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sur 156 notes
Boulversant ! Voilà le premier mot qui me suis venu à l'esprit en refermant ce roman. Boulversant car nous sommes confronté en direct à cette triste réalité qu'est la guerre en Ukraine et nous ne pouvons qu'être encore plus sensible et réceptif à cette histoire.

L'archiviste est un magnifique hommage à ce pays, un devoir de mémoire envers l'histoire et les valeurs de ce peuple ! Alexandra Koszelyk réussi le pari de nous transporter à travers la culture et l'histoire Ukrainienne sans nous ennuyer une seule minute. Nous ressortons riche {intellectuellement et émotionnellement} de cette lecture.

La plume d'Alexandra Koszelyk est poétique, douce tout en étant entraînante et forte.

Il me tarde de la rencontrer à nouveau pour me procurer un autre de ses romans. Ils sont une excellente découverte {tout comme la personne qui les écrit} et je ne peux que vous les recommander !
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Livre bien écrit, mais ce catalogue d'artistes de la culture ukrainienne m'a paru fastidieux et l'histoire ne m'a pas séduit.
L'intrigue est bien longue et l'intérêt de ce livre réside dans la personnalité de K, l'archiviste...
Je retiendrai de ce livre quelques beaux passages descriptifs.
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L'écriture est de qualité. Je n'en attendais pas moins d'une prof de français, latin et grec ancien. Inutile que je parle de la trame. Elle a été racontée mult fois dans les autres critiques de ces lecteurs qui en écrivent des tartines, ad nauséum, qui fait qu'il ne serait plus nécessaire de lire le livre.
Ce coup de gueule étant poussé (une fois de plus), j'ai abandonné le livre à l'approche de la fin, fier de moi d'avoir tenu aussi longtemps !
Donc, l'idée est bonne, mais auraitt putenir en cent pages. Alors pour étoffer, la narratrice se transporte dans la tête d'artistes ukrainiens (Gogol, par exemple) et les fait se raconter (divaguer?) pendant un chapitre. Toute prof de lettres classiques qu'elle soit, le style de l'autrice est ennuyeux, voire verbeux. Enfin, la licence littéraire d'appeler son héroïne du seul nom de K est pénible à souhait.
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« Bientôt, le soldat reverrait ce lieu chéri.
Ce qu'il y vit le saisit de stupeur: seuls quelques pans de mur tenaient encore debout, entourés de fleurs orangées. L'enfance n'était plus, la maison non plus.
Le soldat se recueillerait sur ces ruines, et chaque année, les graines jailliraient, soleil au sol jamais vaincu. »

L'archiviste, Alexandra Koszelyk @alexandrakoszelyk @auxforgesdevulcain #prixvleel2023

Deux ans de guerre en Ukraine…

J'ai choisi cette date pour lire ce magnifique roman d'Alexandra Koszelyk que certains d'entre vous ont sûrement découvert l'année dernière, d'autant qu'il a été le grand gagnant du prix @vleel_ 2023; moi j'ai attendu aujourd'hui… et j'ai été subjuguée par la beauté, la profondeur, la grâce de ce roman!

Il y a ce contexte qui n'est pas sans nous bouleverser…

« Et ces autres, là-bas, dans ces pays hors d'atteinte où le quotidien n'avait pas été saccagé : combien de temps fallait-il pour que nos voix leur parviennent ? Jusqu'où l'écho d'un appel aux armes devait-il aller ? Quel degré d'horreur devait-on atteindre pour qu'ils réagissent ?
Les jours passaient et personne ne venait, les gens restaient incrédules. »

Mais il y a surtout cette initiative: sauver une nation en préservant son art, ou devrais-je dire son âme!

« Ce matin-là, quand les premiers tirs avaient touché la ville, dans une confusion terrible, les conservateurs et les travailleurs des établissements culturels du pays avaient décidé de mettre à l'abri les oeuvres et les pièces placées sous leur responsabilité. […] Croire en l'avenir, et c'est tout l'enjeu d'une vie humaine, passe d'abord par la préservation du passé, face à une destruction imminente et sans visage. »

C'est cela qui m'a touchée, ce souhait de préserver la mémoire, l'art, l'identité d'une nation dans ce qu'elle a de plus beau.

