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sur 156 notes
✍️J'ai retrouvé la plume si douce et poétique de cette autrice qui m'a emmenée à la découverte de l'Ukraine et de son histoire, de ses traditions, de ses coutumes. le tout au travers de ses artistes, de son folklore et sans jamais aucune lourdeur. Au contraire avec une bonne dose de suspense, d'actualité bien sûr, et même de surnaturel !

✍️K dans ce livre se retrouve en proie à un lourd dilemme : renier sa patrie où sauver sa famille. Si tant est que l'un permette vraiment l'autre. Mais ne doit-elle pas au moins le tenter ? Trouvera-t-elle un moyen de sauvegarder l'essence de son pays qui lui est si cher, qui a fait d'elle ce qu'elle est ? Parviendra-t-elle à trouver un moyen pour que les générations futures aient accès à leurs racines, à leur patrimoine ?

✍️L'autrice nous permet ici, au travers d'un roman tout en finesse de découvrir l'essentiel d'une culture qu'elle ne veut pas voir disparaitre avec cette guerre. Cela m'a amené à me demander qu'est-ce que j'aimerai réellement partager, conserver de mon pays en matière d'art, de patriotisme, de traditions si jamais tout risquait de disparaitre, d'être bafoué ?
C'est un vaste sujet, une question difficile. Et quand on se la pose on se rend compte de l'ampleur du travail qu'a fourni l'autrice pour ce magnifique livre !

✍️En plus d'une histoire captivante, avec du suspense, des sentiments, des liens familiaux forts, on s'instruit de page en page et on n'en ressort pas indemne. L'autrice a trouvé une solution ingénieuse d'intéresser un lecteur à l'histoire et au Patrimoine d'un pays qu'il ne connait pas, et même de finir par s'y attacher lui-même.

✍️Les dernières pages sont particulièrement fortes et émouvantes. D'autant plus que le livre se déroule dans le présent d'une guerre qui n'est pas encore terminée...

Je vous incite à livre ce livre, à découvrir Alexandre KOSZELYK si vous ne l'avez jamais lu, à éveiller votre curiosité, à partager le patrimoine de ce pays actuellement en souffrance mais aussi à ressentir au travers de votre lecture la peur, l'inquiétude, la colère, la tristesse, l'abandon parfois, la douleur que vous éprouveriez si votre pays était en guerre, si vous perdiez vos proches, où craindriez de les perdre…

A mon avis par ce livre c'est un peu Alexandra KOSZELYK, elle-même qui se fait l'archiviste de ce pays qui lui est cher.
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Ukraine aujourd'hui.

En échange de la vie de Mila sa jumelle, K. l'archiviste ukrainienne, doit falsifier, tronquer, épurer jusqu'à l'outrage des oeuvres emblématiques de l'histoire culturelle de l'Ukraine pour le compte d'un propagandiste russe machiavélique, “l'homme au chapeau”.

Se joue sous nos yeux, au fil de la lecture, un étrange jeu de dupes où les antagonismes prennent un relief sépulcral.

Dans ce roman poignant, les stigmates de la guerre apparaissent par touches fugaces. L'essentiel se joue en huis clos dans les archives de la bibliothèque de Kyiv, véritable théâtre d'une tragédie contemporaine.



J'ai le sentiment que l'autrice Alexandra Koszelyk peine à transmettre son message. Il faut hurler à l'Europe que le génocide de la culture ukrainienne se déroule sournoisement. Malheureusement, un certain côté fastidieux dans l'écriture m'a empêchée de rentrer pleinement dans l'histoire.
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C'est l'un des romans dont j'avais noté le titre sur ma liste à lire - forcément puisqu'il est question de l'Ukraine - sans avoir pu trouver ni le temps ni l'occasion de le lire : encore une fois Netgalley et la maison d'édition Aux forges de Vulcain ont exaucé mes voeux en le proposant à la lecture. Je n'avais pas non plus pris le temps de m'intéresser à Alexandra Koszelyk avant de lire ce quatrième titre hormis une rencontre zoom via vleel il y a quelques semaines de cela. A priori, ce n'est pas la première fois qu'elle évoque le pays d'origine de sa famille. A crier dans les ruines, son premier roman, qui a reçu toute une flopée de prix, avait quant à lui pris ses marques à Tchernobyl. La guerre en Ukraine semble cette fois avoir stimulé son imagination de romancière, concentrée autour de cette volonté sans faille du dictateur russe de changer et modeler la réalité selon son propre narratif.

