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La guerre des mondes" de
Thilo Krapp est l'adaptation en bande dessinée du célèbre classique au titre éponyme de
H.G. Wells, que j'ai d'ailleurs lu récemment pour la première fois. Nous sommes prévenus dès le départ que
Thilo Krapp a voulu être le plus fidèle possible à cette invasion martienne, qu'il a découvert à l'âge de 11 ans et qui ne l'a jamais quitté depuis. Et c'est plutôt réussi : à travers ce roman graphique, on y perçoit tout son impressionnant travail, tant dans le déroulement de l'histoire que dans les dessins, représentatifs de la fin du XIXe.
Tout démarre une nuit où l'on peut observer des phénomènes étranges sur Mars. Personne, à ce moment-là, ne se doutait que les Martiens préparaient leur invasion, jusqu'à ce que la première capsule arrive sur Terre. Il y en aura dix en tout, chacune transportant d'horribles créatures, à l'intelligence supérieure et à la technologie bien plus avancée que celles des êtres humains. Grâce à leur rayon ardent, les Martiens déciment tout à portée de vue. Robert, ayant échappé de peu (et plusieurs fois) à la mort, n'a pour le moment qu'un objectif : rester en vie pour être en mesure de rejoindre sa femme...
Comme dit plus haut, et bien que synthétisé pour que la mise en forme de cette adaptation puisse se faire,
Thilo Krapp a réalisé un travail minutieux pour être le plus fidèle possible au roman. Rien n'est dénaturé, ni l'intrigue, ni le contexte et l'esprit de l'époque, ni le climat de tension et de panique.
Physiquement parlant, je n'avais pas du tout imaginé Robert et sa femme Emma tels qu'ils sont représentés dans les dessins de Krapp. Mais il faut dire que Wells ne s'était pas vraiment penché dessus, concentré qu'il était à nous dépeindre l'évolution de l'invasion et la progression
De Robert dans une Angleterre dévastée. Krapp a dû faire avec le peu d'éléments donnés sur les personnages, au point d'ailleurs de devoir donner un prénom au narrateur (j'ai appris également qu'il était philosophe et non pas écrivain comme je le pensais). Il met également un point d'honneur à les situer dans un contexte réaliste de cette fin du XIXe. L'architecture, l'ameublement, les tenues vestimentaires, les moyens de transport, etc, sont reproduits avec beaucoup d'attention. Et si l'ensemble des dessins sont assez aérés, il n'y manque pas pour autant de menus détails, tant dans les décors que dans les expressions des personnages. Quant aux couleurs, tantôt sombres, tantôt bien plus claires, elles s'harmonisent avec les événements relatés et les états d'âme
De Robert.
Dans son ensemble, on est face à une très chouette adaptation, dans laquelle on perçoit tout le travail méticuleux de
Thilo Krapp à ne pas vouloir dénaturer l'âme d'une oeuvre qui tient une place particulière dans son coeur.