En tournant la dernière page de
Truite à la Slave, j'ai pensé, la
truite à la slave il est préférable d'en manger que d'en parler (un peu comme les frites Mac Cain...)
L'histoire se déroule dans les locaux du restaurant le Casanova dont le chef, Dimytch choisit ses convives à la gueule. Il y a ceux qu'il accepte et les autres.
Vania Soleïlov passe l'épreuve haut la main. Ce dernier est un "ancien flic et détective privé débutant"
Peu après son admission au Casanova, il apprend simultanément que Dimtych a disparu et qu'il est officiellement chargé de l'enquête par l''Association des chefs cuisiniers indépendants d'Ukraine.
Vera, la maîtresse du chef, le remplace illico.
Excellent début pour un thriller. On imagine déjà l'enquête, les suspects, les témoins, les fausses pistes de la police, le raisonnement sans faille de Vania débouchant sur l'élucidation du crime et l'arrestation rocambolesque de l'assassin.
Vous n'y êtes pas du tout, vous êtes comme la truite se laissant porter mollement par le courant et gobant tous les appats que vous tend Kourkov.
Avec lui vous serez toujours perdant.
Il vous ballade avec les plats gastronomiques raffinés de Dimtych, le sex appeal de Vera, l'homosexualité de son serveur Tarass-Tacis.
"julienne de pigeon aux champignos, un verre de vin d'Espagne" et vous fondez...
"(...)elle portait une mini-jupe et un pull moulant de couleur vive. Ses yeux naturellement ronds étaient surplombés de faux cils allongés."
L'histoire prend une tournure inattendue et se termine par un retournement de situation qui tombe du ciel. La truite est ferrée. On va pouvoir la déguster.
Allez-y ! ça vaut le coup de se faire prendre dans le courant kourkovien.