Malgré la volonté de l'envahisseur de tout anéantir, de réécrire l'Histoire, de la modifier, de changer les oeuvres d'art pour qu'elles racontent un autre passé, une Histoire approuvée/épurée…

À travers ce récit, nous découvrons les grands artistes ukrainiens qu'ils soient écrivains, peintres: Mykola Gogol, Lessia Oukraïnka, Sonia Delaunay, Taras Chevtchenko, Alla Horska, Pavlo Tchoubynsky, Maria Primatchenko… Ils sont l'identité de l'Ukraine, son âme, ils chantent sa liberté, la revendiquent, la transmettent…

Ils sont tout à la fois fondement et espoir, terreau et graine, passé et avenir…

« Un jour, comme le cosaque, vous serez de nouveau libres dans la steppe, ce n'est qu'une question de temps. »

Ce livre c'est un message d'espoir, une ode à la liberté, malgré les heures noires, malgré les drames, HOLODOMOR, TCHORNOBYL, MAÏDAN, l'Ukraine luttera toujours, se relèvera toujours, retrouvera sa liberté, quoi qu'il en coûte!

« L'Ukraine n'est pas morte.»

Tel un phénix, elle renaîtra de ses cendres, portée par le souffle de ses artistes, par le courage des cosaques, par l'espoir de tout un peuple!

L'Ukraine s'affranchira!
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Livre lu dans le cadre d'un cercle de lecture.
Livre bourré de bonnes intentions, de belles idées... Mais on sait que cela ne fait pas de bons livres !
Les stratagèmes mis en place sont cousus de fils blancs, ou plutôt jaune et bleus, et leur répétition systématique sont d'abord ennuyeuses, puis agaçantes. Les réflexions sur l'art, la poésie, la littérature sont autant de poncifs.
Le surnaturel des situations, ou ce qui est présenté comme de la magie, est tellement mal écrit qu'il ne provoque aucune émotion.
Tout tombe à plat, et c'en est gênant car on sent chez l'autrice un réel amour pour son pays de coeur.
Mais il y a, il me semble, quelque chose de beaucoup plus problématique, et qui se situe au niveau des intentions de l'autrice.
Le propos avoué du livre, c'est la prédation de l'envahisseur pour tout ce qui fait l'identité de l'occupé: langue, culture, histoire, moeurs, tout ce qui peut faire peuple pour le dévier, l'orienter, ou plus radicalement le détruire. A ce titre, je ne peux que conseiller les livres de Ismaël Kadaré, immense auteur Albanais.
Ce qui me pose problème, c'est que l'autrice choisi un stratagème "magique" qui va permettre au personnage principal de revivre, le temps d'une scène, aux côtés d'artistes emblématiques ukrainiens. Et elle le fait de telle manière que les artistes et les scènes sont présentés comme de la pure propagande; c'est de l'hagiographie; ce sont autant de tableaux complètement idéalisés. Les artistes sont tous des héros qui travaillaient à la gloire de la patrie et qu'il faut glorifier.
En ce sens, l'autrice fait elle-même le travail qu'elle dénonce par ailleurs dans son livre: transformer les oeuvres, les biographies des artistes convenus et choisis en vue de servir l'idéologie patriotique de son pays.
Je doute qu'elle en soit entièrement consciente, mais il n'empêche, je ne peux souscrire à ce genre de manipulation.

Un point positif cependant : j'ai fait quelques recherches à propos des artistes cités dans ce roman, et j'ai fait de belles découvertes.
Enfin, cela m'a donné une terrible envie de lire Taras Bulba !
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« Il faut que les gens d'ici se sentent étrangers chez eux. Déraciner les peuples conquis a toujours été, sera toujours la politique des conquérants. Il faut tuer la cité au point que les citoyens sentent qu'une insurrection, même si elle réussissait, ne pourrait la ressusciter ; alors ils se soumettent. »
Simone Weil, Venise sauvée (1943)

*
L'histoire de K se situe vraisemblablement en 2022, année tragique de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe.
Le personnage principal de ce récit, K, est conservatrice dans une bibliothèque spécialisée dans les archives. Au commencement des bombardements, de nombreuses oeuvres d'art vont être mises à l'abri dans les sous-sols de cette ancienne abbatiale parcourue par de nombreux souterrains. C'est ainsi que K devient la gardienne des trésors culturels et artistiques de son pays, une façon pour elle de lutter contre l'envahisseur.

