AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,57

sur 116 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Cher ami, je suis désolé que vous ayez dû endurer de telles épreuves pour parvenir jusqu'ici. Notre pays n'est pas très moderne, il y existe toutes sortes de règles tout aussi difficiles à connaître qu'à éviter, et aucune ne prévoit quoi que ce soit pour les extraterrestres. Je suis si heureux de vous revoir.
– Moi aussi, Mister Boris. Votre visite est très généreuse. »

Ce pays pas très moderne, c'est la Suisse ! Et c'est un politicien nationaliste qui parle à un clandestin, peut-être d'origine extra-terrestre ou peut-être illusionniste doué. On peut aussi, si on est croyant, penser à un prophète envoyé par Dieu, Quel-qu'Iel-Soit...

La narration est menée par une journaliste free-lance, Valentine Ziegler, qui oscille entre doute et envie d'y croire.

Cette novella est ma première incursion dans l'oeuvre de Laurent Kloetzer. le récit a du rythme, de courts chapitres bien pensés. Mais je ne suis pas vraiment parvenu à m'intéresser à cette histoire, lue juste après une lecture prolongée d'un roman d'Antoine Volodine. Tout paraît fade à côté...
Commenter  J’apprécie          330
Après « L'homme qui mit fin à l'histoire », « Poumon vert » ou encore « Un pont sur la brume », je poursuis avec toujours autant de plaisir ma découverte des novellas publiées par l'excellente collection « Une Heure Lumière » du Bélial. le principe est ici toujours le même : un texte court n'excédant pas une centaine de pages et une identité graphique particulièrement soignée confiée aux bons soins d'Aurélien Police. Après Thomas Day (qui avait ouvert le bal avec « Dragon » en 2016), Laurent Kloetzer est le deuxième auteur français à participer à cette collection qui, une fois encore, ne démérite pas. La novella met en scène une journaliste suisse, Valentine Ziegler, qui part en reportage dans un camp de réfugiés tunisien où aurait été signalée l'apparition d'un Elohim. Elohim ? Un être mystérieux d'apparence toute à fait humaine mais dont on ignore la nature (extraterrestre pour certains, divine pour d'autre) et sur lesquels une parte de la population a placé tous ses espoirs. C'est au cours de ce reportage que Valentine fait la connaissance d'Issa, le fameux Elohim, ainsi que de trois autres jeunes réfugiés qui l'ont recueilli lors de son apparition sur Terre et qui le considèrent désormais comme leur frère. Bouleversée par cette rencontre et par l'innocence et la douceur du jeune homme, la journaliste entreprend à son retour en Suisse de faire venir Issa et ses frères dans son pays, quitte à s'associer pour cela à un homme politique dont les idées sont pourtant très éloignées des siennes. le texte s'inscrit semble-t-il dans le même univers que d'autres oeuvres de Laurent Kloetzer (merci Xapur) : « Anamnèse de Lady Star » et « Vostok », deux romans qui sont depuis longtemps dans mon viseur (le second sort justement en poche chez Folio SF ce mois-ci) et que je suis d'autant plus impatiente de lire après cette lecture qui ne posera donc aucun souci de compréhension si, comme moi, vous n'êtes pas familiers avec les dernières parutions de l'auteur.

La première force du texte tient évidemment à son cadre très actuel qui permet à l'auteur d'aborder un certain nombre de sujets particulièrement sensibles. Située dans un futur proche ou alternatif, l'action prend ainsi place dans une Europe globalement similaire à la nôtre : de nombreux pays sont en crise partout dans le monde, que ce soit pour des raisons économiques, politiques ou climatiques, et leurs habitants se retrouvent forcés à migrer vers un endroit plus sûr. Dirigés ici par l'agence européenne Frontex, des camps de réfugiés font alors leurs apparitions aux frontières et posent dans l'ensemble des pays européens des questions qui continuent de faire débat parmi la population. le cadre nous est donc familier, tout comme malheureusement les catastrophes humanitaires qu'il engendre. Par le biais des témoignages des quatre jeunes réfugiés, Laurent Kloetzer souligne notamment les conditions de vie déplorables dans lesquels ces personnes en sont réduites à vivre dans les camps de réfugiés ainsi que la violence à laquelle ils se retrouvent malgré eux confrontés. le texte nous pousse évidemment à nous interroger sur les politiques migratoires européennes et sur leurs conséquences humanitaires. le passage de la traversée en mer fait ainsi bien sûr échos à la situation en Méditerranée et, quant bien même le ton n'a rien de plaintif ou de larmoyant, on ne peut qu'être remué par l'angoisse et la détresse qui transparaissent dans ces pages. La noirceur de ce futur déjà présent est fort heureusement contrebalancée par les personnages eux-mêmes, à commencer par Valentine et son entourage qui, par leur solidarité et leur générosité, font naître une lueur d'espoir bienvenue. C'est cette humanité dont la journaliste fait preuve ici qui se situe justement au coeur du texte et qui fait sa plus grande force : les réfugiés ne sont plus ici qu'un « simple » sujet polémique sur lequel se dispute de manière détachée mais des hommes et femmes bien réels face auxquels les étiquettes politiques et les considérations morales ou religieuses volent en éclat.