Je l'annonce de but en blanc : l'idée qui fut celle de Alexandra Koszelyk, je la trouve totalement géniale. K. notre fameuse archiviste, plongée dans la guerre, comme chaque Ukrainien, réfugiée au creux de ses archives de la bibliothèque, est surprise et contactée par un homme aux allures patibulaires. Celui-ci ne manque pas de l'intimider et de proférer un chantage odieux, en échange de la vie sauve de sa soeur, K. devra modifier les documents historiques de l'Ukraine que celui-ci lui transmet. Ce ne sont pas n'importe quels documents, ce sont un vitrail, des poèmes, des peintures, des photographies, des témoignages des plus grands artistes d'Ukraine. Modifier, effacer, réécrire l'histoire et l'identité de l'Ukraine pour de nouveau la rattacher à cette grande soeur toxique, dominatrice et envahissante, jamais nommée précisément dans le récit.

À chaque visite du fâcheux individu, à chaque oeuvre falsifiée, la mémoire et l'histoire, l'identité de l'Ukraine sont encore un peu plus profanées. Si Alexandra n'a pas souhaité s'attarder sur la violence des combats, les pertes, les blessés, les estropiés, les femmes violées, elle a choisi de se concentrer sur la culture ukrainienne, que la Russie, l'Empire ou la fédération, l'Union, s'emploie méthodiquement à annihiler depuis des siècles, à commencer par la langue ukrainienne, et ses villes qui viennent tout juste de retrouver leur identité vernaculaire : Kyiv, Kharkiv, Lviv... C'est ici une excellente occasion de découvrir les symboles forts du pays de ses racines que l'auteur se plaît à commémorer de façon très pittoresque et métaphorique, malgré tout, se refusant à tout prix à nommer l'ennemi voisin qui s'incarne en un sinistre Méphistophélès. De même, l'archiviste ne porte ni nom, ni prénom, tout juste un K. mystérieux - le K de Koszelyk ? - que pourrait porter n'importe qui aussi bien l'auteure que tout autre Ukrainien en charge de la mémoire de son pays.

Il y a cette culture à préserver dans l'antre de l'archiviste K, il y a les combats extérieurs pour défendre le pays et ses habitants, où  sa soeur Mila s'est retrouvée mêlée. Et si Alexandra Koszelyk y fait une brève excursion et ne manque pas de nous mettre un bon coup de semonce sur la tête - l'image de la mère et son bébé reste gravée -, la violence de cette culture victime des coups de griffe mesquins et sournois et répétés de l'homme au chapeau est aussi retentissante. Elle illustre l'inversion accusatoire d'un homme qui prend une prétendue dénazification du pays pour attaquer son autonomie. Elle illustre la méthode employée pour enlever toute aptitude et tout droit à revendiquer une identité propre à cette Ukraine, une méthode d'effacement qui s'applique aux individus. Ce n'est pas tant le dénouement qui me marquera, parce qu'on se l'imagine peu à peu au fur et à mesure de la progression de notre lecture, mais le processus qu'Alexandra Koszelyk a mis sur pièces pour illustrer ces méthodes de déculturation. Sans oublier cette forme de résistance, dont K. l'archiviste fait preuve. Une résistance qui nécessite un sacrifice plein et entier immédiat pour, peut-être, une libération future.

Un récit qui remet à jour les symboles forts de l'Ukraine et les méthodes d'appropriation culturelle que se font fortes d'utiliser les pires dictateurs : s'il fallait le rappeler, le tout dernier épisode de rectification historique, sur la révolution de Maïden, démontre à quel point c'est aussi cette volonté de se rapprocher de l'Europe qui a mis le feu aux poudres d'un pays à l'impérialisme exacerbé. Ce qu'il faut retenir du récit de Alexandra Koszelyk, c'est cette forme impressionnante de résistance, dont font preuve les Ukrainiennes et Ukrainiens depuis le début du conflit, symbolisée par l'action en double de K. menée par un président qui s'est ainsi redonné une vraie forme de légitimité de leader solide et sans faille. Et cet espoir que la mémoire et l'intégrité du pays retrouvent son bien-fondé malgré l'acharnement du voisin à la reléguer aux oubliettes.