Un soir, elle reçoit la visite d'un homme austère, menaçant, portant un chapeau. Il se présente à elle pour lui demander un étrange travail : il ne désire pas que les oeuvres d'art qu'elle cache soigneusement soient détruites, il désire qu'elles soient modifiées de manière imperceptible, falsifiées pour en détourner les messages.
K a les compétences artistiques et les connaissances pour mener à bien ce projet. En contrepartie, sa soeur retenue prisonnière aura la vie sauve et sera libérée.

L'Homme au chapeau a compris que la destruction physique des oeuvres du patrimoine ukrainien desservirait sa cause, constituant au contraire un terreau propice à la nostalgie, à la colère voire à la révolte. Il veut au contraire utiliser la jeune femme pour déformer puis effacer peu à peu toutes les voix du passé et ainsi poser les bases d'une nouvelle culture.
La guerre prend ainsi une autre forme puisqu'il s'agit de dénaturer, mutiler puis effacer un patrimoine culturel, en adoptant comme armes, des plumes et des mots, des pinceaux et des oeuvres d'artistes.

Pour K, c'est un crève-coeur de dégrader des oeuvres inestimables auxquelles elle tient tant. K est habitée par la peur, mais elle doit trouver un moyen de duper l'Homme au chapeau.

« K se demandait ce qui constituait pour chacun l'attachement à un pays, si ce n'était pas ce legs des personnes décédées qui portent les suivantes et les animent de leur souffle souterrain. »

*
C'est un livre instructif qui traverse les époques et quelques tranches de vie, le temps d'un rêve, peut-être. Grâce à une structure narrative qui entremêle habilement présent et passé, Alexandra Koszelyk fait revivre l'Histoire de l'Ukraine à travers plusieurs chapitres douloureux de son histoire, comme la catastrophe nucléaire de Tchernobyl ou encore l'Holodomor, une famine à grande échelle orchestrée par le régime stalinien au début des années 30 qui coûta la vie à plus de 5 millions d'Ukrainiens.

A la frontière entre le fantastique et l'actualité, Alexandra Koszelyk met magnifiquement en lumière un pays riche d'un patrimoine, d'une culture et d'une identité qu'elle porte par ses racines ukrainiennes.

J'aime beaucoup la forme irréelle que prend le courant qui emmène K dans d'autres époques. Ici, la magie s'invite sous la forme d'ombres qui entourent K, qui se pressent autour d'elle et l'entraînent dans les méandres du temps. Réelles ou imaginaires, ces ombres venues du passé n'ont rien de menaçant, ni de maléfique, elles sont plutôt des anges protecteurs.

« le réel prendrait peu à peu la dimension d'un songe. »

L'autrice célèbre la mémoire de certains grands artistes et écrivains ukrainiens dont les pensées et la résistance ont traversé le temps et dont les messages sont encore présents dans les mémoires collectives. Des noms connus, Mykola Gogol, Alexandre Pouchkine, Sonia Delaunay, d'autres noms qui m'étaient inconnus, comme le poète Taras Chevtchenko ou les artistes peintres Alla Horska et Maria Primatchenko.

« Pour les Soviétiques, seul le réalisme socialiste a sa place : reproduire avec exactitude le réel est pour ces hommes le seul horizon valable … À leurs yeux, l'imaginaire est dangereux, car il peut conduire à un autre monde, une autre réalité qui échapperait alors au pouvoir. »

*
L'écriture est belle, poétique nous emportant dans le carrousel de vies passées dont les mouvements entremêlent l'intime à l'universel.

« Comment réduire ma patrie à quelques mots, elle, la changeante, l'ambiguë, comment mettre sur le papier ses coquelicots, ses cosaques dont chaque geste porte la liberté, comment dire l'étendue de ses jaunes, de ses dorés, sous un ciel sans nuage, et ses steppes que le soleil arrose ? »

Pour un récit assez court puisqu'il fait moins de 300 pages, je l'ai trouvé particulièrement profond et riche en réflexions sur la littérature et l'acte d'écrire, sur la guerre et la suppression impassible d'une nation en gommant ce qui fait sa richesse et son caractère unique : sa culture, son art et sa langue, sa mémoire et son passé.
Il est aussi question de liberté, de force morale, de combat, d'engagement.

