Citations sur Dévotion (15)
En ce mercredi matin, Woody fit ce qu'il faisait toujours au saut du lit. Il avait ses rituels, dans lesquels il trouvait son salut. Le monde était vaste et complexe, perdu dans un système solaire encore plus complexe, dans une galaxie gigantesque, un univers infini - des thrillards d'astres! - et il n'avait pas envie de trop y réfléchir. Dans ce monde, un nombre incalculable de choix pouvaient se présenter, une multitude d'événements se produire. Ces diverses possibilités avaient le pouvoir d'induire une indécision paralysante, et les innombrables menaces qui planaient d’inspirer une peur pétrifiante. Les rituels permettaient de circonscrire et de supporter l'infini.
Woodrow Bookman, dit Woody, n'avait pas prononcé un mot en onze années d'existence. Du jour de sa naissance à ses quatre ans, il avait pleuré, et puis plus rien. Il riait, quoique rarement des drôleries qu'il entendait ou voyait. L'origine de son amusement se trouvait le plus souvent en lui-même et demeurait un mystère pour sa mère. On lui avait diagnostiqué une forme rare d'autisme, mais en vérité son cas déroutait les médecins.
Des animaux plus dangereux que les ratons laveurs vivaient dans les bois.Mère nature n'était guère maternelle. Sa maman lui disait que la nature ressemblait davantage à une tante bipolaire : elle se montrait clémente la plupart du temps mais pouvait devenir une vraie sorcière à l'occasion, faire apparaître des tempêtes meurtrières et des animaux comme de gros pumas aux dents longues qui auraient volontiers dévoré de la chair d'enfant.
_ Cher enfant, lui dit-elle, laisse moi te regarder dans les yeux.
Il changea de position, posa sa tête sur sa poitrine et croisa son regard affectueux.
_ Tes yeux et ton cœur sont de la même couleur que la race à laquelle tu appartiens, cher Kipp : ils sont en or.
Pour Woody, l'Internet était une planète à part entière, chaque site un village ou une ville avec ses quartiers et ses rues. Une planète qu'il parcourait tel un magicien, tapant une brève incantation et se téléportant d'un simple clic d'un continet à l'autre.
Kipp aimait les gens pour leur propension à l'espérance. Comme les chiens, les humains étaient nés pour espérer.
Mais quiconque mesurait la froide indifférence de la nature, comme faisaient les chiens, n'espérait pas vivre éternellement en ce monde violent.
Il s'agissait plutôt de bâtir un monde meilleur tant qu'on était présent, et de placer ses espoirs en un autre monde, un monde plus beau.
Il n’existait rien de mieux que l’amour quand il était là, mais rien de pire quand il nous était confisqué.
En ce mercredi matin, Woody fit ce qu'il faisait toujours au saut du lit. Il avait ses rituels, dans lesquels il trouvait son salut. Le monde était vaste et complexe, perdu dans un système solaire encore plus complexe, dans une galaxie gigantesque, un univers infini - des trilliards d'astres! - et il n'avait pas envie de trop y réfléchir. Dans ce monde, un nombre incalculable de choix pouvaient se présenter, une multitude d'événements se produire. Ces diverses possibilités avaient le pouvoir d'induire une indécision paralysante, et les innombrables menaces qui planaient d'inspirer une peur pétrifiante. Les rituels permettaient de circonscrire et de supporter l'infini.
Bien qu'il eût la forme d'un chien, Kipp était, en esprit, à la fois un chien et un être humain. Ce qu'il était avait été réglé avant sa naissance.
Il avait été l'égal d'un enfant pour Dorothy. C'était à elle qu'il devait sa culture et son sens de la morale, son humanité.
Deux espèces sur cette planète entretenaient une complicité depuis des milliers d’années. Peut-être depuis plus de cent mile ans. Les chiens et les humains.
Les chiens étaient déjà aux côtés des êtres humains plusieurs millénaires avant les chevaux et les chats.