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Alesandra Koszelyk nous offre une fois encore un magnifique livre, émouvant et puissant.
K. est archiviste en Ukraine lorsque le pays voisin envahit sont pays et occupe sa ville.
Un homme vient la voir (manteau noir, chapeau noir, un petit air de gestapo/KGB qui fait froid dans le dos) pour lui dire qu'elle devra falsifier des oeuvres d'art ou littéraires d'Ukraine pour effacer la culture du pays et la remplacer par celle de l'envahisseur, sinon sa soeur et sa mère pourrait bien en pâtir.
Au fil de son travail de deconstruction, K. va voyager à travers le temps dans la culture et l'âme de l'Ukraine.
Une ode à un pays qui a toujours et plus que jamais résister à son oppresseur, un hommage à la résistance d'un peuple sous toutes les formes qu'elle peut prendre.
Très beau et très émouvant.
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Un très beau roman qui nous parle de résistance. La résistance du peuple Ukrainien face aux tentatives d'assimilation de son voisin Russe au détriment de leurs traditions, de leur culture propre.
Je ne connaissais que très peu l'âme du peuple Ukrainien, j'ai donc beaucoup appris. On apprend surtout que quelque soit le pays, il y a mille façons de résister et que celui qui veut vous dominer trouvera mille façons pour y arriver.
La place de l'art (sous ses différentes formes) est au centre de la réflexion, souvent oubliée dans un conflit, pas mise en avant, mais tellement importante.
Le fait que l'archiviste se trouve transportée à différentes époques est un peu répétitif et parfois long.
J'aurais beaucoup aimé quelques lignes à la fin pour affirmer la réalité des oeuvres évoquées, une bibliographie, quelques explications sur le choix des oeuvres.
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L'idée initiale du roman est formidable, mais sa construction narrative freine un peu le plaisir de la lecture.
L'intérêt principal de ce livre réside dans l'hommage aux artistes et penseurs ukrainiens qui ont contribué à forger la culture de l'Ukraine, nation trop souvent racontée à travers son voisin russe. À chaque lecteur le loisir de poursuivre ses recherches, à l'image de K. passant des couloirs aux réserves, et des réserves aux rayonnages, pour recomposer sa propre bibliothèque - sa propre mémoire.
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"La nuit était tombée sur l'Ukraine". Dans une ville détruite par la guerre, L'archiviste K (comme Koszelyk, d'origine ukrainienne) veille sur des oeuvres d'art, dissimulées dans les souterrains d'une bibliothèque (peut-être le musée d'art départemental de Kherson ?). Usant de stratagèmes, K va résister à sa manière à la demande de l'envahisseur, l'Homme au chapeau, qui exige qu'elle falsifie certaines oeuvres, afin d'effacer l'identité et l'âme ukrainienne.
Deux thèmes majeurs tissent l'histoire de L'archiviste. le patrimoine artistique d'une nation est un pont essentiel entre passé et futur. Et la résistance qui est ancrée dans le peuple ukrainien, régulièrement attaqué et envahi.
Art et résistance constituent donc deux marqueurs de l'identité et de l'âme ukrainienne.
"J'ai voulu montrer pourquoi une telle résistance des Ukrainiens", explique Alexandra Koszelyk. L'auteure a écrit son 4e roman dès la fin février 2022, en 5 mois, comme une urgence à prendre part à cette "guerre" – comme elle la nomme – dont l'objectif est de détruire le peuple ukrainien, qui n'est pas le peuple russe.
Proche du conte, le récit oscille entre réalité et imaginaire. Ainsi, les artistes résistants s'incarnent dans les "ombres" - fantômes d'artistes ou hallucinations ? - qui entourent et encouragent L'archiviste K.
Si détruire le patrimoine culturel et les oeuvres artistiques d'une nation, c'est éradiquer son passé et son futur, vouloir "réécrire" un hymne ou un poème, ou encore de falsifier un tableau est plus vicieux. Pour Alexandra Koszelyk, c'est créer un doute dans l'opinion, telle une fake news, en laissant supposer que l'histoire, telle qu'écrite, est peut-être sujette à caution.
Pour finir, l'actualité a rattrapé la fiction : début novembre 2022, le musée des Beaux-Arts de la ville de Kherson a été pillé par les soldats russes qui ont emporté 15 000 oeuvres. Au total, ce sont plus de 40 musées qui ont été pillés… Plus qu'un vol au prétexte de "préservation", un véritable "crime de guerre".
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Une archiviste, K, se voit confier une relecture d'oeuvres emblématiques ukrainiennes par un mystérieux homme au chapeau.
Pour K, l'objectif fixé est simple : transmettre une réalité transformée des valeurs de son pays, à travers les oeuvres artistiques, en modifiant par touches, en changeant un mot, un vers, une conjugaison, on effaçant un élément d'une peinture ... Et affaiblir le terreau fertile de son pays pour rendre plus acceptable et naturel la présence de l'envahisseur russe.
Chaque commande de l'homme au chapeau, chaque oeuvre revisitée sous la pression de la vie de Mila (la soeur jumelle de K) transporte l'archiviste dans le passé, en observatrice d'une époque, d'un processus artistique, d'un fait sociétal inspirant et nous insuffle un peu de l'âme du peuple ukrainien.
Un roman d'actualité qui questionne le fonctionnement d'un régime totalitaire. Une réflexion qui nous concerne tous.
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C'est le coup de coeur de mon libraire qui m'a donné envie de découvrir ce livre. Il était dithyrambique et il avait raison !
La plume de l'auteure est senimsible et poétique, tout en ayant une force évocatrice indéniable. On suit le personnage de K, l'archiviste, qui résiste à travers l'art et la culture.
Cela se passe en Ukraine, mais pourrait se passer dans n'importe quel pays, car les dictatures agissent toujours ainsi, en détruisant ce qu'est l'âme d'un pays : son art, sa langue, son terreau.
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Ce livre était présenté comme un coup de coeur de la libraire et je me suis laissée tentée par curiosité. Il s'agit d'une belle découverte.