« Pour avancer, il faut tenir entre ses mains la lampe de son passé. Sinon, aucun génie ne pourra en sortir. »

C'est aussi un magnifique hommage au peuple ukrainien, à leur courage, à leur incroyable capacité de résistance et de résilience, à leur attachement à leur terre, à leur culture et à leur patrimoine.

« La vérité règnera-t-elle
Et ce monde, parmi les hommes ?
Il faut que cela soit, sinon
Le soleil arrêtant sa course
Brûlera la terre souillée. »
Taras Chevtchenko

*
Entre rêve et réalité, « L'archiviste » est une lecture originale et émouvante, un voyage intime et tendre à travers les mots de l'auteur et son histoire familiale, à travers des rencontres inattendues, à travers la clameur du passé et la mémoire d'un pays.
Ce roman engagé est une vraie surprise, de celle qui m'autorise à vous le recommander tout particulièrement.
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J'ai lu ce livre dans le cadre du cercle des liseurs d'une médiathèque. C'est un livre que je n'aurai pas choisi de moi-même mais je ne regrette pas de l'avoir lu.
Il aborde de manière originale le thème de la guerre et de ses conséquences sur la culture des pays en guerre. Sont aussi abordés les techniques de falsification et la crédulité de ceux qui regardent ou lisent les oeuvres, l'importance de l'art, l'espoir et l'amour de son pays.
On y découvre ou retrouve des artistes ukrainiens et des moments importants de leur vie.
Les éditions " les forges de Vulcain" ont l'art de mélanger l'imaginaire dans la littérature ( cf; livres de Gilles Marchand que j'ai bien appréciés aussi).
Vous l'avez compris; c'est un livre dont je vous recommande la lecture...

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Découverte de la culture ukrainienne à travers le portrait d'une archiviste chargée de détourner les trésors du patrimoine. Alexandra Koszelik, use brillamment de sa plume, pour montrer combien l'appropriation de la culture peut être une arme puissante !
Enrichissant :-)
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J'ai enrichi ma connaissance de la culture ukrainienne mais j'ai trouvé le procédé de l'auteur pour y arriver répétitif et un peu lourd.
L'intrusion du fantastique n'est pas toujours facile à comprendre.
L'idée que la culture est une arme formidable contre la guerre m'a bien plu.
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L'Archiviste de Alexandra Koszelyk aux éditions @auxforgesdevulcain
est un roman essentiel où l'Ukraine est envahie, en guerre contre la Russie. K, une archiviste s'occupe de sa mère malade quand l'envahisseur, sous le masque de l'homme au chapeau, va lui proposer un marché de dupes. En échange de la vie de sa soeur jumelle, elle devra faire disparaître les artistes ukrainiens pour effacer sa culture. K va alors jouer un jeu dangereux contre l'ennemi.
L'autrice franco-ukrainienne s'empare, d'une plume vive, colorée de l'histoire de son pays, entre légendes, comme les poupées Motanka , les cosaques, ces cavaliers indomptables ou encore d'auteurs incontournables tels Gogol.
L'Archiviste est une ode à l'Ukraine et son folklore. Dans ce roman, le conte se mue à travers le réalisme magique qui s'oppose à l'horreur, la noirceur, l'ignorance des guerres.
Véritable manifeste, la colère et la limpidité du texte nous rappelle l'importance de résister au mal, à la barbarie des guerres.
L'Archiviste est un chef d'oeuvre à lire à tout prix pour une véritable rencontre avec l'Ukraine. Et, comme le disait Milan Kundera " Pour liquider les peuples, on commence par les priver de la mémoire. Ils détruisent tes livres, ta culture, ton histoire. Quelqu'un écrit d'autres livres, leur donne une autre culture, invente une autre histoire ; plus tard, les gens commencent à oublier lentement ce qu'ils sont et ce qu'ils étaient."
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