur sa route sans regarder les dégâts parfois irréparables. Jamais de leçon donnée par Barbara Kingsolver mais un engagement profond pour nous dire que l'on peut agir, un ton parfois léger, poétique et humoristique et une fin savoureuse où l'accouchement d'une dinde nous donne des frissons !
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Barbara Kingsolver, son époux et ses deux filles décident de vivre uniquement des produits de leur ferme. Cette aventure est décrite au fil des chapitres et est agrémentée de recettes et d'articles sur des thèmes variés tels l'agriculture biologique, l'emprunte écologique ...

Le livre est agréable à lire et plein d'astuces sur le maraîchage. le style est néanmoins très américain avec certaines exagérations. Il mentionne par exemple que les gens des villes croient que les spaghettis poussent dans le sol... de plus, le livre n'est pas toujours des plus objectifs.
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Une chronique du quotidien au pays de la décroissance, du jardinage biologique et de la production locale.
Super je l'ai lu comme un roman et je me prépare pour la culture des asperges.
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Pendant un an, Barbara Kingsolver, son mari et ses deux filles ont fait le choix de se retirer dans leur ferme des Appalaches avec comme défi de se nourrir presque exclusivement du fruit de leur travail (plantation, élevages) et de produit locaux. Ce livre est le récit (écrit à six mains) de cette belle expérience familiale.

Publié en 2007, un peu avant la déferlante verte et développement durable, l'auteur nous donne un point de vue intéressant : comment, au pays de la mal-bouffe, résister à l'industrie agro-alimentaire ? Il est d'ailleurs assez marrant de voir comment l'auteure idéalise la capacité des européens à bien se nourrir

Dans un monde où tout va toujours plus vite, où l'inactivité est mal considérée, la famille Kingsolver va réapprendre à vivre au rythme des saisons.
Un livre épicurien qui nous fait (re) découvrir le plaisir de préparer de bon repas à partager en famille et entres amis. Un livre savoureux parsemé de recettes familiales simples et alléchantes.

A la fois récit, journal de bord, documentaire, livre de recettes, ce livre est brillant, militant mais jamais donneur de leçons ("Nous sommes des apprentis convertis, pas des prédicateurs moralisateurs." ). Un livre intelligent bien loin des diktats parfois un peu repoussants des écolos radicaux ou des végétariens. J' y ai pioché des idées intéressantes pour poursuivre mes efforts d'apprentie locavore.

Un livre qui donne furieusement envie d'aller cultiver son lopin de terre loin de cette société qui nous fait miroiter la sur-consommation comme un gage de bonheur.
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