Il s'agit d'un ouvrage particulièrement contemporain ! C'était une expérience un peu déroutante que de lire ce roman qui se déroule pendant la guerre en Ukraine tout en sachant qu'il relate des faits qui pourraient très bien être en train de se produire en temps réel. Cela donne à cette histoire une résonance très particulière.

Je ne connais que peu de choses au sujet de l'Ukraine mais j'ai perçu dans ce livre une belle déclaration d'amour à la richesse culturelle de ce pays. Il y a un aspect didactique, puisqu'aux côtés de K nous découvrons des événements marquants de l'histoire ukrainienne ainsi que des artistes qui ont contribué à son identité et à son rayonnement.
Alexandra Koszelyk fait dire à l'un de ses personnages « je me dois de transmettre la mémoire de mon peuple. Si je ne me bats pas pour lui, qui le fera dans l'avenir ? » et on peut y lire en filigrane un positionnement qui est probablement aussi le sien. Dans une guerre, la mort d'une partie de la population, le déplacement d'une autre et la destruction de territoires sont des événements particulièrement terribles. Mais les dommages au patrimoine artistique sont une autre sorte de crime. C'est ce qui est exploré dans ce roman, la volonté d'annihiler l'identité d'un peuple, et c'est particulièrement bouleversant.

Certains passages laissent planer le doute sur le caractère fantastique du livre. K voyage-t-elle dans le temps et l'espace pour revivre des événements marquants de l'histoire, dont elle revient avec de précieuses reliques ? A moins que cette jeune femme prise dans une situation particulièrement traumatisante n'ait des sortes d'hallucinations lorsqu'elle travaille pour son méprisable commanditaire ? Dans tous les cas, ces chapitres s'intègrent bien dans la narration.

Pour finir, je dirais que c'est un beau livre sur la résistance par les arts. Je le recommande et je vais m'intéresser de plus près au reste de la bibliographie de l'auteur.
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