Si l'ouvrage préfère donc se focaliser avant tout sur l'humain, et n'a par conséquent rien du pamphlet politique, il se garde également de tomber dans une dérive religieuse qui aurait été du plus mauvais goût et que l'auteur esquive ici avec habilité. Alors oui, ces Elohims sont des figures considérées comme messianiques et ont été récupérées par certains cultes ou sectes pour faire la promotion de leur dieu ou leur vision du monde, mais à aucun moment l'auteur ne prend le risque de s'embourber dans des considérations de ce type. le lecteur comme les personnages sont ainsi totalement libres de se faire leur propre opinion concernant la nature et l'origine de ces Elohims, en fonction de leurs propres références culturelles. L'auteur s'amuse d'ailleurs à jeter un peu plus le trouble dans l'esprit du lecteur lorsque son protagoniste se met à questionner la véracité de la nature d'Issa. Était-il vraiment un Elohim ou un simple mystificateur ayant vu dans le mensonge une opportunité de se mettre à l'abri et d'échapper à sa condition de réfugié ? Car l'apparition de ces créatures mystérieuses n'a pas été sans s'accompagner au fil des années de quantité de hoax circulant sur internet et mettant en scène de faux Elohims cherchant à surfer sur le phénomène pour se faire connaître, ou tout simplement pour se sortir de la misère. Dans sa position, Issa aurait ainsi tout à fait pu être tenté par cette idée et, avec la complicité de ses camarades, monter une mascarade visant à le faire sortir du pays (la preuve le plus probante de la nature des Elohims vient du fait qu'ils disparaissent régulièrement l'espace de quelques minutes avant de réapparaître près du lieu de leur évaporation : une « ruse » compliquée à mettre en scène mais techniquement possible dans certaines circonstances). Les indices allant dans le sens d'une mystification comme dans celui d'une véritable apparition se succèdent au fil des pages, et, là encore, c'est au lecteur de choisir la version qui lui convient le mieux, l'auteur se gardant bien de nous donner une réponse définitive.

