Allons bon ! Je vous parlais, il y a peu de temps (pour la chronique du Puzzle de Chair) de mon engouement du moment pour les livres courts qui se lisent vite fait. C'est donc après une visite chez le bouquiniste du coin que je ressors avec plusieurs livres poussiéreux, dont ce
Dean Koontz de 250 pages. Pour ceux qui ne connaissent pas le bonhomme,
Koontz est un auteur apparemment incontournable de la littérature d'horreur. Quand je dis apparemment, c'est que
le Visage de la Peur est loin d'asseoir son statut de livre estampiller épouvante, car il n'a d'épouvantable que ses dialogues, son sens de l'horreur, ses incohérences et surtout, SURTOUT, ses personnages ultras stéréotypés, dotés de la vivacité d'un dépressif courant après la joie de vivre (bonjour à tous les dépressifs au passage).
Après cette bonne mise en condition, parlons du livre à proprement parler.
Un tueur philosophe. Un mec devenu extra-lucide après un grave accident qui devine l'identité de ce dernier sur un plateau télé. le tueur veut le dézinguer et merci mamie. Une biz sur le front et au dodo.
Pardon ? Un résumé un peu plus développé ?...Ok.
« le Boucher » est un tueur psychopathe, qui en fait, n'est pas vraiment malade. Oui. Et nous tenons ces informations de la police du livre, car bien sûr, je n'invente rien pour cette chronique. Tout ce que vous lirez est parfaitement vrai. « le Boucher » donc est un tueur en série qui n'est donc pas un psychopathe, car il est pleinement conscient de ses actes, jusque là tout va bien. Cet homme en parfaite santé mentale, a pour hobbies de violer des femmes et de les massacrer cruellement ensuite, le genre de hobbies pour mec sain d'esprit. En revanche, la chose qui turlupine la police, c'est que le tueur, se fait péter un bon repas après chaque meurtre, et ça, c'est super inquiétant. Les enquêteurs en arrivent donc à la conclusion logique, que, les meurtres le mettent en appétit. Bien vu Sherlock. Ah oui, histoire d'éviter de s'enfoncer encore plus dans le cliché du tueur à deux balles (non il tue avec un couteau en fait…), « le Boucher » laisse aux policiers des phrases philosophiques sur les murs. Mais pas de soucis, car l'un des enquêteurs a fait ses études en l'et arrive à faire le rapprochement entre les mystérieuses phrases et la psychologie du « Boucher ».
Bravo.
Entre temps, Graham Harris (l'anti)héros du bouquin, ancien alpiniste ayant eu un grave accident et devenu médium suite à ça, devine l'identité du « Boucher » sur un plateau télé dont il est l'invité. Graham, discret, gentil, introvertie et ayant perdu toute confiance en lui après son accident, va devenir la cible numéro un du tueur le plus pressé des États-Unis.
Je m'explique.
Le « Boucher » qui avait pour habitude de tuer tranquillement ses victimes à leur domicile, va littéralement sombrer dans la crétinerie en décidant d'aller se faire Graham Harris directement sur (la pression monte)…son (c'est insoutenable)…lieu (j'en peux plus t'attendre)…de (trop de suspense, mon coeur va s'arrêter)…TRAVAIL ! *Bruit de trompette foireuse*
Vous aussi vous trouvez cette idée complètement abrutie ? Et bien permettez-moi de finir d'enfoncer le clou, en vous spécifiant que Graham travaille dans un building de 40 ÉTAGES. TADAAAAAAMMMM ! Vous le voyez le piège-de-cristal-like ? Franchement ! Ce n'est pas la meilleure idée scénaristique du monde pour amener le récit sur une seconde partie d'histoire? Un coup de maître ! Ne cherchez pas le génie les gars,
Koontz est sortie de la lampe !
Parce que l'auteur a mis les petits plats dans les grands pour cette partie du roman. le tueur arrive, dézingue, tout les gars de la sécu, condamne le building à lui tout seul et part chasser l'humain dans une traque qui s'annonce épique. Rolala, j'ai tout de suite senti que cette partie en huit clos serait aussi croustillante que la première. le « Boucher » avec toute la délicatesse d'un tueur non psychopathe, se farcie non seulement les gardiens, mais il arrive aussi à couper tous les systèmes de sécurité, un véritable couteau suisse ce « Boucher » ! « le Boucher, une assistance 24h/24h » « Votre moteur fait un joint de culasse ? le Boucher s'engage à vous changer la pompe à eau gratuitement ! » « Une fissure sur votre Boucher ? le part brise s'engage à vous…NON MERDE». CE LIVRE M'A RENDU FOU.
Tout est tellement téléphoné dans ce bouquin que j'avoue avoir mis des semaines entières pour le finir. Les dialogues sont affligeants et se limitent le plus souvent à un jeu de question-réponse, les personnages sont superficiels, l'intrigue maladroitement menée et se résume à un « Tu en sais trop, tu dois mourir ». Mais ce qui m'énerve le plus, c'est cette putain de manie de faire des personnages sans demi-mesure. Dans
le Visage de la Peur, les méchants sont vraiment très méchants et les gentils sont vraiment très gentils, ces traits de caractère pousser à l'extrême ont juste le dont de me foutre en rogne, car ils révèlent au final, l'incapacité de l'auteur à travailler un tant soit peu un aspect psychologique digne de ce nom. Et puis il y a ce suspens de bas étage avec encore ce stéréotype du tueur qui monte doucement les marches alors que ses victimes, elles, courent comme des dératées pour lui échapper et un petit jeu du chat et de la sourie qui tourne vite en rond, car finalement l'auteur va planquer ses personnages soit dans des bureaux vides, soit dans la cage d'escalier, aucune confrontation entre les protagonistes, même pas une petite baston à se mettre sous la dent. Heureusement Piège de Cristal (oui j'ai osé placer cette référence) ne s'est jamais inspiré de ce roman, vous imaginez McClane qui essaie simplement d'échapper au terroriste ? Faut qu'ça pète bordel…YIPPEE-KI-YAY MOTHERFUCKER !
Vous l'aurez compris, évitez
le Visage de la Peur qui au final fait vraiment flipper par sa maladresse, même si malgré cette critique-foutage-de-gueule, je pense que
Dean R. Koontz n'a plus rien à prouver à personne et surtout pas à une petite frappe comme moi. le livre date de 77 et même s'il y a déjà sûrement eu des choses plus inspirés à cette période, celui-ci fut l'un des premiers de l'auteur qui se cherchait encore probablement. En attendant, malgré un roman pas terrible, j'accorde le bénéfice du doute à l'auteur et peut-être qu'un jour j'oserais lire un autre livre du monsieur, enfin, tant que l'action ne se passe pas dans un building
Zoskia
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