Une magnifique découverte, un très très gros coup de coeur !
Depuis quelques temps, j'essaie de sortir de ma zone de confort et essayer d'autres genres littéraires en lisant vos critiques. La littérature japonaise m'a séduite par la beauté de ses textes dans lesquels transparaissent la délicatesse, la pudeur, l'humilité et la politesse qui caractérisent la culture japonaise.
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Plusieurs critiques très positives et une magnifique couverture ont fixé mon choix sur ce petit roman qui se lit très vite.
Cette histoire est une sorte de confession, celle d'Hariu, une jeune femme engagée comme professeur particulier par Göro, artiste et professeur d'université, veuf depuis peu et père de Momoko, une petite fille intelligente, mais froide et réservée. Hariu doit lui tenir compagnie et s'occuper de la maison.
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Le début du roman se lit un peu comme un long fleuve tranquille. Hariu nous raconte de manière touchante et poétique comment elle essaie de se faire accepter par cette petite fille solitaire et secrète qui a tissé un lien privilégié et exclusif avec une jolie chatte blanche du nom de Lala. Cette chatte est très spéciale, comme peuvent l'être certains de nos animaux de compagnie avec qui on tisse des liens très étroits, voire fusionnels : Lala est très protectrice et affectueuse envers Momoko.
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L'écriture japonaise affectionne l'attente, la lenteur et l'introspection pour mieux accrocher le lecteur.
Car avec l'arrivée de la magnifique Shinatsu, la nouvelle compagne de Göro, que va se briser cette vie paisible, tranquille et amener le malheur. Cette jolie chatte blanche, personnage à part entière dans ce roman, va servir de catalyseur à ce drame familial.
A partir de ce moment-là, le suspense et l'angoisse montant crescendo, il m'a été impossible de poser le livre. Je l'ai lu d'une seule traite, pressentant, redoutant le drame. Mais même si on devine à l'avance ce qui va arriver, le dénouement laisse quelques surprises au lecteur, et c'est tant mieux !!
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Un roman tendre et cruel, où l'amour, la jalousie, la rancoeur et la haine vont provoquer l'irréparable et hanter la vie de Hariu, témoin, spectatrice et en partie responsable de ces drames à huis-clos.
Amenée par une écriture délicate et émouvante, cette bouleversante histoire, plus proche du drame psychologique que du policier, me donne envie de poursuivre mes lectures japonaises avec «
Les mémoires d'un chat » de
Hiro Arikawa et «
le chat qui venait du ciel » de
Takashi Hiraide.
Un très beau roman, un coup de coeur inattendu que je vous encourage à découvrir.