Laurent Kloetzer signe avec « Isssa Elohim » un texte court mais percutant consacré à un sujet actuel particulièrement sensible et traité avec beaucoup de délicatesse. La force de l'ouvrage tient d'ailleurs au fait que l'auteur ne nous donne jamais de réponse toute faite mais cherche au contraire à nous pousser à nous interroger, à la manière de ses personnages qui bouleversent avant tout par leur humanité. Une très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          271
Si ce texte n'est pas inintéressant, j'ai trouvé qu'il manquait un peu de matière pour être mémorable. Pourtant, l'idée d'êtres aux pouvoirs étranges, correspondant à des croyances humaines, est prometteuse, posant la question de l'impact de ses individus dans un monde en crise. Laurent Kloetzer nous présente une Europe fermée, partagée entre des camps de réfugiés du sud tandis que les riches peuvent encore partir au ski dans des hôtels de luxe. Cet aspect a quelque chose de percutant, et est amené sans lourdeur par l'auteur. le roman n'apporte pas vraiment de réponse, ce qui fait partie de l'intérêt, mais m'a donné aussi l'impression diffuse de survoler certaines problématiques.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
Commenter  J’apprécie          173
Avec son univers de dérèglements climatiques, de menace terroriste et de besoin viscéral qu'on certains de s'appuyer sur des croyances, Laurent Kloetzer propose une science-fiction intelligente et politique, très ancrée dans le réel malgré son intrigue fantastique. Mais, même s'il m'a parlé pour son aspect sociétal, c'est un livre qui n'a pas su me toucher et que j'ai lu avec distance. D'où mon peu d'investissement et le caractère lacunaire de ce billet.
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
Commenter  J’apprécie          80
Je ne sais que penser de ce texte. Il m'a laissée perplexe et à mon avis je ne possède pas toutes les clés pour le comprendre correctement.
J'ai pourtant eu envie de le lire jusqu'au bout sans trop savoir pourquoi. J'ai ressenti un léger malaise devant cette question un peu trop mystique de ce que sont les Elohims (la réponse ne vient d'ailleurs jamais et ce n'est pas plus mal car ça évite de tomber dans le registre religieux) ainsi que le comportement parfois incompréhensible de Valentine. Difficile pour moi de saisir tous les enjeux hormis le plus évident : la question des migrants. J'ai trouvé importante et intelligente la manière dont l'auteur parle des crises migratoires, des réalités encore trop actuelles sans pour autant tomber dans le voyeurisme malsain. C'est très humain et finalement c'est sans doute, paradoxalement, ce qui me rend ce livre si obscur.
Commenter  J’apprécie          40
Nous suivons, Valentine, journaliste Suisse qui enquête sur l'apparition d'Extraterrestre, les Elohim. Sur fond d'actualité, lié au migrant dans un camp de réfugiés.
"Issa tout court, comme le prophète, que Dieu me pardonne..."
('Issa' Jésus en arabe et 'Elohim' en hébreu traduit généralement par "Dieu"). Issa, représente la figure du messie, la croyance, la foi. C'est comme une nouvelle naissance, une absorption de la culture ambiante. A l'opposé, le doute, tous sont fascinés par Issa. Mais est-il bien ce qu'il semble être ? Dans un monde pollué de manipulateur et de hoax.
Je partais sur un sentiment mitigé en cause, la religion, des situations manquant de "concerts" ...
Mais finalement le récit à la première personne est assez fluide et j'ai suivi l'histoire avec intérêt. Il y a des pages intéressantes sur le voyage clandestin, le doute lié aux Elohim. Valentine étant journaliste, des articles et des interviews parsèment ses recherches.
Et les dernières pages concluent bien la novella, avec un ton poétique et une fin ouverte.
Merci à Babelio et au Belial' pour cette découverte !
Commenter  J’apprécie          40
Nous suivons l'histoire des Elohim à travers les yeux d'une journaliste Suisse.
Comment apparaissent ils ? Qui/Que sont ils ?
Des questions auxquelles nous n'avons pas de réponse, car ici nous avons surtout l'histoire des personnes cherchant refuge en Europe, les périples qu'elles doivent affronter/traverser avant de pouvoir arriver en terre européenne, les difficultés administratives ...

Nous avons plus un récit de vie ( certes court), qu'une histoire de sf, mais cela nous ouvre des horizons et apporte un peu d'espoir au chemin que nous devons prendre.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis un peu mitigée à la suite de cette lecture.
De par la 4e de couverture, je m'attendais a ce que le côté environnement soit un peu plus présents, chose qui n'est que survolée. le fait que ce soit un court roman fait qu'il m'a manqué un peu de détails et m'a amener que peu d'attachement aux différents personnages.

Par contre, j'ai adoré l'écriture. Une partie se déroule en Suisse et j'ai vraiment revu, par l'écriture de l'auteur, des paysages qui m'avaient fasciné. Il y a quelques moments dans l'histoire que j'ai vraiment adorés.
Commenter  J’apprécie          10
Voilà un récit qui nous plonge davantage dans l'aspect « science-fiction » que j'ai plus de mal à apprécier.
On est dans une société qui ressemble à la nôtre : dérèglements climatiques, hausse de l'immigration… Mais à ceci près que des êtres étranges apparaissent :les Elohims. Extraterrestres? Originaux? Gourous?

J'en ai apprécié la lecture car cela reste des récits assez courts (maximum 150 pages) et me permet d'apprécier l'histoire et son rythme. En effet des récits plus longs qui me parleraient extraterrestres m'auraient ennuyé. Sans répondre à la question de qui sont les Elohims, l'auteur nous invite à nous questionner sur notre rapport avec l'Etranger. Ce que j'ai trouvé assez intéressant.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (211) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4889 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}